Tv Bourse : Marc Riez Directeur Général Vega IM.
Marchés : Stratégie d'investissement et perspectives
Sur les marchés financiers, des indices « actions », toujours à la fête, cela est-il justifié ?
Comment évolue la stratégie d’investissement ? Marchés aux Etats-Unis, inquiétudes géopolitiques, questions sur la croissance chinoise, nous faisons un tour d »horizon des sujets du moment pour les investisseurs.
Mon invité est Marc Riez Directeur Général Vega IM
Web TV www.labourseetlavie.com : Marc Riez, bonjour. Vous êtes le directeur général de Vega Investment Managers, on va parler avec vous d’actualité sur les marchés et de perspectives. Comment vous abordez justement ces marchés ? On avait fort bien commencé sur la partie Actions notamment, et puis il y a eu un certain nombre de craintes, est-ce qu’aujourd’hui il y a des raisons d’être un peu plus prudent, notamment sur la partie Actions ?
Marc Riez, Directeur Général de Vega IM : Pas pour nous c’est-à-dire que on a le sentiment qu’il y a un petit peu un jeu qui est gagnant-gagnant pour les marchés d’actions dans les mois qui viennent. On le voit quand les mauvaises nouvelles de l’économie sont un peu trop présentes, les marchés commencent à anticiper une intervention supplémentaire de la banque centrale européenne et, pour le coup, c’est un facteur finalement de soutien. On voit que ce qui menace aujourd’hui finalement la reprise des marchés Actions, ce serait une replongée de l’économie européenne en déflation, à cause notamment de la force de l’euro, à cause surtout de l’inaction prolongée de la banque centrale européenne par rapport aux autres banques centrales mondiales, et donc on se dit elle va être extrêmement vigilante aujourd’hui si les prix continuent à montrer une courbe inquiétante qui pourrait nous rapprocher d’une spirale déflationniste, elle sera là pour injecter de l’argent. Elle a tout motif de le faire puisque elle est quand même supposée avoir un objectif d’inflation, cet objectif d’inflation c’est 2 %, on en est très loin, et donc il serait tout à fait légitime qu’elle intervienne pour remonter finalement la courbe des prix conformément à son objectif.
Web TV www.labourseetlavie.com : Donc aujourd’hui, de votre point de vue, il y a cette espèce de garantie, ce parachute banque centrale… ?
Marc Riez, Directeur Général de Vega IM : Voilà, on pense, si vous voulez, qu’au moment où justement, où la banque centrale américaine est en train de normaliser la situation parce que l’économie américaine vraiment est dans une phase où elle repart, on le voit, on a effectivement ce parachute en Europe. Alors, il y a plusieurs éléments. Il y a l’élément effectivement banque centrale, et puis l’autre élément, c’est que l’on pense que tôt ou tard l’économie européenne quand même va prendre le train de ce mieux de la croissance mondiale, même si elle a été pénalisée jusque-là par l’euro en cela. Mais on sent qu’il y a quand même une amélioration de la conjoncture mondiale et que l’Europe va finalement, ayant résolu ses problèmes de politique et d’entente interne, se raccrocher à ce train.
Web TV www.labourseetlavie.com : Quand on a vu justement sur les questions géopolitiques finalement les marchés peu réagir ou en tout cas modestement par rapport peut-être au risque potentiel d’une guerre, c’est aussi lié à cela ? C’est aussi lié à l’afflux de liquidités qui demeure ?
Marc Riez, Directeur Général de Vega IM : Je pense effectivement que c’est essentiellement lié à cela. Et puis, vous l’avez vu dans les mois précédents, dans les événements précédents, il y a eu déjà pas mal de petits « bear trap » comme cela qui ont montré aux investisseurs que le marché reposait sur des bases solides et que dès que l’on avait une petite correction, 3, 4, 5 %, il fallait très vite revenir acheter. Cela a été très spectaculaire à l’été dernier avec les événements en Syrie quand on a eu un début de grogne entre Américains, Européens, sur la situation en Syrie. Le marché avait à l’époque corrigé de 5, 6 %, et tout de suite il est reparti, et je pense que c’est un peu ce qui fait peur aux investisseurs. Ils se disent « je vais vendre sur une nouvelle d’ordre géopolitique. Finalement cette nouvelle n’est pas à elle seule susceptible de renverser la reprise de la croissance mondiale, et donc derrière je vais me retrouver à devoir racheter plus cher. »
Web TV www.labourseetlavie.com : On pourrait dire que cette année le « SELL IN MAY AND GO AWAY », ce ne sera pas forcément votre tasse de thé ?
Marc Riez, Directeur Général de Vega IM : Alors, cela s’est avéré vrai très souvent, donc il faut être très vigilant là-dessus et d’autant plus que on approche, sur les actions françaises par exemple, de ce fameux niveau de 4500 qui a été, vous vous en souvenez, des très bons niveaux de support en 2008, après l’affaire Kerviel, qui avait très bien tenu à l’époque, et je pense effectivement ce niveau de 4500 sur le CAC ne va pas être dépassé, comme cela, aisément, d’un seul coup, facilement. Donc pourquoi pas, le cas échéant, sur les valeurs qui ont bien monté, prendre quelque profit juste à ces niveaux-là. Je pense d’ailleurs que c’est ce qui explique que l’on a un petit peu de mal en ce moment à franchir cette zone de manière brutale. Mais pour les gens qui sont tentés de le faire, je pense qu’il faudra qu’ils ne soient pas trop gourmands sur la nature et l’ampleur de la correction qu’ils attendent derrière et qu’ils reviennent assez vite après cela racheter de beaux dossiers.
Web TV www.labourseetlavie.com : Justement, il y a eu un certain nombre de publications qui ont commencé aux États-Unis, mais aussi en France, cela a plutôt conforté, je dirais, le sentiment général sur finalement… les entreprises résistent bien en termes de résultats ?
Marc Riez, Directeur Général de Vega IM : Oui, le marché a besoin effectivement de voir maintenant que les PER sont un peu retendues qu’il y a une vraie amélioration des bottom lines pour avoir un bol d’air, je dirais, important pour aller plus haut. Cette saison des résultats, finalement, elle n’est pas extraordinaire. On le voit, on a à peu près la moitié des entreprises qui dépassent les attentes du marché, ce n’est pas quelque chose de très spectaculaire, mais néanmoins ce que le marché regarde avec beaucoup d’attention, c’est le discours que tiennent les chefs d’entreprise à l’occasion de ces publications, et ce discours, lui, est porteur d’une amélioration qui est ressentie un petit peu par tout le monde, et ça, je pense que c’est susceptible effectivement d’aider le marché à franchir une nouvelle étape, une fois qu’il aura passé ce petit cap à franchir.
Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté des pays émergents, on a eu des soubresauts au cours des derniers mois, cela a été plus ou moins récupéré par certains marchés, mais il reste des questions effectivement puisque vous parliez de la réserve fédérale américaine, on sait bien que les flux vont jouer sur ces marchés émergents à nouveau, quel regard vous portez sur ces marchés aujourd’hui ?
Marc Riez, Directeur Général de Vega IM : Nous, on a envie d’y revenir, on a envie d’y revenir parce que beaucoup de ces marchés ne sont pas chers, surtout quand on compare leur capitalisation au taux de croissance que l’on connaît dans ces pays. Typiquement par exemple, les actions chinoises sont quasiment au plus bas depuis trois ans alors que, même si on peut être un peu déçu par l’ampleur de la croissance chinoise, on paierait cher pour avoir quelque chose d’approchant dans nos marchés développés. Donc effectivement on a envie de revenir sur les actions de ces pays-là, simplement, Vega, vous le savez, est une petite maison, nous gérons 6 milliards, on ne va pas se mettre en contrepartie de Mme Yellen, on est très, très modeste, et donc on va un peu attendre de voir comment les retours de flux de ces marchés se passent, quitte à louper, si vous voulez, le début du rebond, mais on guette effectivement une amélioration de ces marchés, en particulier de la Chine, pour y revenir, le marché n’est pas cher.
Web TV www.labourseetlavie.com : Donc ce sera effectivement la clé des prochains mois, voire…
Marc Riez, Directeur Général de Vega IM : Ce sera absolument la clé des prochains mois, quand faudra-t-il revenir sur les marchés émergents ? Peut-être est-ce déjà le moment ? Mais en tout cas le phénomène des flux n’est pas suffisamment aujourd’hui endigué pour que l’on ait envie d’y revenir massivement tout de suite, et je vous dis, certainement nous n’achèterons pas au plus bas.
Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Marc Riez d’avoir été avec nous.
Marc Riez, Directeur Général de Vega IM : C’est un plaisir.
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