Jacques Mottard Pdg Sword Group.
Interview stratégie et perspectives

10 janvier 2011 2 h 28 min
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A l’occasion de l’évènement Oddo Midcap qui s’est tenu à Lyon le 6 et 7 janvier, la Web Tv a interviewé Jacques Mottard, le pdg de Sword Group. La fin d’année a été agitée pour la société lors de l’annonce d’une reprise en main des activités Software par le pdg, les investisseurs faisant pour l’occasion chuter le titre.

Jacques Mottard revient sur ces questions, la stratégie, le deuxième semestre et les perspectives pour Sword Group.

Web TV www.labourseetlavie.com : Jacques Mottard, bonjour, vous êtes le Pdg de Sword Group. On se retrouve à Lyon en ce début d’année. Alors, pour vous, la fin d’année a été plutôt agitée – je dirais – à la fois sur le titre et puis sur votre actualité notamment concernant la branche software. Qu’est-ce qui s’est passé exactement chez Sword en fin d’année 2010 ?

 

Jacques Mottard : « Agitée dans la communication d’autres médias, mais nous nous n’avons aucun souci, c’est-à-dire qu’il y a eu un acte de gestion, j’ai changé ma gouvernance et j’ai changé ma gouvernance en anticipation à des problèmes éventuels futurs qui ne sont pas arrivés et qui n’arriveront pas. Donc, aujourd’hui, nous avons une nouvelle organisation pour une nouvelle stratégie mais en réalité dans la continuité de l’ancienne ».

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Alors sans doute qu’il y avait beaucoup d’attentes sur ces questions, puisqu’on parle de la branche software, est-ce qu’il n’y avait pas des anticipations quelque part de cession de cette branche en bloc, et que du coup, ce qui est arrivé, ce changement de gouvernance remet un peu tout ça en cause ?

 

Jacques Mottard : « Je n’exclus pas quelques cessions, mais elles seront très ciblées et elles seront là pour que, dorénavant, il y ait une vraie synergie entre nos actifs. Le vrai souci que j’ai aujourd’hui n’est pas un souci de valorisation, un souci de bonne marche, c’est un souci de cross fertilisation entre nos actifs et c’est vraiment mon objectif dans les trois ans futurs ».

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Qu’est-ce que vous avez identifié, justement, qui ne fonctionnait pas en quelque sorte, bon quand on est en tant que PDG obligé de reprendre en mains cette partie-là directement ?

 

Jacques Mottard : « Le terme « ne fonctionnait pas » n’est pas adapté. Mais en réalité, ce qui ne fonctionnait pas assez bien, eh bien c’est le fait qu’on puisse avoir un actif qui pourrait être ailleurs et qui fonctionnerait de la même manière ailleurs. Ici, nous avons un actif dans le groupe, il doit profiter du groupe et le groupe doit profiter de lui. C’est tout. Et cet actif, c’est une filiale, c’est une ligne de produits et c’est ce que je fais actuellement. L’objectif est que un plus un fasse plus que deux ».

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, on a pu lire, puisque vous parliez de la presse, on a pu lire avertissement sur les résultats et bon il y a eu une journée notamment assez agitée.

 

Jacques Mottard : « C’est un non sens ».

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Oui

 

Jacques Mottard : « C’est un non sens. J’ai à peu près la certitude de faire 97-98 % de mes résultats. Nous sommes en progression de 8 % en ebits courants par rapport à l’année dernière, et à cause de cette imagination de profit warning qui n’existe pas, mon cours a chuté de 15 à 20 %. Cherchez l’erreur : l’action baisse de 15 % en un an et les profits remontent presque de 10 % ».

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc, ce que vous dîtes, c’est que l’impact sur les comptes ne sera pas significatif par rapport à ce qui s’est passé ?

 

Jacques Mottard : « Exactement. Entre un acte de gestion proactif destiné à soigner le futur, il a été interprété comme étant un acte défensif pour des problèmes actuels qui n’existent pas ».

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Si on revient à l’activité, justement alors pour le coup, comment se porte-t-elle ? Comment s’est porté, comment se sont portés les derniers mois ? Est-ce que l’activité est en croissance ?

 

Jacques Mottard : « L’activité est en croissance oui. Elle est en croissance, je ne peux pas donner mes chiffres aujourd’hui, mais de, entre, – disons – de l’ordre de 5 %, oui. Et l’activité, en réalité, ce qui est intéressant, c’est qu’elle est très marquée par un backlog qui est en croissance. Il est évident que le backlog et le court terme ne sont pas totalement adaptés. C’est-à-dire si on regarde sur les deux ans à venir, je suis confiant. Si on regarde au mois suivant, il peut y avoir des croissances qui ne correspondent pas à la croissance du backlog, mais globalement, je suis confiant ».

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Est-ce qu’il y a des secteurs qui se sont distingués un peu plus en 2010 ou qui sont plus marquants en quelque sorte ?

 

Jacques Mottard : « Il y a des secteurs – j’allais dire – qui sont des niches, des bijoux comme Fircosoft, où nous avons 50 % du marché mondial du filtrage argent sale et ça c’est extrêmement stable, et ça vaut beaucoup plus que notre cotation actuellement, que notre valorisation actuellement. Et il y a aussi, dans les services, des secteurs qui ont surperformés dont tout ce qui est organisation internationale, organisation sportive internationale où nous avons quand même eu des grands succès ».

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Il y a différents modèles, à la fois, on demand et sur site. On a vu récemment un contrat avec la FIFA

 

Jacques Mottard : « Voilà. L’UEFA ».

 

Web TV www.labourseetlavie.com : L’UEFA. Pardon. Pardon. L’UEFA. Qu’est-ce qu’il y a derrière ce type de contrat justement ?

 

Jacques Mottard : « C’est la crédibilité et c’est la capacité long terme. La crédibilité parce ce qu’une organisation comme ça ne laisse pas de tels contrats à des sociétés non crédibles, et le long terme parce qu’on sait réellement, nous, répondre maintenant sur des projets de deux à quatre ans sans aucun souci ».

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Si on regarde – je dirais – l’année 2011, on peut dire qu’en 2010, on a eu – je dirais – une bonne année,

 

Jacques Mottard : « Oui ».

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Finalement il y a eu de la croissance après. Deux ans après la crise – on va dire – 2011 comment on l’envisage ? On voit quand même que, par exemple, du côté du secteur public, les états notamment en Europe freinent,

 

Jacques Mottard : « Oui ».

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Il y a beaucoup de plans de rigueur, éduction de la dette.

 

Jacques Mottard : « J’avais déjà anticipé à ce niveau là et, par exemple dans le Benelux, nous avions 100 % Union Européenne, maintenant nous sommes en train d’avoir des ratios qui sont environ plutôt 30-70. Donc il y a de l’anticipation. Mais en termes d’avenir, c’est-à-dire 2011-2013, je vais maintenant m’intéresser à faire croître l’ebit plutôt que de rester scotcher à 18 % d’ebit parce que ça, ça risque d’être un frein. Je pourrais faire descendre à 17 % d’ebit et d’avoir 5 points de plus de croissance. Ce qui m’intéresse, c’est de donner au marché un ebit en croissance ».

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Justement, la croissance, on parle souvent des pays émergents, mais dans votre secteur, c’est pas forcément que les pays émergents ?

 

Jacques Mottard : « Non ».

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Quels sont justement les, du côté des perspectives, les zones qui vous intéressent, les endroits où vous pensez que vous pourrez développer votre modèle ?

 

Jacques Mottard : « Les zones où ça marche d’ailleurs déjà maintenant, nous avons les Etats-Unis, nous avons le Moyen-orient, Dubaï marche très très bien et nous commençons à avoir l’Asie pacifique et l’Asie pacifique avec l’Australie, qui marche extrêmement bien, et nous exportons maintenant en Chine et bon, il y a un bon retour ».

 

Web TV www.labourseetlavie.com : 2010 c’était les dix ans de SWORD. On peut dire que ça s’est terminé un petit peu dans la douleur. Du coup, 2011, la confiance va revenir ? Comment vous comptez rétablir la confiance ?

 

Jacques Mottard : « La confiance existe puisque, sur tous les analystes qui nous suivent, il n’y en a qu’un qui a émis une réserve, et deuxièmement, la confiance, elle sera rétablie par les faits. Quand vous voyez que l’ebit monte à périmètre constant et il y a une croissance interne réelle, il y a du cash qui rentre, je suis assez confiant moi-même ».

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Jacques Mottard d’avoir fait le point avec nous, donc Pdg de Sword Group.

Jacques Mottard : « Merci beaucoup ».

© www.labourseetlavie.com 10 janvier 2011