Dividendes au delà des polémiques, les entreprises vont mieux - Aéronautique, Airbus fait la fête, un livre cloue Boeing au sol.
L'info éco + avec Didier Testot Fondateur de LA BOURSE ET LA VIE TV sur Sud Radio (20 novembre 2021)
L’INFO ECO + avec Didier TESTOT FONDATEUR DE LA BOURSE ET LA VIE TV
#SudRadio] 🔴 Cette semaine, Didier TESTOT revient dans l’info éco + avec Jean-Marie Bordry sur les thèmes suivants :
Un sujet qui chaque année soulève des polémiques, celui des dividendes versés aux actionnaires
Oui et quelques amateurs sur Twitter essayaient de m’expliquer que « Le premier actionnaire connu du CAC 40 est le groupe familial Arnault ».
Comme nous sommes ici dans l’Info éco + Permettez-moi de revenir un instant sur ce sujet
D’abord, qu’est-ce qu’un dividende ?
Un dividende est la part des bénéfices de l’entreprise reversé à l’actionnaire. L’assemblée générale décide du versement ou non du dividende et de son montant. Le plus souvent, il est versé en cash mais l’entreprise peut aussi procéder au versement du dividende en attribuant de nouvelles actions.
Donc on ne distribue des dividendes que lorsque l’entreprise se porte bien, dans la plupart des cas. Il peut y avoir débat dans des périodes particulières, ce fut le cas avec la crise sanitaire et dans ce cas des suspensions ont pu avoir lieu en attendant d’y voir plus clair sur la situation économique. Et des entreprises ont pu le supprimer ou le réduire.
Deuxième chose, pour pouvoir recevoir les dividendes d’une société, une personne physique ou morale doit être associée au moment de l’assemblée générale ordinaire qui a approuvé les comptes et décidé de la distribution des bénéfices. Et c’est là que les commentateurs sportifs de la bourse oublient une chose ; Au départ si j’investis dans une société cotée par exemple, je prends un risque, même si cette société va bien, car lorsque je vendrais mon action, je n’ai pas de garanti de faire une plus-value. Ce risque doit être rémunéré, le dividende fait partie de la rémunération des actionnaires qui peuvent aussi espérer que leur investissement fructifie dans le temps avec une hausse du cours de l’action. Voilà donc pour la partie technique et j’insiste bien sur le risque, en 2000, en 2008, des actionnaires ont pu tout perdre.
Alors sur 2021 Didier que révèle l’étude trimestrielle de Janus Henderson une société de gestion américaine sur les dividendes des sociétés cotées ?
Les dividendes sont en hausse 403,5 milliards de dollars, + 19,5% par rapport à 2020. Et un niveau record pour un troisième trimestre, habituellement moins généreux que les premier et deuxième trimestre. L’indice des dividendes de Janus Henderson n’est désormais inférieur que de 2% au pic qui a précédé la pandémie au premier trimestre 2020.
Le Covid-19 semble donc être effacé et les entreprises, veulent surtout remercier leurs actionnaires d’avoir été patients l’an dernier, lorsqu’elles avaient décidé de se serrer la ceinture quand les chiffres d’affaires et les bénéfices avaient fondu pendant les mois de confinement.
Sans rentrer dans tous les détails, la France retrouve sa traditionnelle position de plus gros payeur de dividendes en Europe. En effet, sur le troisième trimestre, les distributions ont quasiment doublé, notamment grâce à la deuxième tranche du dividende rétabli du groupe bancaire BNP Paribas. Du côté des secteurs, c’est le secteur minier qui est le grand gagnant des dividendes ce trimestre avec l’envolée des prix des matières premières. La croissance des dividendes est bien là. Un record qui tombera en pleine campagne électorale et ne manquera pas d’inspirer les candidats. Faut-il encore qu’ils connaissent le sujet pour éviter les caricatures.
Didier un petit détour dans l’aéronautique pour souligner la forme d’Airbus on ne peut pas en dire autant de Boeing.
Même si la crise du transport aérien n’est pas terminée, la dernière commande en date C’était lors du premier grand salon aéronautique à Dubaï, le 1er depuis le début de la pandémie, il y a deux ans, les clients ont manifesté leur confiance dans la reprise du secteur de l’aviation mais aussi dans Airbus en passant des commandes et des engagements totalisant 408 appareils (269 commandes fermes et 139 engagements). Les accords couvrent l’ensemble des familles d’avions commerciaux, y compris un premier engagement pour le dérivé cargo A350F.
Lors d’un autre événement précédant le salon, Airbus avait évoqué l’évolution progressive de la demande, avec une croissance de la flotte, avec d’une part, la mise hors service accélérée d’avions plus anciens et moins économes en carburant, ce qui entraîne un besoin de quelque 39 000 nouveaux avions de passagers et de fret.
Didier pour Boeing, la bombe va venir d’un livre qui sortira le 30 novembre, d’un grand reporter de Bloomberg, Peter Robinson,
Oui avec ce titre qui ne va pas faire plaisir à Boeing, « Flying Blind : the 737 Max Tragedy and the Fall of Boeing » Littéralement Vol en aveugle la tragédie du 737 Max et la chute de Boeing Et de dire
« Si le gouvernement avait fait son travail de réglementation de Boeing, il est hautement improbable que le 737 Max aurait été cloué au sol à l’échelle mondiale. »
Selon lui, « Boeing a construit un avion dangereux et a blâmé les pilotes lorsqu’il s’est écrasé ». Et pour ce journaliste spécialiste de ce secteur « Depuis le premier crash tragique du B-737 Max en 2018, puis le deuxième le 10 mars 2019, j’ai écrit à plusieurs reprises sur la chute de Boeing. Dit il Mais rien ne m’a vraiment préparé à voir à quel point le mythe de Boeing s’est effondré». « Le monde a besoin de nouveaux avions de ligne respectueux du climat, mais Boeing est en panne et aura besoin d’une injection massive pour avancer. Il lance une pique à Airbus qui doit résonner à Toulouse : « Airbus n’est pas beaucoup mieux – il souffre d’une fuite de talents à mesure que les ingénieurs vieillissent et prennent leur retraite, et a du mal à maintenir la qualité de ses produits actuels, sans parler de la technologie propre à l’hydrogène promise d’ici 2035″. Selon lui la chute de Boeing est intervenu après la fusion avec MacDonnel-Douglas lorsque les comptables ont pris le relais. Boeing est un manuel d’échec d’entreprise.
C’est également une défaillance des marchés. Malgré ses échecs ils continuent d’acheter le titre, parce qu’ils savent à quel point Boeing est important pour l’économie américaine, qu’il est trop gros pour faire faillite, donc on ne le laissera pas mourir. Un livre qui ne manquera pas de faire réagir à Wall Street, à suivre, il sort le 30 novembre prochain.
Pour l’instant en Bourse, Boeing peut se consoler d’une chose il reste devant Airbus à 133 milliards de dollars contre 90 pour sa capitalisation boursière. On se console comme on peut.
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