Augmentation de capital : Interview de Judith Greciet Directrice Générale BioAlliance Pharma.
La société de biotechnologies vient de lancer une opération de 8 millions d'euros

27 juin 2013 21 h 43 min
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Les actionnaires de référence de la société participeront à hauteur de 5 millions d’euros. Prix de souscription : 3,50 euros. Parité une action nouvelle pour 8 actions existantes.

Nous faisons le point sur la stratégie de l’entreprise, les développements des médicaments orphelins en cancérologie Livatag® et Validive®, les moyens financiers de la société et leur utilisation, la stratégie dans les médicaments de spécialité, et les principaux rendez-vous de 2013. Notre invitée est Judith Greciet Directrice Générale de Bioalliance Pharma

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Judith Greciet, bonjour. Vous êtes directrice générale de BioAlliance Pharma, on va parler avec vous d’une opération financière que vous lancez puisque vous allez lancer une augmentation de capital d’un montant d’environ 8 millions d’euros, vous dites aussi que les deux actionnaires de référence y participeront à hauteur de 5 millions d’euros, dans le timing, dans cette année 2013, pourquoi il fallait faire cette augmentation de capital maintenant ?

Judith Greciet, Dg de BioAlliance Pharma : Alors on a effectivement en 2013 mis en place énormément d’éléments pour poursuivre le développement de nos programmes principaux notamment sur Validive, l’autorisation par l’agence américaine du médicament d’ouvrir des centres. On a commencé, les premiers centres sont ouverts aux Etats-Unis. Livatag donc notre doxorubicine nanoparticulaire que l’on développe dans le cancer primitif du foie, a également bien avancé aussi bien en termes de recrutement qu’en termes de premières conclusions très positives de la part de notre comité d’experts indépendants qui évaluent les données de tolérance, et donc  nous on est prêt, on est prêt à continuer, on est prêt à continuer à mettre en place les éléments de croissance de notre entreprise, et je pense que c’est très important de poursuivre, voilà, dans cette période-là où finalement si on ne le fait pas, on pourrait prendre du retard dans notre développement, ce qui évidemment n’est absolument pas souhaitable.

Web TV www.labourseetlavie.com : Vous aviez, d’après les chiffres 2012, encore une bonne trésorerie a priori, et puis également le Paceo que vous aviez fait avec la société générale, vous n’aviez pas assez de moyens d’après vous ?

Judith Greciet, Dg de BioAlliance Pharma : On avait un niveau de trésorerie tout à fait, je dirais, confortable en ce qui concerne, on va dire, dans le domaine de la Biotech. Aujourd’hui, fin mars, nous avons annoncé un niveau de trésorerie d’à peu près 14 millions, donc on n’est pas du tout dans une situation désespérée, ce n’est pas du tout la problématique, mais pour pouvoir accélérer les développements, pour pouvoir rentrer dans les délais, et même éventuellement les optimiser, si on peut ouvrir plus de centres puisque, je le rappelle, on est sur le développement de médicaments dans les maladies orphelines, donc il y a peu de patients par pays, donc pour pouvoir développer relativement rapidement, il faut ouvrir plusieurs pays et plusieurs centres par pays, et à chaque fois que l’on ouvre un pays, cela coûte plus cher. Alors on attendait, et c’est notre philosophie chez BioAlliance avoir un certain nombre d’éléments qui nous permettent d’être sûr que l’on puisse continuer à investir, continuer à poursuivre et à augmenter l’investissement sur ces deux programmes, cela a été le cas avec Livatag, on est maintenant quasiment à la fin sur Validive, encore quelques mois, et donc c’est le moment de continuer l’accélération. Un point puisque vous citiez le Paceo, on a effectivement en début d’année contracté avec la Société Générale une equity line à la française. On a simplement bien…, c’était dans un objectif d’avoir un peu de marge de manœuvre sur des nécessités ponctuelles d’investissement, on a fait deux tirages en tout début d’année, on n’a pas fait de tirage depuis, donc on a utilisé une partie faible de cette equity line, on n’en a pas du tout utilisé la majeure partie, et aujourd’hui, ce dont on a besoin, c’est finalement d’un financement qui nous permettent d’accélérer les études, ce n’est pas la vocation d’un Paceo aujourd’hui.

Web TV www.labourseetlavie.com : Effectivement, il y a beaucoup d’attente du côté des actionnaires qui ont vu le cours de bourse qui ne s’est pas forcément très bien tenu au cours des derniers mois, qui vont voir cette augmentation de capital, ils vont se dire « pourquoi la faire à ce prix-là finalement ? »

Judith Greciet, Dg de BioAlliance Pharma : Pourquoi la faire ? Je l’ai dit, c’est-à-dire que aujourd’hui on est finalement dans un choix stratégique de poursuivre la construction de la société. Les équipes sont prêtes, on a les éléments qui nous permettent de dire « on peut poursuivre et on peut accélérer les développements sur ces deux médicaments phare » et si on ne le fait pas maintenant, très sincèrement on ne sait pas comment cela sera dans trois mois, dans quatre mois, dans cinq mois ou dans six mois, je crois que personne ne le sait, donc nous on est prêt et nous on souhaite poursuivre. Je rappelle, je redis, la construction de l’entreprise. Petit élément aussi extrêmement important, ces deux traitements, ces deux programmes de développement sont les deux médicaments les plus avancés aujourd’hui. Ce sont des médicaments qui traitent des pathologies extrêmement sévères, dont le pronostic vital est en jeu, on parle du cancer primitif du foie, on parle de la mucite sévère dans les cancers O.R.L., et c’est important, ce sont des médicaments potentiellement extrêmement prometteurs et des vrais moteurs de croissance pour l’entreprise, et je veux dire, je pense que l’on ne peut pas se permettre de ralentir ou en tout cas de ne pas mettre tous les éléments en la faveur de ces développements pour poursuivre l’optimisation, et finalement l’arrivée de « milestones » aussi rapidement que possible pour faire la valorisation de l’entreprise et donc pour nos actionnaires.

Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté des médicaments de spécialités, autres aussi des développements, il y a donc la distribution, vous recherchez un distributeur notamment pour le Sitavig, est-ce que cela va se réaliser effectivement cette année ?

Judith Greciet, Dg de BioAlliance Pharma : Les pronostics de temps en la matière sont extrêmement imprudents, donc je ne le ferai pas. Néanmoins évidemment c’est la priorité absolue pour l’équipe de Business Development chez nous qui travaille d’arrache-pied, c’est un médicament qui a une AMM maintenant aux États-Unis et dans un certain nombre de pays en Europe. Cela a été aussi un grand succès pour BioAlliance aussi bien en terme d’achievement pour la société mais aussi de démonstration de notre savoir-faire et de notre expertise que d’enregistrer un deuxième médicament aux États-Unis. Donc les discussions effectivement de licences sont en cours. Elles devraient se concrétiser, voilà, dans les prochains mois, vous dire quand exactement aujourd’hui, cela serait imprudent puisque on sait que tant que ce type d’accords ne sont pas signés, beaucoup de choses peuvent encore arriver.

Web TV www.labourseetlavie.com : Il y a eu un petit peu de revenus début 2013 avec les accords que vous avez pu passer, de redevances, est-ce qu’il y en aura effectivement cette année de manière un peu plus significative ou cela reste encore marginal ?

Judith Greciet, Dg de BioAlliance Pharma : Les redevances sont liées, les redevances récurrentes sont liées aux royalties que l’on a suite à la commercialisation de Loramyc et d’Oravig aussi bien en Europe qu’aux États-Unis. Aux États-Unis Oravig a été lancé par notre partenaire Vestiq en début d’année, donc c’est un lancement qui est en cours, il y a un certain nombre de démarches à réaliser pour qu’un médicament puisse prendre sa puissance commerciale, notamment en termes de remboursement, d’inscription sur les formulaires de mutuelles d’assurances privées, etc., aux États-Unis, donc c’est ce que notre partenaire est en train de faire. Et ces redevances-là vont se poursuivre et on en verra, je lirais, la pleine puissance  dans les prochains mois ou dans les prochaines années. Le point important néanmoins que je souhaite souligner, c’est que sur Loramyc et Oravig la société a déjà enregistré plus de 56 millions d’euros de chiffre d’affaires, de cash, qui ont été enregistrés entre 2007 et maintenant, ce qui sur un médicament dont le potentiel est évalué entre 60 et 80 millions au niveau international, est somme toute un retour sur investissement tout à fait satisfaisant. Donc voilà, je pense qu’effectivement les royalties sont très importantes, mais il ne faut pas les déconnecter des up-front et des paiements non conditionnels que nous avons déjà reçus et qui font partie je dirais de la balance des contrats que l’on a pu signer sur ce produit.

Web TV www.labourseetlavie.com : Le mot de la fin sur les prochains rendez-vous quelque part que vous aurez avec les investisseurs, pour vous quel sont-ils et, là il y a l’été, mais je dirais, sur les prochains rendez-vous qui confirmeront ce que vous êtes en train de dire ?

Judith Greciet, Dg de BioAlliance Pharma : Les deux prochains rendez-vous, vous en avez cité un évidemment c’est un accord de licence sur Sitavig, je l’ai dit, c’est la priorité, et il est évident que aussi bien pour les actionnaires, mais pour nous aussi, c’est quelque chose d’extrêmement important donc cela sera forcément un des « milestones », une des étapes clés, on va dire, dans les 6 à 18 prochains mois. Le deuxième rendez-vous extrêmement important, et c’est notamment une des raisons pour laquelle on fait cette augmentation de capital, c’est que Validive, donc le médicament qui est développé aujourd’hui actuellement en phase dans les mucites orales sévères chez les patients traités par radio et chimiothérapie pour un concert O.R.L., cette étude de phase II qui compte 180 patients. On en a réalisé maintenant, on a inclus maintenant plus de 50 %, largement plus de 50 % des patients, on prévoit la fin du recrutement début 2014, dans les premiers mois de 2014, ce qui veut dire que dans une grosse année, entre 12 et 15 mois ou 18 mois, on aura les résultats de cette phase II, ce qui veut dire que pour BioAlliance d’abord c’est la concrétisation d’une fin d’une grosse étude internationale, dont l’ouverture aux États-Unis est aussi évidemment dépendante de cette augmentation de capital, mais c’est aussi finalement un deuxième produit en phase III pour BioAlliance, et ça ça sera là encore un rendez-vous extrêmement important pour l’entreprise et pour nos actionnaires.

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Judith Greciet d’avoir fait le point avec nous, donc sur cette augmentation de capital, on rappelle que vous êtes directrice générale de BioAlliance Pharma.

Judith Greciet, Dg de BioAlliance Pharma : Merci


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