Bruno Benoliel Directeur Financier Alten.
Interview sur les résultats annuels et les perpectives
Alten : Résultats annuels 2010.
Retour avec Bruno Benoliel Directeur Financier Alten sur l’année 2010, l’évolution de la stratégie et les perspectives du spécialiste de la Recherche et développement externalisée.
Web TV www.labourseetlavie.com : Bruno Benoliel, bonjour vous êtes le directeur financier d’Alten. Alors, on va parler avec vous de vos résultats et puis bien sûr des perspectives. Est-ce qu’on peut dire que l’année 2010 dans votre secteur, a été une bonne année pour vous ? Une reprise après une année 2009, on le sait, qui avait été assez difficile ?
Bruno Benoliel : Oui oui, on peut le dire. L’année 2010 a été une année de forte reprise, qui a débuté par une reprise un peu molle, qui s’est accélérée tout au long de l’année, et nous avons terminé l’année avec un taux de croissance organique de 14 %, ce qui témoigne d’une vigueur de notre activité assez particulière, qui se poursuit d’ailleurs en ce début d’année 2011.
Web TV www.labourseetlavie.com : Il y a eu une vraie différence entre le deuxième semestre et le premier de ce point de vue-là ?
Bruno Benoliel : Oui, il y a eu une vraie différence. En fait, on a commencé à sortir de la crise fin de 2009, le premier trimestre s’est inscrit dans le prolongement de la période de fin de crise, et à compter du second semestre on a réellement vu une accélération de la reprise de l’activité avec des taux de croissance à deux chiffres et une réelle demande de la part de nos clients, tous secteurs d’activité confondus d’ailleurs.
Web TV www.labourseetlavie.com : Justement, sur les différents marchés, entre l’aéronautique, l’automobile, alors on a vu que sur l’automobile on sait que ça avait été difficile en 2009, 2010 c’est une autre année vraiment différente ?
Bruno Benoliel : Oui. 2010 marque une vraie rupture dans le secteur de l’automobile notamment, qui avait vu un recul extrêmement marqué de l’activité en 2009. On assistait à une reprise des projets, une reprise des activités de recherche de façon extrêmement sensible, qu’on aurait peut-être même pu anticiper, mais qui porte sur des projets de nature différente. Nous avons quitté les projets de nature plutôt mécanique pour aller sur des projets à encore plus fort contenu technologique, notamment tout ce qui tourne autour des motorisations hybrides, électriques, et des véhicules électriques plus généralement.
Web TV www.labourseetlavie.com : On en parle effectivement avec le salon de Genève où on a vu un certain nombre de constructeurs présenter ces nouveaux modèles, ça c’est l’avenir, donc c’est des investissements, on va dire, moyen terme
Bruno Benoliel : Voilà, ce sont des investissements moyen terme. On ne travaille pas sur des gammes de véhicules en particulier, on travaille vraiment sur des nouvelles technologies qui vont conduire à redéfinir complètement le véhicule dans son ensemble.
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, autre secteur important pour vous, l’aéronautique. Alors quand on regarde de loin un petit peu l’aéronautique, on voit que Boeing est toujours avec ses problèmes effectivement sur le lancement de son « Dreamliner ». Est-ce que, l’aéronautique ne se résume pas à Boeing bien entendu, globalement comment s’est porté ce secteur ?
Bruno Benoliel : Alors l’aéronautique c’est un secteur qui est un petit peu acyclique, dans la mesure où les projets sont lancés pour plusieurs années. Donc en 2009 c’est resté un secteur porteur, un secteur où nous avions enregistré une croissance satisfaisante. 2010 s’est inscrit dans la poursuite de l’activité de 2009, avec des projets, nous nous sommes essentiellement présent chez Airbus puisqu’on est absolument pas présent chez Boeing, sur la vie des projets qui touchent au développement de l’A380, l’A350, donc des projets de moyen terme.
Web TV www.labourseetlavie.com : Sur les différents pays, on sait qu’en Europe, côté économique, on n’est pas encore sorti de la crise, loin de là, on a des pays notamment, ce qu’on appelle les pays périphériques, qui sont en pleine crise notamment de la dette, est-ce que ça a eu un impact sur vos activités ?
Bruno Benoliel : Oui, tout à fait. C’est-à-dire que globalement l’international s’est comporté comme la France. En réalité au centre de nos activités en Europe on a eu des taux de croissance très différents et des pays qui ont été plus ou moins touchés. Par exemple, l’Allemagne a rebondi de façon extrêmement forte, ce qui correspond aux données macro-économiques qu’on a par ailleurs, avec des taux de croissance élevés, 20-30 % pour certaines de nos activités, et une réelle reprise, forte et durable, je pense, de l’activité. A contrario, l’Espagne est un pays qui a été très fortement touché par la crise, nous avons beaucoup souffert, nous avons dû subir une décroissance organique supérieure à 10 %, avec des secteurs entiers de l’économie qui ont été affectés comme les administrations publiques, les télécoms, ou même le secteur bancaire.
Web TV www.labourseetlavie.com : Au global, à la fin de cette année 2010, donc au début de cette année 2011, comment a évolué la situation financière de la société ?
Bruno Benoliel : 2010, finalement on peut dire que 2010 a effacé la crise. On est revenu fin 2010 à une situation qui finalement est même meilleure que celle que nous connaissions en 2008, donc juste avant la crise. Nous avons aujourd’hui à peu près 12 500 collaborateurs, la société a restauré ses marges, pour l’essentiel, et on termine avec une situation de trésorerie très fortement positive.
Web TV www.labourseetlavie.com : La principale inquiétude pour vous aujourd’hui, c’est plutôt la situation économique en Europe, c’est savoir si ces plans, les plans de rigueur ne vont pas conduire peut-être à un gel des dépenses. Côté entreprise quel sentiment vous avez vous du côté de vos clients ?
Bruno Benoliel : Ecoutez, pour l’instant nos clients sont pas affectés par la situation macro-économique concernant la dette des états. Nos clients ont recommencé à investir. Il y a des projets de recherche de moyen terme qui correspondent plus à des projets de rupture technologique, et aujourd’hui, notre principale préoccupation, c’est surtout d’aller trouver les bonnes ressources, donc de trouver les bons ingénieurs pour réaliser des projets chez des clients (…)
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, de ce point de vue-là, ça évoque bien entendu les questions de pression salariale. On imagine que vous n’êtes pas les seuls bien sûr à chercher les bons talents, concrètement qu’est-ce que ça veut dire ?
Bruno Benoliel : Concrètement ça suppose qu’il va falloir qu’on revoit nos grilles de rémunération à la hausse, on l’a déjà fait en 2011, puisque nous avons remonté nos grilles d’à peu près 2 % et on s’attend effectivement à quelques pressions salariales additionnelles en cours d’année.
Web TV www.labourseetlavie.com : Ça veut dire aussi que vis-à-vis des clients il va falloir, le pricing power, il va falloir essayer de l’appliquer pour justifier des hausses de prix ?
Bruno Benoliel : Alors, vous savez que les clients aujourd’hui se sont structurés, qu’on est dans des politiques de référencement extrêmement exigües, extrêmement contraignantes, pour autant les clients doivent comprendre, certains le comprennent, qu’on doit forcément augmenter les prix pour faire face à la montée des salaires. Alors on parle d’augmentation raisonnable des salaires, on n’est pas sur des niveaux d’augmentation de l’ordre de 4 à 5 % néanmoins, même si nous augmentons les salaires de 2 %, il faut que ce soit répercuté au niveau des tarifs.
Web TV www.labourseetlavie.com : On avait parlé ensemble il y a quelque temps du secteur de l’énergie, c’est un secteur dont on parle beaucoup, alors peut-être pour de mauvaises raisons, en ce moment avec les hausses de prix, sur les projets justement dans l’énergie comment ça s’est passé justement ?
Bruno Benoliel : J’aurais tendance à dire bien. Ça s’est bien passé. On est toujours présent dans le secteur de l’oil and gaz, de plus en plus de projets dans le domaine de l’exploration pétrolière dans des conditions difficiles puisque le prix du pétrole augmentant, les seuils de rentabilité et donc les coûts d’extraction peuvent progresser, beaucoup de projets aussi dans le domaine des énergies renouvelables.
Web TV www.labourseetlavie.com : Pour 2011, est-ce qu’aujourd’hui, compte tenu des débuts de l’année, vous avez une bonne visibilité sur votre activité ? Comment vous voyez cette année ?
Bruno Benoliel : Alors, 2011 a démarré comme 2010 s’est terminé, c’est-à-dire des clients plutôt confiants, une demande qui reste présente, soutenue, des projets pour lesquels nous sommes sollicités régulièrement, des politiques de référencement qui continuent finalement à réduire le nombre de prestataires référencés, ce qui est plutôt une bonne chose pour le groupe Alten, puisque comme vous savez nous sommes numéros 1 sur le marché français, donc une année 2011 qui démarre plutôt sous de bons auspices.
Web TVwww.labourseetlavie.com: En conclusion, compte tenu de la situation financière effectivement et des opportunités d’acquisition, vous avez signalé d’ailleurs que vous aviez des projets en ce sens-là, quelles sont les priorités justement en termes d’acquisition ?
Bruno Benoliel : Alors, nous terminons, nous sommes en train de finaliser l’acquisition d’une société en Inde qui est basée en Inde et aux Etats-Unis d’à peu près 600 personnes. Nos priorités sont clairement aujourd’hui l’Europe plutôt du Nord avec un focus particulier sur l’Allemagne qui est un pays qui nous intéresse à double titre, c’est le pays qui investit le plus en recherche et développement puisque c’est là que les tissus industriels sont les plus importants, c’est aussi un pays où la recherche et développement externalisée est finalement relativement peu développée au regard du reste de l’Europe. Donc on a un réel potentiel de développement et de croissance.
Web TVwww.labourseetlavie.com : Eh bien on suivra ça. Merci d’avoir fait le point avec nous, Bruno Benoliel, on rappelle que vous êtes le directeur financier d’Alten.Bruno Benoliel : Merci.
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