Daniel Cohen Co-Fondateur de Pharnext : "Nous sommes les premiers à avoir développé un produit grâce à l'intelligence artificielle".
Après la présentation Charcot-Marie-Tooth aux investisseurs, actualité de la #Biotech

14 mars 2019 8 h 29 min
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PHARNEXT, société  biopharmaceutique avec une nouvelle approche de développement de combinaisons de médicaments innovants basée sur les Big Data génomiques et l’Intelligence Artificielle a organisé récemment une conférence sur la maladie de Charcot-Marie-Tooth (CMT).

Retour sur les questions d’actualités de la #biotech.

Il y a eu récemment des ventes de titre de l’actionnaire historique, le fonds Truffle. Qu’en est-il ?

Quid du partenariat avec la société chinoise Tasly qui a converti ses obligations récemment ?

Quelles sont les prochaines échéances cliniques notamment pour le PXT3003 ? Et les autres produits.

Sur le plan financier quels sont les besoins de Pharnext ?

Mon invité est Daniel Cohen Co-Fondateur de Pharnext, de retour de Chine où il a célébré son partenariat avec la société Tasly.

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L’interview par Didier TESTOT

Didier Testot : Daniel Cohen, bonjour.

Daniel Cohen Co-Fondateur de Pharnext : Bonjour.

Didier Testot : Vous êtes le co-fondateur de Pharnext. Il y a quelques jours, vous aviez eu l’occasion de présenter votre plateforme et votre savoir-faire dans le domaine de la maladie de Charcot-Marie-Tooth. On va parler avec vous de la stratégie de l’entreprise aujourd’hui. Il y a beaucoup d’interrogations et de questions d’investisseurs, notamment, sur ce qu’il se passe sur le marché avec récemment des ventes de Truffle. Qu’est-ce que vous pouvez en dire ?

Daniel Cohen Co-Fondateur de Pharnext : Oui, j’ai vu effectivement sur les forums qu’il y a beaucoup de discussions, même parfois des angoisses. Je pense qu’il faut oublier les angoisses, la société va très bien, elle va aller encore mieux très rapidement. Donc à propos des ventes de Truffle, pour dire premièrement, elles ne sont pas importantes, il s’agit de très peu d’actions. 150 000 à peu près sur le 1 150 000 qu’ils ont, donc c’est quelque 10 %. C’est pas grand chose. Que c’est un fonds, Truffle, qui nous aide depuis le début, ça a été le premier croyant dans la stratégie donc on lui doit énormément. Et c’est normal qu’après 12 ans, vu la structure du fonds, vu les obligations donc vis-a-vis même de l’AMF, il soit obligé de se délester d’une partie mais ça représente très très peu, il nous reste encore 1 million d’actions, donc il n’y a pas de raison de s’inquiéter et si les gens disent « Oui parce qu’il est peut-être au courant de choses, bon… », il n’y a pas eu de ventes…

Didier Testot : C’est une gestion de fonds classique.

Daniel Cohen Co-fondateur Pharnext : Personne d’autres dans le Conseil d’administration qui est au courant de tout n’a vendu donc c’est qu’il y avait une obligation règlementaire de le faire.

Didier Testot : Dans l’actualité aussi, la conversion d’obligations par votre partenaire Tasly, qu’est-ce qu’il y a derrière cette conversion ?

Daniel Cohen Co-fondateur Pharnext : Alors d’abord, Tasly est un partenaire magnifique, on va en parler un petit peu plus dans un instant. Ils avaient investi en mai, le 10 mai exactement, en 2017, anticipant à peu près 30 millions d’investissement, une partie en equity et une grosse partie, je crois 25 millions à peu près en convertibles. Donc c’était déjà connu que ça allait être converti et ça serait converti. On avait imprimé nos 50 % à l’époque, si ça passait à 13 euros. Heureusement, nous sommes passés à 13 euros. Tout le monde est content, le marché, moi-même et Tasly donc la conversion est automatique. Donc c’est tout, ça se fait. Donc je suis allé.. je reviens de Chine, on a célébré ensemble le fait d’avoir passé ce cap et ils ont renouvelé leur intérêt, passion et enthousiasme pour la compagnie, ce qui est très important. Parce que Tasly, c’est d’abord,… Ils ont licencié pour nous le 3003 pour la CMT, ça nous ouvre le marché chinois qu’on n’avait pas. Deuxièmement, ils ont mis beaucoup d’argent, ce qui nous aide beaucoup. Et troisièmement, on a créé une plateforme commune dans une joint-venture ensemble, qui est extraordinaire parce qu’elle nous donne encore accès au marché chinois, mais pas seulement ça, à des tas de compétences en intelligence artificielle et on sait que les Chinois sont leaders mondiaux en intelligence artificielle pour faire que cette plateforme soit encore plus productive. Donc grâce à tout ça, je vais vous dire, on a un bras vers le marché chinois parce que nos produits, les mélanges de vieilles molécules, c’est dans l’esprit et dans la culture chinoise. C’est très apprécié par le marché, les politiques et les patients chinois. Donc c’est une aventure extraordinaire.

Didier Testot : …Il y avait des actionnaires qui s’interrogeaient en disant « Est-ce que finalement vous aurez l’AMM en Chine avant même, enfin sans attendre l’autorisation aux États-Unis, c’est-à-dire ce… finalement ce parcours entre Chine et Etats-Unis ? »

Daniel Cohen Co-fondateur Pharnext : Eh bien, c’est plutôt l’inverse. La régulation chinoise nouvelle est très simple et formidable. Dès que le produit est approuvé par la FDA pour les États-Unis, il est automatiquement approuvé en Chine mais ça, c’est notre partenaire Tasly qui s’en occupe, pas nous. Donc, ce n’est pas avant mais c’est après.

Didier Testot : Dans les échéances cliniques à venir, qu’est-ce qu’il va être important de suivre autour de vous ?

Daniel Cohen Co-fondateur Pharnext : Ah, le plus important, d’abord, il faut se dire, la très très bonne nouvelle c’est que le produit 3003, dans la CMT, marche très bien. Tous les leaders d’opinion sont d’accord, les médecins, les malades. Donc on a une chance formidable d’avoir un bon produit qui marche. Alors maintenant on est dans une phase très importante, c’est de le faire approuver aux États-Unis auprès de la FDA. Donc on est en relation suivie avec cette agence. On va les voir dans quelques semaines. Je pense qu’il n’y aura pas de problème, mais enfin on ne sait jamais. Notre souci c’est d’être sûr que la qualité du dossier que l’on va déposer soit parfaite. Il faut éviter des imperfections, des défauts. Notre souci constant, notre obsession c’est la qualité et je pense qu’il n’y a pas de raison. Nous avons une équipe formidable, très soudée, très expérimentée sur le sujet. Donc on n’aura probablement pas de problème sur le sujet. Notre produit devrait être approuvé. On verra mais je suis assez optimiste. Maintenant, il faut continuer à développer notre pipeline, développer 3003 pour l’enfant, qui est la CMT on a un essai prévu dans quelques mois, et continuer à développer notre pipeline, 864 pour Alzheimer et pour Charcot. Je l’ai dit plusieurs fois je suis très optimiste, je le réitère, mais ce n’est pas fait. Il faut de l’argent, il faut lever suffisamment de fonds, le moins d’inutiles possible. Moi je suis dans cette logique, c’est de continuer à développer. Et cette plateforme, comme on le fait avec Tasly, il faut qu’elle soit de plus en plus performante, et inatteignable par la compétition. Je rappelle tout simplement que l’on est les premiers à avoir développé un produit grâce à l’intelligence artificielle. Les Google, les Apple n’ont jamais rien fait de ça. On en parle beaucoup donc il faut être confiant. On a une équipe formidable, on sait de quoi on parle, on a l’expérience, on a prouvé que c’était possible de le faire. On est les premiers et on le restera, je l’espère, pendant très longtemps.

Didier Testot : Vous parliez de moyens financiers, effectivement, il faudra de nouveaux moyens dans les prochains mois ?

Daniel Cohen Co-fondateur Pharnext : On n’est pas très loin de revenus grâce à 3003 donc je ne m’inquiète pas outre mesure. Alors, dans la période on a une position de cash relativement confortable. On a toujours besoin encore plus. On discute, on est très visible, je dirais, sur le marché maintenant que le produit marche bien. La plateforme commence à être comprise donc on discute avec des tas de partenaires et financiers et industriels, pour faire au mieux, pour que les produits arrivent sur le marché le plus vite possible, au meilleur prix pour nous. Et de toute façon c’est que l’actionnaire, je remercie d’ailleurs les petits porteurs, comme on dit, de nous aider et de nous faire confiance. Je suis actionnaire aussi et comme eux j’ai intérêt à ce que l’on ait la meilleure valeur le moins cher possible. On fera, de toute façon, toujours comme ça.

Didier Testot : Le mot de la fin toujours sur la plateforme justement. Il y avait peut-être des attentes d’annonces d’autres partenariats pour cette fameuse plateforme. Certains ont noté que, finalement, depuis 2017, on n’a toujours pas d’autres annonces. Qu’est-ce que vous en dites ?

Daniel Cohen Co-fondateur Pharnext : Il faut faire les choses en temps. Je ne veux pas vendre la plateforme ou la licencier, ou faire des deals de collaboration qui ne nous rapportent pas beaucoup et qui n’ont pas la valeur qu’elle mérite. Donc j’attends la bonne valeur pour faire une collaboration, quoi que je ne suis pas trop fanatique des collaborations de services, je préfère faire des produits. Donc j’attends la bonne proposition et la bonne proposition, ce sera surtout quand la FDA se sera bien prononcée pour 3003. Il faut un petit peu de patience mais on est très proche.

Didier Testot : Daniel Cohen merci d’avoir fait le point avec nous aujourd’hui.

Daniel Cohen Co-fondateur Pharnext : Merci.

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