L'Économie en VO : Bertrand Collomb Président d'honneur de Lafarge "Nous avons un problème de solidarité et d'efficacité".
Extraits du débat économique consacré à l'impact de la Mondialisation sur les entreprises et les salariés
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors justement Bertrand Collomb on parlait de l’entreprise. Vous avez d’ailleurs écrit l’année dernière un ouvrage avec Michel Drancourt sur « plaidoyer pour l’entreprise » cela veut dire que si vous avez écrit cet ouvrage c’est que vous pensiez qu’il y avait un malaise en quelque sorte entre peut-être les Français et l’entreprise globalement. Cette mondialisation si on prend le Groupe Lafarge elle a été rapide pour un groupe comme Lafarge et elle a été forte ?
Bertrand Collomb Président d’honneur de Lafarge :
» Oui. Les entreprises elles vivent dans la mondialisation depuis disons au moins 25 ans. Cela a été un mouvement considérable qui a été quand même une source d’opportunités extraordinaires. Et les Français, cette mondialisation, ils s’en rendent bien compte parce que vous savez quand même quand ils ont leur téléphone mobile, quand ils ont leur iPad, etc., ils savent bien que tout cela c’est le résultat d’un énorme mouvement technologique d’innovations, etc. qui est mondial.
Alors le seul problème c’est comment on réagit par rapport à cela et est-ce que l’on peut rentrer dans la mondialisation en pensant que l’on ne va rien changer ? Les entreprises, elles ont été obligées de changer beaucoup de choses et les Français dans les entreprises, comme les autres, comme les non français, ils ont tout à fait été d’accord pour changer. Donc je pense qu’il n’y a pas un conservatisme individuel des Français quand ils sont face un problème qu’ils comprennent.
L’approche que vous évoquiez comme étant l’approche de Xavier Bertrand, je la trouve un peu globale parce que quand on regarde intellectuellement un problème, très souvent on dit : « il n’y a pas de solution ».
Les entreprises ont eu des problèmes, des problèmes de ce type-là, il fallait à la fois réduire les coûts et puis il fallait augmenter les ressources humaines, augmenter le marketing,… Il n’y a pas de solution. Et bien si il y a des solutions, la solution ça s’appelle l’efficacité. Et en fait moi je refuse de dire qu’il y a un problème d’abandonner notre modèle social, nous avons un problème de solidarité et d’efficacité. Nous voulons maintenir de la solidarité mais la solidarité cela peut être efficace ou cela peut être inefficace. Ce dont il faut se débarrasser, ce sont les modèles inefficaces de solidarité.
Le problème de la compétitivité française, notamment par rapport à l’Allemagne, c’est assez curieux. Finalement en moyenne les Français sont plus riches que les Allemands, le revenu par habitant est du même ordre mais légèrement supérieur. Pourtant ici on a l’impression qu’on est pauvre, quand on traverse le Rhin, on a l’impression qu’on est riche. Pourquoi ? Parce que les frais généraux de la nation sont trop élevés. On sait bien cela, alors cela veut dire charges sociales, cela veut dire etc., cela veut dire que ce dont les gens peuvent disposer pour leur vie est plus faible parce qu’il y a trop de pertes en ligne, donc c’est cela qui est notre problème. »
©www.labourseetlavie.com 26/09/2011 Tous droits réservés.
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