Marc Riez Gérant Vega IM : "Accrochez-vous à vos belles valeurs européennes".
Bourse : Stratégie et perspectives

31 août 2014 19 h 43 min
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Bilan de l’été sur les marchés financiers, la politique monétaire, la croissance et les entreprises.

Comment aborder la rentrée sur les marchés actions notamment  ?

Mon invité Marc Riez Gérant Vega IM estime qu’il y a de “belles valeurs européennes”.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Marc Riez, bonjour. Vous êtes gérant chez Vega Investment Managers. On va parler avec vous de l’actualité des marchés, des perspectives. Vous avez vécu l’été comme pas mal d’investisseurs avec un certain nombre de déclarations des banquiers centraux, des questions de géopolitique qui sont venues s’inviter, quel est l’esprit dans lequel vous êtes pour cette rentrée ?

Marc Riez, gérant chez Vega IM : Moi, je considère un peu cette phase de correction que l’on a eue pendant l’été 2014 comme plutôt une opportunité pour revenir sur de belles valeurs qui ont connu des phases de correction très, très importantes et parfois exagérées, je dirai, par aux événements de l’été. En fait, cette correction, elle a été provoquée principalement par deux choses, une déception sur la reprise économique en zone euro, c’est vrai que cela, on ne peut pas le nier, cela n’a quand même pas été brillant, et puis ces fameuses tensions géopolitiques, en particulier en Ukraine. Alors, déjà sur le sujet des tensions géopolitiques, il me semble que ce sont souvent des occasions, justement ces moments un petit peu de « son du canon » comme on disait autrefois, quand on était jeune tous les deux en bourse, c’est souvent le moment d’acheter au son du canon, et c’est vrai que les mouvements de correction, d’inversion aux risques, provoqués par les tensions géopolitiques, sont souvent passagers, on l’avait vu par la crise en Syrie l’été d’avant, etc., et sont souvent justement des occasions d’acheter moins cher parce que, à ces moments-là, la prime de risque augmente et somme toute on peut faire de bonnes affaires dans ces moments. Le deuxième point, c’est la déception sur la conjoncture en zone euro. C’est vrai que l’on voit que ce redémarrage qui était attendu sur 2014 est très décevant et donc finalement cela a provoqué, cela aussi, des corrections et en particulier les entreprises, qui annonçaient les résultats décevants dans cette période, ont été très lourdement sanctionnées. Je pense en particulier aux valeurs de l’aéronautique comme Airbus, à certaines valeurs automobiles comme Renault, à de belles valeurs bancaires comme la SG, on a eu sur ces valeurs-là de très fortes corrections par rapport au pic du mois de juin. Et là encore, il me semble que ce sont des corrections qui ont été dans certain cas exagérées, et en particulier un secteur comme l’aéronautique par exemple qui va bénéficier de l’affaiblissement de l’euro dans le long terme offre de belles opportunités dont nous, nous avons racheté au mois d’août de l’Airbus, du Zodiac, du Safran, ce sont ces valeurs-là qui finalement sont exposées par leurs ventes au dollar et qui devraient bénéficier dans le long terme de la remontée du dollar par rapport aux autres devises.

Web TV www.labourseetlavie.com : Quelque part, il y a ces opportunités-là…

Marc Riez, gérant chez Vega IM : Voilà, pour moi, cette correction de l’été, et en particulier quand elle a été particulièrement sévère sur des belles valeurs cycliques, c’est l’occasion d’en rentrer, c’est l’occasion de renforcer.

Web TV www.labourseetlavie.com : On pourrait aussi que c’est peut-être la surprise encore une fois qui est venue du côté des marchés obligataires puisque l’on a vu le 30 ans américain au plus bas, on voit les taux allemands… donc on a vu finalement sur les marchés obligataires de bonnes performances, on l’avait vu en début d’année, on l’a vu à nouveau…

Marc Riez, gérant chez Vega IM : Oui, moi ce qui me semble finalement, c’est qu’il y a une sorte de communauté d’intérêts en l’occurrence entre le marché obligataire et le marché d’actions dont la motivation est ce que l’on attend de cette fameuse banque centrale européenne qui, finalement, par rapport à ses consœurs  américaine, britannique, japonaise, depuis le début de la crise, s’est montrée très discrète et finalement très peu interventionniste, et on voit aujourd’hui quoi ? On voit que les zones qui avaient une banque centrale très proactive comme la Réserve fédérale ou la banque d’Angleterre sont bien reparties, ont renoué avec la croissance, alors que la zone euro qui était empêtrée dans ses divisions politiques entre des Allemands qui s’accommodaient d’un euro fort, des pays du Sud qui étaient en grande difficulté et une France qui naviguait un peu entre deux eaux, finalement la zone euro est le grand perdant de la donne actuelle, ne s’est jamais engagée dans la guerre des changes à laquelle se livraient toutes les autres grandes banques centrales. Et finalement, mon espoir, et l’espoir de mes équipes de Vega, de toutes les discussions que l’on a entre nous au quotidien, c’est que enfin la Banque centrale européenne rejoigne ce que l’on a appelé dans l’entre-deux-guerres le concert des nations, et se mette à son tour finalement à adopter une politique monétaire plus agressive qui à la fois ait la vertu de répandre plus tard d’argent et plus de crédits dans la zone euro au bénéfice de ces PME, et puis, deuxième effet de cela, fasse baisser plus avant la devise et aide les entreprises à exporter et à voir leurs bénéfices réalisés en dehors de la zone euro par l’effet mécanique des changes augmenter. Nous,  notre espoir, c’est qu’à partir de la semaine prochaine, à partir de septembre, enfin la Banque centrale européenne annonce des mesures réelles, efficaces, sorte du discours entrer dans les actes et nous annonce qu’elle injecte massivement des liquidités sous diverses formes pour permettre à la zone euro  de se raccrocher au train de la croissance mondiale.

Web TV www.labourseetlavie.com : Si on espère de côté-là, est-ce que du côté des entreprises aussi, on parlait des entreprises de la zone euro, on en a d’ailleurs qui parlaient de cette baisse de l’euro au premier semestre…

Marc Riez, gérant chez Vega IM : Absolument, ça les a pénalisés.

Web TV www.labourseetlavie.com : Est-ce que les… justement du côté des entreprises, vous avez des résultats qui vous paraissent corrects, qui vous paraissent justement montrer que les entreprises savent naviguer dans cette période-là ?

Marc Riez, gérant chez Vega IM : En fait, ce qui s’est passé au premier semestre, c’est quand même que en moyenne, et c’est particulièrement vrai au premier trimestre 2014, l’euro, à l’époque, flirtait avec les 1,40, était assez élevé, et globalement cela les a quand même pénalisés par rapport au comparatif 2013, pour le coup, l’augmentation d’une année sur l’autre, à période égale de leurs résultats, était décevante. Et donc, globalement, même si les résultats des entreprises européennes, on peut dire,  étaient à peu près dans le consensus, il n’y a pas eu de surprise positive pour une grande partie à cause d’effets de change. On a entendu beaucoup, beaucoup d’entreprises qui nous disaient : « la croissance que l’on a eue sur le marché, finalement elle a été gommée par la force de l’euro, par le fait qu’avec un euro à 1,40, nos bénéfices en Chine, aux États-Unis, sont décevants. » Alors là, la chose qui moi, me paraît importante, c’est que au troisième trimestre 2014, mais surtout au quatrième trimestre 2014, l’effet de comparaison de la devise va se faire sur la base d’un euro qui pour le coup sera plus faible, et donc d’un dollar qui sera plus cher dans les comptes des entreprises européennes, et je pense que là, pour le coup, l’effet de comparaison enfin va s’inverser par rapport au premier semestre et devenir plus important. C’est pourquoi je ne perds pas espoir que dans beaucoup de cas les objectifs de résultats des entreprises européennes soient atteints sur le total de l’année 2014 grâce à cette baisse de l’euro, et moi je pense vraiment que du point de vue boursier, les actions européennes auront à profiter de ce deuxième semestre 2014. Donc, amis investisseurs, ne perdez pas espoir, accrochez-vous à vos belles valeurs européennes, soyez sélectifs mais soyez courageux.

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci d’avoir fait le point avec nous Marc Riez.

Marc Riez, gérant chez Vega IM : Merci.

 

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