Interview Jean-François Fourt Président du Conseil d'Administration Auplata : "Aujourd'hui nous pensons que le prix de l'or est assez soutenu".
Augmentation de capital et nouvelle stratégie pour la mine d'or cotée
Web TV www.labourseetlavie.com : Jean-François Fourt bonjour. Vous êtes le président du conseil d’administration d’Auplata. On va parler avec vous de votre actualité puisque vous avez lancé une augmentation de capital, et puis on parle à nouveau beaucoup de ce secteur. On a envie de dire que Auplata c’est un peu la belle endormie, la mine d’or endormie, la seule mine d’or française un peu endormie, qu’est-ce qui se passe exactement en ce moment chez vous ?
Jean-François Fourt, Président du Conseil d’administration d’Auplata : D’abord. Il se passe beaucoup de choses, beaucoup d’activités chez nous du côté de nos propriétés. Donc effectivement on a donné un coup de pouce à cette entreprise il y a un an et demi quand nous sommes rentrés au capital, et nous avons fortement investi pour retourner l’entreprise et surtout lui chercher un business model pérenne, et donc c’est en faisant cela que finalement on s’aperçoit qu’il y a beaucoup de permis et de propriétés à développer.
Web TV www.labourseetlavie.com : Justement, on peut dire qu’on attendait, depuis maintenant de nombreuses années effectivement, à la fois la validation d’un certain nombre d’outils, on va en reparler sur l’exploitation de l’or, mais où en est la société aujourd’hui en termes financiers ? Elle en est où la société ?
Jean-François Fourt, Président du Conseil d’administration d’Auplata : La société a bénéficié d’un investissement massif pour renouveler son matériel roulant et ses équipements de process et d’usines. Elle a aussi fortement investi dans des minéralurgistes, des ingénieurs, des géologues, pour mettre au point les campagnes de sondages, la prospection et l’extraction du minerai. On a investi aussi dans des carriéristes pour pouvoir exploiter le minerai d’une façon efficace, et surtout changer le business model pour sortir d’une technique purement gravimétriques pour aller vers des techniques classiques d’exploitation de l’or.
Web TV www.labourseetlavie.com : Il y avait eu, il y a quelques années de cela, l’ambition d’avoir un procédé, une nouvelle technologie qui permettrait d’être moins polluante, cela se discute effectivement sur ce sujet, mais en tout cas plus efficace à la fois sur la recherche et puis sur peut-être le retraitement, on en est où sur ce process ? On avait parlé d’unité pilote à l’époque, on avait parlé de début d’investissement de projet…
Jean-François Fourt, Président du Conseil d’administration d’Auplata : Alors, Auplata a, comme vous le savez, fait de la recherche et développement sur les process historiquement. Maintenant, depuis que nous avons repris, nous avons déployé encore plus ces efforts de recherche et développement. Nous sommes donc une société très innovante au niveau des process, mais on recommande nous plutôt d’utiliser des process qui sont classiques, dans lesquels nous avons une vraie maîtrise, plutôt que ces procédés de « thiosulfate » qui avaient été développés, qui sont très intéressants au niveau scientifique, mais au niveau de l’opérationnel beaucoup plus difficiles à mettre en œuvre. Alors, nous recommandons nous des technologies que nous maîtrisons complètement et qui sont disponibles sur le marché et qui sont utilisées dans d’autres pays qui ont des contraintes environnementales encore plus strictes que la France.
Web TV www.labourseetlavie.com : Quelle sera la grande différence par rapport à ce que l’on voit malheureusement des orpailleurs clandestins, une unité industrielle que vous allez mettre en place, quelle sera la grande différence ?
Jean-François Fourt, Président du Conseil d’administration d’Auplata : Aujourd’hui, si vous voulez, la Guyane emploie 500 personnes dans le secteur minier, et il y a une dizaine de milliers d’orpailleurs qui travaillent d’une façon illégale et qui exportent leur or au Brésil ou au Surinam. Nous proposons exactement le contraire. Nous proposons de restructurer le secteur minier en Guyane en créant plusieurs milliers d’emplois d’une façon légale, bien sûr, et industrielle. Aujourd’hui l’orpaillage pollue, pourquoi ? Parce que il y a une déforestation sauvage, non contrôlée, et sans réhabilitation, parce qu’il n’y a pas de contrôle évidemment, c’est sauvage, et une utilisation du mercure qui est un métal lourd et qui reste dans la chaîne alimentaire pour toujours c’est-à-dire le mercure il est éternel, il ne peut pas partir, il ne peut pas quitter le sol, et malheureusement il est dans la chaîne alimentaire. Par contre, nous nous faisons la promotion de techniques que nous maîtrisons, qui sont utilisées dans les pays comme la Suède ou le Canada ou dans des pays qui ont des législations environnementales beaucoup plus strictes que la nôtre, qui sont des techniques de cyanuration.
Web TV www.labourseetlavie.com : Donc du côté de l’exploitation, qu’est-ce que cela devrait amener pour vous en termes d’extraction si effectivement vous mettez en place ces procédés-là dans les prochains mois ? C’est un pourcentage supplémentaire de production ?
Jean-François Fourt, Président du Conseil d’administration d’Auplata : Voilà, on va déployer notre stratégie en trois mouvements. La première phase, c’est la phase actuelle où nous allons prendre nos concentrés qui sont produits dans les différents sites miniers en forêt, les amener sur un endroit centralisé, les traiter dans une unité pilote de cyanuration qui permet d’augmenter l’extraction de l’or et la production de 20 %, donc ça c’est la première étape. La deuxième étape, c’est de déposer des dossiers de cyanuration sur des usines de traitement sur place, donc le premier étant le site de Dieu Merci que nous avons choisi et sur lequel nous avons déposé un dossier de cyanuration, et donc déployer sur chaque site ces usines de cyanuration qui sont des techniques que nous maîtrisons. La troisième étape sera des accords avec des grands acteurs miniers pour faire de vraies mines de taille mondiale car la Guyane aujourd’hui pourrait accueillir deux ou trois de ces mines et créer ces quelques milliers d’emplois comme M. Montebourg l’avait annoncé il y a quelques semaines.
Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté justement des investisseurs, ils se disent « encore une augmentation de capital », il y en a qui s’attendent à des pertes pour vous en 2013 importantes, ils se demandent un peu où va aller la société, qu’est-ce que vous leur dites quand il regarde cela en disant « encore une augmentation de capital, et puis, si cela se trouve, en 2013, on va encore avoir des lourdes pertes », qu’est-ce que vous leur dites sur l’avenir d’Auplata ?
Jean-François Fourt, Président du Conseil d’administration d’Auplata : Alors, il ne faut pas confondre perte et investissement. La mine est une industrie où il y a besoin de capital. Quand vous donnez ce capital à des mineurs, des professionnels, ce qui est le cas aujourd’hui, ce qui n’a pas toujours été le cas, maintenant ce sont des professionnels qui gèrent les mines d’Auplata, quand vous donner du capital à des professionnels, en général vous pouvez avoir un retour sur l’investissement. Donc effectivement un retour sur l’investissement dans la mine, ce n’est pas du jour au lendemain, mais je pense qu’aujourd’hui on a une bonne perspective d’avenir pour Auplata dans le court terme, moyen terme et le long terme.
Web TV www.labourseetlavie.com : Justement, du côté des perspectives, une fois qu’effectivement cela aura été fait, est-ce que cette zone parce qu’il va y avoir besoin de moyens pour… on parlait des orpailleurs tout à l’heure, il va falloir quand même sécuriser un certain nombre de moyens, est-ce que l’État, avec la nouvelle création notamment de la Compagnie Minière Nationale, est-ce qu’il regarde cela de près ?
Jean-François Fourt, Président du Conseil d’administration d’Auplata : Je pense qu’il n’y aura pas d’efforts financiers à faire de la part de l’État au niveau de la sécurisation des zones, occupation des territoires ou souveraineté, cela se fera naturellement par l’entreprenariat et la création d’entreprises à un niveau industriel. Aujourd’hui c’est une création d’entreprises à un niveau industriel qui peut employer les Guyanais et qui peut finalement drainer la forêt et éliminer l’activité illégale. Donc le gouvernement, ce qu’a proposé à mon avis M. Montebourg, c’est plutôt d’investir dans des projets, donc dans des projets rentables.
Web TV www.labourseetlavie.com : En termes de… Vous parliez de professionnels de la mine, mais en termes de timing, est-ce que vous vous dites aussi que c’est le bon moment de faire ce type d’investissement on a vu les cours de l’or qui effectivement sont retombés de leur piédestal, avant de rebondir certes, mais on est loin des niveaux qui avaient été atteints, est-ce que c’est le bon moment pour investir dans ce secteur-là ?
Jean-François Fourt, Président du Conseil d’administration d’Auplata : C’est tout à fait le bon moment. Aujourd’hui nous pensons que l’or, le prix de l’or est assez soutenu. Il est effectivement tombé très fortement l’année dernière, mais on peut s’apercevoir qu’aujourd’hui il est assez soutenu. Nous, nous sommes assez confiants sur la valeur de l’once d’or à partir de 2015.
Web TV www.labourseetlavie.com : Perspectives toujours, peut-être le mot de la fin, à quel moment vous pensez que la société peut devenir vraiment rentable, de manière pérenne en tout cas ?
Jean-François Fourt, Président du Conseil d’administration d’Auplata : Le plus vite possible, c’est mon objectif, c’est l’objectif de toute l’équipe qui est chez Auplata, et aujourd’hui on travaille d’arrache-pied pour produire des bénéfices, éventuellement le plus vite possible.
Web TV www.labourseetlavie.com : On aura l’occasion d’en reparler. Merci Jean-François Fourt d’avoir été avec nous, donc président du conseil d’administration d’Auplata.
Jean-François Fourt, Président du Conseil d’administration d’Auplata : Je vous remercie.
© www.labourseetlavie.com. Tous droits réservés. 13 mars2014
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