Guy Nafilyan Pdg Kaufman & Broad.
Interview sur les résultats annuels 2010
Kaufman & Broad : résultats annuels 2010.
Retour sur les résultats annuels du promoteur immobilier, après une année 2009 négative, le groupe retrouve les bénéfices.
Comment évolue le marché, quelles sont les perspectives, Guy Nafilyan Pdg de Kaufman & Broad fait le point.
WEB TV www.labourseetlavie.com : Guy Nafylian, bonjour, vous êtes le PDG de Kaufman & Broad. On va revenir avec vous sur vos résultats et sur les perspectives. On peut dire déjà un retour au bénéfice pour cette année 2010. Ça a été difficile de revenir comme ça au bénéfice ?
Guy Nafilyan : « Dès que nous avons décelé les prémisses de la crise en 2007, nous avons pris un certain nombre de mesures drastiques. Nous avons abandonné fin 2008 beaucoup de projets, nous avons changé notre offre commerciale, puisqu’elle n’était plus adaptée au marché. Puis sur le plan financier, nous avons baissé nos charges opérationnelles et réaménager notre dette bancaire.
Toutes ces mesures ont pesé évidemment sur nos comptes 2009. Ces mesures aujourd’hui s’avèrent positives puisque nous sommes repartis très fortement en 2010 avec une commercialisation de nos opérations extrêmement élevées puisque nos réservations progressent d’environ 41 % en valeur. Et puis, ce que l’on voit, c’est que tous nos indicateurs financiers en 2010 se sont clairement redressés, notre BFR a fortement baissé, notre dette nette a forcément baissé et nous sommes bien évidemment revenus à un résultat net positif part de groupe ».
WEB TV www.labourseetlavie.com : Qu’est-ce qu’on peut dire justement sur votre marché du logement neuf ? Est-ce, bon cette crise a été forte, mais est-ce qu’il revient aujourd’hui à la normale ? Est-ce qu’il y a encore – je dirais – pas mal d’incertitudes ? Comment est-il ce marché aujourd’hui ?
Guy Nafilyan : « Alors, en 2010, c’est encore un marché soutenu par les mesures gouvernementales qui étaient très fortes, destinées essentiellement aux premiers acheteurs avec le Pass Foncier, et le doublement du prêt à taux 0 et tourné aussi vers les investisseurs avec le dispositif Scellier. Il est clair que ces mesures ont soutenu le marché tout au long de 2010 et le gouvernement vient de changer ces mesures pour les alléger, vu l’état des marchés qui, en 2010, ont montré des signes extrêmement positifs.
Alors que penser des nouvelles mesures ? Je crois qu’elles sont toujours fortes, le nouveau prêt à taux 0+ va permettre à des gens, ce qu’on appelle les classes moyennes, de devenir propriétaires et le dispositif Scellier qui est un peu raboté puisqu’il y a eu un coup de rabot sur le, le dispositif Scellier va passer à 22 % au lieu de 25 % d’amortissement, nous pensons que cela reste un produit extrêmement attractif. L’incertitude clairement pour 2011 ce sont les taux d’intérêt puisqu’ils avaient considérablement baissé en 2010 pour s’établir à un niveau qui était le plus bas depuis pratiquement quarante ans. Ces taux d’intérêt risquent de remonter »,
WEB TV www.labourseetlavie.com : oui ça commence
Guy Nafilyan : « Ils ont déjà remonté, le tout est de savoir à quel niveau ils vont se situer. Nous pensons qu’en tout cas la capacité de nos clients ne sera pas affectée par cette remontée des taux. Ça c’est notre sentiment pour l’année 2011 ».
WEB TV www.labourseetlavie.com : Aujourd’hui on a une, quant on regarde ce marché, on a une vision globale finalement de hausse des prix spectaculaire après une crise et on s’attendait peut-être à, sur le marché global de l’immobilier, à une sorte de stabilisation compte tenu justement de la crise économique ? Finalement, elle n’a pas eu lieu, est-ce que ça veut dire, on a pu en parler au cours des dernières années qu’il y a toujours ce déficit de logements, de constructions de logements, qu’on est sur des marchés …
Guy Nafilyan : « Alors clairement, il y a un déficit de constructions de logements, aussi bien des logements en accession à la propriété que des logements locatifs, que des logements sociaux.
On considère qu’il manque à peu près en France 800.000 logements, donc c’est tout à fait considérable. La caractéristique du marché de 2010, mais qui sera aussi vrai en 2011, c’est que l’offre commerciale reste extrêmement faible. Elle est estimée aujourd’hui autour de 60.000 logements, ce qui représente moins de six mois d’activité. Donc ça c’est un phénomène vraiment constant depuis deux ans.
Alors c’est un signe positif aussi pour les fondamentaux du marché puisqu’il n’y a pas surproduction, suroffre sur le marché. Ce qui est important – je pense – c’est que le marché immobilier va continuer de bénéficier des mesures de soutien, le marché immobilier, aujourd’hui, a les fondamentaux qui sont bons. Je pense que les prix qui chez nous sont restés extrêmement sages en 2010 puisque le prix moyen de nos logements n’a progressé que de 2 %. C’est vrai que nos logements sont plus petits, puisque nous faisons des logements plus compacts. Ce qu’on a vu c’est que la capacité de nos acquéreurs n’avait pas du tout été affectée par l’évolution des prix. Donc nous avons maintenu des prix raisonnables en 2010, et je pense que nos prix n’augmenteront pas plus de 2 à 3 % en 2011. Donc ça, ce sont des éléments positifs.
Les éléments négatifs, on les connaît, c’est l’environnement économique, c’est l’environnement social, c’est le chômage, c’est la confiance des consommateurs. Donc nous opérons dans un marché qui est semblable à celui que nous avons connu en 2010, pas d’offre, une forte demande qui sera toujours là, des mesures de soutien qui restent attractives et puis une évolution des taux d’intérêt qui évidemment aura un impact plus ou moins sur le marché ».
WEB TV www.labourseetlavie.com : En ce qui concerne – je dirais – le marché français, donc entre la région parisienne et puis les régions où vous êtes bien sûr présents, est-ce qu’il y a une vraie différence ? Est-ce qu’il y a des endroits plus dynamiques que d’autres, qui se sont repris plus vite, d’autres qui sont peut-être encore en train, en convalescence on va dire .
Guy Nafilyan : « Alors nous, nous sommes que dans les grandes villes de France et clairement en 2010 tous ces marchés ont repris très fortement. L’Ile de France bien sûr qui est le plus profond et le plus grand marché en France du logement s’est montré extrêmement positif, mais nos opérations à Marseille, à Toulouse, à Nantes, à Bordeaux, à Bayonne, dans toutes les villes où nous sommes, le marché a montré des signes extrêmement positifs. Alors les prix ont progressé de façon différente, les prix de l’ancien particulièrement entre les régions et Paris Ile de France ou Paris intra muros, mais en ce qui nous concerne, nous avons maintenu dans toutes le régions une augmentation des prix extrêmement modérée puisqu’ils augmentent que de 2 % et je pense que ces marchés vont continuer à se développer en 2011 ».
WEB TV www.labourseetlavie.com : Vous aviez effectivement envisagé des diversifications du côté de résidences santé. Aujourd’hui vous vous êtes, vous avez cédé cette activité-là, est-ce que ça veut dire que vous vous recentrez sur votre cœur de métier ?
Guy Nafilyan : « Alors oui bien sûr, on se recentre sur notre cœur de métier, mais pourquoi nous avons abandonné cette activité destinée aux personnes âgées et dépendantes, c’est que c’est un marché extrêmement profond, un marché d’avenir, mais notre taille était insuffisante, nous étions dans une société qui avait à peu près 1000 lits en gestion, ce qui est insuffisant pour avoir une taille critique autour de 5000 lits et il faut beaucoup de temps finalement pour parvenir à avoir un parc d’a peu près 5000 lits. Donc nous avons décidé de revenir sur notre cœur de métier dès cette année d’ailleurs en 2010 ».
WEB TV www.labourseetlavie.com : 2011, donc on a parlé un peu des perspectives. Côté carnet de commandes, justement, est-ce ça – je dirais – il y a quand même des perspectives positives, le carnet de commandes est là, et de votre point de vue ça, on peut maintenir le rythme ?
Guy Nafilyan : « Alors, nous avons un carnet de commandes à la fin 2010 qui est extrêmement important puisqu’il représente à peu près un milliard d’euros de chiffre d’affaires. Donc les bonnes choses pour commencer cette année 2010, c’est que nous avons un carnet de commandes important, puis surtout nous avons un portefeuille foncier extrêmement important puisque nous avons 14.000 lots que nous détenons en promesse de vente. Donc nous avons une très bonne visibilité foncière. Donc c’est les raisons d’ailleurs pour lesquelles nous abordons cette année 2011 avec optimisme ».
WEB TV www.labourseetlavie.com : En conclusion la situation financière effectivement s’est améliorée. Est-ce qu’elle doit encore s’améliorer ? Est-ce que vous avez des investissements prévus ?
Guy Nafilyan : « Alors, d’abord nous avons prévu un doublement de notre résultat net part de groupe en 2011, donc ce qui est extrêmement significatif. Oui nous voyons bien que notre situation financière s’est considérablement améliorée en 2010. Je crois que cela va continuer en 2011. Notre marge brute devrait continuer de progresser. Nous avons une bonne maîtrise de nos charges opérationnelles et notre résultat net va aussi fortement augmenter en 2011. Donc, oui, nous sommes dans une bonne situation maintenant. On voit bien que 2011 se présente bien. On va avoir comment le marché, par contre, va réagir aux nouveaux produits qui ont été mis en place, au PTZ+ particulièrement, comment il va être accueilli par le marché. On vient de lancer ce produit pour lequel d’ailleurs le gouvernement fait beaucoup de publicité et puis on va voir comment fonctionne ce nouveau Scellier qui est un peu diminué en termes d’amortissement mais qui pour nous reste quand même extrêmement attractif ».
WEB TV www.labourseetlavie.com : Merci Guy Nafilyan : d’avoir fait le point avec nous donc sur ces résultats et les perspectives de Kaufman & Broad, dont vous êtes le PDG.
Guy Nafilyan : « Merci ».
© www.labourseetlavie.com 21 janvier 2011.