Bruno Benoliel Directeur Général Délégué Alten : "Les acquisitions à l'international vont se poursuivre".
Résultats semestriels 2014 d'Alten spécialiste de la R&D externalisée

24 septembre 2014 13 h 41 min
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Résultats semestriels 2014 d’Alten spécialiste de la R&D externalisée.

Après la publication semestrielle, focus sur l’activité du groupe, l’international, les secteurs (automobile, aéronautique, énergie).

 

Mon invité pour parler de cette actualité est Bruno Benoliel Directeur Général Délégué Alten.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Bruno Benoliel, bonjour. Vous êtes le directeur général délégué d’Alten. On va parler avec vous de vos résultats semestriels et puis des perspectives. Sur le semestre, on voit un léger repli de la marge opérationnelle, qu’est-ce qui a pesé sur ce semestre le plus pour vous ?

Bruno Benoliel, directeur général délégué d’Alten : En fait, comme vous le savez, nous avons réalisé beaucoup d’acquisitions fin 2013 et début 2014 puisque Alten avait engagé un programme de développement par croissance externe assez ambitieux. Elles ont représenté presque 10 % du chiffre d’affaires, c’est assez inhabituel dans l’histoire d’Alten. Ces acquisitions nous renforcent chez les clients, renforcent notre offre, mais sont moins rentables qu’Alten. Par voie de conséquence, elles ont dilué la marge. Sans ces acquisitions, la marge aurait été supérieure à celle de l’an passé.

Web TV www.labourseetlavie.com : Un point également sur l’activité puisque l’on a vu dans le secteur, dans votre secteur de conseil technologique, l’aéronautique effectivement, il y avait eu une baisse en Allemagne ?

Bruno Benoliel, directeur général délégué d’Alten : La baisse est propre à l’ensemble du secteur c’est-à-dire qu’elle n’a pas concerné que l’Allemagne. Il se trouve que sur les budgets sur lesquels nous sommes positionnés, l’activité a plus reculé à Hambourg qu’elle n’a reculé à Toulouse, néanmoins au global des activités aéronautiques sont en repli pour les études et la conception, ce sont les activités de recherche sur lesquelles nous intervenons, du fait de l’arrêt des programmes ou de la fin des programmes A350 et A38O.

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc là, quelque part, on avait… vous aviez une idée que cela allait arriver cette année 2014 ?

Bruno Benoliel, directeur général délégué d’Alten : Bien sûr.

Web TV www.labourseetlavie.com : Et la reprise dans ce secteur-là, elle est attendue à quel horizon ?

Bruno Benoliel, directeur général délégué d’Alten : En fait, il va y avoir d’autres projets qui vont être lancés, pas nécessairement des projets de grande ampleur dans le domaine aéronautique dans les années à venir, néanmoins il y a ce que l’on appelle, vous savez, la visserie des appareils puisqu’il faut les mettre à niveau et les entretenir sur le plan technologique, cela mobilise beaucoup d’ingénieurs, et puis il y a aussi de nouveaux projets qui touchent à l’ingénierie Production qui vont nous permettre de redéployer une grande partie des ingénieurs qui travaillaient jusqu’à présent sur les activités d’études et conception.

Web TV www.labourseetlavie.com : Un secteur qui va mieux en Europe, on en parle un peu plus, c’est l’automobile. Pour vous, comment cela s’est passé ?

Bruno Benoliel, directeur général délégué d’Alten : L’automobile effectivement a été un secteur extrêmement touché par la crise dans les années 2009-2010, on s’en rappelle. Les constructeurs allemands, eux, avaient rebondi très rapidement et une forte croissance s’en été suivie pendant les années 2010 à 2013, 2014. En Allemagne aujourd’hui, l’augmentation des budgets ralentit dans le secteur auto. En revanche, les constructeurs français, les équipementiers aussi, ont réinvesti massivement cette année et effectivement, aussi bien chez PSA que chez Renault, nous avons une augmentation très significative, de l’ordre de 50 % de notre activité.

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc là quelque part, l’intérêt d’être cette fois-ci chez les Français, au-delà des Allemands comme traditionnellement ?

Bruno Benoliel, directeur général délégué d’Alten : En fait, nous accompagnons tous les constructeurs européens. On a cité les constructeurs français. J’aurais dû également citer Volvo, vous savez qui est filiale maintenant d’un groupe Volvocars qui est filiale d’un groupe chinois, qui a également recommencé à investir. Donc on a également vu croître de façon significative notre activité en Scandinavie.

Web TV www.labourseetlavie.com : Un mot aussi d’un secteur significatif, l’énergie. Qu’est-ce que l’on peut en dire sur le semestre ?

Bruno Benoliel, directeur général délégué d’Alten : L’énergie est traditionnellement un secteur qui se porte bien. Il s’est porté d’autant mieux cette année qu’il y a des projets dans le domaine du nucléaire notamment qui ont démarré, des projets de long terme qui touchent aussi bien ce que l’on appelle le maintien en condition opérationnelle des centrales nucléaires, ce qui touche à la prolongation de la durée de vie ou à la sécurité, également à l’EPR, notamment avec le développement d’EDF au UK qui a contribué à booster un peu plus le secteur qui traditionnellement était plutôt tiré par les activités Oil and Gaz.

Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté donc des acquisitions que vous avez évoquées, il y en a eu donc un certain nombre, est-ce qu’il y avait justement une philosophie particulière sur des secteurs, des pays ?

Bruno Benoliel, directeur général délégué d’Alten : Il y avait une philosophie clairement sur des pays. Nous avons souhaité nous renforcer en Allemagne, qui est un pays important, où il nous faut atteindre la taille critique que l’on évalue à 1500-2000 ingénieurs, c’est maintenant chose faite, ce qui ne veut pas dire que nous ne poursuivrons pas le développement allemand, mais on a déjà atteint une taille significative, la Scandinavie également et puis l’Italie du Nord qui est une région dynamique sur le plan industriel.

Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté de la marge, effectivement marge brute, du côté des prix, est-ce qu’il y a toujours une tension sur les prix ?

Bruno Benoliel, directeur général délégué d’Alten : Oui, clairement, ce n’est pas homogène selon les secteurs, les télécoms par exemple, ce n’est pas une surprise, pression tarifaire. L’aéronautique aussi, on a quelques pressions tarifaires. Nous n’avons pas à faire face à des baisses de prix massif mais néanmoins les prix sont tirés, oui.

Web TV www.labourseetlavie.com : Un mot de la situation financière d’Alten, je voyais que le gearing était à -3 %, donc on pourrait dire malgré les acquisitions ?

Bruno Benoliel, directeur général délégué d’Alten : Oui, malgré les acquisitions, malgré une saisonnalité défavorable aussi de notre BFR qui a consommé un petit peu de cash. On a réussi à autofinancer sur notre cash l’intégralité du développement, des acquisitions et des dividendes qui, je le rappelle, ont été payés au mois de juin.

Web TV www.labourseetlavie.com : De votre point de vue, vous allez continuer justement cette accélération-là à l’international que vous avez évoqué déjà avec les acquisitions récentes ?

Bruno Benoliel, directeur général délégué d’Alten : Oui, d’ailleurs nous avons réalisé une acquisition au début du mois d’août, une deuxième devrait suivre, les deux situées en Allemagne. On a d’autres dossiers situés ailleurs dans d’autres régions du monde en cours d’étude actuellement. Donc nous allons poursuivre sur un rythme que les opportunités nous permettront de suivre.

Web TV www.labourseetlavie.com : Avec, de votre point de vue, un contexte économique qui, lui, n’est pas forcément plus favorable dans les prochains mois ?

Bruno Benoliel, directeur général délégué d’Alten : Non, le contexte économique global reste très tendu, très difficile. Ce qui aujourd’hui conduit à réaliser un certain nombre d’acquisitions, en fait c’est la consolidation du secteur avec les petits acteurs qui finissent par décider de se vendre, faute de pouvoir atteindre la taille critique.

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc cela devient un élément important du… ?

Bruno Benoliel, directeur général délégué d’Alten : Cela devient un élément important de la croissance qui, par le passé, a majoritairement été réalisée de façon organique, et c’est vrai que depuis un an la croissance se fait quasi exclusivement par croissance externe.

Web TV www.labourseetlavie.com : Malgré tout il y aura de la croissance organique sur l’ensemble de l’année 2014, vous pensez ?

Bruno Benoliel, directeur général délégué d’Alten : Oui, malgré tout oui. On a déjà réalisé 1,5 % de croissance organique au premier semestre, c’est modeste, c’est sûr, mais cela devrait s’accélérer au second semestre et la croissance organique devrait être comprise entre 2 et 3 %.

Web TV www.labourseetlavie.com : L’Europe, malgré son manque de croissance, reste un territoire dans votre activité essentielle ?

Bruno Benoliel, directeur général délégué d’Alten : C’est un territoire incontournable, d’une part parce que les budgets de recherche et développement y sont très conséquents. L’Allemagne par exemple a un potentiel de développement très important, nous sommes 2000, nous pourrions être 10 000 sans aucun problème. C’est aussi le territoire où le marché de la recherche et développement externalisée est le plus abouti, le plus mature. Donc c’est clairement une zone géographique où il nous faut continuer à nous développer.

Web TV www.labourseetlavie.com : Le mot de la fin, est-ce que vous allez donner des perspectives pour l’ensemble de l’année 2014 ?

Bruno Benoliel, directeur général délégué d’Alten : On a donné des perspectives que nous venons d’évoquer sur la croissance organique, donc qui sera supérieure à 1,5 %, entre 1,5 et 2 et quelques, et puis en termes de marge, nous avons indiqué que, comme l’an passé, il y aura une saisonnalité sur la marge, donc celle du second semestre est bien meilleure que celle du premier semestre.

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Bruno Benoliel d’avoir fait le point avec nous.

Bruno Benoliel, directeur général délégué d’Alten : Je vous en prie, merci.