Emmanuel Petiot Directeur Général Deinove "on arrive à fabriquer des composés chimiques dans le cadre du projet Deinochem".
Augmentation de capital et perspectives de l'entreprise de biotechnologies

24 juin 2014 18 h 50 min
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Deinovesociété de cleantech qui conçoit, développe, et commercialise une nouvelle génération de procédés industriels fondée sur les bactéries déinocoques vient de lancer une augmentation de capital d’un montant maximal de 25 millions d’euros. Nous évoquons les dernières actualités de la société, les avancées dans les biocarburants, et cette levée de fonds, avec Emmanuel Petiot, Directeur Général de Deinove.

Modalités de l’augmentation de capital :

Délai de priorité de 5 jours de bourse, du 24 juin 2014 au 30 juin 2014 inclus, au profit des actionnaires inscrits en compte à la date du 23 juin 2014. Suppression du droit préférentiel de souscription

·                   Offre au public en France à prix ouvert du 24 juin 2014 au 30 juin 2014 inclus

·                   Placement privé du 24 juin 2014 au 1er juillet 2014 (à 12 heures, heure de Paris)

·                   Prix maximum de souscription : 14,30 €. Le prix de souscription sera fixé à l’issue de la construction du livre d’ordres à la fin de la période de souscription et pourra être fixé en dessous de ce prix maximum

·                   Transfert sur le marché réglementé d’Euronext à Paris prévu le 16 juillet 2014 sous réserve de réalisation de l’augmentation de capital


Interview d’Emmanuel Petiot Directeur Général de Deinove :


Web TV www.labourseetlavie.com : Emmanuel Petiot, bonjour. Vous êtes le directeur général de Deinove. On va parler avec vous de vos dernières actualités. Pour commencer, une annonce que vous avez faite il y a quelques jours concernant une plate-forme robotisée d’ingénierie génétique qui est opérationnelle aujourd’hui, en quoi c’était important pour Deinove cette mise au point de cette plate-forme ?

 

Emmanuel Petiot, Directeur général de Deinove : Alors ce sont deux annonces technologiques extrêmement importantes pour Deinove. La première démontre que l’on arrive à fabriquer des composés chimiques dans le cadre du projet Deinochem, alors que l’on a déjà annoncé que l’on arrivait à produire de l’éthanol dans le cadre du projet Deinol, donc on démontre encore une fois que l’on est capable de délivrer. Et la deuxième est importante car elle démontre que le tronc commun un petit peu de Deinove c’est-à-dire la plate-forme technologique arrive à délivrer également dans le sens où nous avons réussi à fabriquer des bactéries d’intérêt grâce à un robot et grâce à un logiciel qui a été développé en commun avec une autre PME française qui s’appelle CAD4Bio et qui nous permet de développer des bactéries d’intérêt pour les industriels, très rapidement, très efficacement, et de manière extrêmement pertinente pour ces industriels. Donc ces deux annonces nous permettent de démontrer que l’on va très vite, que l’on va plus loin et que l’on arrivera à proposer à des industriels qui opèrent dans la chimie, mais aussi dans les biocarburants, des bactéries d’intérêt.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Cela veut dire pour vous de pouvoir mettre en place effectivement pour ces clients-là ces processus avec donc un système de robotisation qui évite peut-être un certain nombre d’erreurs ou qui facilitent en tout cas le travail ?

 

Emmanuel Petiot, Directeur général de Deinove : Oui, c’est cela. D’habitude, une bactérie se construit… enfin la construction de la bactérie se fait avec des chercheurs, donc se fait plus ou moins manuellement c’est-à-dire que les chercheurs réfléchissent à cette construction, la mettent sur papier et essaient de l’insérer de manière plus ou moins manuelle dans la bactérie. Aujourd’hui, le programme va faire des propositions aux chercheurs qui vont aussi réfléchir, c’est toujours leur rôle, mais ce programme va leur permettre d’automatiser cette procédure, et donc de la rendre encore plus fiable, évidemment automatisée, et beaucoup plus rapide. Cela va nous permettre de multiplier pratiquement par 10 le nombre de bactéries que nous sommes en mesure de proposer aux industriels, et encore une fois, ces bactéries seront très pertinentes. Donc ce n’est pas une course à la quantité, c’est une course à l’efficacité et à la pertinence.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, on le sait, vous travaillez justement pour qu’il y ait ce fameux bioéthanol de  deuxième génération qui n’utilise pas de ressources en tout cas  naturelles qui pourraient servir pour l’humain,  en tout cas, donc par la  biomasse, est-ce que on va… quand est-ce  que on va pouvoir y  arriver  justement ? Il y a eu déjà des essais, il y a eu un certain nombre d’évolutions, comment on avance ?

 

Emmanuel Petiot, Directeur général de Deinove : Alors, on avance relativement vite. On annonce que nous serons en mesure de générer des revenus de licence dans deux années c’est-à-dire en 2016, donc il faut que l’on aille relativement vite. La preuve, c’est que l’on a réussi à convaincre deux grands industriels, on en reparlera peut-être après, donc Suez Environnement et Abengoa. Et l’idée, c’est également d’utiliser ce programme que je viens de décrire, le programme automatisé d’ingénierie métabolique, pour pouvoir proposer des candidats de plus en plus efficaces à ces industriels, à Abengoa et Suez Environnement. Donc on y arrive, cela prend du temps, c’est un gros effort de recherche qui suppose des fonds aussi relativement importants dans des équipes, dans des équipements, pour être toujours en avance d’une étape sur la technologie de niveau mondial.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Justement, vous parliez de ces partenaires, quand on a suivi la vie de Deinove, on a vu un certain nombre de partenariats, des partenaires qui sont partis, d’autres qui arrivent, qu’apportent justement ces deux que vous avez cités aujourd’hui ?

 

Emmanuel Petiot, Directeur général de Deinove : Il y en a qu’un seul qui est parti, c’est Tereos puisque l’on était arrivé à une étape où il fallait prendre une décision et ils l’ont prise, et deux grands industriels sont arrivés, Abengoa qui fabrique des biocarburants sur toute la planète, que ce soit au Brésil, en Europe, en France d’ailleurs, et aux États-Unis, donc Abengoa va participer à un effort de recherche commun avec nous, et après deux années, l’idée c’est véritablement que ces bactéries soient utilisées en grandeur réelle, dans leurs usines, sur n’importe quel continent, on a le choix. Suez Environnement, la collaboration est relativement similaire, c’est une collaboration de recherche, donc cela va durer également deux années pour que l’on puisse développer une preuve de concept. Et ensuite évidemment avec Suez Environnement, dans la valorisation de la fraction organique des déchets urbains et ménagers, donc des poubelles, cela va permettre de fabriquer des biocarburants de seconde génération en France. La différence entre les deux, c’est que Abengoa part d’un déchet agricole, d’un résidu agricole, et Suez part des poubelles.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Voilà, donc avec en tout cas les mêmes objectifs derrière, au fur et à mesure, d’essayer de plus en plus sur ces déchets industriels, notamment, de voir comment on peut s’en servir ?

 

Emmanuel Petiot, Directeur général de Deinove : C’est exactement cela, c’est vraiment de construire des filières c’est-à-dire de construire des usines qui vont permettre de fabriquer des biocarburants de seconde génération sur le sol français pour Suez Environnement et partout dans le monde pour Abengoa. Et je dirais que ce sont deux industriels, ce sont les deux premiers qui travaillent avec nous, mais notre ambition c’est de signer d’autres partenariats un petit peu partout dans le monde parce que notre technologie est pertinente en France, en Europe, mais aussi sur toute la planète.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Vous parliez justement de financements, c’est bien sûr le nerf de la guerre, qu’en est-il de ce point de vue-là ? Vous lancez une opération financière, donc une levée de fonds, vous l’aviez évoquée il y a quelques semaines maintenant, qu’est-ce qu’elle va vous apporter et pourquoi ce montant ?

 

Emmanuel Petiot, Directeur général de Deinove : Cette levée de fonds arrive à un moment extrêmement logique dans notre stade de développement. On est arrivé à une étape où nous parlons à des industriels, où nous arrivons à une étape un petit peu applicative. Donc lever 25 millions est très logique. Donc nous allons le faire par augmentation de capital sur le marché financier, donc sur Alternext, avec un passage aussi sur Eurnext. L’idée c’est d’attirer des investisseurs individuels, donc des actionnaires individuels, et également de grands investisseurs institutionnels, que ce soient des Français ou des Européens. Nous allons faire appel au marché, pas seulement en France, mais vraiment au-delà des frontières. Le passage sur Euronext est extrêmement important aussi pour nous car il suppose une meilleure visibilité pour Deinove, et ça c’est important pour nous, et voire pour l’actionnaire aussi une plus grande liquidité.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Dans les actionnaires historiques, il y a le fonds Truffle qui vous a accompagné, est-ce qu’il a vocation lui à rester encore ou c’est une occasion pour lui justement de laisser la place à d’autres actionnaires ?

 

Emmanuel Petiot, Directeur général de Deinove : Alors, les fonds Truffle ont toujours participé à l’aventure Deinove, donc par l’intermédiaire de ses fonds de placement, certains sont arrivés à échéance, donc ne peuvent pas participer de manière matérielle, simplement physique, à cette augmentation de capital. En revanche, les nouveaux fonds détenus par Trufle peuvent tout à fait souscrire à l’opération. Cette opération se fera avec suppression du DPS, mais avec un délai prioritaire qui va permettre, un peu comme un DPS, aux actionnaires existants de participer, de continuer à participer à l’aventure de Deinove, et les nouveaux fonds Truffle peuvent le faire comme peuvent le faire d’autres investisseurs institutionnels.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Le montant, la manière dont vous allez utiliser justement ces fonds levés, comment cela va se passer dans les prochains mois ?

 

Emmanuel Petiot, Directeur général de Deinove : Les fonds seront utilisés pour, en gros, deux programmes et une plate-forme. La plate-forme, je l’ai décrite, c’est la plate-forme d’ingénierie métabolique. Il faut que l’on aille plus vite, il faut que l’on aille… il faut que l’on soit encore plus pertinent. Donc il faut acheter des équipements, cela peut être des broyeurs de cellules, des fermenteurs supplémentaires, des… le robot de clonage que l’on vient d’acquérir, et tout cela il faut le renforcer. Les deux programmes, c’est Deinol, ce sont les biocarburants de seconde génération, c’est multiplier les tests sur des matières non alimentaires pour pouvoir qualifier Deinove sur ces matières qui viennent d’un petit peu partout dans le monde. Et la deuxième chose, c’est évidemment de financer le projet Deinochem qui est un projet de composés chimiques pour différentes applications, que ce soient les cosmétiques, la parfumerie, certains intermédiaires dans la chimie, et ce financement, cela a été amorcé par l’Adème, par le gouvernement français, il doit être complété par Deinove à hauteur d’à peu près 10 millions. Donc deux beaux programmes et une belle plate-forme.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : On suivra cela. Merci d’avoir fait le point avec nous, Emmanuel petiot.

 

Emmanuel Petiot, Directeur général de Deinove : Merci à vous.

 

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