Bertrand Collomb Président d'honneur de Lafarge : "Une des responsabilités essentielles d'un dirigeant, c'est de savoir ce qui se passe.
L'Économie en VO : Extraits débat économique consacré à l'impact de la Mondialisation sur les entreprises et les salariés

26 septembre 2011 8 h 25 min
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Web TV www.labourseetlavie.com : Une question qui est peut-être provocatrice pour tous les deux, mais est-ce que quand on a la taille d’un groupe Lafarge, la taille d’un Steria aujourd’hui, est-ce que les dirigeants que vous êtes arrivent finalement à avoir le retour de ce qui se passe sur le terrain avec, on le sait bien, entre les cadres moyens, les cadres supérieurs et certaines têtes, on ne va pas vouloir vous dire quand cela va mal, on ne va pas venir vers vous en disant : « on a un vrai problème dans cette filiale », est-ce que vous arrivez à encore percevoir, quelque part est-ce qu’il y a un moment où vous vous dites : « il y a peut-être une part où je n’ai pas toutes les informations » ?

Bertrand Collomb Président d’honneur de Lafarge : « S’ils ne l’ont pas, c’est que ce sont de mauvais dirigeants parce que c’est une des responsabilités essentielles d’un dirigeant, c’est de savoir ce qui se passe dans son entreprise et vous avez raison, ce n’est pas facile. Cela veut dire que si l’on n’y prête pas attention, on peut être entouré d’une cour de gens qui vous dit ce que vous avez envie d’entendre, etc. Donc c’est un des problèmes très importants. C’est par exemple le développement des filières ressources humaines est une des choses importantes dans ce domaine-là parce que ce sont des gens qui ne sont pas de la ligne hiérarchique qui peuvent vous remonter un petit peu le climat, les gens de la communication interne aussi, c’est très important. Et puis le chef d’entreprise doit être sur le terrain.

Moi je sais que j’avais effectivement certains collègues, pas forcément français d’ailleurs, qui considéraient que leur entreprise était tellement grande que de toute façon ils ne pouvaient plus tout voir, donc ils pouvaient rester dans leur bureau.

Ma conception, et je sais aussi que c’est la conception de mon successeur, c’est au contraire. Cela veut dire que l’on y passe plus de temps mais on va partout sur le terrain pour être, pour savoir ce qui se passe, pour voir les gens, pour que l’entreprise ne soit pas quelque chose de complètement tellement abstrait, dématérialisé. Et puis, comme le disait, il n’y a pas que la solidarité financière. Ce qui motive les gens, c’est le sentiment de participer à une œuvre commune, à quelque chose. Donc de comprendre, comprendre ce que l’on fait est absolument essentiel, et pour comprendre il faut expliquer et on n’explique pas que par des communiqués de la direction de la communication, on explique en voyant les gens, en ayant des réunions, etc., en faisant des vidéos et cela c’est très important dans l’entreprise. Et ce problème est absolument essentiel, toute entreprise où les gens apprennent par la presse ce qui leur arrive est une entreprise condamnée« .

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