Régis Lebrun Directeur Général de Fleury Michon.
Fleury Michon : résultats semestriels 2011 et perspectives
Fleury Michon : Vidéo sur les résultats semestriels 2011.
Après la publication des résultats semestriels de Fleury Michon, retour sur l’actualité, la stratégie et les perspectives du spécialiste des solutions repas avec Régis Lebrun Directeur Général de Fleury Michon.
Web TV www.labourseetlavie.com : Régis Lebrun bonjour. Vous êtes le directeur général de Fleury Michon, on va revenir avec vous sur vos résultats et sur les perspectives. Alors après ce premier semestre, on voit une croissance effectivement de l’activité, ça ne se retrouve pas au niveau des résultats, vous mettez en avant notamment l’impact des matières premières, ça a été, je dirais, le phénomène principal de ce premier semestre ?
Régis Lebrun, Directeur général de Fleury Michon : Oui, alors à souligner le bon résultat des ventes puisque la progression de près de 11 % du chiffre d’affaires est la traduction du bon positionnement de notre marque parce que ça se fait essentiellement à marque Fleury Michon. Par contre on a été effectivement très contrarié sur le début de cette année par une inflation des matières premières plus forte que ce que nous avions prévu notamment sur le jambon et qui a lourdement impacté nos résultats. On a aussi un deuxième facteur en différentiel de l’année 2010 qui est que nous avons investi beaucoup plus en publicités télévisées sur le premier semestre puisque c’était la période où nous avons installé nos dernières copies, notre nouvelle stratégie de communication et cela a un impact d’environ 2,7 millions en charges supplémentaires.
Web TV www.labourseetlavie.com : Le marché globalement, votre marché, comment il est compte tenu de ce qu’on dit ou ce qu’on entend sur la consommation des ménages justement ?
Régis Lebrun, Directeur général de Fleury Michon : Alors le marché alimentaire depuis quelques mois, en général il est plutôt en retrait en volume. Ça coïncide assez bien avec l’évolution de l’inflation. On a vu dès qu’il y a eu une reprise de l’inflation sur le début d’année, il y a une baisse des volumes. En ce qui nous concerne, et ça fait partie de notre modèle de développement, nous sommes positionnés sur des marchés en croissance, ça ce sont des choix de long terme que nous avons faits sur des produits qui en fait répondent à des évolutions sociologiques ou des comportements et nos principaux marchés, nos quatre premiers marchés, sont dans le top 10 des évolutions positives alimentaires.
Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté justement de ces matières premières, on a l’impression que ça évolue dans le mauvais sens. Alors il y a eu une période effectivement où on a eu cette flambée, vous avez l’air d’être plus optimiste sur la deuxième partie de l’année, en tout cas sur cette partie-là, qu’est-ce qui vous amène à penser que la situation s’améliorera, je dirais, sur la deuxième partie ?
Régis Lebrun, Directeur général de Fleury Michon : Elle a déjà commencé à s’améliorer c’est-à-dire qu’on a eu une inflation, enfin une revalorisation qui était nécessaire des cours du jambon, par conséquence des cours du porc. Mais ça a été amplifié en France par une ruée, si je puis dire, vers la viande porcine française. Il y a eu une action des éleveurs qui avaient amené par la discussion et la concertation à ce que tous les opérateurs prennent de la viande porcine française, et donc ça a accentué cette inflation. Malheureusement les prix devenaient très élevés et bon nombre d’opérateurs ont commencé à diversifier leur approvisionnement, ce qui a un effet direct sur les cours.
Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté des consommateurs, il y a toujours quelque part cette question du prix d’appel et donc par rapport à vos produits, il y a une stratégie Produit qui est mise en place, on voit des fois effectivement que ça joue à quelques centimes ?
Régis Lebrun, Directeur général de Fleury Michon : Oui, nous on est très attentif à la politique de prix. C’est aussi pour ça que dans les négociations avec nos clients, même si c’est très pressant au niveau des hausses des matières premières, on est partenaire et on essaye de voir leur capacité à passer les tarifs et à ce qu’ils soient acceptés par les consommateurs. Alors quand les cours sont bas, on réinvestit immédiatement les baisses de prix, alors soit par des baisses de cours, soit par de la gratuité – des tranches gratuites par exemple en jambon – ou alors par des baisses de prix. On a la nécessité, les consommateurs français sont très attachés aux marques mais l’écart avec la marque Distributeur doit rester raisonnable c’est-à-dire qu’on se rend bien compte qu’au-delà de 17-18 % d’écart en ce qui concerne nos produits, à un moment donné le consommateur bascule vers la marque Distributeur.
Web TV www.labourseetlavie.com : On a parlé de l’évolution effectivement de l’activité, en ce qui concerne l’international, là on est en perte sur le semestre, quelle est la raison principale ?
Régis Lebrun, Directeur général de Fleury Michon : Alors on a diverses fortunes, on va dire, à l’international puisque d’abord dans notre organisation on a des filiales en propre et des filiales en joint-venture. Si je raisonne par zone, on a une zone Espagne qui fonctionne très bien malgré, je dirais, « grâce » à la crise en Espagne puisque là on est en partenariat avec Mercadona et Mercadona a une politique commerciale très offensive et il gagne des parts de marché, donc on en bénéficie et ça a un effet positif sur nos ventes et nos résultats.
En Italie, la conjoncture est plus difficile. Notre entreprise est de taille modeste, c’est ce qui nous a amené à faire l’acquisition de Fres.Co mais les résultats sont positifs.
En Europe Centrale, pour nous, c’est une zone d’avenir mais à un horizon moyen terme. On a une petite entreprise où là on a un résultat qui est négatif mais notre objectif c’est de lancer les produits sur la Pologne pour commencer, et puis ensuite on s’attaquera à la Hongrie, voire la zone Moscou-Saint-Pétersbourg.
Et puis le Canada qui pour nous est prometteur en ce qui concerne la marque mais où pour l’instant on a un modèle de fonctionnement qui est beaucoup dépendant de la marque distributeur et donc qui est énormément sous pression à la fois avec les hausses de matières premières et de la guerre entre enseignes.
Web TV www.labourseetlavie.com : Il faudra peut-être faire des acquisitions justement peut-être sur cette partie internationale pour aller un peu plus vite ?
Régis Lebrun, Directeur général de Fleury Michon : Je ne crois pas à court terme. Notre objectif à court terme c’est vraiment de consolider nos positions existantes puisqu’on a « beaucoup de fers au feu », même sur certains dossiers on est aidé par nos partenaires, en Espagne, en Italie, qui font un bon travail, mais on a d’abord à consolider et surtout notre stratégie c’est de lancer la marque, et donc on est en test sur la zone Europe Centrale et on va lancer un test là très prochainement sur le Canada et probablement sur la zone nord-est Etats-Unis.
Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté de vos activités justement, comment évolue la partie Traiteur ? On sait que le marché en tout cas a pris de la place si on regarde juste les linéaires des grandes surfaces, pour vous comment ça se passe ?
Régis Lebrun, Directeur général de Fleury Michon : Ça ne se passe pas mal. On est au cœur d’une bagarre assez intense avec un nouveau concept Produit de plats cuisinés, comment dire, que sont les box, qui sont des boîtes issues un peu de la restauration rapide, ce qui pour nous est positif parce que ça gomme les frontières entre la grande distribution et la restauration. On voit maintenant des produits qui peuvent finalement être vendus dans des circuits différents. Ça a eu un effet un peu négatif parce que toute l’attention de nos clients étant sur les box pour essayer de prendre des parts de marché, ils se sont un peu moins occupés des plats cuisinés classiques. Mais on est, en 2008 quand la crise a éclaté, on était un peu inquiet en se disant : « les plats cuisinés vont subir la désaffection » et finalement on s’est aperçu que les salariés finalement avaient trouvé une alternative dans nos produits à la restauration rapide ou aux brioches, enfin aux réseaux qui vendent des sandwichs ou de la restauration rapide.
Web TV www.labourseetlavie.com : Aujourd’hui justement par rapport aux perspectives, quelles sont les priorités de Fleury Michon aujourd’hui ? Vous parliez de consolider effectivement certains marchés, il y a des investissements aussi, on le voit, de production, quelles sont les principales priorités ?
Régis Lebrun, Directeur général de Fleury Michon : Notre priorité, ça reste la France, la GMS France. On a aujourd’hui une position de leader. On est, c’est un fait très important, notre but c’est de devenir le référent du rayon Charcuterie-Traiteur, c’est-à-dire l’interlocuteur naturel privilégié que les distributeurs, avec lequel les distributeurs travaillent quand ils ont besoin de faire grandir leur rayon et de développer leur activité. Ce qui est intéressant, c’est que la marque Fleury Michon aujourd’hui est la première marque dans l’alimentaire en termes de génération de chiffre d’affaires nouveau. On l’a été en 2010, on a généré 80 millions d’euros de chiffre d’affaires « consommateurs nouveaux », ce qui représente à peu près aussi 40 millions de marge pour nos clients, et là sur le premier semestre, on a généré 36 millions alors en termes de marques. En termes d’entreprise, on est Numéro 3 derrière Nestlé et Procter & Gamble.
Web TV www.labourseetlavie.com : L’ensemble de l’année 2011, avec les incertitudes sur la consommation, qu’est-ce que vous en attendez, vous, pour Fleury Michon ?
Régis Lebrun, Directeur général de Fleury Michon : On espère un maintien de notre marge opérationnelle et puis un maintien de notre résultat net avec une augmentation du chiffre d’affaires, donc une consolidation de nos positions en France. On reste optimiste même si on sent un léger ralentissement de notre croissance depuis le mois de juin, malgré tout on reste très actif sur nos marchés. En plus, je dirais, les dernières opérations qu’ont lancé les distributeurs pour la rentrée où ils veulent réaffirmer leur position d’emprise, se font à travers les marques, cela veut dire que les marques vont à nouveau être mises en avant, être très compétitives. On a des facteurs d’amélioration de notre résultat, il y a une détente sur les matières. On a aussi, je le disais en introduction, notre budget publicitaire qui était surtout sur le premier semestre qu’on ne retrouvera pas en charge sur le deuxième, donc normalement on doit avoir un net meilleur au second semestre en termes de marge.
Web TV www.labourseetlavie.com : On suivra ça. Merci Régis Lebrun d’avoir fait le point avec nous, Directeur général donc de Fleury Michon.
Régis Lebrun, Directeur général de Fleury Michon : Merci beaucoup.
©www.labourseetlavie.com 1er septembre 2011. Tous droits réservés.