Quand Elon Musk fait main basse sur l'appareil d'État américain.
L'info éco + avec Didier Testot Fondateur de LA BOURSE ET LA VIE TV sur Sud Radio (10 février 2025)

10 février 2025 18 h 46 min
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Didier Testot Fondateur de LA BOURSE ET LA VIE TV revient dans “L’info éco +” sur les thèmes suivants :

 

Donald Trump a donc mis en œuvre sa politique de guerre commerciale, un risque pour le monde ?

Il y a eu des déclarations, des mises en scène, des allers et retours, Canada, Mexique, des coups de fils, un vrai scénario Hollywoodien, ou une série Netflix si vous préférez avec des déclarations fracassantes et il y a eu une réaction des marchés financiers plutôt acquis à Donald Trump qui ont dit stop, et là, le Président Américain a donc passé ses coups de fil pour au final reporter des décisions annoncées. Mais Ce jeu médiatique dont il est friand c’est un peu sa marque de fabrique, masque surtout une réalité économique plus nuancée qu’il n’y parait. Parce que les Etats-Unis depuis longtemps ont délocalisé une grande partie de leur production et ils importent bien plus qu’ils ne produisent. Ceux d’entre-nous qui ont un Iphone Apple, peuvent voir écrit design in Californie, mais la fabrication est Chinoise ou de plus en plus indienne. Et pour les économistes ce déséquilibre amène le reste du monde à financer la consommation américaine en dollars. Dollar qui reste la monnaie de réserve mondiale. Comme le rappelle l’économiste Bruno Colmant, lorsque les créanciers internationaux réclament le remboursement de leurs créances, ils reçoivent des dollars, et cela maintient ainsi la domination de la devise américaine sur le système financier global, un phénomène, dénoncé dès 1965 par Charles de Gaulle, il y a 60 ans, « qui n’a fait que se renforcer, conférant aux États-Unis un avantage structurel unique dans l’économie mondiale ». Car si l’on regarde la dette américaine, une dette record. Avec 32.900 milliards de dette extérieure accumulée au cours des années, le dollar devrait se déprécier, avec pour conséquence des importations plus coûteuses. Mais relève Bruno Colmant le dollar échappe à cette logique, permettant aux Etats-Unis de bénéficier d’un financement international à moindre coûts.

Quels sont les risques de cette politique américaine ?

Sur le court terme, ce jeu malsain avec les règles internationales, peut conduire des chefs d’entreprise à freiner leurs investissements, n’ayant pas de visibilité sur ce qui va se passer dans quelques mois. Et L’histoire économique est parsemée de chocs. Lorsque les déséquilibres deviennent insoutenables, les États-Unis n’hésitent pas à déprécier leur devise pour restaurer leur compétitivité. Ce fut le cas en 1934 et en 1971, lorsque le dollar était encore adossé à l’or. La dévaluation de 1971 a marqué la fin des accords de Bretton Woods, libérant le dollar de l’étalon-or et renforçant sa flexibilité. Et en 1985, les accords du Plaza ont orchestré une dépréciation coordonnée du dollar pour corriger les déséquilibres commerciaux.Les barrières commerciales de Donald Trump vont accentuer les tensions économiques mondiales. Pour Bruno Colmant  à un moment, il faut remettre les parités de change d’aplomb, au profit des États-Unis, par une brutale dépréciation du dollar, et c’est ce que Donald Trump fera. C’est pour lui le plus grand risque du système financier mondial. Et comme je vous parlais des marchés financiers, dans ce contexte économique compliqué, l’or a battu tous ses records, 2 763,67€ et 2 877,15$ : c’est le nouveau record historique du cours de l’or atteint ce 5 février 2025. Tensions commerciales, géopolitique spectacle, volatilité, manque de visibilité, Groenland le lundi, Canada le mardi Panama le mercredi, What Else, Gaza le jeudi. Quand tout va bien, l’or n’intéresse pas, mais l’arrivée de Donald Trump et cette politique spectacle hebdomadaire inquiète le monde qui cherche des solutions.

 Deux sujets qui concernent la tech, le premier encore avec Elon Musk à la manœuvre qui fait ses affaires de l’Etat américain

Joe Biden avait parlé d’oligarchie en quittant la Maison blanche, l’honnêteté intellectuelle conduit à dire que les Etats-Unis, sous nos yeux se transforment en ploutocratie. Imaginez Bernard Arnault dont on parle tous les jours ou presque en France qui aurait la main sur l’administration française. C’est tout simplement ce qui se passe avec Elon Musk encore adulé par certains politiques français qui ont besoin de lunettes, lui avance pour mettre ses pions. Plusieurs articles de la presse américaine révèlent que des serveurs utilisés par le Department of Government Efficiency (le désormais fameux DOGE) pour copier les données de l’USAID (agence américaine pour le développement international) ou sont principalement opérés par Tesla Data Services et Oracle Cloud. L’Associated Press a rapporté que le personnel de Doge ( de jeunes ingénieurs recrutés par Elon Musk) avait pu accéder à des documents classifiés de l’administration américaine. Ce n’est que le début d’un feuilleton que mêmes les plus grands scénaristes d’Hollywood n’auraient pu imaginer, une démocratie américaine à la merci de l’homme le plus riche du monde.

Dans la tech du côté de Google, la protection de votre vie privée c’est terminé dès le 16 février

Google a annoncé qu’il autoriserait le “Fingerprinting” sur sa plateforme publicitaire à compter du 16 février. Pour les spécialistes, le fingerprinting est une technique qui permet de vous identifier précisément même à travers plusieurs sites web ou sessions sans passer par les cookies. Elle collecte des informations uniques pour créer votre « empreinte numérique » (Fingerprint). Exemple, votre langue, fuseau horaire, les aplis installées, etc.. Contrairement aux cookies, le Fingerprinting ne stocke pas vos données sur votre appareil mais sur des serveurs, services cloud ou bases de données externes… Il est donc impossible de supprimer ces informations comme vous pouvez le faire en supprimant vos cookies. Objectif vous cibler encore plus et pour Google maintenir sa position dominante dans la publicité numérique. En 2019, Google avait dit « le Fingerprinting “subvertit le choix de l’utilisateur et que c’est une erreur.” S’il a changé d’avis, c’est qu’il en espère de nouveaux revenus ! On verra ce que la CNIL en France peut faire ou pas à ce sujet.