Tv Bourse : Interview David Pastel Président et Gérant Pastel & Associés.
Marchés : Stratégie et perspectives
Actualités économique et financière : stratégie d’investissement.
Mon invité est David Pastel Président et Gérant Pastel & Associés qui revient sur l’actualité et la stratégie d’investissement dans les entreprises.
Web TV www.labourseetlavie.com : David Pastel, bonjour. Vous êtes le président et le gérant de Pastel et Associés, on va parler avec vous de marchés et de perspectives sur ces marchés. Si vous voulez bien, on commence par les États-Unis avec des chiffres effectivement plutôt décevants sur le premier trimestre pour la croissance économique américaine. J’ai envie de dire que tous les gérants que j’ai rencontrés au cours des derniers mois nous ont… m’ont dit que la reprise américaine était là, alors qu’est-ce qui s’est passé ? Comment est-ce que l’on peut être aussi déçu que cela
David Pastel, Gérant de Pastel & Associés : Alors, la déception est relative. Il y a encore de la croissance, il commence à y avoir des doutes sur le secteur de l’immobilier puisque les ventes de maisons déjà construites ont baissé et les ventes de nouvelles maisons aussi. Donc il commence à y avoir des signes qui peuvent inquiéter, par ailleurs le prix de l’immobilier continue à monter, donc les signaux sont assez mixtes, je dirais, plutôt que négatifs parce que la croissance que la Fed essaie de relancer depuis maintenant cinq ans, cette croissance, elle est poussive, elle est poussive.
Web TV www.labourseetlavie.com : Donc on pourrait dire malgré les montants engagés, malgré ces montants mensuels engagés, ils sont quand même très importants.
David Pastel, Gérant de Pastel & Associés : Très importants, cela étant la Fed se retire progressivement de ce programme d’achat d’obligations auquel vous faites allusion, mais effectivement, malgré ces QE, quantitative easing un, deux, trois, je crois qu’on en est au troisième, on voit que c’est toujours poussif. Et en Europe on commence à parler d’un quantitative easing pour relancer aussi la machine, on verra.
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors aujourd’hui, les États-Unis s’étaient quand même un peu la grande attente, effectivement la reprise américaine, si elle n’est pas là, est-ce que, en tout cas du côté des entreprises que vous connaissez bien, ce que vous avez vu au contraire montre que les entreprises ont su réagir ?
David Pastel, Gérant de Pastel & Associés : Nous effectivement au niveau des entreprises que nous nous suivons, les choses se passent… vont plutôt dans le bon sens et les signaux que nous recevons des entreprises sont plutôt positifs. Maintenant ces entreprises, même si elles sont américaines, ne sont pas exposées qu’aux États-Unis et donc leur croissance peut provenir d’autres éléments que de l’économie américaine. Mais enfin, cela étant, une boîte comme König, le N° 1 du diesel à grande puissance, à forte puissance, aux États-Unis, vient de publier de très bons chiffres de croissance et qui proviennent pour une large part des États-Unis. Donc vous voyez, finalement les signaux sont mitigés. C’est très difficile, comme je le dis toujours, de lire dans le marc de café et il vaut mieux essayer de regarder loin, de regarder les entreprises et de voir où elles seront dans cinq ou dix ans parce que finalement on risque de prendre de mauvaises décisions à essayer de deviner le sens de l’économie pour savoir s’il faut acheter ou vendre.
Web TV www.labourseetlavie.com : On pourrait dire effectivement, il faut bien les choisir, bien les regarder. Quand on prend un exemple récent de l’actualité française, Alstom, on voit bien qu’Alstom n’a pas du tout anticipé ce qui arrive aujourd’hui, c’est quand même un manque d’anticipation important. Si on est investisseur, c’est ce genre de choses qu’il faut éviter ?
David Pastel, Gérant de Pastel & Associés : Disons qu’ils ont été pris dans une spirale qu’ils ne pouvaient pas contrôler. Ce qui se passe au niveau du charbon puisque c’est une des causes du problème, des problèmes rencontrés par Alstom, c’est ce qui se passe au niveau du charbon, et ce qui se passe au niveau du charbon, la baisse des prix du charbon et le remplacement des centrales à charbon par des centrales à gaz, c’est un phénomène contre lequel Alstom ne pouvait pas faire grand-chose, cela étant.
Web TV www.labourseetlavie.com : Cela nous amène à parler de l’Europe. Alors effectivement vous disiez peut-être un quantitative easing en Europe, c’est vrai que les débats ont commencé sur ce plan-là en disant finalement il va falloir aussi aller un peu plus loin dans ce domaine-là et puis la force de l’euro est un vrai sujet, en tout cas aujourd’hui, les entreprises européennes que vous suivez, est-ce qu’elles aussi elles ont réussi parce qu’on pourrait dire qu’à un moment donné elles ont eu aussi à faire face à ce qui se passait sur les pays émergents ?
David Pastel, Gérant de Pastel & Associés : Alors, les entreprises européennes, là aussi, cela dépend des entreprises auxquelles on s’intéresse, si vous voulez. Mais il y a des boîtes qui commencent à repartir, commencent à repartir parce qu’elles sont exposées aux États-Unis, parce qu’elles travaillent avec les États-Unis. Il y a… On trouve aujourd’hui sur le marché européen, mais d’ailleurs aussi sur le marché américain plus de choses à faire qu’il y a trois ou quatre mois. Il y a des valeurs dont les cours ont baissé, dont les cours se sont effrités ou n’ont pas monté autant que le reste, et qui commencent à nous sembler attractives. D’ailleurs on a pu mettre en portefeuille un certain nombre de ces valeurs comme Manitou en France ou John Deere aux Etats-Unis, le N° 1 de l’équipement agricole, que l’on a été content de pouvoir acquérir dans des conditions extraordinairement intéressantes il y a encore quelques semaines, le cours a depuis un petit peu monté. Et puis encore une fois, je vous ai dit, Manitou par exemple qui est entré en portefeuille relativement récemment, qui est un dossier plus value que John Deere. Disons que c’est plus la dimension value qui nous a attiré que la dimension qualité qui est extrêmement présente chez John Deere, et peut-être un peu moins chez Manitou.
Web TV www.labourseetlavie.com : Qui vient de fêter ses 30 ans de bourse, une société bien connue, en tout cas ici même on a reçu au cours des derniers mois beaucoup de dirigeants de Manitou effectivement. Sur les perspectives justement, on a vu ces indices un petit peu hésiter, sur les entreprises il va falloir modifier le portefeuille de manière conséquente ou pas d’après vous ?
David Pastel, Gérant de Pastel & Associés : Non, je pense qu’il faut savoir garder le cap. Il faut aussi être prêt à saisir des opportunités. Donc ce que l’on a en portefeuille, tout dépend de la manière dont on a acheté, mais enfin nous, nous avons composé notre portefeuille avec beaucoup de soin, on a un peu plus d’une vingtaine de sociétés en portefeuille, on les suit bien, on connaît leur valorisation, pour l’instant elles nous semblent toujours très intéressantes. Et à côté de cela, nous nous avons 22 % de réserves en cash pour pouvoir saisir les opportunités. En fait ce sont des cartouches, je dirais, des munitions pour pouvoir profiter de ce qui se passera d’une manière ou d’une autre, soit au niveau des marchés, soit au niveau d’un secteur, soit au niveau d’une valeur. Étant donné que l’on est très concentré, avec quelques idées, on peut utiliser cette trésorerie et on pourra l’utiliser, ce qui est un plus pour nous.
Web TV www.labourseetlavie.com : C’est votre conviction sur cette année 2014 parce que c’est vrai qu’elle avait commencé facilement, on pourrait dire, un peu comme 2013, les marchés actions partaient en fanfare et puis cela s’est arrêté net. Est-ce que justement, là vous vous dites, cela peut… il peut y avoir, pas forcément de la tôle ondulée, c’est une des images que l’on utilise sur le marché, mais qu’il y aura des opportunités justement au cours de l’année ?
David Pastel, Gérant de Pastel & Associés : Franchement, je n’ai pas une idée très précise là-dessus. Moi, ce que je sais, c’est que si les marchés ne nous donnent pas d’opportunité, les secteurs au sein des marchés financiers, il y en a toujours un qui décale ou deux, et si ce n’est pas un secteur, c’est une valeur qui décevra les investisseurs qui l’ont achetée pour les mauvaises raisons et qui nous permettra à nous de l’acheter dans de bonnes conditions.
Web TV www.labourseetlavie.com : On trouve, là vous avez cité des valeurs finalement assez classiques, John Deere, pour ceux qui connaissent un peu ce type de matériels, c’est une société classique, il y a effectivement des perspectives intéressantes sur les prochaines années ?
David Pastel, Gérant de Pastel & Associés : Oui, oui, oui, besoin de productivité agricole, l’urbanisation continue des pays développés et en voie de développement conduit à une raréfaction des terres agricoles, donc il faut des machines qui soient de plus en plus productives. Il y a de l’exode rural qui affecte maintenant les pays émergents. Il faut donc remplacer les hommes par des machines, donc il y a une demande qui est de plus en plus importante. Imaginez encore 200 millions de paysans chinois quittant la campagne chinoise, pour John Deere, c’est une très bonne nouvelle, si vous voulez.
Web TV www.labourseetlavie.com : Voilà des exemples concrets. Merci d’avoir fait le point avec nous, David Pastel, on rappelle donc que vous êtes président et gérant de Pastel et Associés.
David Pastel, Gérant de Pastel & Associés : Merci.
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