L'Économie en VO : François Enaud Pdg de Steria : "La Mondialisation oblige à des transformations du mode de pensée" .
Extraits du débat économique consacré à l'impact de la Mondialisation sur les entreprises et les salariés
Web TV www.labourseetlavie.com : François Enaud, sur cette évolution, on parlait de 25 ans, on n’a pas l’impression que l’on en parle depuis 25 ans en tout cas de la mondialisation, clairement, dans des débats, c’est encore récent ?
François Enaud Pdg de Steria :
« Cela a été dit, mais il faut distinguer la mondialisation telle qu’elle est perçue par les entreprises qui sont effectivement – et je partage complètement ce que disait Bertrand Collomb – à savoir que effectivement les entreprises sont engagées dans cette mondialisation et dans cette compétition ouverte depuis plusieurs décennies, alors que la perception dont on parle actuellement de la mondialisation par le grand public est beaucoup plus récente. Alors que ce même grand public en France bénéficie de la mondialisation depuis bien des années. Vous preniez des exemples, mais quand on achète des T-shirts à cinq euros, c’est bien le fruit de la mondialisation, tout le monde s’en félicite d’une certaine manière en tant que consommateurs.
Donc je crois qu’en fait ce que l’on perçoit actuellement c’est que jusque-là on a été les « mondialisateurs » et que maintenant on est peut-être un petit peu souvent de l’autre côté on est mondialisé. Il faut accepter aussi et c’est difficile souvent d’accepter d’aller de l’autre côté du champ de courses, comme vous le disiez, et d’avoir peut-être un rôle un peu différent et on ne peut pas toujours être les gagnants d’un jeu, c’est un jeu ouvert et c’est un jeu effectivement où chacun joue sa partie.
Bon maintenant dans les entreprises, c’est vrai que cela représentait également beaucoup, beaucoup d’efforts. Steria est une entreprise plus jeune que Lafarge mais l’ouverture à l’international, et de manière assez globale, s’est faite il y a une dizaine d’années et c’est vrai qu’avant l’épicentre de l’entreprise était très français et tout était raisonné par rapport et au travers de la France, au travers du spectre et du mode de pensée français. Il a fallu une vraie transformation culturelle énorme, qui ne s’est pas faite en un jour, et qui a fait un peu grincer les équipes françaises pour s’adapter à une configuration beaucoup plus ouverte, avec des règles du jeu un peu différentes y compris au sein même de l’entreprise.
Voilà je crois, c’est ce que les Français, d’une manière un peu plus globale, sont en train de découvrir qu’effectivement la mondialisation, cela oblige à des transformations du mode de pensée, et puis je partage complètement cette idée(… )On est victime de nos forces c’est-à-dire que l’on a un peu des illusions qui sont parfois un peu faussées par l’idée que l’on se fait de nos atouts. On a de vrais atouts.«
©www.labourseetlavie.com 26/09/2011 Tous droits réservés.
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