Patrick Jeanmart Directeur Financier Cardio3 BioSciences : "Une volonté de diversification du portefeuille de produits".
Oddo Forum 2015 : Exercice de Cardio3 BioSciences et les perspectives de la société de biotechnologies
La Web TV www.labourseetlavie.com présente au Oddo Forum 2015 organisé à Lyon le 8 et le 9 janvier a rencontré de nombreux dirigeants pour parler de l’année 2014 et des perspectives.
Retour sur l’actualité de Cardio3 BioSciences qui vient de racheter la société OnCyt dans le domaine de l’immuno-oncologie, une diversification pour développer de nouveaux produits.
Nous parlons de la stratégie de Cardio3 BioSciences avec mon invité Patrick Jeanmart Directeur Financier Cardio3 BioSciences.
Web TV www.labourseetlavie.com : Patrick Jeanmart, bonjour. Vous êtes le directeur financiers de Cardio3 BioSciences. On va parler avec vous de votre actualité, de comment s’est passé pour vous cette année, nous sommes au Oddo Forum où vous rencontrez les investisseurs. La dernière actualité importante pour vous, c’est effectivement une acquisition, avec le rachat d’On Cyte, société américaine. Parlons-en pour commencer puisque, finalement, au-delà de l’année 2014, c’est ce qui intéresse les investisseurs, cela arrive donc en début d’année. Qu’est-ce qui était important pour vous à travers ce rachat ?
Patrick Jeanmart, directeur financier de Cardio3 BioSciences : On a annoncé en octobre dernier la volonté de diversification et donc au travers d’acquisition d’autres plates-formes technologiques, construire sur la compétence que nous avions développée depuis le début de l’entreprise. Cette compétence se situe à deux niveaux, d’une part sur la culture cellulaire, la compréhension de l’évolution de la cellule, la capacité d’amplification des cellules, je pense que l’on a vraiment un savoir très important, et à côté de cela aussi, à savoir au niveau des maladies cardio-vasculaires. Donc on a construit une stratégie de business développement sur ces deux piliers et l’acquisition d’On Cyte s’inscrit vraiment dans cette volonté de diversification. Alors on a pu faire cette diversification pour deux raisons, d’une part parce que le programme clinique de C-Cure qui reste notre premier centre d’attention est très bien engagé, on a annoncé avoir recruté plus de 240 patients fin décembre et on est vraiment donc dans la finalisation de recrutement des patients de l’étude européenne. L’étude américaine va elle aussi débutée, donc on est vraiment bien avancé dans ces programmes, et on voulait capitaliser sur cette compétence et également sur une assise financière qui est solide, de manière à diversifier ce portefeuille de produits et créer dans un horizon à court terme d’autres éléments créateurs de valeur pour nos actionnaires.
Web TV www.labourseetlavie.com : Justement on pourrait peut-être s’interroger en disant finalement il y avait ce pipeline, ces projets que vous venez de rappeler qui étaient en cours, donc pourquoi le faire maintenant finalement ? Pourquoi faire cette diversification aujourd’hui ?
Patrick Jeanmart, directeur financier de Cardio3 BioSciences : Alors, comme la plupart des acquisitions dans notre secteur, cela se fait beaucoup par opportunité. On est en contact, on a eu la chance de pouvoir signer un accord d’exclusivité avec cette société pour entrer dans des négociations d’acquisition avec un time shift qui était défini à l’aube. Entre-temps, et ça cela s’est fait début novembre, entre-temps aux États-Unis trois sociétés sont rentrées en bourse dans le même secteur, des… ce que l’on appelle des cartes essais, donc pour le traitement des cancers, et ces trois sociétés sont, pour deux d’entre elles, légèrement plus avancées puisqu’elles ont des résultats de phase 1 clinique et ont eu des valorisations énormes, on parle de plusieurs milliards de dollars pour ces deux sociétés qui sont Kite et Juno et une troisième société qui est la troisième à être entrée en bourse qui s’appelle Bellicum qui, elle, est en pré-clinique, donc moins développée que la technologie que nous avons acquise et qui elle est rentrée à 600 millions de dollars. Donc ce sont des valorisations qui sont très importantes. La chance que nous avons pu avoir, c’est quelque part locker les critères, le cadre de la négociation au début novembre, avant justement ces sorties de valorisation qui éventuellement nous auraient amené à payer beaucoup plus cher que ce que l’on a payé pour cette société.
Web TV www.labourseetlavie.com : Et donc quelque part vous estimez que vous avez… Donc, vous votre chance, par rapport à la concurrence effectivement entre ceux qui sont avancés et ceux qui le sont moins, pour prendre une place sur ce marché-là ?
Patrick Jeanmart, directeur financier de Cardio3 BioSciences : Voilà. Alors la spécificité de la technologie, donc elle s’inscrit dans ce secteur d’imuno-oncologie, la spécificité et la technologie que l’on a acquise, c’est qu’elle se base sur une autre protéine, en l’occurrence la NKG2D, à l’inverse des autres sociétés, ces trois autres sociétés qui travaillent sur la cellule CD19 où certes cette cellule a montré une valeur ajoutée dans le modèle humain, donc dans les premières études cliniques, donc c’est très important, d’où l’intérêt pour ce secteur. Par contre, le champ de la propriété intellectuelle est restreint dès lors qu’il y a plusieurs acteurs. Nous avons voulu rentrer dans ce même domaine avec une autre protéine où on a un champ d’action, en termes de propriété intellectuelle, qui est vierge, et donc on a ficelé cela, on a déjà filer les brevets, et en plus elle nous offre l’opportunité, pour autant que l’on traduise cela en des résultats positifs dans l’homme, d’aller dans d’autres indications thérapeutiques, notamment dans les tumeurs solides, alors que la cellule CD19 c’est principalement dans les tumeurs dites liquides, donc le cancer du sang.
Web TV www.labourseetlavie.com : Pour vous aujourd’hui, les prochaines étapes qu’il va y avoir à remplir, on a cette plate-forme que vous avez évoquée, il y a aussi les projets, on va dire, initiaux sur l’activité cœur, comment vous allez pouvoir faire tout en même temps ?
Patrick Jeanmart, directeur financier de Cardio3 BioSciences : C’est une très bonne question. Donc, comme je l’ai dit, on est très bien engagé dans le programme cœur, on a nos équipes qui fonctionnent, on a nos infrastructures, donc on a vraiment une base installée et qui fonctionne de manière récurrente. Cela reste malgré tout notre focus, pourquoi ? Parce que c’est clairement l’élément créateur de valeur, notamment un qui est attendu fin mars, qui est l’analyse de futilité sur l’étude européenne et qui va quelque part nous donner un premier signal, pour ce que cela vaut, mais un premier signal sur le résultat attendu de la phase 3. Maintenant, avec cette expertise, avec ce socle, on a des laboratoires. Ces laboratoires, s’ils sont qualifiés pour faire de la cellule du cœur, ils sont également qualifiés pour faire de la cellule du sang ou autre chose, donc on a vraiment une couche que l’on va pouvoir… comment dire, capitaliser sur ce novo, sur ce savoir, sur ces infrastructures, pour diversifier à faible coût en définitive notre portefeuille de produits et surtout offrir d’autres éléments créateurs de valeur parce que, si l’étude européenne est très bien avancée, l’étude américaine elle va s’engager. Or, pendant le recrutement d’une étude, on n’a pas grand-chose à communiquer, or pour une société comme la nôtre, communiquer, c’est maintenir l’attention sur le cours, maintenir une certaine liquidité et c’est fondamental pour la société bien sûr mais pour nos actionnaires.
Web TV www.labourseetlavie.com : Donc là, cela le permettra…
Patrick Jeanmart, directeur financier de Cardio3 BioSciences : D’autres éléments créateurs de valeur, d’autres opportunités de communication, et donc maintenir quelque part Cardio3 un peu sur les écrans radar.
Web TV www.labourseetlavie.com : Sur la partie financière qui est toujours importante pour votre société, comme pour les sociétés du secteur, comment cela va se passer ? Vous aviez du cash, donc il y aura besoin d’autres financements pour les études… ?
Patrick Jeanmart, directeur financier de Cardio3 BioSciences : Oui, donc on a une situation financière telle qu’elle a été communiquée au troisième trimestre de l’année 2014 qui est confortable. On a communiqué 36 millions d’euros, qui étaient suffisants et qui restent suffisants pour financer le programme européen. Donc, on ne voulait surtout pas de par cette acquisition mettre en péril le financement de l’étude européenne. Ceci dit, cette acquisition a été financée, d’une part par un paiement initial de 10 millions de dollars qui se fait en trésorerie pour 6 millions et en actions pour 4 millions, l’avantage de payer en actions, c’est que on n’utilise pas la trésorerie de l’entreprise. Et donc, ces 36 millions d’euros vont être consommés en partie, mais pour une faible partie, à concurrence de 6 millions de dollars, donc l’équivalent de 4,5 millions d’euros. Et le financement de l’étude de phase 1, il est non matériel par rapport à la consommation de trésorerie de l’entreprise. Donc en définitive, c’est une acquisition qui nous coûte « peu d’argent », qui nous coûtera, mais dès lors que l’on a des résultats positifs, donc le deal était structuré de manière à bien compenser notre partenaire dès lors que les résultats sont là. Donc on partage un gain, mais on ne voulait pas mettre en péril notre sécurité financière. Maintenant, pour répondre à votre deuxième question qui est par rapport aux besoins financiers, je pense que toute Biotech a besoin de lever de l’argent au fur et à mesure de son développement pour… rien que pour la partie Cœur, on avait également besoin, donc ici on se donne en fait un autre actif qui va être valorisé dans les prochains mois par les analystes qui vont nous permettre de lever de l’argent, on pense dans de très bonnes conditions, qui vont également… Cet argent va servir au développement du portefeuille cardiaque, portefeuilles de produits cardiaques, mais également maintenant oncologiques.
Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Patrick Jeanmart d’avoir été avec nous.
Patrick Jeanmart, directeur financier de Cardio3 BioSciences : Je vous en prie, merci.
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