Stéphane Cadieux Directeur de la Gestion Federal Finance Gestion : "Les actions un actif par défaut" .
Actualités économique et financière : perspectives de la stratégie d'investissement
Actualités économique et financière : perspectives de la stratégie d’investissement avec des marchés actions toujours privilégiés.
La recherche du rendement amène les investisseurs sur les actions. Pas sans risques.
Etat des lieux et évolution de la stratégie d’investissement avec Stéphane Cadieux Directeur de la Gestion Federal Finance Gestion
Web TV www.labourseetlavie.com : Stéphane Cadieu, bonjour. Vous êtes directeur de la gestion chez Federal Finance Gestion, on va parler avec vous de stratégies d’investissement sur les marchés, on n’est pas loin de plus haut si on regarde la bourse de Paris, on a eu des records aux États-Unis sur les indices en tout cas, quelle est la perception que vous avez de ces marchés ? On est forcément investi en actions compte tenu du contexte ?
Stéphane Cadieu, Directeur de la Gestion chez Federal Finance Gestion : On est obligé d’être investi en actions effectivement. C’est vrai qu’aujourd’hui, au regard notamment du niveau des taux d’intérêt, et a fortiori avec les annonces que nous avons eues la semaine dernière au niveau de la Banque centrale européenne, nous avons les taux d’intérêt à 10 ans au niveau du gouvernement de l’ordre de 1,70 %, et c’est vrai que plus que jamais les actions constituent un actif par défaut si l’on veut espérer avoir des perspectives de gain significatif.
Web TV www.labourseetlavie.com : On pourrait dire que effectivement c’est le cas, en même temps on voit les marchés obligataires, en début d’année en tout cas, qui ont fait d’excellentes performances, alors beaucoup d’acteurs finalement étaient à côté de ces marchés compte tenu justement de l’environnement de taux ?
Stéphane Cadieu, Directeur de la Gestion chez Federal Finance Gestion : Oui, maintenant c’est le caractère reproductible de la performance obligataire puisque plus les taux baissent et moins le potentiel de gain, j’ai envie de dire, est significatif, et à l’inverse, en cas de remontée des taux d’intérêt, vous avez un risque qui devient significatif. Et c’est pour cela qu’aujourd’hui beaucoup d’investisseurs commencent à revenir sur des actions, notamment en Europe sur lesquelles on a un « dividend yield », donc un rendement des actions qui est de l’ordre de 3,5 %, donc vous voyez, du double de ce que les rendements d’État peuvent procurer. Donc maintenant, effectivement, ce n’est pas sans risque, mais c’est vrai qu’aujourd’hui on considère que d’un point de vue macro-économique nous somme dans une phase de reprise, alors certes une reprise très molle en Europe, mais qui devrait permettre progressivement aux entreprises de commencer à retrouver une orientation de leurs marges à la hausse, et donc une croissance de leurs profits qui devrait apporter plutôt de bonnes nouvelles dans les prochaines années, et en considérant ces aspects-là, on peut effectivement convenir que les actions ne sont pas très chères actuellement encore.
Web TV www.labourseetlavie.com : Aux États-Unis, je disais des records, il y a certes des questions sur l’économie qui a l’air de reprendre, mais tout le monde n’est pas encore tout à fait d’accord, il y a encore quelques doutes, on va dire.
Stéphane Cadieu, Directeur de la Gestion chez Federal Finance Gestion : Oui, c’est vrai que l’on a eu tout d’abord un premier trimestre 2014 qui affiche une baisse de la croissance, enfin une baisse du PIB de l’ordre de 1 %, ce qui n’était pas arrivé depuis 2011. Pour autant, là aussi, on s’accorde à dire que les aléas climatiques expliquent en bonne partie ce chiffre, et que d’ailleurs dès le second trimestre, on devrait retrouver une croissance très dynamique. On a actuellement pas mal d’indicateurs précurseurs et notamment les fameux indices PMI, les directeurs d’achats qui sont à des niveaux très élevés, ce qui signifie a priori que l’on devrait avoir un rebond de la croissance américaine dès le second trimestre, et là aussi on voit que l’emploi est un autre indicateur qui se tient extrêmement bien depuis le début de l’année. Donc aujourd’hui, ce que l’on voit, c’est que les signaux de l’économie américaine restent très vigoureux et même l’immobilier qui avait donné des signes de faiblesse et qui était un petit peu la résultante de la remontée assez forte des taux d’intérêt aux États-Unis l’année dernière, là aussi on recommence à avoir des statistiques un peu plus favorables au niveau des mises en chantier aux États-Unis.
Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté des États-Unis, en même temps avec… la croissance on ne la retrouvera pas au même niveau qu’on l’a connue avant la crise, on aura moins de croissance ?
Stéphane Cadieu, Directeur de la Gestion chez Federal Finance Gestion : Alors, ce mauvais chiffre du premier trimestre 2014 a conduit inévitablement à réviser la croissance pour l’ensemble de l’année. On sait que le premier trimestre est le principal contributeur, donc aujourd’hui on s’oriente vers une croissance de l’ordre de 2,5 % en 2014 là où il y a encore quelques mois on en attendait 3 %. Pour autant, si on regarde le rythme en glissement trimestriel, on pense que dès le second trimestre on aura un rythme proche de 3 % de croissance aux États-Unis.
Web TV www.labourseetlavie.com : Pour les investisseurs, l’un des sujets de préoccupation il y a quelques mois, c’était notamment les marchés émergents. Depuis cela s’est amélioré pour certains d’entre eux, comment vous les abordez ces marchés-là ? C’est vrai que cela a été… ils ont été… cela a été un choix d’investissement pour certains investisseurs à un moment donné ?
Stéphane Cadieu, Directeur de la Gestion chez Federal Finance Gestion : C’est vrai que l’on peut dire que les émergents, cela fait quand même presque trois ans que cela ne se passe pas bien, et nous, nous commençons aujourd’hui à revenir sur cette classe d’actifs. Alors, les explications sont multiples. Tout d’abord, au niveau fondamental, il est clair que l’anticipation d’un rythme de croissance plus faible est dorénavant très bien intégrée par le marché, est très connue des investisseurs. Deuxièmement les devises qui ont été le fait majeur de 2013 sur les émergents se sont stabilisées depuis février, voire pour certaines commencent à rebondir, et ça c’est un atout très positif pour la classe d’actifs. Enfin, de par une mauvaise performance boursière depuis donc, comme je le disais, depuis trois ans, on a un actif émergent globalement, d’ailleurs sur les actions, même la dette, un actif émergent qui est décoté de 30 % environ par rapport aux actifs des pays développés. Donc aujourd’hui nous on considère que l’actif émergent est un actif Value et quelque part qui revêt un caractère assez asymétrique, à savoir que si la macro continue de bien repartir au niveau mondial, les émergents vont en profiter, donc vont rattraper un retard de valorisation, et si nous avons une déception, du fait que cet actif est aujourd’hui très décoté, il risque de baisser moins que le reste. Donc vraiment aujourd’hui, encore une fois, il y a une question du points d’entrée qui est importante, mais nous considérons que sur le second semestre, et la question est même est-ce qu’il ne fallait pas commencer à y aller depuis quelques mois, mais nous pensons qu’en tout cas il va falloir revenir sur les actifs émergents pour le second semestre 2014.
Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté de l’investisseur, effectivement aujourd’hui il n’a pas trop le choix, on le disait, avec la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, est-ce que pour autant… on sait que les sorties vers le haut des périodes de taux bas, là on en est à 30 années quasiment, ne se passe pas quand même dans la facilité ?
Stéphane Cadieu, Directeur de la Gestion chez Federal Finance Gestion : C’est vrai et c’est d’ailleurs ce qui constitue pour nous peut-être la zone de risque pour les marchés actions dans les mois à venir. Nous pensons d’ailleurs qu’au vu des statistiques très dynamiques que l’on voit sur le marché américain depuis quelques semaines, il n’est pas possible que lors d’une des prochaines réunions de la Fed, alors peut-être pas celle du 18 juin, mais peut-être celle du 3 juillet, que le marché… en tout cas que la Fed commence à avoir un discours un peu moins « dovish » , un peu moins souple, ce qui pourrait générer des tensions sur le marché des taux, alors principalement sur le marché des taux américains, et c’est en cela que la communication et la politique de la Banque centrale européenne sera extrêmement forte puisqu’il faudra à tout prix que la BCE empêche les taux européens de suivre le mouvement des taux américains. On avait très bien vu l’année dernière, quand cela s’était produit, qu’il y avait une forte corrélation à la remontée des taux. Donc on peut penser que par la divergence de politique monétaire des deux côtés de l’Atlantique, on puisse avoir là aussi divergence sur l’évolution des taux, alors divergence ou en tout cas moindre corrélation, ce sera difficile d’y échapper, mais c’est très important parce que l’on sait qu’aux États-Unis on a actuellement des taux réels négatifs, ce qui est un stimuli très important pour l’économie, alors qu’en Europe on a pour la plupart des pays encore des taux réels positifs, et donc qui ne sont pas suffisamment bas pour permettre à l’économie de repartir.
Web TV www.labourseetlavie.com : Donc ça va être cela principalement qu’il va falloir… et donc protéger les portefeuilles éventuellement pour ce changement de discours… ?
Stéphane Cadieu, Directeur de la Gestion chez Federal Finance Gestion : Voilà, en tout cas être vigilant lors des périodes d’inflexion du discours de la Banque centrale et il n’est pas impossible que la période estivale soit une de ces périodes sur laquelle on a peut-être de la nervosité et un retour de la volatilité peut-être face à l’appréhension de la politique monétaire américaine.
Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Stéphane Cadieu d’avoir été avec nous.
Stéphane Cadieu, Directeur de la Gestion chez Federal Finance Gestion : Merci.
© www.labourseetlavie.com. Tous droits réservés, le 26 juin 2014.
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