#PME #ETI : Interview Robert de Vogüe Président Arkeon.
Lancement d'une SCR (Société de capital risque) donnant accès au capital de PME
La société Arkeon lance une « SCR 5 ANS ET DEMI ARKEON EPARGNE EN ACTIONS ET TITRES DONNANT ACCES AU CAPITAL DE PME »
La Société a été constituée le 11 mars 2013. La Société est une société anonyme ayant opté pour le régime fiscal des sociétés de capital-risque (SCR), avec les caractéristiques suivantes : le capital social d’une SCR est fixe, les SCR sont totalement exonérées d’IS, les titulaires d’actions et d’obligations d’une SCR supportent la fiscalité propre aux valeurs mobilières selon le mode de détention de ces titres, les actionnaires de la Société qui conserveront leurs actions jusqu’à la liquidation de la Société au terme de son cinquième exercice seront exonérés de l’impôt sur le revenu sur le résultat de la Société.
Pour toute information et les facteurs de risques : note AMF
Nous parlons de cette initative qui rejoint d’autres projets sur les #PME et #ETI avec Robert de Vogüe Président Arkeon.
Le marché des PME s’anime côté investisseurs, à suivre.
Web TV www.labourseetlavie.com : Robert de Vogüé, bonjour. Vous êtes le président d’ARKEON. On va parler avec vous de PME et d’ETI puisque vous lancez une société de capital-risque à cinq ans qui s’appelle Epargne en actions. Alors, on vous connaît effectivement sur toute l’activité bankerage, donc intermédiaire avec les entreprises qui viennent en bourse ou qui se développent, quel a été le déclic pour vous pour créer ce nouveau produit ?
Robert de Vogüé, Pdg de ARKEON Finance : Le déclic c’est deux choses. La première c’est la fiscalité sur les valeurs mobilières. Cette année nous avons un régime qui est différent de ce que l’on avait les autres années, donc il n’y a plus d’imposition forfaitaire. Les revenus du capital sont taxés au même titre que les revenus du travail, donc tout cela est additionné, et on se retrouve pour certains investisseurs avec des fiscalités qui deviennent très perturbantes puisque, au plafond, c’est 45 % d’impôt sur le revenu, 15,5 % de prélèvements sociaux, et donc 60,5 %. Donc c’est très dissuasif. Alors, dans ce contexte on a vu effectivement un certain nombre de propositions professionnelles disant « il y a deux poches qui restent encore épargnées, c’est le PEA d’une part et puis c’est l’assurance-vie d’autre part ». Et donc nous, nous avons fait l’option PEA c’est-à-dire que on s’est dit « voilà, il y a une poche intéressante » puisque dans le PEA au bout de 5 ans, pas d’impôt sur le revenu, donc la fiscalité marginale pour l’investisseur c’est 15,5 % et non pas 60,5 %. C’est énorme parce que passer de l’un à l’autre cela veut dire que l’on améliore mathématiquement ou techniquement la performance de l’ordre de 113 % pour quelqu’un qui est en haut de fiscalité. Donc c’est ce schéma-là qui nous a intéressé, sachant qu’aujourd’hui il y a une vraie problématique sur les PME. Alors là on va parler des PME. Les PME c’est quoi aujourd’hui ? On va considérer que c’est le gisement des sociétés qui font moins d’un milliard d’euros de capitalisation, c’est quand même 81,3 % des sociétés cotées aujourd’hui à Paris, c’est 4,6 % de la capitalisation de la place. Donc on est dans le dérisoire absolu, à telle enseigne que les investisseurs n’y vont plus parce que ce n’est pas liquide c’est-à-dire que c’est vraiment le piège à gestion.
Web TV www.labourseetlavie.com : Et c’est effectivement la grande question sur la liquidité. On le sait depuis longtemps quand on suit ces valeurs-là et ces sociétés-là, on a senti depuis la crise, en tout cas depuis le début de cette crise en 2007, que certains investisseurs sont carrément sortis de ce marché Midcap Smallcap.
Robert de Vogüé, Pdg de ARKEON Finance : Absolument et ce calcul…, je vous dis aujourd’hui 4,6 %, ce même calcul fait en 2007 c’était 7 %, donc on imagine effectivement qu’un certain nombre d’investisseurs sont partis. Lesquels ? On le sait, on le sait très, très bien. C’est principalement aujourd’hui tous les investisseurs institutionnels que sont ou qu’étaient ou que sont les banques, les compagnies d’assurances. Autrement dit, nous sommes dans les conséquences directes sur ces 2 ou 3 dernières années de Bâle III et Solvency II. Alors tout le monde avait compris Bâle III et Solvency II ce qui allait se passer sur le capital investissement, donc sur le non coté, en réalité on sait que ces intervenants, ces investisseurs étaient très présents sur les sociétés cotées de petite taille, des futures boîtes du CAC 40, et que lorsque Bâle III et Solvency II sont apparus, autant sur le capital investissement on ne pouvait pas sortir, donc ils n’investissent plus mais ils sortent au fur et à mesure des sorties dans des sociétés non cotées, autant ils ont pu sortir en bon ordre, de manière très progressive mais réelle, de la part de beaucoup de sociétés de gestion. Et alors ces sociétés de gestion qui étaient des sociétés constituées principalement d’analystes financiers intelligents, sachant trouver les belles sociétés pour des projets à long terme à moyen terme, ces sociétés de gestion ont vu leurs actifs disparaître aussi.
Web TV www.labourseetlavie.com : Donc on voit effectivement le constat, c’est le constat d’ailleurs de la place de Paris en disant que ce segment-là finalement est le plus important, ce segment de la côte ces Midcap, mais finalement de moins en moins étudié, de moins en moins analysé, et cherchant toujours des financements pour se développer…
Robert de Vogüé, Pdg de ARKEON Finance : Tout l’écosystème est en panne c’est-à-dire que nous avons eu il n’y a pas très longtemps un forum, nous faisons deux forums par an, il y avait une quarantaine de sociétés cotées, pour la première fois cette année, on a eu un certain nombre de chefs d’entreprise qui nous ont dit « nous ne sommes plus suivis par personne ». Autrement dit, il n’y a plus d’investisseurs, il n’y a plus d’analystes financiers pour nous suivre, et les particuliers ne sont pas là parce que là aussi la presse a disparu, il y a des journaux qui ont disparu, donc le particulier est de moins en moins présent en direct sur ces sociétés. Donc on a un vrai sujet, d’où l’idée du PEA PME qui est un projet qui avait été évoqué il y a à peu près de 2, 3 ans, qui a été porté par toutes les associations professionnelles, qui va être confirmé très bientôt, qui a été réannoncé par François Hollande, par différentes choses, plus récemment par les Assises de l’entreprise avec une clôture par François Hollande annonçant la création des produits. Alors on sait que dans quelques semaines, même pas, dans quelques jours, notre ministre de l’économie va confirmer le PEA PME. Et là effectivement c’est d’une nature intéressante. On évoquait la fiscalité au départ, c’est vrai qu’aujourd’hui le PEA PME va être un fléchage fiscal. Alors qui va être concerné par le PEA PME ? Vous savez qu’aujourd’hui il existe en France 7 millions de comptes PEA avec un encours moyen de l’ordre de 12 000 €. Le PEA PME ne va concerner qu’une population très restreinte, tous ceux qui aujourd’hui ont un PEA au plafond et qui cherchent une poche supplémentaire pour pouvoir bénéficier de l’avantage fiscal, du dispositif fiscal du PEA. Donc on a fait un petit calcul, que représentent ses actionnaires ou ces gens qui ont des portefeuilles PEA au plafond ? On considère qu’il y a à peu près, sur les 7 millions de comptes, 100 000 qui sont probablement au plafond. Alors 100 000 pourquoi ? On a considéré que tous les contribuables à l’ISF qui déclaraient plus de 2,570 millions euros de patrimoine avaient probablement un PEA au plafond, 74 000 foyers, vous savez que vous pouvez avoir deux PEA dans un foyer fiscal, donc 100 000, on ne doit pas être loin du compte. Le plafond du PEA, tel qu’il est annoncé, je pense, sera confirmé dans quelques jours, ces 75 000 €. 75 000 € que multiplient 100 000, cela fait 7,5 milliards. 7,5 milliards, si je reprends la population des sociétés dont on parlait tout à l’heure, 535 entreprises, une capitalisation globale de 68 milliards d’euros, cela veut dire que vous avez 7,5 milliards qui vont venir sur un panier qui fait 68 milliards. Les 68 milliards ne sont pas liquides, il y a les actionnaires de référence, les dirigeants, qui ne vont pas bouger. Donc si on considère que le flottant c’est à peu près 50 à 60 %, vous voyez l’impact de ce qui va se passer. Or nous savons par ARKEON Finance, en tant que société de bourse, qu’il y a plein de sociétés qui sont prêtes à faire des levées de fonds, mais pas au niveau de cours actuels. Donc si on a dans un premier temps un effet vertueux qui est la hausse du marché, très vite derrière nous aurons des opérations de levées de fonds.
Web TV www.labourseetlavie.com : Votre outil justement parce que donc on disait une société de capital-risque, donc 5,5 ans, ARKEON Epargne en actions, vous avez choisi vous des obligations, un système d’obligations, déjà expliquez-nous simplement le système que l’on comprenne.
Robert de Vogüé, Pdg de ARKEON Finance : Déjà je rappelle les contraintes de la SCR, les contraintes de la SCR c’est très simple, d’abord c’est, si vous respectez ces contraintes, une société de capital-risque ne supporte pas l’impôt sur les sociétés, grand bénéfice entre tous comme les OPCVM. La seule contrainte c’est que 50 % de notre portefeuille doivent être investis en sociétés non cotées, mais, mais vous avez une dérogation. Sur ces 50 %, 20 % peuvent être investis sur les sociétés cotées ou sur les marchés réglementés dont la capitalisation est inférieure à 150 millions d’euros. Donc on va couvrir Euronext B complètement, à 50 %, et puis ensuite entre Euronext C et Alternext, nous avons les 20 % qui restent. Donc il y aura 70 % en fait de sociétés cotées que l’on connaît parfaitement, c’est le terrain de manœuvre d’ARKEON Finance. Ensuite nous avons, alors là, un cœur de sociétés non cotées, 30 % minimum, et comme nous nous sommes donnés un horizon d’investissement qui est de cinq ans, il est évident que on va essayer de trouver des véhicules qui conviennent bien, donc on aura plutôt tendance à aller chercher de l’obligation convertible, étant entendu que les titres que nous devons utiliser sont soit des actions, soit des titres donnant accès au capital des entreprises. Alors pourquoi le 5 ans ? 5 ans parce que je dirais que tout investisseur se dit « le plus tôt je récupère mes billes, le mieux je me sens à l’aise, quitte à repartir dans cinq ans pour une nouvelle aventure », donc ce 5 ans nous semble être le minimum effectivement pour bénéficier d’avantage fiscal, il faut que l’investisseur reste investi 5 ans.
Web TV www.labourseetlavie.com : Aujourd’hui vous n’êtes pas encore investis dans les entreprises, mais vous allez y rentrer au fur et à mesure, comment cela va se passer ?
Robert de Vogüé, Pdg de ARKEON Finance : Nous allons y rentrer au fur et à mesure et nous avons un autre avantage majeur par rapport, alors là on reparle de l’écosystème, mais dans le PEA PME, il faudra parler de l’écosystème. Aujourd’hui, vous avez vous-même évoqué le fait que certains gestionnaires fuyaient ces sociétés parce que absence de liquidités. Combien de gestionnaires disent « moi je mets trois mois à faire ma position, mais j’ai un investisseur qui rachète, je dois liquider en 48 heures, et comme il n’y a pas de liquidité, je massacre la valorisation de mon portefeuille ». La SCR elle a un horizon qui est parfaitement défini, j’ai 5 ans devant moi, autrement dit je vais pouvoir faire un stock-picking qui ne sera pas fondé sur les critères de liquidité, mais je pourrais m’intéresser, nous pourrons nous intéresser à des sociétés qui ont une vraie valeur, un vrai potentiel de valorisation, indépendamment de la liquidité. Nous aurons le temps pour construire, nous avons le temps pour céder puisque on connaît exactement les horizons d’investissement. Donc ça c’est un élément fort. Je fais une petite parenthèse sur le PEA PME, il faudra que les OPCVM qui soient éligibles au PEA PME soient d’abord investies majoritairement sur ce segment de sociétés, je rappelle que sur le PEA classique, si vous prenez l’ensemble des patrimoines, des actifs gérés par les PEA classiques et les OPCVM libellées ou labellisées PEA classiques, seulement 3 % de leurs actifs sont investis sur ce segment de sociétés dont la capitalisation est inférieure à 1 milliard d’euros.
Web TV www.labourseetlavie.com : Ce sera peut-être le mot de la fin, on voit pas mal d’initiative dans ce domaine, on en aura d’autres, est-ce qu’il ne risque pas d’y avoir trop d’engouement sur ce segment-là ? Est-ce que cela ne risque pas de former une bulle si plusieurs acteurs y viennent au même moment ?
Robert de Vogüé, Pdg de ARKEON Finance : Il y a probablement un effet d’aubaine, mais derrière nous savons parce que la réalité économique est là et que les entreprises que nous côtoyons tous les jours à travers ARKEON Finance ont besoin de financement, donc je dirai à l’issue probablement revalorisation de ces sociétés qui ont subi, je le disais tout à l’heure, le départ des banques et des compagnies d’assurances à cause de Bâle III et de Solvency II, elles vont retrouver des cours sur lesquels elles accepteront de réouvrir leur capital. Donc voilà le mécanisme que l’on essaye de faire. Alors nous sommes, j’appelle cela un prototype, un prototype du PEA PME, et c’est un produit qui vient en complément du PEA. Autrement dit, le PEA classique 132 000 €, admettons qu’il soit élevé à 150 000 €, le PEA PME
75 000 €, donc on arrive à un montant total de 225 000 €, et bien sur la SCR vous n’avez pas de limitation c’est-à-dire que vous pouvez investir jusqu’à 1 million, 2 millions, 3 millions d’euros, avoir les mêmes avantages mais sans avoir aucun plafond. Vous pouvez avoir autant de « mains » que vous voulez dans un foyer fiscal, vous pouvez démembrer votre propriété, ce que l’on ne peut pas faire sur un PEA, donc il y a plein d’éléments techniques, voilà.
Web TV www.labourseetlavie.com : Donc il restera à faire les bons choix. On suivra cela de près, merci Robert de Vogüé d’avoir été avec nous, on rappelle que vous êtes donc le président de ARKEON.
Robert de Vogüé, Pdg de ARKEON Finance
© www.labourseetlavie.com. Tous droits réservés 3 juillet 2013
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