Michel Finance Directeur Général Theradiag : "Le financement ne sera utilisé que pour assurer le développement de la société".
Résultats semestriels 2014 du spécialiste des diagnostics in vitro et theranostic

24 septembre 2014 21 h 57 min
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Résultats semestriels 2014 du spécialiste des diagnostics in vitro et theranostic

Le groupe a revu sa stratégie pour renforcer ses produits « in house ».

Selon la société « La baisse de l’activité de distribution est compensée, d’une part, par l’augmentation des ventes de produits innovants de distribution (biologie moléculaire), multipliées par 3 entre le premier semestre 2013 et le premier semestre 2014, et d’autre part, par la progression confirmée des ventes de la gamme Lisa?Tracker, en hausse de 155% »

Nous parlons de la stratégie de l’entreprise et de ses perspectives avec Michel Finance Directeur Général Theradiag.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Michel Finance, bonjour. Vous êtes le directeur général de Theradiag. On va revenir avec vous sur vos semestriels et puis sur les perspectives. Qu’est-ce que l’on peut dire pour vous pour le premier semestre ? Si on regarde les résultats, on voit une aggravation des pertes sur le semestre, qu’est-ce qui explique principalement cela ?

Michel Finance, Directeur général de Theradiag : Ce qui explique l’aggravation des pertes, c’était tout à fait anticipé d’ailleurs par nos analystes et par nous-mêmes, c’est un investissement fort dans deux domaines, en recherche et développement et en efforts commerciaux. Vous savez que nous sommes en train de lancer nos gammes Théranostic et de développer de nouveaux produits en microARN, donc en biologie moléculaire. Donc nous avons augmenté d’environ 750 000 € sur le semestre par rapport à l’année dernière, nos efforts pour moitié-moitié environ, entre la recherche et développement et le marketing ciblé uniquement sur la partie Théranostic. Et le résultat direct de ces investissements, c’est que le chiffre d’affaires de ces activités a été multiplié par trois, comme l’année dernière, d’une année à l’autre.

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc on peut dire que là, vous êtes, vous étiez dans cette période d’investissement encore pour effectivement ces diagnostics ?

Michel Finance, Directeur général de Theradiag : Tout à fait. Nous sommes dans une période d’investissement. Vous savez que depuis deux ans le chiffre d’affaires de ces nouveaux diagnostics de Théranostic, de médecine personnalisée, ont progressé, une multiplication par trois, c’est ce que nous avons encore sur le semestre, c’est ce que nous attendons pour les semestres à venir, et cela nécessite naturellement un investissement en marketing de manière évidente puisque le développement se fait non seulement sur les marchés où nous sommes déjà présents, notamment la France, certains pays européens, mais nous sommes en train de développer l’ensemble des marchés européens, et en même temps nous avons commencé à développer et à travailler sur les États-Unis pour la mise en place de ces tests aux États-Unis.

Web TV www.labourseetlavie.com : Votre activité, vous la scindez en deux, entre les activités que vous appelez in house et les activités distribution, vous dites, vous parlez d’un repositionnement stratégique. Aujourd’hui pourquoi ce repositionnement stratégique ?

Michel Finance, Directeur général de Theradiag : Pour nous c’était important et c’est la stratégie que nous avions définie avant l’introduction en bourse, il y a maintenant presque deux ans puisque c’était en décembre 2012, nous avons décidé de progressivement renforcer notre activité sur les produits in house. Pourquoi ? Pour deux raisons, premièrement parce que ce sont des produits pour lesquels nous avons des marges bien supérieures, et deuxièmement parce que nous avons une capacité de gestion de ces nouveaux produits que nous n’avons pas avec nos distributeurs. Donc nous avons focalisé. Le résultat, c’est qu’il y a trois ans nous faisions environ deux tiers de notre chiffre d’affaires sur des produits de distribution et nous sommes, à fin juin 2014, à 55 % du chiffre d’affaires sur des produits in house, donc des produits qui ont été développés, qui sont produits, qui sont commercialisés directement par nous. Donc la stratégie est en route, 55 %, et en parallèle, et, je dirais, en automatique, la marge brute a encore augmenté de 4 points puisque maintenant nous sommes passés à une marge brute de 68 % alors qu’elle était, avant l’introduction en bourse et avant ce redressement stratégique, de l’ordre de 54 %.

Web TV www.labourseetlavie.com : Avec également sur les produits innovants une augmentation des ventes ?

Michel Finance, Directeur général de Theradiag : Pareil, oui. Alors nous avons décidé de ne pas abandonner la distribution complètement, c’est très clair. Les produits anciens, nous continuons à les promouvoir. Par contre, nous avons décidé de prendre en distribution des nouveaux produits, mais uniquement en biologie moléculaire. Pourquoi ? Parce que ce sont des produits d’avenir, des produits sur lesquels nous avons des marges meilleures que sur la distribution classique, et troisièmement parce que cela nous permet d’apprendre les modes de distribution, d’avoir une clientèle en biologie moléculaire, alors que nous développons nous-mêmes nos propres tests de biologie moléculaire sur les microARN. Et la croissance de cette gamme qui sont les produits d’Asuragen et de Luminex est également le même que celui de Lisa Tracker, c’est une multiplication par trois du chiffre d’affaires et nous avons une progression très importante sur ces produits.

Web TV www.labourseetlavie.com : Qu’est-ce que vous pouvez dire justement de l’évolution de vos programmes, notamment ce que vous appelez le microARN ?

Michel Finance, Directeur général de Theradiag : Le microARN pour nous, c’est la dernière étape, je dirais, de la stratégie. C’est de passer au développement de nos propres biomarqueurs, ce que nous faisons dans le laboratoire de Montpellier, nous avons maintenant quatre PHD plus un bio statisticien en propre, en plus des accords que nous avons avec le CNRS et que nous avons renouvelés récemment, et ce que nous développons, ce sont trois axes principaux de biomarqueurs, un dans le cadre de l’infectieux, dans le tropisme du sida, deux dans le cancer du rectum, et trois dans la polyarthrite rhumatoïde, et l’objectif est de découvrir et de mettre en place un nombre de microARN qui soient représentatifs, soit de l’évolution de la maladie, et dans le cadre du cancer également, prédictifs de la réponse aux médicaments, et aux réponses au traitement classique dans le cadre du rectum, du cancer du rectum, il s’agit d’une radio chimiothérapie. Donc en fait nous analysons les microARN des patients avant traitement, pendant le traitement et après le traitement, pour déterminer comment on pourrait caractériser ces patients pour savoir si ils seront de bons ou de mauvais répondeurs, et puis également pour savoir si par exemple ils auront, si ils seront sujets à un cadre de récidive métastatique, ce qui entraînera un changement très important dans le mode de traitement de chacun des patients et une amélioration des conditions de traitement.

Web TV www.labourseetlavie.com : Vous avez parlé de ce partenariat avec le CNRS, il y a d’autres partenariats aussi que vous avez mis en place ?

Michel Finance, Directeur général de Theradiag : Tout à fait. Nous avons un partenariat avec l’Institut du cancer de Montpellier, dans le cadre du cancer du rectum, et nous avons également un partenariat avec la société de biotechnologies Splicos pour un test compagnon dans le traitement du sida ainsi qu’à terme dans le traitement de l’obésité. Donc ces accords pour nous sont importants parce que, si nous devenons des développeurs de biomarqueurs, nous n’avons pas pour objectif de devenir des scientifiques purs et nous utilisons les ressources scientifiques de ces partenaires, notamment le CNRS et l’institut de génétique moléculaire, de manière à avoir sans arrêt un renouvellement. Et nous avons notamment signé un nouvel accord avec le CNRS pour aller plus loin encore que les microARN et travailler sur ce que l’on appelle les long non-coding RNA qui sont la génération, je dirais, suivante encore des microARN et qui pourraient permettre d’améliorer encore nos biomarqueurs en biologie moléculaire.

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc là il y a des perspectives effectivement dans ce domaine-là.

Michel Finance, Directeur général de Theradiag : Tout à fait, et là, on parle des produits, ce qui est important, et ce que l’on a également renouvelé dans la société, c’est d’avoir non seulement des produits in house sur le marché, des produits in house en cours de développement comme Tracker où on continue à étendre la gamme et à les mettre sur le marché, mais là, nous sommes en train de développer les produits du futur, donc les produits qui devraient arriver sur le marché fin 2015-2016-2017, qui seront les éléments de croissance future dans les prochaines années, et je pense que c’est fondamentalement important. Il faut gérer un portefeuille de recherche et développement dans le diagnostic comme dans la pharmacie, donc avoir une répartition des projets dans tous les stades de développement, ce qui n’était pas le cas il y a quatre ans.

Web TV www.labourseetlavie.com : Un mot d’une plate-forme aussi, une solution automatisée, que vous appelez Theralis, il y a des investissements au cours sur cette plate-forme ?

Michel Finance, Directeur général de Theradiag : Nous avons déjà réalisé des investissements puisque les investissements se sont réalisés sur 2013 et 2014. L’objectif était de renforcer notre position dans l’IVD classique dans le diagnostic des maladies auto-immunes. Vous savez que c’était notre métier d’origine, la base de nos produits d’origine in house était ces produits-là. Nous avions des bons produits en termes de réactifs, ce qui nous manquait, c’est une plate-forme complètement automatisée et le software qui allait avec. Donc nous l’avons lancée à la fin du mois de mars 2014. Nous avons déjà plus de 30 clients qui travaillent avec le nouveau logiciel, le nouveau software et nous avons déjà entre 5 et 10 machines en cours de positionnement. La différence, par rapport à nos instruments actuels, c’est que les instruments que nous avions avant, c’était semi automatisé, donc il y avait toujours besoin d’une présence d’un laborantin ou d’un technicien. Alors que là, vous positionnez vos tubes de prélèvements sanguins et la machine va complètement traiter, mélanger avec les réactifs, analyser les résultats sur les lecteurs et fournir le résultat de l’analyse sur l’ordinateur qui est branché avec la machine, donc une automatisation complète.

Web TV www.labourseetlavie.com : Le mot de la fin sur les perspectives et sur la situation financière. Est-ce que vous aurez besoin, compte tenu, là on voyait à peu près, c’est un peu plus de 2 millions d’euros de trésorerie, est-ce que vous aurez besoin d’autres financements dans les prochains mois ?

Michel Finance, Directeur général de Theradiag : Notre objectif est de revenir à l’équilibre en cash sans investissement et sans, je dirais, levée de fonds particulière. Donc on est toujours dans cette perspective pour 2015-2016. Nous avons, par contre, mis en place un Paceo, comme vous le savez, et l’objectif de ce Paceo, si nous l’utilisons, ce sera pour améliorer et accélérer le développement de la gamme Tracker Théranostic aux États-Unis. Nous sommes en train de développer ces éléments-là et nous avons également en perspective des accords en cours de discussion avec des sociétés pharmaceutiques et des sociétés de diagnostic, qui pourraient nécessiter un certain investissement pour lancer des projets, en partie financée par eux, mais pour aller plus vite, on pourrait avoir recours à ce financement. Donc le financement ne sera utilisé que pour accélérer le développement et non pas pour la gestion quotidienne de la société.

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Michel Finance avoir fait le point avec nous.

Michel Finance, Directeur général de Theradiag : Merci beaucoup.