Philippe Joffard Pdg de Lafuma sur les résultats annuels 2009/2010.
Bourse : interview résultats annuels 2009/2010
Résultats annuels Lafuma.
Retour sur l’exercice écoulé et les perspectives du spécialiste des vêtements de loisirs et de sports avec Philippe Joffard Pdg de Lafuma.
Web TV www.labourseetlavie.com : Philippe Joffard, bonjour, vous êtes le PDG de Lafuma Group. On va parler avec vous de l’année, bien sûr, de l’exercice écoulé, et puis des perspectives. Comment s’est passé pour vous l’exercice ? On sait que le contexte n’est pas forcément favorable en début d’exercice. Est-ce que ça s’est amélioré durant l’exercice ?
Philippe Joffard PDG de Lafuma Group: « Oui, considérablement, en fait, puisque… d’abord, le premier trimestre que vous avez évoqué n’a pas été très bon. Le premier semestre, grosso modo, on avait une baisse de chiffre d’affaire de 6,5%. Le deuxième semestre, en revanche, s’est inscrit dans une baisse de -1%, ce qui montre que sur la fin de l’année, sur le dernier trimestre, nous avons généré de la croissance pas considérable puisque c’est une croissance de 1%. On renoue avec la croissance, et d’ailleurs on le verra pas sur le T1 mais on le verra sur le S1 et sur tout l’année 2011, nous serons en croissance. On voit surtout ces résultats. Donc on affiche une perte de 3,6 millions qui est relativement significative. L’année dernière nous avions un résultat positif. L’année dernière c’était le résultat d’un profit exceptionnel qui avait quand même changé la lecture du résultat, inversement cette année c’est impacté par des charges exceptionnelles dont celles de réorganisation liées principalement à un outil industriel, qui est l’outil industriel de Le Chameau, et aussi quelques opérations asiatiques. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Justement, qu’est-ce qui a été le plus important ? parce que vous avez réagi, on peut dire relativement rapidement dans cette période, il a fallu réagir vite pour les différentes marques du groupe ? qu’est-ce qu’il a fallu faire pour se repositionner face à un marché qui était en train de décliner ?
Philippe Joffard PDG de Lafuma Group : « Bon, je vous remercie de dire qu’on a réagi rapidement parce que c’est vrai que le temps… On rentrait en crise il y a exactement deux ans et on en est totalement sortis aujourd’hui. Donc d’abord on a vécu la crise proprement dite : baisse de la consommation, obsession des stocks de tous les acteurs, c’est-à-dire non seulement nous mais aussi la distribution, donc ça a accéléré la baisse du marché, donc baisse de la consommation mais aussi réduction… réduction des stocks. Donc nous, on a mis en œuvre une correction de nos fondamentaux de type dette, avec une forte réduction du besoin de fond de roulement, puisqu’on est descendu à 26% du chiffre d’affaires, ce qui est un chiffre qui sans doute sera chez nous historiquement bas, puisqu’on devrait être entre 28 et 31% en vitesse de croisière. Et ça a directement joué sur la dette puisque nous avons, en l’espace de deux ans, réduit la dette par eux, c’est-à-dire que nous étions à plus de 90 millions si on intègre le factoring à l’époque, il y a deux ans. Nous sommes aujourd’hui à 44 millions, 43,8 millions. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Qu’est-ce qui change le plus aujourd’hui sur votre marché ? On rappelle que vous êtes spécialiste des vêtements de loisirs et de sport. Qu’est-ce qui change le plus ? C’est l’attitude du consommateur ? C’est le consommateur zappeur ? C’est les prix ? Qu’est-ce qui bouge le plus de votre point de vue à vous ?
Philippe Joffard PDG de Lafuma Group: « On est dans une période où tout change encore plus vite. Alors, je vous aurais répondu les prix il y a peut-être moins d’un an et aujourd’hui c’est de nouveau l’offre, la qualité de l’offre qui favorise les ventes. D’ailleurs les prix vont augmenter, donc c’est une bonne raison de choisir des produits de qualité et de marque. Dans notre secteur c’est l’outdoor qu’est plutôt … tendance ! D’abord parce que c’est à la mode… C’est un vêtement casual, facile à porter etc. Qui donne à la fois une allure décontractée mais qui offre des éléments techniques, la nature puisqu’aujourd’hui les gens ont envie de randonner, de profiter de l’extérieur. Donc à côté d’un monde qui se développe côté virtuel, il y a un monde réel qui lui aussi se développe, et nous sommes dessus. Là-dessus il y a des nouveaux marchés qui arrivent, principalement l’Asie, la Chine qui sont des pays qui sont à la fois outdoor dans l’esprit et dans l’usage quotidien. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors la marque, en même temps, effectivement, elle doit justifier de plus en plus le prix par rapport à de la concurrence qui essaie de ressembler aux marques mais sans être forcément de la même qualité. Comment on navigue en termes de prix, au positionnement en quelque sorte ?
Philippe Joffard PDG de Lafuma Group: « C’est la marque qui doit mériter… Nous, nous avons cinq marques, donc chacune a des positionnements qui sont pas très éloignés, mais néanmoins des positionnements bien établis, donc… Qui jouent entre la technicité du produit, pour Millet et Eider par exemple, l’un dans l’alpinisme, l’autre dans le ski. Lafuma a un positionnement trekking, randonnée qu’on appelle « great outdoor » qui est plus large, donc qui est forcément plus attaché au prix, mais on verra qu’il y a avec une veste Eider ou Millet moins de technicité. La matière est souvent la même, la conception est la même, mais vous allez avoir moins de poches, moins de détails. Voilà, c’est donc notre positionnement prix à nous. Et puis après vous avez les autres… non pas marques, mais produits low cost, distributeur… sur lesquelles d’ailleurs je noterais qu’actuellement l’augmentation des matières premières devrait les gêner dans leur positionnement extrêmement attractif. Nous serons proportionnellement moins impactés par l’augmentation des matières, et donc nous devrions avoir deux éléments positifs : un, notre image, la technicité de nos produits, donc le rêve que porte un peu chaque marque ; deuxièmement, des prix qui seront proportionnellement, à la remontée du low cost, plus attractifs.»
Web TV www.labourseetlavie.com : C’est vrai que justement de ce côté-là on voit que c’est… on disait que ça bougeait pas beaucoup, on l’a vu sur les devises et ça, ça touche aussi les marchés émergents, donc… Comment vous réagissez, vous, quand il y a ces variations de devise ? Est-ce que cela impacte la société ou est-ce qu’on peut s’adapter ?
Philippe Joffard PDG de Lafuma Group: « Oui, ça joue. D’abord ça joue sur nos achats… donc, à la fois on en bénéficie quand le dollar est faible… mais à la fois ça nous gêne un peu, parce que ça veut dire que nos concurrents qui eux ne sont que dollar, pour certains, vont être plus agressifs sur le marché. Je dis pas plus attractif, mais plus agressif. Donc… mais après, à nous de conjuguer avec ça. C’est un élément qui rentre en ligne de compte mais qui n’est pas fondamental. L’élément fondamental, c’est la différenciation du produit que ce soit par sa technicité et par son design. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté des perspectives, quand on a un hiver ? alors un vrai hiver on va dire, la neige en décembre c’est tout à fait normal mais ça parait surprendre, notamment en région parisienne ? quand on a ce type d’événement, est-ce que ça peut pousser les consommateurs, justement, à aller plus acheter ?
Philippe Joffard PDG de Lafuma Group: « Oui, c’est un élément favorable, d’abord parce que ça… ça aide à sortir à faire sortir les produits en avant-saison, donc c’est toujours ça et deuxièmement, ça fait rêver…Donc, un, ça aide à faire sortir immédiatement les produits, c’es très bon pour le business, ça fait rêver parce que la neige, ça donne envie de profiter de l’outdoor, éventuellement de penser à des vacances au ski qu’on aurait pas forcément programmées, mais ces flocons vos poussent un peu. Et puis c’est bien pour l’avenir aussi, parce que plus les stocks sont vides en fin de saison, plus nos clients sont décontractés et ont envie de commander pour l’année suivante. Donc à la fois, c’est très bien maintenant et c’est très bien pour l’année prochaine. »
Web TV www.labourseetlavie.com : En conclusion, justement, comment se présente l’exercice 2010-2011 en termes de croissance d’activité que vous souhaitez faire ? Elle est toujours sur la rentabilité ?
Philippe Joffard PDG de Lafuma Group: « Alors, prudemment en termes d’activité, c’est-à-dire qu’aujourd’hui… on sera en croissance, nous serons en croissance ? on le montrera d’ailleurs sur le S1 ? donc on sera en croissance sur le S1 et nous confirmons une tendance à la hausse sur l’ensemble de l’année. Néanmoins, nous continuons à privilégier les éléments de rentabilité, c’est-à-dire la marge qu’il faut protéger avec l’augmentation des prix, donc on recherche tous les gains de productivité possibles. On continue à réduire les frais, donc on confirme une amélioration de tous nos résultats et on passera en positif, en résultat… en résultat net, et puis on continue à optimiser notre DFR, même si la marge maintenant est relativement réduite, on a des marges encore d’amélioration sur le BFR. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Et bien on suivra ça. Merci d’avoir fait le point avec nous Philippe Joffard ? On rappelle que vous êtes le PDG de Lafuma Group?
Philippe Joffard PDG de Lafuma Group: « Merci. »
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