Christian de Boissieu Président du Conseil d'Analyse Economique.
Small Caps Summit Edition Dubaï

30 novembre 2010 6 h 25 min
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Small Caps Summit Edition Dubaï.

Lors du Small Caps Summit Edition Dubaï, organisé par la société Hélioppe, nous avons rencontré Christian de Boissieu Président du Conseil d’Analyse Economique avec qui nous avons évoqué la situation économique et le rôle que peuvent jouer les Emirats, de même que la situation en Europe avec la crise irlandaise.

Web TV www.labourseetlavie.com : Christian de Boissieu, bonjour, vous êtes président du conseil d’analyse économique. Nous sommes ensemble au Small Caps Summit à Dubaï. On parle ensemble de ce qu’il se passe un petit peu ici entre les valeurs moyennes qui souhaitent s’implanter dans cette région. Qu’est-ce que vous avez retenu, je dirais, des conversations qu’on a pu avoir, des débats qu’on a pu avoir sur les financements des entreprises, sur la manière dont elles devaient s’implanter dans la région ?

Christian de Boissieu Président du conseil d’analyse économique : « Ce que j’ai retenu, et je le savais un peu avant quand même, c’est qu’il y a de l’argent qui s’investit dans la région… Bon, les Emirats, les pays du Golfe de manière générale mais les Emirats en particulier… et cet argent, il est à la recherche, évidemment, de rentabilité, aussi de sécurité et de liquidité. Alors, la zone se développe. Bon, elle a pas été en dehors de la crise même si les banques dans la région ont pas été directement touchées par les subprimes américains et autres, mais au fond il y a eu un ralentissement en 2009, une reprise en 2010. Il y a de la croissance dans cette région les marchés se développent, il ya de la sécurité. Ce qu’il faudra renforcer à mon avis c’est un peu la liquidité mais ça, c’est pas spécifique à ces marchés émergeants ou en train de se consolider. C’est vrai sur beaucoup de places, donc je suis relativement optimiste sur les perspectives. Alors, est-ce que les entreprises ici veulent s’ouvrir ? Il va y avoir le même problème que chez nous : il y a un tissu de PME, dans différents secteurs, alors j’allais dire les nouvelles technologies ou des secteurs plus traditionnels, de PME qui ont besoin de financer leur croissance, donc c’est un peu ça l’idée. Dans un contexte où, ici comme ailleurs, on va vers de nouvelles régulations bancaires, et donc tous les débats qu’on a eu sur l’avenir du private equity, ce qu’on appelle en français le capital-investissement, l’évolution des règlementations bancaires et financières, le contexte général… Tout ça me parait évidemment un élément central pour la région comme il peut l’être pour nous, dans les pays les plus avancés. »

Web TV www.labourseetlavie.com : Justement, ça nous permet d’aborder la situation économique. On le voit bien, on parle sans cesse des pays émergeants, alors là on est sur la zone Moyen-Orient. Finalement ce sont eux qui aujourd’hui maintiennent cette croissance mondiale en sortie de crise ?

Christian de Boissieu Président du conseil d’analyse économique : « Oui, parce que si on a un peu plus de 4% de croissance en 2010 et probablement encore en 2011, c’est pas à cause des Etats-Unis, de l’Europe ou du Japon qui sont en-dessous de 4%, nettement. Les Etats-Unis en 2010, vont être à 2 ou 2,5%, l’Europe 1,5 en moyenne ou un peu plus, l’Allemagne va bien, tant mieux, à 3,5%, mais enfin l’Allemagne va pas nécessairement rester à ce niveau-là l’année prochaine, elle va retomber à 2, donc… L’Europe est plutôt une zone de basse pression, il faut tout faire pour qu’elle ne le soit plus, qu’elle devienne une zone de meilleure pression. Le Japon, 2 ou 2,5, donc la croissance mondiale à 4 ou 4,5% elle vient des grands pays émergeants : la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique, cette région du Moyen-Orient. Et ce qu’il ma frappé aussi dans les débats, c’est que, géographiquement, géopolitiquement et financièrement, au fond, les pays du Golfe et en particulier les Emirats sont un peu ce trait d’union entre l’Asie et l’Afrique. Quand on regarde la politique extrêmement agressive de la Chine en Afrique, ça passe pas par-dessus. Dubaï, Abu Dhabi etc. les Emirats, ça passe par, et je crois que là, comme place financière, comme… disons… canal de transmission entre l’Asie qui est quand même la zone à forte croissance, qui épargne beaucoup, et puis l’Afrique qui a de la croissance mais qui a besoin de se développer, de financer aussi la lutte contre la pauvreté, le financement durable, d’ailleurs comme partout, etc. Je pense que cette région et en particulier du côté des Emirats va continuer à jouer ce rôle de canal de transmission entre l’Asie et l’Afrique. »

Web TV www.labourseetlavie.com : Alors en Europe la situation reste difficile, délicate. On va, certes… les européens vont sauver l’Irlande, entre guillemets, par un nouveau plan, mais on a l’impression qu’à nouveau les marchés se font peur et que la zone est sous tension puisque le prochain sur la liste s’appelle l’Espagne et c’est un gros morceau. Est-ce que vous pensez qu’il y a encore beaucoup de risques en Europe ?

Christian de Boissieu Président du conseil d’analyse économique : « Je dirais, sur le fond, je reste optimiste en ce sens. Je pense que l’Euro et la zone Euro vont clairement survivre à ces crises à répétition commencées depuis un an avec la Grèce, qui continuent avec l’Irlande et encore des risques de contagion, j’allais dire, vers le Portugal. Ce qui va se passer avec l’Espagne est tout à fait crucial. Je pense que l’accord négocié pour l’Irlande et sur l’Irlande est quand même un moment important. Il y a eu, au mois de mai, la mise en place de la facilité financière Europe-FMI avec cette ligne de tirage de 750 milliards d’Euros – 2/3 Europe, 1/3 FMI – plus l’accord à propos de l’Irlande, l’accord tout récent. Il me semble quand même que ça doit finir par impressionner les marchés, mais il faut aussi ne pas s’arrêter là. C’est-à-dire que je pense que ces crises à répétition dans la zone Euro, elles signifient quand même quelque chose. Il y a un message qu’il faut écouter, qu’il faut entendre et qu’il faut écouter. Le message c’est qu’il faut qu’on ait une Europe encore plus solidaire qu’elle l’a été et il faut clairement faire des sauts qualitatifs dans la gouvernance économique et politique de l’Union Européenne et de la zone Euro en particulier. Et si on ne fait pas ces sauts qualitatifs dans la gouvernance économique et politique de l’Europe, on risque d’avoir ce genre de crises à répétition, ce qu’il faut absolument éviter. »

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Christian de Boissieu d’avoir fait le point avec nous à ce Small Caps Summit de Dubaï.

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Category: L'INTERVIEW