L'économie allemande en panne.
L'info éco + avec Didier Testot Fondateur de LA BOURSE ET LA VIE TV sur Sud Radio (22 septembre 2024)

25 septembre 2024 8 h 23 min
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Didier Testot Fondateur de LA BOURSE ET LA VIE TV revient dans “L’info “co +” sur les thèmes suivants :

 

L’économie allemande mal en point, cela se confirme ?

Quand vous avez environ 20% de la création de valeur industrielle en Allemagne qui est menacée, selon une étude publiée par l’association patronale BDI avec un pays qui est soumis à une pression de plus en plus forte cela devrait être selon cette organisation un signal d’alarme pour des réformes et des investissements urgents. Selon le BDI les principaux problèmes de l’Allemagne sont les prix élevés de l’énergie, la pénurie de main-d’œuvre, une bureaucratie excessive, un manque d’investissement et des impôts élevés. Changez le mot Allemagne avec France, nous ne sommes pas loin du même constat. Selon l’étude réalisée par le BDI avec le Boston Consulting Group et et l’Institut économique allemand IW,  d’ici 2030, des investissements supplémentaires de 1,4 billion d’euros (10 puissance 18), cela en fait des millliards. « Le risque de désindustrialisation dû à l’abandon silencieux de nombreuses entreprises de taille moyenne augmente continuellement et s’est déjà matérialisé », a déclaré à Berlin le président du BDI, Siegfried Russwurm. « Restaurer notre compétitivité est la tâche la plus urgente des années à venir », a déclaré Michael Brigl, responsable de l’Europe centrale au BCG, cité par l’agence Reuters. La sortie du Covid, et la guerre en Ukraine avec le gaz Russe moins abondant et pilier de l’économie allemande a changé la donne pour l’économie allemande.

 

   Récemment c’est Volkswagen qui a averti sur la fermeture possible d’usines historiques.

Volkswagen AG envisage des fermetures d’usines sans précédent en Allemagne, prévoyant ainsi une confrontation avec de puissants syndicats alors que l’industrie la plus importante du pays se bat pour son avenir face à des constructeurs chinois conquérants. Objectif du groupe = Tripler sa marge opérationnelle à 6% en 2026 contre – de 2 % au début 2024.  Cette fermeture serait la première en Allemagne depuis les 87 ans d’histoire de l’entreprise. Selon Oliver Blume, président du directoire de VW « L’environnement économique est devenu encore plus difficile et de nouveaux acteurs font leur apparition en Europe »,. Il ajoute « L’Allemagne, en tant que place économique, perd encore du terrain en termes de compétitivité. ». Toujours ce sujet central de compétitivité…..VW emploie environ 650 000 salariés dans le monde, dont près de 300 000 en Allemagne. Si ces fermetures se concrétisaient, ces projets risquent d’aggraver la situation économique en Allemagne, où les entreprises industrielles freinent leurs investissements. La dernière fois que VW a fermé une grande usine automobile, c’était il y a plus de 30 ans, lorsque l’entreprise a fermé ce qui était alors sa seule usine d’assemblage aux États-Unis, près de Pittsburgh.

 

Cette faiblesse de l’économie allemande peut-elle impacter la France ?

L’Allemagne reste notre premier partenaire économique. Après être tombée en récession avec un repli de 0,3 % en 2023, l’activité économique allemande reste moribonde. À tel point que si les instituts germaniques Ifo, DIW et IWH prévoyaient une croissance de 0,3 à 0,4 % pour 2024, ils anticipent aujourd’hui une stagnation de l’économie. Voire, d’après l’étude IFW, une nouvelle baisse de 0,1%.   Les exportations allemandes ont augmenté de seulement 1,6 % en avril 2024, quand le commerce international devrait croître de 2,6 % durant l’année en cours. Premier camouflet pour le troisième exportateur mondial. Maxime Darmet senior économiste chez Allianz Trade  estime dans Décideurs Magazine que les difficultés du premier partenaire économique de la France devraient “coûter environ un milliard d’euros aux exportateurs français et amputer l’activité économique de 0,075 point en 2024. À l’échelle européenne, la République tchèque, la Pologne ou encore l’Italie sont aussi particulièrement affectées.”

 

Didier, une marque mondiale emblématique Tupperware n’est plus.

 

Je pense que les grands-parents, les parents qui nous écoutent et mêmes les enfants ont déjà dû dire t’as pas un Tupperware pour ranger des aliments dans leur cuisine. Baisse des ventes, concurrence asiatique moins chère, l’entreprise américaine de 78 ans d’âge s’est déclarée en faillite. Frigidaire, Tupperware, ce sont des marques qui ont pu conquérir le Monde. Mais pour Tupperware, si les soirées « Tupperware de femmes qui vendaient à d’autres femmes ces récipients sont restées dans l’histoire économique, après une brève augmentation des ventes pendant la pandémie, alors que de plus en plus de personnes cuisinaient à la maison, l’entreprise a vu la demande continuer à baisser. Augmentation du coût des matières premières, des salaires et des coûts de transport ont aussi fait baisser les marges. Trop de dette. Tupperware était vendue dans 70 pays à travers le monde. Les changements de comportement des acheteurs ont pesé dans l’histoire, moins de plastique. Un mouvement que Tupperware n’a pas pu complètement accompagner.

 

Ce qui se passe sur les taux d’intérêts vu la situation économique française. Du nouveau cette semaine ?

Non pas pour le moment, le nom du Ministre de l’Economie sera bien entendu au cœur des attentions des investisseurs. Qui pour l’instant sont surtout ravis de la baisse des taux aux Etats-Unis.