Ce sera dans l’indifférence générale que Naturex est parti, racheté par Givaudan, le groupe Suisse, pour 1,29 milliard d’euros.
Quel media digne de ce nom est capable de citer aujourd’hui les métiers de Naturex, PME originaire d’Avignon ?
Cette PME qui avait été fondée par Jacques Dikansky, était venue en Bourse pour grandir, ce qu’elle avait su faire avec lui, avant sa disparition. Devenue leader mondial des ingrédients naturels, excusez du peu.
Jacques Dikansky était un dirigeant modeste comme nombre de dirigeants de PME, mais avec une vraie stratégie issue de son savoir-faire concernant les ingrédients naturels, avec à l’origine le romarin.
Depuis sa disparition, mon article à ce propos (http://labourseetlavietv.blogspot.com/2012/10/des-fleurs-pour-jacques-dikansky-pdg-de.html), la société n’était plus la même et les managements successifs, n’avaient sans doute pas la même vocation.
Je le disais dans l’article : « Naturex est devenu en 20 ans le leader mondial des ingrédients naturels de spécialité d’origine végétale.
Avec 1 300 collaborateurs et 15 sites industriels en Europe (France, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Suisse, Pologne), au Maroc, aux Etats-Unis, au Brésil, en Australie et en Inde. Et un réseau commercial dédié dans 21 pays (France, Italie, Espagne, Maroc, Royaume-Uni, Belgique, Allemagne, Pologne, Russie, E.A.U, Thaïlande, Singapour, Japon, Chine, Corée, Australie, Etats-Unis, Canada, Brésil, Mexique, Inde). »
1,29 milliard d’euros, juste s’arrêter sur ce chiffre pour comprendre que l’économie se joue dans nos PME. Et que la bulle des start-ups n’arrive pas à la cheville de la création de richesse et d’entreprise que peut réaliser une PME, avec un savoir-faire, qu’elle internationalise.
C’est donc triste d’apprendre que Naturex n’est plus, certains diront que c’est la vie du capitalisme, oui, mais nos PME n’intéressent pas les politiques, or c’est bien là que se passera notre avenir, si ces PME arrivent à grandir pour devenir des ETI. Dans les start-up, personne n’a fait à ce jour le calcul de l’argent englouti à pertes, des créations d’emplois réelles, le système médiatique préfère montrer de jolis robots sans business model !
Et puis les arômes naturels, nous le savons aujourd’hui, sont de plus en plus demandés par les consommateurs et nous Français avons un rôle à jouer pour éviter que la malbouffe prenne le large et que notre savoir-faire disparaisse.
J’espère juste que Givaudan continuera à développer ce savoir-faire de Naturex, ce serait déjà çà !
Et quand on parle d’actifs stratégiques, pensez que l’agroalimentaire n’en est pas est une erreur, évidemment !