Economie en VO : Débat économique avec Christophe Cremer (Prestashop) et Carole Walter (Come & Stay), la 3ème partie .
En fil rouge Pierre-Yves Gauthier Stratégiste chez AlphaValue

25 novembre 2011 12 h 10 min
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Dans ce magazine de débat économique sur la Web Tv www.labourseetlavie.com, nos trois invités pour parler Economie et stratégie d’entreprises :

L’Economie en VO , la troisième partie, avec : Christophe Cremer Directeur Général Prestashop et Carole Walter Pdg de Come & Stay. Toujours en fil rouge, pour la partie Bourse – Marchés, Pierre-Yves Gauthier Stratégiste chez AlphaValue.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Pierre Yves Gauthier, justement sur ces business model, il y a des entreprises qui sont dans la période effectivement, qui vont devoir complètement changer, s’adapter à ce nouveau monde qui se dessine autour d’elles ?

 

Pierre-Yves Gauthier : Oui, mais encore une fois, dans la perspective qui est la nôtre qui est de regarder les grandes capitalisations boursières, par nature on a énormément d’inertie. Le secteur auquel on pense le plus comme faisant l’objet d’un bouleversement, c’est bien évidemment le monde des télécoms et le basculement vers la large bande mobile – je ne sais pas quel est le bon vocabulaire à utiliser en français – mais cette idée effectivement que l’on n’a plus besoin d’être derrière un poste fixe et la distribution d’intelligence absolument phénoménale qui se fait au travers de ces mécanismes-là à l’échelle planétaire, et le point intéressant c’est « à l’échelle planétaire » puisqu’il y a manifestement aucun frein culturel pour voir des Smartphones être distribués au fin fond de l’Indonésie ou du Tibet. Donc c’est absolument essentiel dans une réorganisation de l’intelligence ou de la matière grise à l’échelle planétaire, donc là on parle de 7 milliards d’humains, on ne parle plus des 3-4 milliards qui faisaient la planète il y a encore dix ans, donc il y a des choses énormes qui se passent. A priori c’est plutôt par les télécoms. Mais évidemment tous les prestataires du type Outil – ce que j’appelle la PEL – la capacité de vendre des PEL dans cette nouvelle phase ont des perspectives absolument gigantesques devant elles. Je suis effectivement beaucoup plus dubitatif sur le modèle Groupon qui est un modèle, je dirais, opportuniste d’usage de capacité excédentaire. On recrée en fait des micromarchés par la mise à disposition de bons de réduction et comme on l’a dit il y a une sorte de découplage très rapide entre l’attente du consommateur et ce que peut offrir le prestataire, et puis il n’y a pas de barrière d’entrée, donc de toute façon tout cela va s’arrêter assez rapidement.

 

Carole Walter : Pour rebondir, un des produits qui marche le mieux actuellement chez nous, c’est ce que l’on appelle l’email retargeting qui est presque le contre-pied d’un Groupon, c’est-à-dire que l’on envoie des offres promotionnelles uniquement aux gens qui sont déjà venus sur le site. Au lieu d’aller chercher des gens ailleurs, on sait que sur un site il y a 98 % des gens qui repartent sans rien acheter tout de suite et donc l’enjeu c’est souvent de faire convertir ces 98 avant d’aller chercher un internaute qui peut-être un jour reviendra. Et effectivement on voit ces modèles qui sont complètement aux deux extrêmes et qui aujourd’hui se développent avec du point de vue de Groupon un coût commercial en fait qui est très important alors que sur l’email retargeting, on n’en a pas.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : On a parlé avec vous de l’automobile, de l’habitat aussi, quels sont les secteurs sur lesquels peut-être on est de plus en plus sollicité, nous en tant qu’internautes ? Il y a des nouveaux secteurs qui se dessinent ?

 

Carole Walter : Alors, les grands secteurs, l’automobile cela a été plus 50 cette année, depuis le début de l’année, donc un grand mouvement des constructeurs automobiles vers l’Internet sachant que derrière on voit bien quand même que quand on dit Internet, c’est quand même du pouvoir d’achat qui est redonné au consommateur, c’est le plus gros redistributeur de pouvoir d’achat en France aujourd’hui, c’est Internet. Donc quand on est dans une perspective comme cela un peu « gloomy » qui arrive, c’est quand même internet. Ce mouvement va s’accélérer parce que c’est là qu’iront les consommateurs pour aller chercher du pouvoir d’achat, on ne va pas le chercher à l’Etat , enfin c’est là où ça se trouve. Donc, constructeurs auto qui y vont à fond et qui tout naturellement vont venir chercher les clients là où ils sont.

 

On a tout le monde de l’équipement de la maison. Il y a eu l’équipement de la personne depuis quatre ans qui s’est épanoui avec effectivement La Redoute qui est passé comme cela avec une grosse partie de son chiffre d’affaires, les ventes privées, tout cela a commencé vers 2005 et là l’équipement de la maison qui commence. On a des choses qui frémissent, les bijoux par exemple qui n’étaient pas encore là et on sent les bijoux qui arrivent bien. Il y a des Mauboussin qui font un joli chiffre d’affaires sur Internet. Voilà il y a des petits secteurs comme cela qui enclenchent.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc là c’est intéressant parce que cela veut dire que ce sont des objets, on pense aux voitures, a priori il fallait voir la voiture, dans un premier temps, on peut très bien le faire par internet. Comme les bijoux, c’est pareil. On se dit que l’on va peut-être aller à la bijouterie, maintenant on a basculé, on ne refuse pas finalement d’aller d’abord sur Internet, d’être sollicité par ce biais-là et d’aller éventuellement chez le concessionnaire pour l’auto après ?

 

Carole Walter : Oui, et puis les usages sont un peu différents, il y a du cadeau, on n’est pas toujours obligé d’acheter du bijou pour soi.

 

Christophe Cremer : Et puis on peut aussi ajouter le « clic et mortar » c’est à dire que maintenant c’est une fusion totale, on la voit encore plus aux États-Unis puisque nous on a une filiale aux États-Unis, c’est juste qu’il n’y a plus de frontières maintenant. Un magasin qui doit faire l’Internet et qui a des boutiques doit aller sur internet et les boutiques sont alimentées par internet. On partage les stocks, on partage les opérations promotionnelles et vous vous promenez dans la rue et on vous dit : « Faites 100 m de plus et vous avez une réduction en tant que client fidèle de la Fnac ou autres. » Donc il y a une fusion totale des canaux pour une expérience consommateur élargie.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc on voit des acteurs de l’internet qui étaient des pure players ouvrir des boutiques

 

Christophe Cremer : Exactement, vous l’avez dit, c’est Cdiscount par exemple, on l’a vu, c’est ce qui est quand même incroyable et on le voit nous même dans des boutiques de mode qui étaient sur Internet uniquement et qui vont ouvrir des boutiques physiques.

 

Carole Walter : C’est que la révolution mobile est vraiment un des trends les plus fondamentaux qui soit actuellement et cela effectivement à l’échelle planétaire. Je vois par exemple au Kazakhstan, au fin fond du Kazakhstan, il n’y a pas l’eau courant et pourtant je pouvais recevoir mes mails sur mon mobile et être en contact avec le bureau pendant les vacances. Ce sont quand même d’autres modes de fonctionnement qui vont exister et donc d’autres usages très portés par l’accessibilité à tout, où que l’on soit, à quelque moment de la journée où l’on soit.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Avec l’équipement des particuliers, avec de plus en plus de Smartphones, mais là pour le coup aussi bien dans des pays dits émergents que dans des pays développés. On est déjà sur des Smartphones, on peut déjà aller surfer sur Internet.

 

Pierre-Yves Gauthier : La circulation de l’information tue les rentes, c’est un peu l’idée, vous qui disiez gagner du pouvoir d’achat par internet, mais c’est cela effectivement à l’échelle planétaire qu’offre le Smartphone.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Peut-être le mot de conclusion, donc plutôt un courant de fond porteur malgré l’ambiance que l’on vit aujourd’hui, Christophe Cremer ?

 

Christophe Cremer : Nous on est un peu dans un monde spécial, je crois que l’on pourrait dire dans le monde des sociétés de l’Internet, je crois qu’il y a la place pour au moins 50 000 ou 100 000 employés de plus. Tous les jours on recherche des employés qui pourraient ou des gens capables de créer des sites de e-commerce, tous les jours. Il y a un déficit d’effectifs, de compétences, de proximité incroyable, donc oui cela veut dire que c’est positif. Le monde entier est en train de changer. Il n’y a aucune raison que l’on n’est pas un Google en France, il n’y a aucune raison que l’on n’est pas un Apple en France, et puis surtout il y a un marché considérable pour tous les jeunes justement pour créer des sites d’e-commerce.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Carole Walter, pour que l’on termine sur un point positif cette émission, il y a effectivement, vous parliez du mobile, il y a des tas d’endroits où pour des jeunes, il va y avoir des possibilités de développer ces nouvelles applications, ces nouveaux moyens ?

 

Carole Walter : On est en recherche permanente notamment de jeunes ingénieurs, c’est le cas chez Prestashop aussi. C’est un point qui est vraiment un levier, on a une politique qui nous est très favorable en France sur le CIR (NDLR Crédit impôt Recherche) et cela c’est un des points fondamentaux, c’est un des points à continuer à …, on a d’autres contraintes qui vont être la taille du pays, des réglementations, alors c’est bien de compenser parce que les États-Unis ont d’autres avantages pour développer les entreprises mais nous on a une politique très en faveur de l’investissement dans la recherche qui est primordial quand l’économie se transfert sur du dématérialisé. Quand on construisait des immeubles, c’était sympa d’avoir des ouvriers pour construire des immeubles et quand on travaille sur des ordinateurs, c’est bien d’avoir des ingénieurs. Et cela c’est important et c’est important aussi que les écoles derrière suivent pour fournir ou que l’on ouvre les frontières aussi pour accueillir ceux qui savent le faire.

 

Christophe Cremer : On fait du e-commerce avec HEC. Entre Prestachop, HEC et l’EPITECH, on monte une académie e-commerce pour réunir des jeunes étudiants et les aider à apprendre le métier concrètement et puis j’espère à monter des start-up.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Eh bien, ce sera un mot positif pour terminer cette émission. Il y a effectivement du travail, il y a des opportunités, et ce sera pour les jeunes qui nous écoutent. Merci à vous d’avoir été avec nous dans « L’économie en VO », notre débat économique. Merci à vous de nous avoir suivi.

 

Fin de la troisième partie.

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