Christophe Gaussin Pdg Groupe Gaussin : "L'enjeu est de pouvoir livrer le carnet de commandes".
Stratégie et perspectives du spécialiste des engins de manutentions portuaires

12 avril 2016 17 h 19 min
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La Web TV au SmallCap Event, organisé par CF&B Communication, a rencontré de nombreux dirigeants.

La société Gaussin est spécialisée dans les systèmes de manutentions sur roues. La dernière Assemblée Générale vient d’autoriser des augmentations de capital.

L’occasion de faire le point sur la stratégie, la vie en Bourse et les perspectives de la société.

Christophe Gaussin Pdg du groupe Gaussin est mon invité. Le carnet de commandes est à un niveau record selon lui.

 Web TV www.labourseetlavie.com : Christophe Gaussin, bonjour.

Christophe Gaussin – PDG du groupe Gaussin : Bonjour, Didier Testot.

Web TV www.labourseetlavie.com : Vous êtes le PDG du groupe Gaussin. On va parler avec vous de votre actualité. Vous êtes au à Smallcap Events où vous rencontrez les investisseurs. Justement sur les points importants aujourd’hui pour Gaussin, on a vu un certain nombre de résolutions à l’assemblée générale, on a vu de nouveaux partenaires. Qu’est-ce qui est le plus important pour vous en termes de réalisation ?

Christophe Gaussin – PDG du groupe Gaussin : C’est de délivrer le carnet de commandes. C’est de produire le carnet de commandes actuel. On bénéficie d’un carnet de commandes historiquement haut, à plus de 120 millions de carnets de commandes alors qu’on avait encore zéro il y a quatre ans sur cette activité. Et donc l’enjeu, c’est de livrer. Donc, on a de bonnes nouvelles. On a enfin livré des powerpacks qui nous ont fait défaut l’année dernière. Donc, on a quelque part un décalage de livraisons à rattraper sur cette année. C’est ce que nous sommes en train de faire et bien sûr de pouvoir facturer. Et donc dans les bonnes nouvelles aussi, c’est notre capacité à financer ce carnet de commandes. Donc, on a montré nos capacités à trouver des financements extérieurs. Alors peut-être qu’on en reparlera, mais on a une augmentation de capital et aussi des programmes d’aide type Vasco avec de belles signatures, de beaux partenariats, comme BA Systèmes ou les écoles polytechniques de Nantes par exemple ou centrale de Lille. Donc ça, ce sont des bonnes nouvelles. Et on montre aussi une capacité à dégager des marges enfin intéressantes puisqu’on vient de livrer le port de Surabaya avec des docking stations. Donc on valorise vraiment notre savoir-faire. On a vraiment encore progressé en termes de technologie. On a vraiment une avance technologique que l’on peut valoriser et qui ne figure pas toujours dans nos bilans, mais en tout cas qui se valorise à travers les prises de parts de marché.

Web TV www.labourseetlavie.com : Il y avait cet enjeu pour vous de trouver les financements. Donc, il y a eu cette assemblée générale, il y a eu les résolutions et effectivement de pouvoir délivrer ces commandes parce que finalement, vous dites ce carnet de commandes est là. Mais jusqu’à présent, il y avait des difficultés pour vous. Donc, ça ne se reflétait pas finalement dans l’activité elle-même. On avait ce carnet de commandes, mais vous ne pouviez pas le délivrer.

Christophe Gaussin – PDG du groupe Gaussin : Oui. C’est un peu la méthode des petits pas, c’est-à-dire on arrive, comment est-ce qu’on peut arriver à facturer, il faut bien sûr que le matériel soit technologiquement prêt. C’est le cas aujourd’hui. Il y a un transfert de technologies qui se réalise en ce moment, avec le CEA sur les batteries. Nos batteries sont commandées, elles sont financées, elles sont en stock. Donc ça, ce sont donc de bonnes nouvelles. Et puis on avance aussi en fonction de nos capacités à financer ce besoin en fonds de roulement. Donc, on est un peu victime de notre succès. On a un super carnet de commandes, maintenant il faut le financer. Alors, ce carnet de commandes, il est quand même sur cinq ans. Ce n’est pas 120 millions en une seule fois. Et donc, on a aussi décidé d’ouvrir la porte à des partenaires d’envergure, internationaux, pour aussi financer. Mais ça peut être aussi des investisseurs, des partenaires teintés plutôt commercial ou de production. Donc, on a fait une assemblée récemment. Il y a le souhait de pouvoir aussi mettre ces personnes en compétition pour valoriser au mieux l’entreprise qui de mon point de vue est aujourd’hui sous-évaluée. On a d’ailleurs une étude de BNP Paribas qui valorise la société à un peu plus de 100 millions d’euros. Ça fait un peu plus de 3 € l’action aujourd’hui.

Web TV www.labourseetlavie.com : Oui, puisque les actionnaires, c’est vrai que c’est un sujet récurrent d’ailleurs entre nous, c’est qu’ils se posent des questions depuis le début un petit peu sur cette aventure-là, en se disant quand est-ce que ça va délivrer pour nous actionnaires ? Ils voient ces augmentations de capital et ils peuvent se poser pas mal de questions.

Christophe Gaussin – PDG du groupe Gaussin : Oui, je pense que c’est normal. Alors, pourquoi ? Parce que je comprends qu’aussi, il y ait eu des déceptions, en disant « ça n’arrive pas tout de suite ». Il y a des fois des aléas qui ne dépendent pas que de nous. Si je prends l’exemple du port de Surabaya, ils ont eu pas loin d’un an de retard sur leur terminal portuaire. Donc tout ça fait qu’on a des décalages sur les prévisions de facturation ou de chiffre d’affaires. Donc maintenant, de mon point de vue, on peut vraiment regarder l’avenir d’une manière différente. On est en ce moment en appel d’offres sur le port de Singapour par exemple. On attend une réponse imminente du port de Singapour. On espère, avec nos partenaires, puisque là on a répondu en partenariat avec CIMC qui est quand même le leader en fabrication de conteneurs maritimes. Donc, du coup, ça nous permet aussi d’augmenter nos chances de pouvoir prendre des contrats plus importants.

Web TV www.labourseetlavie.com : Quand on parle justement de vos marchés, aujourd’hui, dans quel état ils sont justement ? Il y a de la demande parce que c’est vrai qu’on voit cette question sur la croissance du trafic mondial et on voit qu’aujourd’hui, c’est un peu plus calme, compte tenu de ce qui se passe en Asie. Mais vous, la demande est là justement de vos matériels ?

Christophe Gaussin – PDG du groupe Gaussin : C’est une bonne remarque. C’est essentiel. Pour faire du business, il faut au moins avoir un marché et avoir un produit ou des services. En tout cas là, on est sur un marché qui est en pleine croissance. Vous savez qu’on vise, les études de marché donnent 1 milliard de conteneurs en 2020 à transporter chaque année et à l’intérieur de ce segment de 1 milliard de conteneurs, il y a seulement 5 % des terminaux portuaires qui sont automatisés. Donc ça, nous, on a une offre qui correspond parfaitement à la demande. Preuve en est, par exemple, le port de Tanger qui est opéré par APM, vient d’avoir la concession de Tanger-Med n°2 et ça sera le premier terminal portuaire automatisé en Afrique pour une capacité de 5 millions. Donc, il y a toujours un time to market et là, il semble qu’il y ait un marché, c’est le bon timing maintenant pour automatiser les terminaux portuaires. Donc ça représente un potentiel immense, déjà 5 % de croissance par an, plus à l’intérieur de ce marché 95 % à conquérir. Pourquoi ? Parce que ça répond à de vrais problèmes de productivité. Juste, je rappelle, le port de Singapour, c’est 65 millions de conteneurs par an, c’est-à-dire que ça fait 200 000 conteneurs par jour à sortir. C’est des volumes qui sont phénoménaux. Si on ramène encore à l’heure, c’est 20 000 conteneurs qui sortent à peu près à l’heure. Donc, c’est pour ça qu’on a une réponse et c’est aussi la raison pour laquelle on est en partenariat avec BA Systèmes qui est leader en robotique. Ils ont plus de 1 000 robots aujourd’hui, des robots qui bougent. C’est une très belle référence. Et c’est la raison pour laquelle on s’est engagé dans ce programme Vasco. Au terme du programme avec les compétences des partenaires, on doit réussir à sortir un véhicule qui s’affranchit des infrastructures. Un peu pour ceux qui connaissent la Google car, c’est l’idée du camion sans pilote, complètement automatisé, sans infrastructure, qui est libre de tourner. Et peut-être qu’un jour, il y aura une vie sur la route pour Gaussin parce qu’on se fait quand même les dents durement dans le monde portuaire. C’est très très dur, un milieu très hostile. Et je pense qu’il y aura un débouché pour que les véhicules puissent aller un jour sur la route pour du gros tonnage.

Web TV www.labourseetlavie.com : Ça, c’est effectivement l’avenir. Si on revient sur l’année 2016 pour vous, qu’est-ce que vous dites justement au marché, aux investisseurs aujourd’hui sur cette année, cet exercice ?

Christophe Gaussin – PDG du groupe Gaussin : Déjà, on fait un faible chiffre d’affaires 2015, donc on ne peut faire que mieux. Donc, c’est le premier message. Ensuite, il faut qu’on arrive à sortir ce carnet de commande. Je suis assez confiant pour qu’on puisse faire entrer des investisseurs. Alors, ça prend du temps. Vous savez comment c’est. Il y a des audits, des due diligences. Donc, BNP nous parle horizon fin juin, peut-être septembre pour accueillir des investisseurs. Puis d’ici là, j’espère qu’on aura de nouvelles références à faire valoir, que ce soit avec le port de Singapour – je croise les doigts et j’espère qu’on aura une part, mais on ne sait jamais, il faut bien sûr être prudents – et puis Tanger-Med 2. On a quand même 100 % de Tanger-Med 1, la technologie correspond parfaitement à notre offre aujourd’hui, qui est demandée. Donc, il y a la Corée, il y a des projets partout dans le monde et c’est vrai que l’Asie, c’est 65 % des volumes au niveau mondial.

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Christophe Gaussin d’avoir fait le point avec nous aujourd’hui.

Christophe Gaussin – PDG du groupe Gaussin : Merci à vous.