Le rachat d'Exxelia pose question - Tesla boit la tasse en 2022 - Renault et Nissan divorce en vue ? - Pétrole vers un nouvel ordre mondial.
L'info éco + avec Didier Testot Fondateur de LA BOURSE ET LA VIE TV sur Sud Radio (22 janvier 2023)

23 janvier 2023 10 h 56 min
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Cette semaine, Didier TESTOT dans “l’Info éco +” sur Sud Radio évoque les thèmes suivants : 

Le rachat d’Exxelia fournisseur tricolore stratégique de l’industrie de défense et de l’aéronautique nationale.

Tesla qui boit la tasse en 2022

Renault engage un nouveau partenariat avec Nissan qui amène au divorce ?

En Europe, un bilan du marché automobile en 2022, une de ses pires années

Pétrole vers un nouvel ordre mondial

Un sujet de souveraineté économique dans un domaine sensible

Oui je vous parle de Défense et dans ce domaine c’est l’Américain Heico qui a annoncé récemment avoir finalisé l’acquisition du fabricant français de composants passifs à haute fiabilité (« Hi-Rel ») Exxelia International. La société avait un fond d’investissement, une filiale d’IK Partners au capital, Exxelia est un fournisseur stratégique de l’industrie de défense et de l’aéronautique nationale. Exxelia, est tout simple un leader mondial dans la conception, la fabrication et la vente de composants électroniques passifs complexes à haute fiabilité (« Hi-Rel ») et d’assemblages de joints tournants pour la plupart des applications aérospatiales et de défense. Au Sénat il a été dit à un sénateur qui s’inquiétait de ce rachat « Le Gouvernement reste vigilant dans le cadre de la procédure de contrôle des investissements étrangers en France pour préserver nos intérêts nationaux. » Je vous précise juste qu’Exxelia équipe notamment le Rafale, l’A320neo, ou les fusées Ariane 5. Vigilance, je dirai plutôt incompétence crasse dans le domaine de l’intelligence économique.

Dans l’automobile cela a bougé et vous commencez par Tesla

C’est l’histoire de l’année à Wall Street, le très médiatique Elon Musk patron désormais de Twitter mais qui a vu la capitalisation boursière de Tesla fondre en 2022. Tesla a connu une année boursière très difficile, perdant près de 45 % de la valeur de ses actions entre janvier et novembre 2022. Et en décembre pire, la capitalisation boursière de l’entreprise a chuté de 40 % , provoquant le pire baisse de la valeur des actions que l’industrie automobile ait connue depuis longtemps. Si l’on essaye de trouver des comparables, la baisse de la capitalisation boursière de Tesla de 860 milliards de dollars d’une année sur l’autre est deux fois plus importante que les valorisations combinées de Toyota, Volkswagen et General Motors. Tesla a été le plus durement touché dans un secteur pas en forme il est vrai. Tesla lui a été obligé de consentir des rabais sur ses véhicules électriques pour relancer les ventes. Mais c’est surtout les tweets répétés sur une autre plateforme Twitter dont il est désormais le propriétaire qui ont inquiété les actionnaires de Tesla, voyant d’ailleurs le patron médiatique vendre des milliards d’actions Tesla pour financer son rachat de Twitter.

Et ici en France, Renault engage un nouveau partenariat avec Nissan

C’est vrai que ce nouvel accord est mis en avant comme un nouveau départ de la fameuse Alliance entre Renault et Nissan, mais plusieurs spécialistes s’accordent plutôt à dire qu’il s’agit d’un divorce quand on y regarde de près. Et ces deux acteurs, je vous parlais de capitalisation boursière pour Tesla, sont devenus des nains en Bourse avec des capitalisations boursières respectives de 11 et 13 Md€, à comparer à 4 fois plus pour Stellantis (Peugeot, Fiat, Chrysler), 46 Md€, et 14 fois plus pour Toyota Motor Corporation (180 Md€). Ce qui va se passer c’est quand vendant progressivement ses 28 % de Nissan Motor Corporation, Renault peut récupérer presque 4 milliards, non récurrent mais quid de la suite de la stratégie ? Depuis les affaires liées à l’ancien Pdg Carlos Ghosn, le sauveur de Nissan, des schémas capitalistiques n’ont pas toujours été clairs, et la gouvernance bien trop légère de l’Etat actionnaire, au final nul ne peut dire aujourd’hui que cette alliance a porté ses fruits. Ce n’est pas la première fois que l’on parle ici de gouvernance, de gestion par l’Etat de ses participations, cf EDF, pour l‘actionnaire, une nouvelle fois être aux côtés de l’Etat c’est pas très bon. Et l’un d’entre-eux de regretter que les atermoiements de l’Etat Français aient permis à la famille Agnelli de mettre la main sur PSA pour constituer Stellantis. L’avenir de Renault reste incertain, malgré les dernières annonces, et surtout, je vous parlais de souveraineté dans la défense il y a quelques minutes, dans l’automobile les batteries sont chinoises pour une grande majorité, Peugeot est aux mains des italiens, l’industrie de l’automobile qui était une force française en Europe, montre donc de sérieux signes de faiblesse au point que l’on peut se demander si cette industrie ne va pas connaître son chant du cygne. L’Etat et les gouvernants successifs de ce pays en porteront une lourde responsabilité. Et les conséquences pour l’emploi risquent d’être massives.

 

Didier, en Europe, un bilan du marché automobile en 2022, une de ses pires années ?

Et ce malgré une légère amélioration des ventes depuis le mois d’août, le marché a reculé de 4,6% sur l’année, avec 9,3 millions de véhicules écoulés. Le marché européen des voitures neuves est revenu en 2022 à son niveau de 1993, selon l’association des constructeurs (ACEA). Une année noire pour l’industrie avec ses 9,2 millions de véhicules écoulés. 2022 est ainsi une troisième année compliquée pour l’industrie, après une année 2020 marquée par les fermetures d’usines et les restrictions sanitaires, et 2021 avec les pénuries de puces électroniques. En 2022, parmi les grands marchés, seule l’Allemagne est restée stable (+1,1%), avec un mois de décembre en fanfare. France, Italie et Espagne en forte baisse La France recule sur l’année de 7,8%, l’Italie de 9,7%, l’Espagne de 5,4%,

Automobile, on bascule vers le pétrole où le monde d’après Didier se dessine sous nos yeux pourquoi ?

Clairement un nouvel ordre mondial : le Royaume d’Arabie saoudite a annoncé qu’il est officiellement ouvert au règlement du commerce du pétrole et du gaz naturel dans des devises autres que le dollar américain et l’euro. C’est capital ! C’est à Davos ou se tiennent les rencontres des grands de ce monde que le ministre saoudien des Finances, Mohammed Al-Jadaan l’a déclaré. C’est un bouleversement potentiel car vous le savez le «système du pétrodollar» existant est entré en vigueur après l’effondrement du système de Bretton Woods (1973) est clairement l’un des principaux moteurs du maintien du statut de monnaie de réserve mondiale pour le dollar. Et l’Arabie saoudite le plus grand exportateur de pétrole au monde utilise le système du pétrodollar depuis les années 1970, toutes ses exportations de brut ne se font qu’en USD, c’est donc un grand changement potentiel. Et on a pu voir au cours des derniers mois L’Arabie saoudite, la Chine, la Russie, l’Inde et d’autres qui ont renforcé leurs relations et leurs échanges au cours de l’année écoulée. L’Arabie saoudite a même déclaré qu’elle était prête à rejoindre les BRICS avec la Turquie et l’Égypte cette année.
Ces pays ainsi que les membres de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) ont tous déclaré leur intention d’établir JE CITE  une « feuille de route pour l’augmentation progressive de la part des monnaies nationales dans les règlements mutuels » et des accords pour « intensifier la coordination sur l’énergie (pétrole, gaz naturel, nucléaire) exploration et politique », entre autres choses. Un véritable Coup de Trafalgar sur le dollar.

 

Toutes les émissions “L’info éco +” déjà diffusées sont disponibles sur ce lien : https://www.labourseetlavie.com/category/economie-et-pedagogie/linfo-eco-presentee-par-didier-testot-sur-sud-radio