Emmanuel Soupre Directeur Gestion Actions Neuflize OBC Investissements : "Un rééquilibrage favorable aux valeurs moyennes".
Stratégie et perspectives 2015 sur les actions

24 mai 2015 22 h 09 min
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Bourse : Si les indices ont pu se distinguer au cours du 1er trimestre, il a fallu distinguer ce qui relevait des flux financiers (Quantitative Easing en Europe) et des raisons fondamentales (résultats bénéficiaires des entreprises).

Avec mon invité, Emmanuel Soupre Directeur Gestion Actions Neuflize OBC Investissements, nous parlons de la stratégie actions et des conséquences des mouvements sur les indices.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Emmanuel Soupre, bonjour. Vous êtes directeur de la gestion Actions chez Neuflize OBC et investissements. On va parler avec vous de marchés et de perspectives sur ces marchés. Alors, il y a eu quelques soubresauts, notamment sur les marchés obligataires, cela a conduit peut-être à un peu plus d’arbitrages sur la partie Actions. Globalement, vous en êtes où, vous, sur ces actions justement, le regard que vous portez aujourd’hui ?

Emmanuel Soupre, Directeur de la gestion Actions chez Neuflize OBC : Les premiers mois de l’année ont été particulièrement sympathiques pour nous porter au-delà de 20 % de progression et en fait, tout montait parce que l’on avait une conjonction, ce que l’on a appelé entre nous conjonction de planètes, mais on avait une conjonction de facteurs favorables tout à fait sympathiques. On avait des taux d’intérêt qui baissaient fortement, on avait l’euro qui baissait, le pétrole qui baissait, la BCE qui disait que son quantitative easing allait nous filer un gros coup de main, et cela a été le cas, donc tout ceci a joué… et puis le dollar qui évidemment a progressé. Donc tout ceci a été particulièrement favorable.

Web TV www.labourseetlavie.com : On peut lire une euphorie sur la partie action ?

Emmanuel Soupre, Directeur de la gestion Actions chez Neuflize OBC : On baignait dans un climat tout à fait agréable et porteur pour les marchés. On a eu un réveil, non pas douloureux, mais en tout cas on a eu un rappel à l’ordre grâce aux taux d’intérêt qui nous a montré qu’il fallait peut-être regarder les choses avec plus de circonspection, non que les taux d’intérêt puissent aller beaucoup plus haut et donc repartir nettement à la hausse, mais tout simplement que cette euphorie ne méritait pas d’être justifiée à ce point-là, d’autant que l’on avait en même temps des chiffres qui, sur le plan économique, montraient qu’il y avait une forme de ralentissement des espérances de croissance telles qu’elles pouvaient s’affirmer sur les pays émergents, notamment la Chine, et puis pour les États-Unis qui se stabilisaient. Donc, on a eu un peu un réveil qui nous a montré qu’aujourd’hui le marché entre dans une nouvelle phase qui est d’être sélectif tout en restant toujours haussier. Donc le message, ce n’est pas un message de « Il faut tout acheter », ‘est « Il est nécessaire d’acheter ce qui est capable de nous présenter de l’amélioration de la croissance bénéficiaire et surtout de l’amélioration de la croissance des perspectives d’activité. »

Web TV www.labourseetlavie.com : Oui parce que quand on avait ces niveaux, notamment pour le CAC 40 et d’autres indices, atteints sur les marchés, on voyait des valeurs effectivement bien valorisées, donc c’était plus difficile aussi justement d’aller… il fallait peut-être aller prendre plus de risques c’est-à-dire peut-être sur des plus petites valeurs, pas forcément évident ?

Emmanuel Soupre, Directeur de la gestion Actions chez Neuflize OBC : Oui, alors, le phénomène de la valorisation, actuellement ce qui se passe, c’est que l’on a une valorisation qui, à la fois, tient compte de facteurs économiques propres que sont les perspectives d’activité, etc. mais aussi du coup de main qui a été apporté par les taux d’intérêts qui ont particulièrement baissé. Donc ceci a rendu les actions particulièrement agréables à regarder en termes de rendement et de perspectives, quand bien même on n’observait pas forcément des reprises d’activité très, très prononcées, d’où la nécessité aujourd’hui d’opérer un tri clair et net dans les perspectives telles qu’elles peuvent se présenter et telles qu’elles sont affirmées par un certain nombre d’entreprises.

Web TV www.labourseetlavie.com : Justement, est-ce que pour vous aujourd’hui regarder les secteurs, ce qui s’est passé du côté des secteurs, on voit des secteurs qui ont fortement baissé, d’autres qui se tiennent bien aujourd’hui, a un sens compte tenu de ce qui s’est passé justement, on va dire, au premier trimestre où tout montait quelque part ?

Emmanuel Soupre, Directeur de la gestion Actions chez Neuflize OBC : Oui, cela a un sens de faire peut-être pas un prix sectoriel, mais surtout un tri en fonction des caractéristiques de chacun des titres que l’on observe. Je vais prendre un exemple : tout le monde a salué la hausse du dollar et la baisse de l’euro, donc cela veut dire que le phénomène de l’effet Devise dans les comptes a été quelque chose qui a piloté une bonne partie du marché. Mais est-ce qu’il vaut mieux avoir une société qui ait par exemple 10 % de croissance de ses bénéfices, dont 8 % dû à un effet Devise, ou est-ce qu’il vaut mieux avoir une société qui fait 10 %, dont 5 % simplement d’effet Devise et 5 % de croissance organique. Moi je préférerais à ce moment-là la seconde parce qu’elle montre qu’elle est capable de vivre cette fameuse reprise d’activité telle qu’on l’espère et telle qu’elle semble se dérouler petit à petit, lentement en Europe.

Web TV www.labourseetlavie.com : Quelque part sans artifice conjoncturel ?

Emmanuel Soupre, Directeur de la gestion Actions chez Neuflize OBC : Il ne faut pas de jambe de bois ni d’artifice pour pouvoir expliquer l’intérêt que l’on peut avoir pour une valeur.

Web TV www.labourseetlavie.com : Quand on regarde les perspectives bénéficiaires des valeurs européennes, valeurs françaises, valeurs européennes, est-ce que c’est cohérent aujourd’hui ? Est-ce que l’on est en révision à la hausse du côté des analystes ? Quelle est la tendance pour vous ?

Emmanuel Soupre, Directeur de la gestion Actions chez Neuflize OBC : Globalement, la révision que l’on observe est légèrement à la baisse, mais de manière beaucoup moins prononcée que l’on a pu l’observer ces dernières années. Donc aujourd’hui, on est sur une progression qui est positive, attendue comme telle, mais avec des disparités qui sont importantes selon les secteurs d’activité. Ce qui ressort très clairement des observations que l’on peut faire, c’est l’idée selon laquelle tout ce qui est concerné par la consommation, qu’il s’agisse de consommation durable, de consommation, peut-être pas alimentaire, mais en tout cas de consommation… et de consommation discrétionnaire, hormis le luxe, est en forte amélioration, et avec des révisions à la hausse des perspectives telles qu’elles étaient imaginées en début d’année. Alors on a cela, grosso modo, sur le thème de la consommation, on l’a aussi notamment sur le thème de l’assurance, qui est un thème très porteur, et à l’opposé, on a des dégradations qui sont importantes sur tout ce qui concerne le domaine des matières premières au sens large, y compris le pétrole, la chimie commence à être moins bien, les matières premières, l’énergie, et puis on a aussi… alors on a aussi des perspectives relativement plus favorables sur le real estate, donc l’immobilier commercial, et puis les médias dans la mesure où s’il y a consommation cela veut dire qu’il y a aussi peut-être plus de publicité, et ceci est un bon point pour ce secteur.

Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté des perspectives toujours, on parlait des différentes tailles de valeur entre le CAC 40, les Mid cap, les Small cap, est-ce qu’aujourd’hui il y en a qui sont en retard ? Est-ce que cela contribue à modifier un peu les portefeuilles ?

Emmanuel Soupre, Directeur de la gestion Actions chez Neuflize OBC : On a eu un marché qui a été essentiellement tiré par les grandes valeurs. C’était un marché de flux, donc il fallait aller trouver la liquidité et les investisseurs ont acheté, avec énormément d’appétit, les grandes valeurs. Aujourd’hui, on devient plus discriminant et donc on redonne une capacité de progression aux valeurs moyennes dans la mesure où elles font toujours aussi l’objet d’un certain nombre de sélections de la part des gérants. Donc on va sans doute assister à une forme de rééquilibrage qui va être à nouveau favorable aux valeurs moyennes, et donc des portefeuilles qui font un tri en fonction des bénéfices et en fonction des perspectives d’activité, quelle que soit la taille de la capitalisation, c’est à mon avis la bonne solution.

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Emmanuel Soupre d’avoir fait le point avec nous.

Emmanuel Soupre, Directeur de la gestion Actions chez Neuflize OBC : Merci.