Etienne de la Thébaudière Pdg Ober.
Ober : résultats annuels 2009 et perspectives. Etienne de la Thébaudière Pdg Ober revient sur l’exercice 2009, la stratégie du spécialiste des panneaux décoratifs en bois haut de gamme. Il détaille également la stratégie en Tunisie avec la “joint-venture” Stramiflex et les perspectives.
Actualité du groupe sur le site : Ober
Web TV www.labourseetlavie.com : Etienne de la Thébaudière bonjour. Vous êtes le Pdg de Ober. On va parler avec vous de l’année 2009 et des perspectives. Peut-on dire qu’au second semestre, globalement, on a atteint des points bas en termes d’activité ?
Etienne de la Thébaudière, Pdg de Ober : « On est indéniablement plus bas au second semestre que sur le premier semestre. C’est une saisonnalité qui veut ça. On pense que c’est aussi le point bas des marchés. Ça déborde un peu sur les deux premiers mois de l’année 2010. »
Web TV www.labourseetlavie.com : On rappelle que vous êtes un fabricant de panneaux décoratifs en bois de haute gamme pour le bâtiment, l’industrie et le naval. Que s’est il passé dans votre secteur ? les clients ont reporté leur commande ou c’est une attente de financement de leur part qui a freiné votre activité ?
Etienne de la Thébaudière, Pdg de Ober : « On a les deux phénomènes. Le marché français a le plus souffert. Au départ, les reports de chantiers nous ont pénalisés. Ces reports sont liés à des problèmes de financements. Les chantiers étaient prêts sur papier et on attendait le déblocage des financements bancaires. On ne retrouve plus trop cette situation mais on a encore des chantiers qui sont décalés pour des raisons techniques puisqu’on a pris du retard à une époque où on se posait des questions sur l’intérêt de la mise en chantier. Aujourd’hui ces phénomènes ont tendance à se tasser. Ça refrémit depuis quelques semaines. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Vous dites que les prix de vente ont tenu, ce qui peut paraitre étonnant dans ces moments là où on imagine qu’il y a une forte pression sur les prix. Qu’est ce qui vous a permis de maintenir vos prix de vente ?
Etienne de la Thébaudière, Pdg de Ober : « On intervient vraiment en fin de chantier dans la décoration. En neuf le poste de décoration est très faible par rapport au poste de gros œuvre donc on n’a pas de problématique particulière de prix. En 2009 on a même faiblement réussi à augmenter nos tarifs. On est sur un produit qui est très exclusif, très décoratif et c’est l’image de l’immeuble. Les prix sont bataillés mais moins que sur d’autres postes. Et il y a moins de concurrence. »
Web TV www.labourseetlavie.com : A-t-on eu la même tendance sur l’international ?
Etienne de la Thébaudière, Pdg de Ober : « Sur l’export de proximité, c’est-à-dire : Grande-Bretagne, Espagne, Italie et Allemagne ont a subi principalement en Grande-Bretagne de forte baisse de notre activité. En revanche on est en croissance sur le grand export grâce à je le rappelle notre salarié à New-York, nos deux salariés en Espagne, notre salarié à Séoul et notre autre salarié à Doubaï. Ce qui fait que la somme de notre performance à l’export est négative mais peu par rapport au marché domestique car on a un chiffre d’affaires qui est devenu de 3,5% à l’export. »
Web TV www.labourseetlavie.com : On est dans quel type de marché si on prend l’activité du sur-mesure avec la société Marotte ?
Etienne de la Thébaudière, Pdg de Ober : « Alors on est dans le très haut de gamme comme la salle du conseil d’administration et les appartements de personnes fortunés. Ce marché s’est un peu plus contracté que le marché de Oberflex. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Que faîtes-vous quand il y a des reports de commande ? Comment réagissez-vous dans ces moments là ?
Etienne de la Thébaudière, Pdg de Ober : « Alors on a continué à investir sur nos fondamentaux. On a continué à faire des investissements industriels. On a continué à recruter des gens pour les équipes commerciales et on a continué à faire de l’innovation. En revanche on a un peu adapté notre masse salariale au niveau de l’activité. On a enregistré l’année dernière une baisse cumulée du chiffre d’affaires de 15%. On a donc réduit nos charges de 15%. On s’est à peu près adapté notamment sur les salaires mais aussi sur plein d’autres postes. Dans les années passées on a beaucoup dépensé sur le poste – énergie qui est un poste important car on a beaucoup d’usines consommatrices d’énergie. On a réussi l’année dernière à réduire notre facture énergétique de 30% grâce à des investissements réalisés notamment dans la biomasse. C’est-à-dire qu’on récupère nos déchets et on les transforme en vapeur. Donc on a tout de même réussi à adapter nos charges à nos revenus. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Vous parliez du début d’année 2010. Pour l’instant il y a toujours des questions sur un retour à un marché complètement normal entre guillemets ?
Etienne de la Thébaudière, Pdg de Ober : « Oui on se pose encore des questions même si on sait qu’on superforme, entre guillemets car on est en décroissance, par rapport à nos concurrents. Les deux premiers mois de l’année ont été assez étonnants. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Vous espérez que ça continue. En attendant vous avez réalisé une opération en Tunisie que vous qualifiez d’opération stratégique de croissance externe. Quel est l’objet de cette nouvelle croissance par rapport au profil du groupe Ober?
Etienne de la Thébaudière, Pdg de Ober : « L’opération en Tunisie est une association. C’est une co-entreprise avec des gens que nous connaissons depuis très longtemps puisqu’ils sont fournisseurs d’Ober depuis 25 ans. C’est une entreprise qui a été créée par les gens qui la dirige encore. Elle a un véritable savoir-faire. C’est intéressant pour nous car il y a une gamme de savoir-faire beaucoup plus large que celle que l’on peut retrouver chez Oberflex et Marotte. Ils ont ce savoir-faire. Ils ne sont pas leader comme nous sur ces cœurs de marché mais ils en ont aussi plein d’autres. Cela nous ajoute toute une gamme de produits, de la capacité de production et aussi une offre compétitive sur nos produits mais surtout sur des produits que l’on n’a pas. »
Web TV www.labourseetlavie.com : C’est un élargissement de la gamme ? On a Est-ce un autre marché ?
Etienne de la Thébaudière, Pdg de Ober : « Ils font 80% de leur chiffre d’affaires en Tunisie donc ce ne sont pas des parts de marché communes. Pour nous ce sont des nouvelles parts de marché. Ils ont vraiment une offre très très large. Ils vont du panneau, non de bas de gamme mais de très bon marché, et que nous ne fabriquons pas, à des panneaux qu’ils fabriquent pour nous depuis des années. Ces panneaux sont des décors en aluminium très beaux et très haut de gamme mais qu’ils sont capables de faire à des coûts très compétitifs à ce que l’on peut retrouver en France. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Est-ce une base de développement pour aller sur d’autre zone comme le Moyen-Orient par exemple ?
Etienne de la Thébaudière, Pdg de Ober : « C’est déjà un développement actuel puisqu’ils font 95% de leur chiffre d’affaires sur Maghreb donc c’est pour nous des nouvelles parts de marché. Mais il y a de la capacité de production. On a déjà commencé à faire des coproduits avec eux qui seront destinés à l’export. Aujourd’hui les commerciaux Ober Export ont la carte Stramiflex donc on commence déjà à faire des ventes. »
Web TV www.labourseetlavie.com : On a parlez du début de l’année 2010 mais quel est votre regard sur cette année 2010 ?
Etienne de la Thébaudière, Pdg de Ober : « C’est une année de transition. On est assez attentiste sur le premier semestre. On manque de visibilité. Comme on travaille sur les chantiers assez en amont, on attend des choses positives sur le second semestre mais on manque de visibilité. Mais le second semestre 2010 devrait être en croissance par rapport au second semestre 2009. »
Web TV www.labourseetlavie.com : En conclusion, quand on regarde l’évolution du cours de bourse sur les trois dernières années. On voit que les investisseurs ont eu des doutes soit sur la stratégie ou soit sur les résultats. Quel est votre regard sur ce qui se passe en bourse ?
Etienne de la Thébaudière, Pdg de Ober : « Je ne regarde pas beaucoup la bourse. Ce n’est pas du tout un outil de pilotage de l’entreprise. Je pense qu’on manque de liquidité. Le manque de liquidité aujourd’hui pénalise le cours de bourse. Il y a deux gros blocs qui font aussi les forces de l’entreprise. Il a plus de 50% qui est détenu par les quatre dirigeants et ça je pense que c’est quelque chose de très rassurant pour l’entreprise et pour son avenir. Et puis il y a un gros bloc qui est détenu par Maxicap ce qui fait qu’il ne reste que 20% de flottant. Ce qui n’est pas à mon sens pour favoriser le cours. »
©www.labourseetlavie.com 8 avril 2010