Un choc d'inflation à venir avec la guerre en Ukraine - L'automobile se transforme pour s'électrifier - Atos, la souveraineté numérique demande une stratégie efficace..
L'info éco + avec Didier Testot Fondateur de LA BOURSE ET LA VIE TV sur Sud Radio (6 mars 2022)

6 mars 2022 14 h 45 min
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L’INFO ECO + avec Didier TESTOT FONDATEUR DE LA BOURSE ET LA VIE TV

#SudRadio] 🔴 Cette semaine, Didier TESTOT revient dans “l’Info éco +” avec Jean-Marie Bordry sur les thèmes suivants :

Les questions soulevées sur les marchés financiers liés à cette guerre en Ukraine

Un secteur en pleine transformation, l’automobile.

Atos sous surveillance après une année catastrophique.

Les questions soulevées sur les marchés liées à cette guerre en Ukraine

Le pétrole on est à +40% quasiment depuis le début de l’année et +70% depuis un an , les matières premières agricoles également dont je vous parlais la semaine dernière ont connu des flambées. Tout comme le charbon, le gaz naturel ou l’aluminium. La poursuite des combats en Ukraine et l’impact économique à venir des sanctions visant Moscou continuant de plomber le sentiment des investisseurs. Il faut dire JM que si nous nous mettons il y a 10 jours en arrière, le scénario des marchés était pour faire simple. Une remontée des taux intérêts certaine aux Etats-Unis compte tenu des chiffres d’inflation, et plusieurs hausses ensuite. C’est le sujet majeur pour nos économies. Un choc d’inflation à venir.

Et sur ce qui se passe avec la Russie un rappel « La Russie fournit environ 30% des importations européennes de gaz et de pétrole et représente environ 11% de la production mondiale de pétrole ». Les entreprises qui vont subir de plein fouet la hausse du prix des matières premières et vont ajuster leurs prix à la hausse.  Le pouvoir d’achat va baisser pour les consommateurs pénalisant la consommation des ménages. Les prévisions de croissance vont devoir être révisés nettement à la baisse signalent les économistes.

Les conséquences économiques en Europe sont pas encore toutes mesurables ?

Si la situation militaire évolue heure par heure, pour l’instant malgré les lourdes sanctions internationales, Moscou entend poursuivre son «opération militaire» jusqu’à ce que ses objectifs soient atteints. Au-delà de la situation sur le terrain, les investisseurs craignent donc les retombées économiques du conflit et des sanctions et notamment le risque d’une stagflation en Europe. C’est sans doute ce point qui sera le plus dans le débat économique des prochains jours.

Avec le corollaire, une question pour les dirigeants européens : des populations européennes démocratiques, pourront-elles supporter les conséquences de cette guerre, sans flancher, et en acceptant des sacrifices économiques à court terme, pour défendre nos valeurs. Personne n’a la réponse aujourd’hui. Nous avons vu dans le secteur bancaire les mesures prises avec le blocage des cartes Visa et Mastercard émises par les banques russes, le gel des avoirs des oligarques russes et de leurs 500 sociétés et l’exclusion de 7 banques russes du système SWIFT. Certaines entreprises occidentales ont aussi choisi d’amputer leurs activités russes sans attendre. Perdre à court terme pour éviter la troisième guerre mondiale, l’enjeu est fort.

Et c’est un rappel historique, le choc énergétique pour ne parler que de celui-là a toujours eu des conséquences économiques très importantes que cela soit en 1973 avec l’embargo pétrolier des pays arabes, en 1979 la Révolution iranienne, en 12990 la guerre du Golfe et désormais 2022 le choc lié à cette guerre Russe en Ukraine, nous n’en sommes qu’au début. Cela veut dire que les prix à la consommation pourraient atteindre un sommet dans les deux prochains mois.

Ces sujets économiques vont donc prendre de l’ampleur et cela aura des conséquences multiples, un secteur en tout cas bouge en ce moment, celui de l’automobile.

Oui et avec deux grands noms du secteur Stellantis (née de la fusion de Fiat et de PSA) et l’américain Ford, après Renault qui lui aussi présentait un plan vers l’électrique.

Cette semaine Stellantis a donc présenté son plan « Dare Forward 2030 » OSEZ L’AVENIR.  Le groupe automobile prévoit, notamment, de vendre cinq millions de véhicules électriques chaque année dans le monde à l’horizon 2030, date à laquelle il espère atteindre 100% de véhicules électriques vendus en Europe et 50% aux États-Unis. CONCRÈTEMENT La société entend ainsi diviser ses émissions de carbone par deux d’ici à 2030, par rapport à celles 2021, et les abaisser de 90% d’ici 2038. Pour ce faire, le groupe compte lancer 75 modèles électriques d’ici 2030, a indiqué son CEO Carlos Tavares. Alors que de nombreux constructeurs ont annoncé la fin des moteurs thermiques pour les prochaines années et que la Commission européenne l’a proposée pour l’année 2035, les constructeurs basculent vers l’électrification. LA BATAILLE est donc lancée et si Stellantis réussit son pari de doubler son CA d’ici 2030, il deviendrait leader mondial devant Toyota et Volkswagen. Mais un sujet demeure : la pénurie de puces électroniques, qui freine l’industrie automobile, pourrait se poursuivre jusqu’en 2023. C’est ce qu’a aussi précisé Carlos Tavares.

Autre acteur cette semaine donc l’Américain Ford :

Oui Le géant de l’automobile a annoncé qu’il créerait deux équipes internes distinctes : Ford Blue et Ford Model e. Il s’agit pour le groupe de libérer des ressources afin que Ford puisse mieux saisir l’opportunité des véhicules électriques. Ford Blue – essentiellement l’activité automobile à essence de l’entreprise – se concentrera sur ce segment avec des réductions de coûts pour investir ces économies dans la division Ford Model e. La société prévoit de produire 2 millions de véhicules électriques d’ici 2026. Au total, Ford a réalisé un investissement de 50 milliards de dollars dans les véhicules électriques jusqu’en 2026. 

Ce mouvement vers l’électrification ne serait pas possible sans les équipementiers

Oui et l’un d’entre-eux le français Valeo a présenté il y a une semaine un plan stratégique moyen terme « Move up », clairement  axé sur l’électrification.

Le nouveau directeur général Christophe Périllat le disait lors d’une conférence avec les analystes financiers « « Nous sommes au début d’une période de transformation de la mobilité qui se traduira par une hyper-croissance des marchés de l’électrification et de l’Adas pendant 15 à 20 ans ». ADAS (aide à la conduite JM). Et dans une interview que j’ai eu avec lui il précise « Nous nous préparons très rapidement à cette mutation»

Valeo a signé un accord avec Siemens pour le rachat de la participation de 50% détenue par Siemens dans Valeo Siemens eAutomotive pour accélérer cette activité électrification. Un marché estimé par le dirigeant de Valeo à 92 milliards d’euros un marché considérable selon lui qui s’appuie sur un marché européen de l’ordre de 65% de véhicules électriques. Et avec un savoir-faire, je crois que vous avez eu l’occasion d’en parler sur votre antenne, un moteur électrique sans terres rares. Valeo a ce savoir-faire. Il a signé avec Renault un partenariat stratégique pour ce moteur.

Atos une année catastrophique pour le groupe informatique français

Oui c’est une année à oublier avec un exercice 2021 et une perte nette de 2,96 milliards d’euros, engendrée notamment par une dépréciation d’actifs. Quant au chiffre d’affaires de l’entreprise tricolore, il est ressorti à 10,8 milliards d’euros, en baisse de 2,5 % (à taux de change constant). Le groupe  a pris un virage trop tardif dans le Cloud notamment pour compenser le déclin de ses activités d’infogérance. Et il est à la peine. Le groupe enchaîne les performances médiocres,. L’action d’Atos s’est ainsi effondrée de moitié en à peine un an. La capitalisation boursière de l’entreprise gravite désormais autour des trois milliards d’euros. Bref il y a urgence à redresser Atos. Le groupe se réorganise autour de trois pôles, à savoir Tech Foundations (activités traditionnelles d’infogérance), Digital (cloud, décarbonation et transformation numérique) et Big Data & Sécurité (BDS, cybersécurité, intelligence artificielle, quantique et supercalculateurs).

Cette réorganisation doit permettre à Atos de renouer avec la croissance au cours des deux prochaines années.à suivre car Atos fait partie de notre souveraineté numérique.

 

`Toutes les émissions disponibles sur ce lien : https://www.labourseetlavie.com/category/economie-et-pedagogie/linfo-eco-presentee-par-didier-testot-sur-sud-radio