Jean-Louis Pech Président du Directoire Actia : "Nous déployer plus lourdement aux Etats-Unis".
Résultats annuels 2017 du spécialiste de l'électronique embarquée
Le Groupe ACTIA est une Entreprise de Taille Intermédiaire créée en 1986, une ETI familiale et internationale dont le siège se situe en France. Le métier d’ACTIA est de concevoir et de fabriquer une électronique au service de la gestion des systèmes dans les domaines particulièrement exigeants de l’”automotive”, du ferroviaire, de l’aéronautique, du spatial, de la défense, de l’énergie et des télécommunications.
La société vient d’indiquer à l’occasion de la publication des résultats annuels 2017 les éléments suivants : “Après un 1er semestre aux résultats marqués par les difficultés d’approvisionnement en batteries, ACTIA a pu sécuriser ses achats à partir de fin juillet, et a retrouvé, au 2ème semestre, un niveau de marge opérationnelle en ligne avec celui atteint l’an passé.”
Comment le groupe a fait face à ses éléments logistiques ? Comment se portent les différentes activités ? Le développement des marchés aux Etats-Unis ?
Mon invité est Jean-Louis Pech Président du Directoire Actia
Texte de l’interview issu de la vidéo avec Jean-Louis Pech (Tous droits réservés, reproduction interdite sans l’accord de LA BOURSE ET LA VIE TV, éditeur du site)
Web TV www.labourseetlavie.com : Jean-Louis Pech, bonjour.
Jean-Louis Pech – Président du Directoire d’Actia : Bonjour.
Web TV www.labourseetlavie.com : Vous êtes président du directoire d’Actia. On va parler avec vous de votre année 2017 et puis des perspectives. L’année 2017, vous dites que la rentabilité opérationnelle a été quand même restaurée au second semestre, mais ça a été une année délicate pour vous.
Jean-Louis Pech – Président du Directoire d’Actia : C’est surtout une année qui a été marquée au premier semestre par des difficultés d’approvisionnement, notamment sur un composant. Donc, on a dû engager des coûts très importants pour satisfaire les contraintes de nos clients, ne pas provoquer de rupture de production. Donc, des coûts très importants et qui ont pénalisé le résultat opérationnel. Donc ça, on l’avait annoncé, on le savait. Mais par contre, on savait que ces problèmes étant jugulés, on aurait un deuxième semestre qui reviendrait en ligne avec nos attentes, ce qui a été le cas et même on a fait le plus beau deuxième semestre de l’existence d’Actia en volume et en pourcentage. Donc, on est revenu à des niveaux de résultat opérationnel qui était, encore une fois, en ligne avec ce qu’on attendait. C’était donc plutôt positif parce qu’on n’est jamais à l’abri d’autres incidents. Celui-ci a été jugulé et on a pu repartir dans un cycle de croissance.
Web TV www.labourseetlavie.com : Donc là, ça concernait notamment l’approvisionnement en batteries. C’est ça ?
Jean-Louis Pech – Président du Directoire d’Actia : Voilà ! C’était les batteries pour les produits télématiques et comme vous le savez, on est équipementier première monte à la fois des fabricants véhicules légers et aussi camions et c’était dans le domaine du véhicule léger qui représente de gros volumes où on a eu cet incident. Il a donc fallu trouver un deuxième fournisseur, il a fallu redéployer les certifications associées à ces produits-là. Ça ne se fait pas instantanément. Donc, entre la détection du problème chez notre fournisseur qui lui finalement a été victime de son succès et le fait de trouver un deuxième fournisseur, ça a pris un peu de temps et pendant ce temps-là, on a serré les dents et on a continué à satisfaire les exigences clients sans provoquer d’arrêt de lignes, en tout cas d’arrêts importants. On a tenu le choc et on s’est redéployé beaucoup plus sereinement au cours du deuxième semestre, même si comme on le disait ce matin, la situation en matière de composants électroniques reste une situation tendue. Il faut donc rester vigilants.
Web TV www.labourseetlavie.com : Ça, on va dire que c’est à intervalles réguliers qu’on peut trouver ce mouvement de marché.
Jean-Louis Pech – Président du Directoire d’Actia : Oui, c’est à intervalles réguliers parce que le monde de l’électronique est un monde en pleine croissance, donc l’adéquation entre les fournisseurs de composants et le marché n’est pas toujours au rendez-vous et le temps que les fournisseurs de composants fassent des investissements, on peut avoir des moments tendus. Et nous vivons depuis plus d’un an une inadéquation entre la production de base et des besoins. Parce que les besoins du marché explosent. Entre les bracelets connectés, les maisons connectées et les objets connectés, tout est connecté et forcément ça mange du composant électronique.
Web TV www.labourseetlavie.com : Si on parle de vos marchés finaux, est-ce que les marchés se sont bien comportés globalement ?
Jean-Louis Pech – Président du Directoire d’Actia : Oui, on peut dire que les marchés se sont bien comportés, même parfois mieux que ce que nous avions imaginé. Et c’est le cas pour les deux marques premiums que nous équipions en véhicules légers, puisqu’on a un contrat qui s’est arrêté, c’est la fourniture pour Jaguar et Rover. Nous continuons à fournir Volvo Cars, mais c’est aussi un contrat qui s’arrêtera en 2021. Donc, les marchés se sont bien tenus dans le véhicule léger, mais aussi très bien tenus en véhicules industriels, notamment le marché du poids lourd. Nous sommes leaders du camion connecté, des cartes télématiques pour camions et ce sont des marchés qui se sont très bien comportés au cours de l’exercice 2017 et qui pour l’instant se comportent bien en 2018.
Web TV www.labourseetlavie.com : Un mot rapide de la partie télécom. C’est à peu près un peu moins de 10 % du chiffre d’affaires. Là, ça s’est bien passé sur l’année.
Jean-Louis Pech – Président du Directoire d’Actia : Ça s’est bien passé. On a maintenu le chiffre d’affaires en étant moins Satcom que les années précédentes. Donc, on a des flux d’activité dans le domaine de l’énergie en particulier qui sont en train de se mettre en position. Au total, on attend sur cette branche-là une croissance significative dans les années à venir avec des taux de rentabilité qui sont plus intéressants que la partie automotive. Donc, on est assez optimistes pour le déploiement de cette activité-là qui couvre la dimension Satcom, la dimension énergie et puis des équipements pour le ferroviaire.
Web TV www.labourseetlavie.com : Vous parlez également d’aéronautique. Dans ce domaine-là justement, comment évolue votre position ?
Jean-Louis Pech – Président du Directoire d’Actia : Favorablement. On a pu consolider nos positions avec Airbus qui était un client historique. Nous avons consolidé nos positions en signant après quelques années de négociations un contrat avec Airbus et c’était vraiment important pour nous de trouver un équilibre et ce qui a été fait avec les équipes Airbus. Donc, on a été très satisfait. Et puis dans le domaine aéronautique, on développe également des solutions dans le domaine du spatial. Là, on va retrouver les grands donneurs d’ordres du type Airbus, Thalès. Parce que le monde du spatial est en train de passer d’un monde que je qualifierai d’artisanat, un très bel artisanat, bien entendu.
Web TV www.labourseetlavie.com : Oui.
Jean-Louis Pech – Président du Directoire d’Actia : Ce n’est pas du tout péjoratif dans ma bouche. À un monde industriel avec des constellations et Actia est positionnée pour délivrer du matériel électronique dans cette perspective-là. On a donc été choisi pour certaines constellations, en particulier Oneweb, pour fournir de l’électronique embarquée. Donc, on était déjà au sol, dans les liaisons sol-satellite et maintenant pour la première fois, on va délivrer des équipements électroniques sur le satellite.
Web TV www.labourseetlavie.com : Sur l’exercice 2018, comment ça se présente ?
Jean-Louis Pech – Président du Directoire d’Actia : Écoutez, plutôt positivement. On aura vraisemblablement un premier semestre en volume un peu moins important que le second parce qu’on sait qu’au second, vont arriver des productions sur les nouveaux produits. Mais au total, on devrait avoir une bonne année 2018. Encore une fois, toutes choses étant égales par ailleurs, c’est-à-dire sans accident politique. On est dans un monde quand même extrêmement volatil. Donc si on est raisonnablement optimiste, on devrait faire une année 2018 qui devrait marquer une croissance légère étant entendu que cette croissance va compenser 10 % de perte de chiffre d’affaires sur le dossier Jaguar et Rover. Donc on va renouveler une part importante de notre chiffre d’affaires et en plus on va avoir une croissance. Donc, on est assez optimiste là-dessus, avec des marges qui devraient être sensiblement celles que nous avions en 2016 et sur le deuxième semestre 2017, donc un niveau de rentabilité qui est dans nos objectifs.
Web TV www.labourseetlavie.com : Les priorités aujourd’hui compte tenu justement de ce contexte et puis de ce type de contrats que vous avez mentionné, comment vont-ils évoluer sur l’année ?
Jean-Louis Pech – Président du Directoire d’Actia : Se renforcer déjà sur nos marchés de niche. Je pense qu’on est notamment dans le domaine du camion et puis les équipements de type agricole, logistique, tout ce domaine de l’automotive. Accompagner la croissance dans nos marchés de diversification, le ferroviaire et l’énergie. Et sur le plan géographique, nous avons pris la décision d’investir aux États-Unis. Nous nous sommes portés acquéreurs d’un bâtiment aux États-Unis qui devrait nous permettre d’avoir un footprint différent sur ce marché-là, avec une fabrication CMS qui va nous permettre de nous déployer plus lourdement aux États-Unis. Nous faisons aujourd’hui une vingtaine de millions de chiffres d’affaires à travers notre filiale. Nous délivrons 30 millions à peu près de produits sur le marché américain. Notre objectif dans les trois-quatre ans, c’est de doubler cette présente aux États-Unis. C’est notre priorité du moment.
Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Jean-Louis Pech.
Jean-Louis Pech – Président du Directoire d’Actia : Avec plaisir.
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