Jean-Claude Maillard Pdg Figeac Aero : "On est en période de forte croissance".
Stratégie et perspectives de Figeac Aero sous-traitant aéronautique
Lors du Large & Midcap Event, organisé par CF&B Communication, la Web Tv a reçu Jean-Claude Maillard Pdg Figeac Aero.
Actualité de l’entreprise, dans ce secteur aéronautique en plein boom.
Quels sont les investissement de l’entreprise, comment évolue la stratégie du sous-traitant ?
Web TV www.labourseetlavie.com : Jean-Claude Maillard, bonjour. Vous êtes donc le Pdg de Figeac Aéro. On va parler avec vous du secteur aéronautique. Vous êtes sous-traitant dans ce secteur-là. Nous sommes au Large & Midcap Event, vous rencontrez des investisseurs, où en est le marché aéronautique en 2014 ?
Jean-Claude Maillard, Pdg de Figeac Aéro : Le marché de la sous-traitance aéronautique se porte bien comme toute l’industrie aéronautique. On est en période de forte croissance et c’est une croissance qui est planifiée et qui devrait perdurer pour les dix ans qui viennent.
Web TV www.labourseetlavie.com : Quels sont les métiers de Figeac Aéro ? Sur quels modules vous êtes, vous, justement par rapport à ce secteur ?
Jean-Claude Maillard, Pdg de Figeac Aéro : On a deux activités principales, les pièces élémentaires et les sous-ensembles. Dans le domaine des pièces élémentaires, on a trois secteurs, la pièce de structure en alliages légers, la pièce de structure en métaux durs, les pièces moteurs et pièces précises. Et dans les sous-ensembles, on fait des sous-ensembles de structure de l’avion.
Web TV www.labourseetlavie.com : Et donc, par rapport au marché, vous dites ce marché « il est encore en croissance ». On a eu… on a entendu qu’en Allemagne, chez Airbus notamment, les cadences avaient diminué ?
Jean-Claude Maillard, Pdg de Figeac Aéro : Les cadences augmentent, les cadences augmentent. L’A320, qui est le produit phare d’Airbus, qui est à cadence 43 avions par mois, devrait continuer à monter pour atteindre les 50 avions par mois dans les trois ans qui viennent. L’A350 démarre bien puisqu’il ne tardera pas à être livré à son premier client. Le ramp-up s’annonce bien. Le 330, qui est un avion qui devait être remplacé par l’A350, devrait continuer à vivre encore pas mal d’années et on parle même d’un A330 remotorisé pour être modernisé. Donc les cadences d’Airbus montent. Celles du constructeur français, Dassault, montent également et Dassault attend un gros marché à l’export, le Rafale en Inde et, plus globalement, tous les constructeurs ont des cadences qui montent. Donc l’aéronautique va bien et devrait continuer à bien se porter.
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, on disait donc sous-traitant, cela nécessite un certain nombre d’investissements. Quels sont justement les programmes pour vous prioritaires dans cet environnement ?
Jean-Claude Maillard, Pdg de Figeac Aéro : On poursuit les investissements à Figeac à hauteur de 30 à 35 millions d’euros d’investissements annuels, pas tous à Figeac, mais globalement au niveau du groupe. La grosse partie des investissements est réalisée à Figeac et on investit dans les métiers corps business que j’ai décrits tout à l’heure c’est-à-dire la pièce de structure en alliages légers, donc on achète des machines outils, petites et grandes dimensions, trois, quatre, cinq axes pour faire de la pièce de structure en alliages légers, pièces de structure en métaux durs, pareil, machine-outils trois à quatre, cinq axes, pièces moteurs et pièces précises, donc là ce sont plutôt des tours fraiseurs, et enfin des bâtis d’assemblage pour développer le secteur de l’assemblage aéronautique.
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, ces investissements, si on regarde la situation financière, on voit que le gearing s’est amélioré mais reste peut-être encore à des niveaux que vous souhaiteriez peut-être voir encore diminuer ?
Jean-Claude Maillard, Pdg de Figeac Aéro : On souhaite tous améliorer notre gearing. Il est quand même passé, notre gearing, de 3,4 en 2011 à 1,3 à mars 2014, donc c’est une progression et on va continuer à améliorer notre gearing pour le rapprocher très vite de 1.
Web TV www.labourseetlavie.com : Les enjeux aujourd’hui pour vous, c’est justement de s’adapter à cette demande des constructeurs, on sait que parfois effectivement cela peut être compliqué de suivre au plus près, vous estimez aujourd’hui que vous avez justement l’outil industriel pour répondre à cette demande-là ?
Jean-Claude Maillard, Pdg de Figeac Aéro : On a un outil industriel en place dans le groupe pour faire plus de 300 millions d’euros de chiffre d’affaires. On a beaucoup d’inertie dans l’industrie aéronautique entre le moment où on commence à investir et le moment où l’outil investi est en pleine production. Il faut d’abord créer des bâtiments qui accueillent des outils de production nouveaux sur lesquels on doit tester, mettre au point les productions nouvelles et, suivant le type d’investissements, on a entre un an et trois ans d’inertie pour profiter de l’outil investi et qu’il génère du chiffre d’affaires. Donc l’outil investi, j’insiste, disponible pour le groupe, permet de faire plus de 300 millions d’euros de chiffre d’affaires. Et comme on continue à investir actuellement à Figeac Aéro, je vous laisse déduire ce qui me semble évident c’est-à-dire que l’on dépassera les 300 millions d’euros de chiffre d’affaires à moyen terme, compte tenu du rythme d’investissement qui ne fléchit pas.
Web TV www.labourseetlavie.com : Dans l’évolution aussi de vos implantations, il y a bien sûr, on le dit pour d’autres secteurs, mais d’être près des donneurs d’ordre, donc là on voit que vous avez des projets notamment aux États-Unis, alors cela peut être aussi important, peut-être pas en ce moment parce que l’euro est plutôt faible, mais dans d’autres périodes ?
Jean-Claude Maillard, Pdg de Figeac Aéro : Bien sûr, la stratégie de développer des filiales pour être proche des donneurs d’ordre, elle a démarré déjà il y a quelques années avec la création de la filiale picarde, FGA Picardie. Elle s’est poursuivie avec notre filiale à Saint-Nazaire pour développer les relations avec Spirit et pour fournir à notre voisin, Spirit à Saint-Nazaire, des planchers de l’A350. On s’est également installé en Tunisie pour être proche d’Aerolia. On s’est implanté aux États-Unis pour être présent sur le marché américain. Cette stratégie d’implantations près des clients va se poursuivre. La stratégie de développement d’une partie de notre activité dans des filiales low-cost va également se poursuivre. J’ai fait allusion à la Tunisie qui existe et que l’on va développer, on a 200 personnes actuellement en Tunisie, on va poursuivre le développement de la Tunisie. On va créer une filiale au Mexique pour doper la compétitivité de la partie américaine de notre business et on va produire en zone dollar à Wichita. Alors, effectivement, je me réjouis que le dollar devienne plus fort. Moi je l’ai connu en 2001, 0,8 dollar pour un euro. Sept ans après, il fallait il fallait 1,6 dollar pour avoir un euro. Le dollar m’a habitué ou la parité eurodollar change très vite et ce n’est pas l’affermissement du dollar actuel qui me fait faiblir dans mes intentions de développer une partie de la production en zone dollar.
Web TV www.labourseetlavie.com : Le mot de la fin sur la bourse et votre société, comment vous envisagez les relations justement avec les investisseurs qui s’intéressent à vous ? Quelque part vous leur dites qu’il y a de la visibilité sur ce secteur-là ?
Jean-Claude Maillard, Pdg de Figeac Aéro : Bien sûr. Alors, je dirais que c’est davantage mes clients qui informent les investisseurs sur l’évolution de l’industrie aéronautique. Safran, EADS et des sous-ensembliers et équipementiers comme Zodiac, comme Lisi, sont plus crédibles que moi pour donner les perspectives de l’industrie aéronautique. Donc je n’ai pas besoin de beaucoup développer ce secteur, il est largement développé par mes clients. Je m’attache à expliquer que plus on avance dans le temps et plus l’activité aéronautique est portée par la sous-traitance aéronautique puisque 80 % du chiffre d’affaires des constructeurs, Airbus le premier, est réalisé à l’extérieur des usines d’Airbus. Il en est quasiment de même pour le groupe Safran qui achète presque 80 % de son chiffre d’affaires, et comme les sous ensembliers, et où tous ces gens-là achètent ? Ils achètent sur le marché de la sous-traitance. Donc moi j’ai connu une époque où mes clients achetaient 20 % de leur chiffre d’affaires, réalisaient 80 % dans leurs ateliers, maintenant c’est le contraire. Et cela a permis à Figeac Aéro de se développer très fortement ces 25 dernières années et ce développement va continuer.
Web TV www.labourseetlavie.com : On suivra cela. Merci, Jean-Claude Maillard, d’avoir été avec nous.
Jean-Claude Maillard, Pdg de Figeac Aéro : Merci de nous suivre.
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