S’il faut se réjouir de la victoire d’Emmanuel Macron, n’en déplaise à ses détracteurs, c’est d’abord parce qu’aujourd’hui 8 mai jour de la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie et la fin de la Seconde Mondiale, les Résistants et tous les Français qui ont souffert de cette Guerre n’auraient pas admis qu’un parti extrémiste puisse célébrer ce moment.
Au delà des symboles, la France reste un pays divisé, après de trop longues années ou ceux qui la dirigent n’ont pas su trouver les moyens de la réformer afin qu’elle puisse profiter pleinement de la mondialisation (aucun homme politique n’a osé dire aux Français que des millions de pauvres dans les pays émergents avaient pu sortir de la misère grâce à de nouveaux échanges) et de nouveaux marchés gigantesques qui se sont ouverts aux entreprises qui ont su capter ces nouveaux consommateurs. Demandez au secteur du Luxe ou des Vins et Spiritueux, ce qu’ils doivent à la Chine par exemple. Faute d’explications et de transformations, trop de Français ont été laissé au bord de la route. Il ne faut pas aller loin pour comprendre ce qui se passe, prenez le RER A et B que des millions de franciliens empruntent chaque jour et sont en galère pour leur travail. Aucun responsable politique n’a vraiment pris de problème pour le régler. Parce qu’aucun haut fonctionnaire ne l’emprunte au quotidien.
Le message adressé aux responsables politiques est complexe : besoin de changement, marre de l’opposition droite – gauche, des partis politiques qui se succèdent sans apporter de réponses au chômage de masse, montée des extrêmes, tentation du repli sur soi, et du “c’était mieux avant”. Et ce n’est pas ce que l’on a vu hier soir sur les plateaux de télévision qui incite à l’optimisme.
Que faudrait-il pour que nos responsables politiques comprennent que la trop fameuse “fracture sociale” est toujours là, et même encore plus forte ? Quand on a rien à perdre, on est prêt à tout, même au pire.
Une majorité de Français a tout de même voulu que cela change, car finalement, nous le savons sans oser le dire, mais des bonnes idées ne sont pas de droite ou de gauche, elles sont de bonnes idées d’abord. Aucun parti n’a la monopole des bonnes idées. Oui il faut moins d’idéologie, face aux enjeux du monde, mais plus de pragmatisme dans les solutions, car l’économie mondiale, l’économie française évolue vite. Qui aurait parlé il y a quelques années encore d’économie collaborative, d’économie sociale et solidaire ? La transformation numérique peut aussi être un atout car nous avons là des acteurs en France capables d’innover.
Ce 8 mai, nous nous sommes réveillés, pas avec la gueule de bois, mais avec l’impression que le pire avait été évité, sans pour autant croire qu’il n’arrivera jamais, D’où cette immense responsabilité pour ce jeune Président de 39 ans, qui aura la lourde de charge de réussir ce que ses prédécesseurs n’ont pas fait, réformer la France, avec des Français qui se contredisent en permanence à ce sujet : Oui pour la réforme si elle concerne mon voisin, mais pas moi !
Tous les pays européens ont peu ou prou pu conduire des réformes avec des dirigeants qui ont pu trouver de nouvelles solutions et souvent en dépit des oppositions de leurs propres camps. Faute de réforme, faute de changement, souvent la France subi les chocs externes, au lieu de les anticiper. Je garde en tête le souvenir d’un cours de droit administratif où le professeur nous expliquait que le pouvoir sous la Vè République était dans la “forteresse” de Bercy et pas à l’Elysée. Pourtant à chaque élection, le Président devient l’homme providentiel, capable de changer nos vies. Homme providentiel, dans un monde aussi perturbé qu’aujourd’hui, terrorisme, changement climatique, conflits internationaux…, non pas d’homme providentiel, simplement un responsable politique qui comprend ce monde complexe et essaye de tirer le pays vers le haut.
En tant que media, nous avons un rôle complexe, confronté aux “fake news”, aux manipulations de tout genre, notre crédibilité est en jeu, et il faudra être vigilant et moins naïf sur les enjeux. La “dédiabolisation” des extrêmes aurait pu conduire à un drame national, voire mondial compte tenu du rôle de la France pour nombre de pays. La France a toujours été un pays à part dans l’Histoire avec un grand H, et ses responsables ne doivent jamais l’oublier. Il ne sert à rien de parler du Général de Gaulle toutes les 5 minutes, il a joué un rôle crucial dans l’Histoire, mais d’autres avant lui aussi, et ce qui compte aujourd’hui, c’est que nous puissions être fiers de notre Histoire, tout en avançant et non pas en regardant toujours notre passé comme un poids, justement qui nous empêche de grandir.
Avoir une pensée pour notre jeunesse, qui doit avoir le droit à un avenir meilleur, c’était sans doute cela qui prévalait encore il y a quelques années, mais la crise financière mondiale a miné cet engagement. Sans espoir, une jeunesse est fragile et peut conduire un pays à la catastrophe. Chaque génération a eu son lot de responsabilités, la différence peut-être aujourd’hui, c’est que tout ce que nous faisons ou pas est visible dans le monde entier.
Cette élection le marque, il suffit de voir les couvertures de presse, dans toutes les langues, Emmanuel Macron, inconnu de la plupart des Français il y a quelques mois encore, est désormais célèbre au niveau mondial, comme celui à qui les Français ont confié le soin d’arrêter cette vague populiste.
Puisse-t-il générer un choc de confiance dont nous avons tous besoin pour que notre économie se porte mieux et qu’elle donne à nouveau de l’espoir à ceux qui n’en avaient plus. Quand 40% d’électeurs veulent tout casser, le travail de reconstruction est essentiel, indispensable, vital, je formule le voeu qu’il (NDA Emmanuel Macron), trouve une voie différente, nouvelle, efficace pour notre pays, la France, un si beau pays meurtri par des trahisons nombreuses, anciennes, de partis politiques qui en ont fait leur fonds de commerce, en ruinant les Français.
En marche, oui, pour la France, parce que je pense que nous n’avons pas une telle Histoire, aussi forte et universelle, pour abandonner sur une élection, 2.000 ans d’Histoire, et que les extrêmes ont toujours apporté le malheur aux peuples, mais cette fois sera peut être la dernière, car ce système de la Vème République consistant à trahir systématiquement les électeurs n’est plus viable. Les Français ont largement montré leur lassitude.
Ici sur ce site www.labourseetlavie.com, vous avez accès à des milliers d’interviews de dirigeants d’entreprises, de ceux qui font l’économie.
Alors que la France soit une PME, une start-up ou une ETI ou une entreprise du CAC40, mais qu’à sa tête, jamais la réalité du monde dans lequel nous vivons, ne soit oubliée, sinon, le prochain choc sera encore plus rude, et même mortel.
Et côté investisseurs ?
Quelques commentaires parmi d’autres déjà publiés :
MIRABAUD ASSET MANAGEMENT “Un risque existe que le nouveau Président n’obtienne pas une majorité aux prochaines élections législatives en juin prochain, ce qui le contraindrait à former un gouvernement de coalition. Nous restons investis sur les actions européennes avec un biais surles petites et moyennes capitalisations et les entreprises « value ».”
AMUNDI AM Philippe ITHURBIDE Directeur Recherche, Stratégie et Analyse “Les premiers sondages indiquent que le parti d’E. Macron sortirait grand vainqueur des élections législatives, pouvant même atteindre la majorité absolue. Avec E. Macron Président, la France se dirigerait donc vers une majorité parlementaire ou, au pire, vers une coalition de gouvernement, qui ne devrait pas être difficile à constituer. L’incertitude est levée et on peut désormais se concentrer sur les fondamentaux, en nette amélioration depuis quelques trimestres. Le risque spécifique sur la France disparaît, ainsi que le risque systémique européen (Frexit). Nous restons surpondérés en actions européennes et françaises (vs. Etats-Unis notamment), et en obligations d’entreprises européennes (vs. obligations souveraines)“.
Jean-Jacques Friedman, directeur des Investissements chez VEGA Investment Managers : “Les marchés se focaliseront dorénavant sur les bénéfices par action des entreprises et sur le retour des flux de capitaux internationaux vers les marchés européens. Rappelons que les investisseurs étrangers, et notamment anglo-saxons, avaient, durant les mois précédent l’élection, une lecture très différente du risque politique français de celle des gestions domestiques. Désormais, la position européenne devrait apparaitre plus forte, avec un front uni face à la Grande Bretagne, et notamment face à la Première ministre, Theresa May”.