Emmanuel Viellard Vice-Président Lisi sur les résultats annuels 2009.
Lisi : résultats annuels 2009
Lisi : résultats annuels 2009, stratégie et perspectives. Après une année marquée par un ralentissement de l’aéronautique et un retour de l’automobile, quelles sont les perspectives pour Lisi ? Emmanuel Viellard Vice-Président Lisi détaille la stratégie dans ces marchés contrastées.
Web TV www.labourseetlavie.com : M. Emmanuel Viellard Vice-Président de Lisi bonjour. On va parler avec vous de l’exercice 2009 et des perspectives. Si on regarde l’exercice 2009, on sait que ça a été un exercice un peu en ciseaux avec vos différentes activités entre l’automobile et l’aéronautique. Qu’est-ce qui a été le plus important pour vous d’avoir tenu sur cet exercice ?
Emmanuel Viellard, Vice-Président de Lisi : « Notre objectif principal par les périodes de crise c’est la partie Trésorerie. Donc, la préservation du cash; et ce qu’on peut retenir de l’exercice 2009, effectivement vous avez parlé d’effet ciseaux entre nos deux grandes activités dans l’aéronautique et dans l’automobile, c’est d’avoir atteint un niveau de génération de trésorerie significative à plus de 50 millions d’euros. C’était notre objectif principal et il a été tenu ».
Web TV www.labourseetlavie.com : Cela veut dire que quelque part vous préservez l’avenir par ce biais là ?
Emmanuel Viellard, Vice-Président de Lisi : « Non seulement on préserve l’avenir mais également on le prépare en saisissant, grâce à notre situation financière, des opportunités de marché, des opportunités de consolidation et puis la poursuite de notre plan stratégique avec une acquisition prévue dans le médical qui a été annoncée à la fin de l’exercice 2009. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Est-ce que pour autant ce qui s’est passé fin 2009 et ce qui va se passer en 2010 est fondamentalement différent? Est-ce que dans votre budget, en quelque sorte, dans vos prévisions vous estimez que ça va être une vraie reprise ou qu’il va y avoir encore des mois difficiles ?
Emmanuel Viellard, Vice-Président de Lisi : « La visibilité sur l’exercice 2010 est une vraie question. Aujourd’hui, on n’est assuré de rien. Le regain d’activité dans l’automobile par exemple, on ne voit pas de visibilité au delà du deuxième trimestre. Donc, on peut avoir une deuxième partie de l’année difficile. Pour l’aéronautique, on attend plutôt une reprise à partir du 3ème, voire du 4ème trimestre; là aussi cette reprise n’est pas garantie. La reprise oui, mais encore avec un grand point d’interrogation. En tous les cas, ce qu’on ne retrouvera pas en 2010, c’est l’effet très très fort du déstockage qu’on a pu subir dans la partie automobile en 2009; vous vous souvenez sur le début d’année, à une époque, on avait de belles activités automobiles très très fortes qu’on n’avait jamais vécues précédemment. Et là, c’était une vraie interrogation: quand est-ce qu’on allait pouvoir sortir de cette crise? Aujourd’hui, on en est sorti, mais encore à un niveau d’activité plutôt bas; et puis l’aéronautique, par contre, c’est toujours difficile. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Qu’est-ce qui a le plus changé au niveau interne et au niveau de l’organisation pour faire face à ce nouveau marché, quelque part, peut-être, un peu plus chaotique et moins régulier ?
Emmanuel Viellard, Vice-Président de Lisi : « Quand vous êtes en période de croissance, vous allez chercher les nouveaux marchés, les parts de marché. Vous allez chercher à accélérer cette croissance et vous recherchez la marge. Quand vous êtes en période de décroissance, vous allez, par contre, chercher des valeurs sûres, en l’occurence, les tiroirs-caisses et là, on va préserver les fondamentaux en allant rechercher la trésorerie. Donc, vous configurez votre groupe et votre société, votre mode de management, d’une manière totalement différente et l’agilité d’une société se mesure en la capacité de pouvoir changer de mode de management relativement facilement, sans douleur; et je pense qu’on l’a fait. Par ailleurs, on a préservé la continuité en ajustant, par exemple d’une manière temporaire, des effectifs dans l’automobile: c’est le chômage partiel ou le chômage technique, on en a beaucoup parlé. Et bien, ça nous a permis de repartir sur des bases saines en préservant intacte notre capital de redémarrage. »
Web TV www.labourseetlavie.com : On a vu aussi un frein dans l’investissement, ce qui est logique dans ce type de période. Comment devraient évoluer courant de cette année justement les investissements ?
Emmanuel Viellard, Vice-Président de Lisi : « Nous, nous avons une politique volontaire. Donc, quelles que soient les années, on maintient une politique d’investissement à un niveau élevé; et aujourd’hui, on a ajusté les investissements mais simplement de 10 millions d’euros. On était à 60 millions d’euros d’investissement on est passé à 50. Pour 2010, on prévoit également de diminuer ces investissements encore d’un cran, puisque qu’on prévoit à peu près une quarantaine de millions d’euros, mais en préservant encore une fois l’avenir sur des projets structurants. Dans une période où on gère la décroissance, on ne va pas mettre en plein des investissements de capacité. Mais par contre, d’aller accompagner des clients, de continuer à progresser, de faire des investissements de technologie ou de productivité, là nous continuons et notre situation financière préservée le permet. Donc, encore une fois, nous, aujourd’hui, on joue la reprise. La reprise si elle n’arrive pas en 2010, elle arrivera en 2011, peut-être en 2012 et on sera toujours là, et on sera toujours là dans de bonnes conditions et on aura pris une avance par rapport à nos concurrents. »
Web TV www.labourseetlavie.com : On l’a vu sur les stocks, les entreprises réagissent assez vite et vous, vous l’avez fait aussi. Est-ce que sur les stocks aujourd’hui quelque part on est chez vous, chez Lisi en situation de répondre à la demande ?
Emmanuel Viellard, Vice-Président de Lisi : « Non. On a encore beaucoup de chemin à faire, on a ajusté nos stocks effectivement, on est passé de 96 jours de stocks à 92, mais on a encore, dans un domaine de progression, une zone significative où on peut encore ajuster nos stocks et redescendre. Alors, 80 jours c’est un objectif ambitieux, on va y arriver progressivement, mais ensuite, au moment où ça va repartir, l’idéal serait qu’on reste à un niveau de stocks à peu près de ce même niveau. Pour qu’une action d’amélioration soit vraiment validée, il faut qu’elle dure, il faut qu’elle soit validée sur une période plutôt longue et on va en tout cas s’employer pour que les méthodes que l’on met en place nous permettent de baisser significativement ce niveau de stocks. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté des perspectives toujours, vous parliez des acquisitions dans le médical effectivement, c’est un de vos objectifs. Le secteur peut être en consolidation justement dans cette période un peu délicate, c’est à dire, il y a ceux qui ont pu tenir et ceux qui, si la croissance de l’activité ne revient pas, vont avoir du mal ?
Emmanuel Viellard, Vice-Président de Lisi : « Tout d’abord, il faut bien replacer l’activité du groupe Lisi dans un contexte médical. Nous fabriquons des éléments qui sont implantés principalement dans l’orthopédie, voire dans les applications dentaires. On fabrique des éléments mécaniques comme des prothèses, comme différents implants ou des prothèses dentaires; et nous vendons ces implants ou aux grands développeurs, où aux donneurs d’ordres, ou aux petites sociétés spécialisées. Vous avez deux mouvements, vous avez un mouvement de consolidation de la base de sous-traitance puisque c’est un secteur qui a atteint une certaine maturité aujourd’hui et donc ça laisse une place à des acteurs qui sont solides et qui ont une certaine taille. Donc, consolidation de la base des fournisseurs. Il y a également un 2ème mouvement, qui est assez intéressant, sur lequel on travaille là, sur l’acquisition qui est prévue. C’est plutôt un mouvement d’out-sourcing, c’est à dire les grands donneurs d’ordres qui sont intégrés dans la production sortent de leur activité de production pour ce concentrer sur l’aval, c’est à dire la mise au point d’un développement et le marketing des produits, et laissent l’activité de production à des professionnels comme le groupe Lisi »
Web TV www.labourseetlavie.com : En conclusion on peut dire qu’il manque encore de la visibilité sur l’exercice 2010, sur l’après-crise, mais que le groupe peut tenir dans la période, c’est un peu ce que vous dites aujourd’hui? Vous êtes positionnés aujourd’hui pour tenir éventuellement et réaliser même des acquisitions si ça se produit ?
Emmanuel Viellard, Vice-Président de Lisi : « Oui, je pense qu’il faut être nuancé sur l’exercice 2010, donc ce message est un message prudent. Il y a des signes clairs de reprise dans certains marchés. L’automobile en est un. L’activité cosmétique, je vous rappelle qu’on fabrique des éléments de fermeture, des éléments de bouchage ou des éléments de packaging pour l’activité principalement de parfumerie. Là, on a un redémarrage, c’est la première industrie à baisser dès le début 2008, et là, au début de 2010, on sent un vrai redémarrage. Ensuite, ce qu’il va falloir valider, c’est le redémarrage aéronautique avant de penser à toute autre chose; Donc, message prudent sur 2010: une seule unité de la part du groupe, ça c’est clair et affirmé et on l’a renforcé en cette période difficile. Donc, il faudra tenir compte de Lisi pour la suite, Lisi sera un des survivant de la crise, c’est très clair aussi, et armé pour le développement futur, donc, prêt à repartir sur une histoire de croissance. »
© www.labourseetlavie.com 18 février 2010