Convaincre d’investir en France, c’est être ambassadeur de la France à l’étranger !

Savoir convaincre est un exercice passionnant. Mais réussir à convaincre de miser sur la France, c’est aujourd’hui un véritable challenge.

 

Une image rétinienne de la France …

35 heures, coût du travail, fiscalité confiscatoire, incapacité à faire des réformes structurelles, difficulté de licencier, grèves à répétition… Investir en France ? Courage, fuyons !

L’image de la France à l’étranger a été, au cours de ces dernières années, dégradée par une vision rétinienne des médias sur la réalité de la vie des entreprises dans notre pays.

Investir dans des entreprises françaises demeure aux yeux des investisseurs du monde entier un risque intensément plus grand que d’investir dans d’autres pays comme ceux de l’Europe du Nord.

C’est en cela que les patrons de fonds sont de véritables ambassadeurs de la France.

Réussir en effet à convaincre des investisseurs du monde entier de placer 1 milliard d’euros dans un fonds destiné aux entreprises françaises relève, aujourd’hui, d’un véritable challenge.

 

Investir en France représente-t-il un risque si inouï pour les investisseurs étrangers ?

A l’instar des hommes politiques qui tentent, tant bien que mal, et encore plus activement depuis le vote du Brexit, de convaincre les entrepreneurs français de revenir en France, les fonds d’investissement français sont confrontés à cette même équation : comment rendre attractif l’investissement en France ?

A cela s’ajoute la transformation radicale de l’allocation des fonds. Il y a encore 20 ans, les investisseurs avaient une vision géographique du monde, avec une répartition équilibrée de leurs investissements dans les grandes zones de croissance, la France recevant sa part d’allocation d’actifs.

Désormais, les investisseurs scrutent le monde dans sa globalité pour trouver les meilleures équipes, les meilleurs rendements dans des pays qui présentent des environnements économiques et politique porteurs. L’Europe du Sud ainsi que la France en ont grandement souffert.

 

Les entreprises et les salariés, au premier rang des acteurs de l’économie impactés par cette image rétinienne

Les entreprises et donc par ricochet les salariés, sont fortement pénalisés par cette image négative dont la France est victime.

Or, notre pays est fort d’un très important gisement d’entreprises qui affichent de très bonnes performances, garantissent un retour sur investissement et d’un rendement attractif pour les investisseurs. Mais, faute de fonds français prêts à investir massivement et à accompagner les entrepreneurs et dirigeants dans la croissance de leur entreprise, notre rôle d’ambassadeur est primordial pour convaincre les investisseurs à l’étranger.

 

La France a des atouts indéniables valorisés par des entrepreneurs dynamiques et de talent

Force est de constater que malgré l’image négative dont la France souffre, elle est riche de pépites, et pas des moindres. Entrepreneurs de talent, infrastructures hyper développées, ingénieurs que l’on s’arrache dans la Silicon Valley, PME dynamiques, esprit entrepreneurial, ETI toujours plus grandes. Depuis plus de 25 ans, les entreprises françaises ont su ouvrir leur capital à des fonds, ayant compris leur utilité et valeur ajoutée. C’est donc aujourd’hui un mécanisme qui fait partie de l’ADN de bon nombre d’entrepreneurs, avec près de 2 000 entreprises françaises qui ouvrent leur capital chaque année à des investisseurs.

 

 

Quoi qu’on en dise, la France représente un territoire stratégique pour investir

A titre de comparaison, et contre toute attente, l’Allemagne reste encore très fermée aux fonds, notamment les entreprises familiales qui privilégient une stratégie d’auto-investissement dont la temporalité diffère de celle du private equity.

Autre constat : depuis la crise économique de 2008, une grande partie des actifs levés par les fonds de Private Equity en Europe a été investie en Europe du Nord. Les entreprises cibles se raréfient et les prix augmentent. Conséquence directe ? un niveau de « Dry Powder » qui atteint des niveaux inédits dans ces pays.

Aussi il est important de rappeler que la France se positionne sur la deuxième marche du podium du marché du private equity après l’Angleterre et que le marché français est plus actif que l’Allemagne ou que toute la Scandinavie réunie. Voilà une belle raison d’investir dans l’Hexagone !

 

Au-delà de notre pouvoir de persuasion, nous sommes les ambassadeurs auprès des investisseurs internationaux de l’excellence de l’innovation française, du dynamisme et de l’audace de nos entrepreneurs. La qualité du formidable tissu économique que représentent nos PME et ETI et l’ambition internationale de leurs dirigeants sont des atouts indéniables. Nous avons bien en France un véritable terreau entrepreneurial favorable à la croissance !

 

 

Eddie Misrahi a rejoint Apax Partners en 1991 en tant que Directeur Associé, responsable des investissements dans le domaine des TMT. Il a accompagné la croissance de jeunes sociétés innovantes ou de sociétés plus matures dans le cadre de projets de développement ou de transmission. Il est devenu Directeur Général Délégué en 2007 et Président Directeur Général en 2010. Il a commencé sa carrière chez McKinsey & Company à Paris avant de travailler aux Etats-Unis dans un groupe américain de télécommunications. Il a été Président de l’AFIC (Association Française des Investisseurs en Capital) de 2007 à 2008. Eddie est diplômé de l’école Polytechnique et est titulaire d’un MBA de la Harvard Business School.

 

Convaincre d’investir en France, c’est être ambassadeur de la France à l’étranger ! : Par Eddie Misrahi, Président Directeur Général Apax Partners