Introduction en Bourse : Jean-Claude Lumaret Directeur Général Carbios.
Carbios est une société de chimie verte qui développe des technologies de pointe pour la valorisation des déchets plastiques et la production de bio-polymères.

28 novembre 2013 21 h 28 min
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Web TV www.labourseetlavie.com : Jean-Claude Lumaret, bonjour. Vous êtes le directeur général de Carbios. On va parler avec vous de votre introduction en bourse, on va parler ensemble de recyclages, de déchets plastiques, c’est un sujet majeur pour la société. L’introduction en bourse, pour vous, quel type d’étape c’est ? C’est une étape fondamentale ?

Jean-Claude Lumaret, Directeur général de Carbios : C’est une étape essentielle dans la croissance de la société, d’abord parce que cela va nous permettre d’amplifier notre développement, d’accélérer notre développement, et puis de crédibiliser la société, et notamment quand on efface à des marchés aussi importants que ceux que l’on cherche à adresser, c’est très important d’être une société listée pour pouvoir discuter avec les grands opérateurs mondiaux.

Web TV www.labourseetlavie.com : Justement, quand on parle de ces déchets, je voyais 25 millions de tonnes de déchets plastiques produits par an en Europe, effectivement c’est très important, quel marché vous allez adresser vous principalement ?

Jean-Claude Lumaret, Directeur général de Carbios : Écoutez, moi je dirais c’est 280 millions de plastiques qui sont produits tous les ans, c’est devenu incontournable, la croissance est supérieure au PIB mondial, etc., mais cela génère 100 millions de déchets, et nous on a décidé chez Carbios que le plastique d’abord on l’émet, les déchets encore plus, parce que ce sont ces déchets qui vont devenir notre nouvelle matière première. Pour quoi faire ? Pour faire des nouveaux plastiques qui vont s’autodétruire après usage, quand on l’aura programmé, et puis aussi pour recycler, par exemple recycler des bouteilles pour refaire des bouteilles, ou encore utiliser cette manne de déchets avec peut-être aussi les déchets agricoles pour faire des biopolymères compétitifs face aux produits fossiles.

Web TV www.labourseetlavie.com : Oui, l’enjeu aujourd’hui c’est cela, c’est qu’effectivement ils sont faits principalement à base de pétrole, et donc il faut trouver forcément d’autres solutions si on ne veut pas rester avec ce problème mondial ?

Jean-Claude Lumaret, Directeur général de Carbios : Exactement, mon expérience dans ce monde-là me fait dire que Carbios va proposer une voie ou propose une voie très originale pour accélérer le développement de ces fameux biopolymères, pour les rendre surtout compétitif par rapport aux polymères fossiles.

Web TV www.labourseetlavie.com : Vous avez mis en place une plate-forme technologique, vous avez également un certain nombre de partenaires, comment cela va fonctionner justement pour vos développements ?

Jean-Claude Lumaret, Directeur général de Carbios : Là aussi, Carbios s’est voulu original dès sa création puisque tout de suite on a monté un dossier dans le cadre de BPI France, des dossiers OSEO ISI, qui nous a permis de rassembler un certain nombre de partenaires, tant académiques, que des partenaires industriels comme Limagrain, Barbier ou Deinove, académiques comme le CNRS et comme l’INRA. Et avec ce support, on a également mis en place un labo coopératif avec l’université de Poitiers et le CNRS, un labo coopératif, un peu chapeau de toute l’activité académique de ce projet qui est quand même un projet important, 22 millions d’euros, 15 millions portés par Carbios et une aide de BPI France à la hauteur de 9,6 millions, et pour Carbios 6,8 millions.

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc on voit bien les trois piliers de vos développements avec donc d’abord ces déchets plastiques, quelque part programmables, est-ce que vous allez développer, on va dire, l’ensemble en parallèle ou est-ce que vous allez peut-être commencer par l’un de ces piliers ? Comment cela va se passer ?

Jean-Claude Lumaret, Directeur général de Carbios : Non, non, aujourd’hui le premier acte… d’ailleurs cette première année, juillet 2012-juillet 2013, a été essentiellement axée sur, je dirais, le développement de notre boîte à outils. Cela veut dire quoi ma boîte à outils ? On a pris les 10 polymères qui sont le plus utilisés pour fabriquer des matériaux plastiques, et donc dans la biodiversité, dans le partenariat avec Deinove, on est allé chercher les enzymes ou micro-organismes qui vont permettre de dégrader ces 10 polymères. Donc ça c’est une étape importante qui a été franchie. Et maintenant, avec les résultats tout à fait probants que l’on vient d’obtenir dans chacun des piliers de développement qu’envisage Carbios, maintenant va passer à la phase de laboratoire pré-pilote, et on va mener de front les trois développements.

Web TV www.labourseetlavie.com : Un point important, bien entendu, qui concerne le marché, ce marché du plastique, est-ce que ce qui se passe sur les cours du plastique tout simplement peut avoir un impact sur votre propre activité ou est-ce que vous, vous êtes sur un mouvement de fond qui peut vaincre cette fluctuation des prix du marché ?

Jean-Claude Lumaret, Directeur général de Carbios : Je dirais que déjà, par rapport au prix du marché auquel vous faites allusion, nous, on est sur un autre marché puisque c’est le marché du déchet. Donc bien sûr que le déchet a un prix, soit le prix de sa destruction, soit éventuellement le prix de sa revalorisation, mais les volumes sont tellement importants que l’impact des fluctuations est minime par rapport aux économies pour Carbios et les procédés de Carbios.

Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, le recyclage, on dit toujours que l’on n’en fait pas assez, et clairement quand on voit où sont les déchets, c’est une réalité, est-ce qu’il faudra aussi qu’il y ait plus de recyclage ? Est-ce que cela peut aussi être un facteur important pour vous qu’il y ait une vraie filière de recyclage ou en tout cas plus développée. Il y a des fois des industriels qui disent « finalement je pourrais en faire plus avec des produits recyclés », ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Jean-Claude Lumaret, Directeur général de Carbios : Au global, nous ce que l’on ambitionne, c’est de faire en sorte que l’on réduise les déchets c’est-à-dire que quand on parle de nouveaux plastiques qui s’autodégradent en fin d’usage, finalement ce sont des plastiques qui ne seront plus des déchets, ils n’iront plus en décharge, ils n’iront plus en incinération puisqu’ils s’autodétruiront. Et en ce qui concerne le recyclage en tant que tel, le fait de simplifier les opérations de recyclage, le fait de permettre le maintien de la valeur économique, le fait de finalement séculariser l’économie va faire que nous allons avoir, à terme, un impact sur la masse de déchets qui sont produits annuellement.

Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté du financement, vous avez parlé effectivement de BPI, d’OSEO, il y a un certain nombre de financements, vous dites aujourd’hui « Il y a à peu près 7 millions d’euros qui ne sont pas financés », comment vont se passer les prochains mois ? L’introduction en bourse va permettre de donner de la visibilité pour vous ?

Jean-Claude Lumaret, Directeur général de Carbios : D’abord on a été, au-delà de BPI France, nous avons été très largement soutenus par les fonds Truffle, par la holding incubatrice qui est animée par Truffle également, et je sais que Truffle va continuer à nous accompagner dans cette opération, donc ça c’est quand même un support très important. Ce que nous ambitionnons de lever, c’est une dizaine de millions d’euros. Cette dizaine de millions d’euros va nous permettre, comme vous venez de le dire, de poursuivre le projet Thanaplast, d’accélérer la mise en place des outils de pré-pilotage. Et puis, parce que c’est quelque chose de très important pour nous, la propriété intellectuelle est majeure, nous avons aujourd’hui une propriété intellectuelle qui nous assure de notre monopole, mais nous devons perpétuellement la renforcer, perpétuellement veiller à ce qui se passe sur les marchés, et donc une partie de cette levée servira aussi à continuer l’acquisition de technologies. C’est ce qui nous a permis aujourd’hui de dire, même si on est une entreprise relativement jeune, qui nous a permis de dire que nous avons derrière nous plus de 10 ans de recherche.

Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté justement toujours de ces perspectives pour les investisseurs qui effectivement vous suivraient, quelles vont être les prochaines étapes importantes ? C’est toujours quelque chose après une introduction en bourse à suivre, comment on va suivre Carbios de près pour savoir si vos développements sont bien au rendez-vous ?

Jean-Claude Lumaret, Directeur général de Carbios : Tout simplement parce que nous allons annoncer des partenariats dans chacun des piliers, dans les mois, semaines ou années qui viennent, bien sûr. Nous allons bien sûr faire tout ce qui est en notre pouvoir pour franchir avec succès les autres étapes clés du projet Thanaplast, et puis commencer des discussions pour le développement commercial au travers de notre modèle qui est un modèle simple de licences ou de joint business development agreement.

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Jean-Claude Lumaret d’avoir été avec nous, Directeur général de Carbios, et comme on le souhaite à toutes les entreprises qui viennent en bourse, on vous souhaite Bon vent.

Jean-Claude Lumaret, Directeur général de Carbios : Je vous remercie beaucoup.

© www.labourseetlavie.com. Tous droits réservés, le 29 novembre 2013.