Guillaume Sarkozy Délégué Général Malakoff Médéric .
Résultats annuels 2011 de Malakoff Médéric et perspectives sur les métiers du groupe : retraite, assurance...
Web TV www.labourseetlavie.com : Guillaume Sarkozy, bonjour. Vous êtes le délégué général de Malakoff Médéric. On va revenir avec vous sur la publication de vos résultats et sur les sujets qui concernent votre entreprise, les résultats annuels 2011 avec une hausse des cotisations retraite qui ont été perçues par le groupe, plus 4,3 %. On regardera dans le détail les résultats, mais qu’est-ce que vous retenez-vous de cette année, compte tenu de l’environnement économique que nous vivons ?
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : Année, bien sûr, sportive à passer parce que les marchés totalement imprévisibles et l’activité financière est très importante pour nous. Nous avons réussi à maintenir quasiment notre résultat puisque le résultat courant lui augmente de 4 % et le résultat net part du groupe baisse de 17 % à 167 millions d’euros, malgré les tempêtes que nous avons connues. Une année où la stratégie sert vraiment, se met en œuvre, avance, nous a permis de doubler nos résultats commerciaux. C’est cela les points majeurs, une année où la stratégie se met vraiment en œuvre.
Web TV www.labourseetlavie.com : On voit sur la partie résultat un impact de provisions notamment sur la Grèce, on se dit : « Malakoff Médéric, la Grèce, il y a des actifs qui peuvent être effectivement investis » ?
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : Bien sûr, nous sommes un acteur financier. Nous gérons dans notre secteur Assurance 15 milliards d’euros. Nous avons des rendements garantis à donner à nos clients, quelquefois 3 ou 3,5 %, et donc nous avons en 2008-2009 acheté des obligations sans risque que l’on a vendues pour la grande majorité, le reliquat, il a fallu le provisionner en partie et c’est fait. Et aujourd’hui, si jamais, à ce que Dieu ne plaise, mais si jamais la Grèce ne remboursait plus rien, cela nous coûterait 15 millions d’euros. Cela veut dire que l’on a complètement nettoyé nos comptes et que malgré cela des résultats qui sont très honorables, 167 millions d’euros, pour nous cela correspond à notre objectif, 5 % de rentabilité sur capitaux propres, n’oubliez pas, nous sommes un groupe paritaire mutualiste et non lucratif.
Web TV www.labourseetlavie.com : Ce sont les principaux risques aujourd’hui, finalement on se dit pour des groupes, comme les vôtres effectivement finalement ce risque des dettes souveraines qui est venu s’inviter dans la précédente crise, on parlait de la Grèce, mais on pourrait dire aujourd’hui on voit l’Espagne, on voit l’Italie, c’est tout proche, et il y a effectivement, ces risques sont juste là.
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : Alors, d’abord, nous sommes assureurs, donc nous avons des risques sur les passifs. On les connaît, on les cantonne, on les assume, on les prend pour le compte de nos clients, et en face de ces passifs, il faut mettre des actifs qui permettent de correspondre à ces passifs, donc notamment d’avoir des rendements. Dans l’histoire, nous sommes arrivés à baisser significativement le pourcentage d’actions. En 2006, nous avions 35 % d’actions, y compris les participations que nous avions dans les entreprises, aujourd’hui nous avons 9 % d’actions. Donc on a beaucoup baissé. Nous avions 900 millions d’euros sur l’Espagne, l’Italie et la Grèce. Aujourd’hui toute l’Espagne a été vendue, et il nous reste environ moins de 300 millions d’euros qui donnent un rendement à nos assurés, c’est dire si nous avons complètement changé et sécurisé le profil de risque de nos actifs, en mettant en œuvre en fait une stratégie de congruence. Lorsque l’on ne sait plus où aller, parce que c’est un peu le cas aujourd’hui, on ne sait plus ce qui va se passer demain, et bien il faut que, si les passifs sont en France, nos actifs essentiels le soient aussi, c’est la stratégie très simple que nous mettons en œuvre.
Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté de cette partie Action vous dites : » 9 % « , c’est vrai que pour un assureur, cela peut paraître historiquement bas. On a connu des niveaux bien sûr plus importants, est-ce que c’est lié à cet environnement économique, c’est-à-dire qu’il faut changer de modèle ?
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : Deux choses. Oui, on change de modèle clairement, clairement. Le risque est devenu trop important, donc il faut le diminuer, et la consommation de capitaux propres devient deux fois plus importante, c’est la fameuse Solvabilité 2, donc cela nous oblige à réajuster nos paramètres, et à dire : moins d’actions, limiter l’exposition sur des pays un peu plus difficiles, sportifs sur lesquels il pourrait y avoir quelques doutes à l’avenir, et équilibrer avec de la dette Corporate, des obligations d’entreprises, voilà, c’est tout ce jeu-là que l’on pilote le plus précisément, le plus finement possible, en privilégiant toujours, toujours la sécurité par rapport au rendement. C’est cela notre maître mot.
Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté des sujets d’actualité, bien sûr on a vu des sujets sur les retraites qui vous concernent, alors c’est à la marge là, compte tenu de cette réforme qui vient d’être effectivement mentionnée, mais on va reparler des retraites en 2018 d’après ce que l’on avait prévu, on voit que le COR va devoir revoir un peu sa copie compte tenu peut-être de notre environnement, pour vous ce sujet-là va revenir au premier plan ?
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : Tout le monde le sait. Tout le monde le sait que le sujet des retraites n’est jamais complètement traité puisque la durée de vie continue à augmenter grosso modo d’un trimestre par an, et donc, le déséquilibre entre actifs et retraités va continuer à augmenter à moins qu’il y ait une augmentation de la durée de travail, c’est aussi simple que cela. Les paramètres sont très peu nombreux. Alors après, les autres paramètres, comme vous le savez, c’est la valeur des retraites et puis le montant des cotisations, c’est assez simple. Alors l’État prend la décision qu’il a envie de prendre sur l’âge de la retraite, et les partenaires sociaux qui nous gouvernent sur les retraites complémentaires, eux, négocient pour trouver le meilleur équilibre possible. Nous, nous sommes là pour appliquer.
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, il y avait eu il y a quelques années, effectivement, on avait pensé, on disait : « il y a la retraite par répartition », il va y avoir la retraite par capitalisation qui existe dans d’autres pays, on a parlé ensemble de la partie financière de cet environnement, aujourd’hui dire : « il faut capitaliser », ce n’est pas évident pour les assurés, pour les futurs retraités ?
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : Alors, le message que le marché donnait jusqu’à maintenant aux assurés, aux clients, c’était de dire : « donnez-nous, confiez-nous votre argent, nous allons le faire fructifier un peu plus que l’inflation, et on vous le rendra sous forme de rente le jour où vous en aurez besoin. » Ce message, aujourd’hui où nous parlons, est devenu difficile puisque les taux d’intérêt sans risque sont aujourd’hui inférieurs à l’inflation.
Reste un deuxième message extrêmement important que nous disons à nos clients : « vous nous vendez votre risque de vie, c’est-à-dire vous nous confiez un capital », et c’est cela notre métier d’assureur, le vrai métier, nous allons transformer ce capital en rente, c’est-à-dire que selon que vous viviez 10 ans ou 30 ans, on sera toujours là, nous, pour vous payer votre rente. Et donc c’est cela le vrai produit épargne retraite, ces sorties en rente que nous garantissons à nos clients.
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, du côté de l’évolution de votre stratégie, vous aviez parlé d’un projet avec la CNP, on en avait parlé ici même il y a un an, vous aviez dit que c’était en cours, que cela allait arriver, et aujourd’hui on n’en entend plus parler, où en est ce projet ?
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : C’est très simple, la CNP et la Caisse des dépôts, vous suivez l’actualité, vous le savez, sont dans l’attente d’une nomination d’une nouvelle gouvernance, donc il faut que le nouveau patron arrive et dise : « voilà ce que j’ai envie de faire ou pas », mais, cela c’est un élément de notre stratégie. L’élément fondamental de notre stratégie, c’est la santé où nous sommes une marque d’intermédiation entre les Français et l’offre de soins, où nous sommes en train de créer des réseaux de soins, en train de créer une offre d’orientation pour que les personnes, nos clients, puissent se soigner avec plus de qualité et moins cher, c’est notre objectif.
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, on l’a vu effectivement sur l’optique, sur l’audition, où vous avez finalement ce réseau qui s’est créé, vous dites d’ailleurs premier réseau sur la partie optique
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : Hé oui, 150 millions d’euros d’achat sur le réseau que nous co-détenons avec des amis et 30 à 40 % de baisse du prix des verres, c’est donc extrêmement important, cela veut dire que la plupart de nos clients ont un reste à charge qui devient nul. Nous venons de lancer, il y a un mois, un réseau sur l’audio prothèse. L’année prochaine, nous lancerons un réseau sur les prothèses dentaires, c’est un autre sujet extrêmement important, et après, bien sûr, les dépassements d’honoraires, les chambres d’hôpital et de clinique, nous avons un projet sur plusieurs années pour améliorer la prise en charge de nos clients, c’est toujours notre maître mot.
Web TV www.labourseetlavie.com : Peut-être le mot de conclusion sur cette année 2012, on va dire, rien ne va si on regarde la zone euro, la France une faible croissance, une entreprise comme la vôtre dans ce secteur donc retraite et secteur santé, 2012 – 2013, comment cela se présente ?
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : Pour nous c’est assez simple. L’environnement est très complexe, nous ne sommes pas plus malins que les autres, environnement très complexe. Stratégie très simple : nous disons aux entreprises qui sont nos clients, qui sont en difficultés, nous avons des programmes : bien-être de vos salariés, productivité de l’entreprise, amélioration du bien-être, amélioration de la productivité, et nos clients l’entendent. Ils viennent nous demander, ils viennent chez nous dire : « mettez en œuvre ces programmes, aidez-nous », et cela marche et on arrive significativement à améliorer la productivité de l’entreprise en s’occupant du bien-être des salariés. C’est cela pour nous le travail de l’année 2012.
Web TV www.labourseetlavie.com : Donc vous estimez que cela pourra être une bonne année malgré le contexte ?
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : Pour l’instant ce n’est pas une mauvaise année. Qu’est-ce qui va se passer à la rentrée ? Il y a des signaux qui remontent qui ne sont pas très très bons, mais bon je ne suis pas plus devin que vous.
Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Guillaume Sarkozy d’avoir fait le point avec nous, Délégué général du Groupe Malakoff Médéric.
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : Merci à vous. Au revoir.
© Tous droits réservés Web Tv www.labourseetlavie.com 3/07/2012
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Guillaume Sarkozy Délégué Général Malakoff Médéric.
Interview sur les résultats de la société et l'actualité économique et sociale (cotisations retraites)
Actualités Retraites : la durée de cotisations pour bénéficier de sa retraite à taux plein va augmenter pour les personnes nées après 1955.
Retour sur cette actualité et les perspectives du groupe Malakoff Médéric. Guillaume Sarkozy Délégué Général Malakoff Médéric revient sur l’année 2010, la stratégie du groupe paritaire spécialiste de la protection sociale et ses perspectives dans un environnement économique et concurrentiel évolutif.
Web TV www.labourseetlavie.com : Guillaume Sarkozy, bonjour, vous êtes Délégué général du groupe Malakoff Médéric. On va revenir avec vous sur vos résultats qui ont été publiés récemment et puis sur l’évolution de votre stratégie, alors en pleine actualité sur les retraites puisqu’on a appris aujourd’hui même que effectivement les cotisations, la durée des cotisations allait augmenter, effectivement un allongement de la durée des cotisations, on sait déjà que l’âge de la retraite a été reculé à 62 ans. Si l’on revient juste sur cette mesure, est-ce que ça a un impact direct sur votre activité, sur la future activité de Malakoff Médéric ?
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : Nous, nous avons deux métiers : un métier, celui que vous évoquez où nous sommes délégataires de services d’intérêt général pour payer, pour gérer les retraites AGIRC et ARRCO. Nous gérons environ un cinquième du régime AGIRC et ARRCO. Donc, oui, ça a un impact, pas directement sur nos résultats, nous avons là une fonction administrative et donc le COR (Conseil d’orientation des retraites) et le Ministre ont estimé que pour participer à une amélioration de l’équilibre, il fallait, oui, augmenter d’un semestre la durée de cotisation.
Web TV www.labourseetlavie.com : Ça veut dire typiquement que on s’installe effectivement pour les salariés sur peut-être une nouvelle manière d’aborder ces questions de retraite, il va falloir envisager ça différemment, préparer plus tôt sa retraite ?
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : Oui, une nouvelle manière. Je crois que la retraite ça doit se préparer toute sa vie, on n’avait pas cette culture-là d’abord on était habitué à des retraites dans le passé qui étaient peut-être confortables. Aujourd’hui les besoins d’équilibre font qu’il faut gérer sa perspective de retraite presque dès le départ et nous, c’est une évolution de notre métier. Nous entrons dans ce métier en disant : nous, nous gérons la retraite complémentaire par répartition qu’il faut sacraliser, mais par ailleurs notre métier c’est aussi de vous conseiller, de trouver d’autres solutions pour aller plus loin si vous en avez envie parce que probablement vous en aurez besoin.
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, on reviendra peut-être sur les produits retraite puisque effectivement c’est pas forcément un univers très facile à aborder. Si l’on revient un instant sur vos résultats, sur cette année donc qui s’est écoulée, on pourrait être étonné presque de voir que le chiffre d’affaires ne progresse que de 0,9 %, les résultats sont en progression mais il y a eu des éléments exceptionnels, comme disent les spécialistes, mais finalement on a une faible croissance. Pourquoi il y a une croissance de 0,9 ? Peut-être pour vous est satisfaisant mais …
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : Oui, mais moi je suis pas inquiet du tout par la faible croissance du chiffre d’affaires qui provient avant tout d’éléments exceptionnels qui étaient apparus lors de la fusion que nous avons faite entre Malakoff et Médéric et donc l’activité croît, l’activité récurrente, l’activité courante croît de manière satisfaisante. Il faut aussi noter qu’aujourd’hui il y a une course à la baisse des prix sur le marché et que notre stratégie n’est pas de suivre cette course de manière aveugle mais plutôt de dire à nos clients : nous vous proposons un deal, un contrat, un accord sur le long terme. Nous, nous gérons les dépenses, nous voulons gérer les dépenses de santé, nous voulons inventer, nous voulons contribuer à inventer un nouveau métier qui va être d’avoir une protection sociale juste et équitable, c’est-à-dire qu’aujourd’hui la question va être : comment est-ce qu’on fait pour améliorer la santé, améliorer les conditions de la santé, les prix de la santé, le reste à charge, la qualité des soins. C’est notre nouveau métier.
Web TV www.labourseetlavie.com : Ça veut dire que la guerre des prix, elle est sur les propositions de prix ou sur les frais de gestion, sur un ensemble de données ?
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : On voit malheureusement qu’il y a une guerre des prix, vous savez le marché il est suréquipé, le marché de la complémentaire santé est équipé à 92 % en France. Donc les acteurs se font une concurrence très très forte, ce qui est bénéfique au consommateur, mais qui n’est pas bénéfique lorsque les acteurs jouent à perte. Nous, nous ne voulons pas entrer dans ce jeu-là, au contraire nous travaillons sur le moyen terme en disant à nos clients : oui les cotisations vont évoluer. Notre boulot, notre travail, c’est bien de les faire évoluer dans le juste prix. Nous devons devenir un véritable gestionnaire du risque de manière à améliorer la qualité des soins que vous allez recevoir et aussi diminuer votre reste à charge. Alors notre stratégie c’est donc de construire des réseaux de soins, c’est de faire de l’orientation, c’est de contractualiser avec des professionnels de santé, c’est comme ça qu’on arrivera à mieux gérer l’offre de soins à destination de nos clients.
Web TV www.labourseetlavie.com : Quand on regarde aujourd’hui vos différentes activités, est-ce qu’elles vont évoluer de manière significative dans les prochaines années justement compte tenu peut-être de ce contexte, alors les retraites complémentaires on en a parlé, ça va se développer forcément, comment va évoluer votre profil justement ?
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : Le profil de l’activité concurrentielle, je vous parlais tout à l’heure de l’activité administrative, nous avons un deuxième métier sur lequel nous sommes en concurrence, nous sommes le deuxième acteur français d’ailleurs sur l’assurance collective, l’assurance des entreprises pour la protection sociale, santé, prévoyance et épargne retraite des salariés, et ce métier évolue vers une très très grande concentration car il y a de nouvelles exigences réglementaires d’une part qui nécessitent d’amasser, enfin d’avoir des capitaux propres très importants pour garantir les opérations d’assurance, et puis il y a besoin de concentration afin d’être capable de contractualiser sur tout le territoire avec une offre de soins qui est extrêmement éclatée, là encore, je vous le disais, au profit de nos clients.
Par ailleurs nous avons une autre démarche dans l’entreprise qui est de proposer aux entreprises qui le veulent avec les salariés qui le souhaitent bien entendu, des démarches de prévention et de dépistage de manière à mieux anticiper l’évolution de la santé et de manière à participer au bien-être des salariés dans l’entreprise, ce qui est une manière de participer à l’efficacité de l’entreprise.
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, si vous étiez en bourse, les assureurs aujourd’hui n’ont pas tellement bonne cote, c’est le moins qu’on puisse dire, avec justement ce renforcement réglementaire, ces nouvelles réglementations, comment vous comptez, vous, passer le cap, alors vous n’êtes pas en bourse aujourd’hui donc vous n’avez pas cette contrainte, on va dire, du court terme, mais vous pensez pouvoir générer de la croissance et de la rentabilité dans les prochaines années ?
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : Alors, d’abord, nous, nous sommes paritaires, mutualistes, un statut très spécial, nous sommes non lucratifs, c’est-à-dire tout l’argent que nous gagnons, tous nos profits, tous nos excédents, disons-nous, sont absolument réinvestis dans l’entreprise au profit de l’intérêt général, nous travaillons pour l’intérêt général. Oui, nous devons dégager des excédents parce que si nous avons besoin d’augmenter nos capitaux propres pour garantir des opérations d’assurance, personne ne viendra nous faire une augmentation de capital, donc nous avons encore plus d’exigences de rentabilité que nos autres collègues. Par contre, 100 % de cette rentabilité est remise dans l’entreprise et redonnée à nos clients, soit sous forme d’investissement, de baisse de prix futurs, d’évolution de prix plus raisonnables futurs, et aussi surtout d’actions sociales car c’est notre, c’est la fidélité à nos valeurs qui nous amène à répartir une partie de notre résultat en actions sociales.
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, dans votre secteur, effectivement on a vu des fusions récentes, donc des regroupements, cette consolidation vous la voyez comment ? Vous-même, vous êtes issus d’une consolidation, un regroupement, est-ce que ça veut dire que effectivement ce secteur est en train de consolider pour avoir quelques grands acteurs ?
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : Oui, je pense que le secteur de la santé complémentaire, de la prévoyance va se consolider, pas seulement le secteur du paritarisme, je pense aussi le secteur du mutualisme, nous sommes, nous, également forts dans la partie mutualiste, va se consolider pour offrir à nos clients, pour offrir aux Français, une solution beaucoup plus travaillée dans la relation avec l’offre de soins. À mon avis, nous allons être une espèce de marque d’intermédiation entre les Français et l’offre de soins de manière à consommer de la santé en meilleure sécurité et dans des meilleures conditions de prix et de restes à charge. Voilà je crois que c’est la bonne vision de l’évolution de notre métier.
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, on le sait le débat sur les retraites est toujours un débat sensible en France depuis longtemps, ça va pas changer dans les prochaines années, on a dit qu’effectivement avec cet allongement de la durée de la retraite, on allait parler de fonds de pension, les fonds de pension à s’installer. On a des exemples plutôt anglo-saxons pour le coup sur ce domaine-là et on a vu avec deux crises financières majeures au cours des dernières années qu’effectivement pour certains retraités, notamment en Angleterre, ça avait été très difficile. Comment en France on ne va pas quelque part tomber dans ce piège-là c’est-à-dire si on allait faire la même chose, les crises financières on a l’impression qu’elles sont de plus en plus fréquentes ?
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : Oui, je comprends bien ça. Il faut bien comprendre que les fonds de pension anglo-saxons ou en Angleterre ne sont pas du tout les mêmes que ceux que nous gérons aujourd’hui, les fonds de pension dans ces pays sont souvent constitués d’ailleurs des actions de l’entreprise elle-même, donc sont beaucoup trop concentrés. Nous, nous disons en France, d’abord nous avons la retraite par répartition, qui est surveillée par le paritarisme, et donc il faut tout faire, à tout prix, pour la sauvegarder, pour la pérenniser, nous y travaillons à côté du paritarisme.
Maintenant si les salariés, quand les salariés ont des besoins supérieurs, nous, nous savons gérer sous le contrôle paritaire, nous savons gérer leur épargne afin de transformer cette épargne en rente le moment venu, et toute la question va être de répartir cette épargne de manière judicieuse sur l’ensemble du système financier afin qu’il n’y ait pas les mauvaises surprises dont vous parlez. Mais à la fin du fin, sur 70 ans, il n’y a pas, les deux systèmes l’un à côté de l’autre, c’est cette accumulation de deux systèmes qui va donner, me semble-t-il, la bonne garantie à l’ensemble de nos clients.
Web TV www.labourseetlavie.com : En conclusion, effectivement vous pensez que on peut avoir ces deux systèmes qui cohabitent typiquement et qu’on peut, qu’on pourra, que vous, vous pourrez donner des rendements suffisants pour les retraites complémentaires, puisque c’est aussi une des grandes questions des gestionnaires aujourd’hui, c’est de se dire où on va chercher du rendement. On a ici interrogé un investisseur qui allait chercher du rendement dans les terres agricoles en Argentine, vous allez pas mettre ça bien sûr dans vos fonds, en tout cas pas tout de suite, comment vous allez pouvoir délivrer du rendement dans les années futures ?
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : Alors, il faut être précis sur les termes. La retraite complémentaire, c’est la retraite par répartition, et donc, ça, le rendement va dépendre des paramètres que vous connaissez, je n’y reviens pas. Dans la retraite dite supplémentaire, celle que nous gérons, eh bien c’est dans la diversification, dans la diversification qu’on va trouver un équilibre dans les rendements, ça c’est le premier point, et dans la sécurité, car les autorités de contrôle nous imposent des capitaux propres extrêmement importants de manière à pouvoir faire face aux aléas de marché. Et plus, ça c’est la nouvelle réglementation sur le Solvency 2, plus on va prendre de risques en termes d’actifs, plus nous devrons avoir en face des capitaux propres. Si on prend des risques, évidemment ça peut être difficile, mais sur le long terme le risque est censé être rémunéré. C’est donc tout ce savant équilibre que nous devons sauvegarder et c’est pour ça que nous avons un projet très important avec la CNP, parce qu’entre Malakoff Médéric et la CNP, c’est deux institutions qui sont sécuritaires, deux institutions qui vont donner aux français une très bonne sécurité, et c’est la solution que nous proposons pour l’avenir des retraites supplémentaires.
Web TV www.labourseetlavie.com : Ce projet-là devrait aboutir puisqu’on en avait parlé donc il y a presque plusieurs mois déjà, il devrait aboutir cette année ou en 2012 ?
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : Oui, c’est un projet qui avance, c’est un projet qui est très compliqué parce que nous devons construire une solution extrêmement solide, c’est un projet sur le long terme, on travaille pour la retraite pour les 50 à 70 ans qui viennent. Donc si on prend six mois de plus, c’est pas très très important. Ce qui est important c’est de construire sur des fondements qui sont très sains.
Web TV www.labourseetlavie.com : Un mot de conclusion, l’année 2011 pour Malakoff Médéric, comment elle se présente en termes de croissance, en termes de rentabilité ?
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : L’année 2011 est une année qui me semble bien partie, même s’il faut être extrêmement prudent car les anticipations de marché ne sont pas toujours au beau fixe donc, prudence, moi c’est le mot que je prendrai. Nous sommes très attentifs à être réactif aux évolutions du marché et si il le faut resserrer les coûts, être plus agressif de manière à protéger l’institution dans toutes les conditions économiques possibles à venir.
Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Guillaume Sarkozy d’avoir fait le point avec nous. On rappelle que vous êtes donc le délégué général de Malakoff Médéric.
Guillaume Sarkozy, Délégué général de Malakoff Médéric : Merci à vous.
© 5 juillet 2011 www.labourseetlavie.com. Tous droits réservés.