Economie & Pédagogie : Interview de Philippe Narassiguin économiste.
Fondateur du site Economiqs, il publie un dictionnaire d'économie
Si les dictionnaires d’économie ne se renouvèlent pas à la vitesse des dictionnaires généraux, c’est sans doute que l’économie, en France en tout cas n’est pas toujours bien considérée.
Philippe Narassiguin, économiste, a osé faire le pari de sortir ce dictionnaire accessible au grand public.
Nous en parlons avec lui, certains mots comme mondialisation, crise financière, ont besoin de clarification et de définition.
Web TV www.labourseetlavie.com : Philippe Narassiguin, bonjour.
Philippe Narassiguin, économiste : Bonjour Didier et merci de m’avoir invité ici à Paris pour ces émissions.
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors on parle avec vous d’un dictionnaire que vous venez de publier, dictionnaire d’économie, est-ce qu’il y avait justement une nécessité ? On a l’impression qu’en économie, on a l’histoire économique, on a un certain nombre de pensées économiques, c’est important d’avoir un dictionnaire avec des mots propres ? Il y a besoin de redéfinir les mots économiques ?
Philippe Narassiguin, économiste : Oui, je crois que c’est important d’avoir un mot bien défini, et puis pour ce faire, d’avoir un dictionnaire d’économie. J’ai fait un dictionnaire qui n’est pas gros, qui n’est pas volumineux, j’ai recentré sur des termes qui me paraissent les plus importants pour la science économique, pour les économistes, mais aussi pour un très large public. Et pour répondre à votre question, je crois qu’effectivement il faut avoir des mots extrêmement précis parce que bien souvent, dans la presse, dans les médias, dans les débats économiques, les gens emploient des mots qui restent bien souvent flous pour le grand public. Et donc ce que j’ai voulu, c’est essayer de me concentrer sur les termes les plus importants.
Web TV www.labourseetlavie.com : Est-ce qu’il y a des mots justement sur lesquels peut-être vous avez fait encore plus d’efforts c’est-à-dire vous vous êtes dit « là il y a vraiment un problème, il y a une confusion ou il y a besoin de clarification » ?
Philippe Narassiguin, économiste : Oui, il y a un certain nombre de mots qui me paraissent très importants, sur lesquels je me suis concentré. Par exemple le terme de crise financière, on l’emploie depuis maintenant six ans, on emploie le terme de crise financière sans qualifier le type de crises. Or, pour un économiste ou pour un non économiste, il est important de savoir de quoi on parle quand on parle de crise financière. En réalité chaque type de crises doit être relié à un des marchés de capitaux. Si on prend le terme crise financière, il y a les crises bancaires qui, dans le marché de capitaux, c’est le marché bancaire, tout simplement, le marché des crédits bancaires. Vous avez les crises de change, c’est un autre type de marchés de capitaux, c’est le marché des changes, le marché sur les devises, dollar contre euro, yen contre dollar, etc., que l’on connaît bien, et là aussi il y a des crises qui sont récurrentes sur le marché des changes. On l’a vu avec le Mexique, l’Argentine, et puis depuis des décennies, il y a toujours des crises. Vous avez les crises boursières qui sont effectivement les plus spectaculaires parce que quand la bourse diminue, les valeurs chutent et puis les gens perdent de l’argent, tout simplement, donc là c’est très connu. Et là ce type de crisess, c’est un des marchés de capitaux les plus connus, c’est le marché financier. Vous avez les crises de dettes publiques, les crises des états qui n’étaient pas effectivement à la mode il y a encore quelques années, et qui deviennent à la mode, d’ailleurs les états ont beaucoup protesté à l’époque, vous vous en rappelez, par rapport aux agences de notation parce que les états n’avaient pas l’habitude de se faire redresser, si je puis dire, par les agences de notation, donc là les états ont beaucoup protesté. Et puis vous avez les crises monétaires, alors ce n’est pas une crise forcément reliée à un marché en particulier, ce sont des crises qui affectent la crédibilité de la monnaie elle-même. Par exemple quand on parle de la crise de la zone euro, c’est tout simplement le fait que la zone euro puisse, que l’euro, plutôt, puisse ne plus exister dans quelques années, et donc on reviendrait aux monnaies nationales. Mais il y a aussi d’autres termes que j’ai définis et que j’aime bien, par exemple le terme de mondialisation, c’est un terme que l’on emploie énormément, le terme de désindustrialisation, c’est un terme aussi que l’on emploie énormément. Par exemple, si on prend le terme de mondialisation, qu’est-ce que la mondialisation ? Pour l’instant personne ne l’a défini, or en économie, il est important de définir ce terme. Il faut savoir que les nations ont des relations économiques et financières et monétaires internationales, la France a des relations avec le monde entier, et donc il y a une balance des paiements. Et nous, on peut apprécier le degré d’internationalisation de l’économie française par rapport à des critères objectifs qui sont donnés par la balance des paiements, et ça c’est important de les définir et de voir effectivement si on est très ouvert sur l’extérieur en matière d’exportations ou d’importations, si on est très ouvert en matière d’investissements directs étrangers ou pas, si nous recevons des investissements directs étrangers, si nous on investit à l’étranger, si on reçoit des investissements de portefeuille, si les gens investissent à la bourse de Paris et si nous on investit dans les autres bourses, donc tous ces termes, voyez-vous, ce sont des termes quand même qu’il faut quand même préciser sinon on reste dans le global est dans le flou.
Web TV www.labourseetlavie.com : Voilà, c’est donc ce dictionnaire d’économie que vous publiez aux éditions Persée. Merci d’avoir été avec nous pour nous avoir parlé et donc il y a d’autres mots bien sûr à découvrir dans votre dictionnaire.
Philippe Narassiguin, économiste : Oui, tout à fait, merci Didier.
© www.labourseetlavie.com. Tous droits réservés. 30 août 2013.
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