Interview d'Olivier Aldrin Directeur Général Adjoint en charge des Finances Altran sur les résultats semestriels 2012.
Altran est un groupe spécialiste de la R&D externalisée et de l'IT

31 août 2012 6 h 58 min
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Résultats semestriels 2012 d’Altran, spécialiste de la R&D externalisée.

Nouveau Président, nouvelle stratégie, le groupe Altran a changé, l’occasion pour nous d’en parler avec Olivier Aldrin Directeur Général Adjoint en charge des Finances Altran.

Comment le groupe a évolué ? Nouveau périmètre et Perspectives.

 
 

Web TV www.labourseetlavie.com : Olivier Aldrin, bonjour. Vous êtes directeur général adjoint en charge des finances d’Altran. On va revenir avec vous sur vos résultats semestriels 2012 avec un retour positif puisque le résultat net est record, vous le signalez, et surtout le free cash-flow est positif. Qu’est-ce qui a été le plus important pour vous, je dirais, sur ce semestre justement ?

Olivier Aldrin : Ecoutez, il y a deux informations qui me paraissent tout à fait spectaculaires sur le semestre, c’est tout d’abord que Altran, comme il s’y était engagé, a renoué avec des résultats profitables, et non seulement des résultats profitables, mais un résultat net qui est un record pour Altran depuis une dizaine d’années, y compris si l’on compare par rapport aux résultats nets annuels. Donc sur le semestre on a généré plus de résultats que chaque année lors de ces dix dernières années.

Très important également, le free cash-flow qui est un des objectifs stratégiques majeurs d’Altran puisque Altran, dans le passé, a eu des résultats quelquefois corrects, mais était incapable de générer de la trésorerie, donc nous suivons tout particulièrement le free cash-flow, et sur le semestre, et sur les 12 derniers mois surtout, nous avons été capables de générer un free cash-flow de 5 %, ce qui était un de un de nos objectifs stratégiques de 2015, donc nous sommes en avance sur ce point qui est encore une fois important puisqu’il conditionne notre développement futur.

Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, Altran a beaucoup évolué, on va en reparler. Est-ce que sur ce premier semestre, c’est lié déjà à un certain nombre de choix qui ont été faits ou aussi à l’activité puisque l’on voit que la croissance organique était là sur le premier semestre, même si l’on a vu qu’au deuxième trimestre, cela a un peu ralenti ?

Olivier Aldrin : Alors, cette bonne performance est due tout d’abord au fait que gérer Altran aujourd’hui c’est plus simple qu’il y a 18 mois tout simplement parce que des choix radicaux et importants ont été faits en termes de rationalisation du portefeuille en 2011. En 2011, fin 2011 nous avons cédé l’activité Arthur D. Little qui avait été achetée il y a une dizaine d’années par Altran et qui ne représentait que 8 % de notre chiffre d’affaires mais qui était un souci très important. Également nous avons cédé nos activités sud-américaines début 2011, donc un portefeuille beaucoup plus homogène, et beaucoup plus – je ne dirai pas facile – mais beaucoup plus rationnel à gérer.

Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté des secteurs sur lesquels vous vous développez, bien entendu l’aéronautique, les télécoms, les secteurs ont été porteurs, je dirais, dans l’ensemble sur ce semestre ?

Olivier Aldrin : Si on regarde le premier semestre, l’aéronautique a été en croissance, à peu près 25 % de notre chiffre d’affaires –  ce que nous appelons aéronautique c’est aéronautique, défense et railways également, mais c’est notamment aéronautique et défense, donc c’est le plus gros secteur d’Altran –  en croissance. Les secteurs dits Eilis, énergie, life science et industrie en croissance. Les secteurs télécoms un peu plus stables mais résilients. Nous avons un secteur dont on a beaucoup parlé mais qui est de l’automobile, qui est à peu près stable, un peu en décroissance, mais avec des images très contrastées. Par exemple sur Peugeot Citroën, nous avons baissé de 40 % au premier semestre, mais sur les autres acteurs automobiles, nous sommes en croissance chez Fiat et chez d’autres acteurs, donc cela reste pour nous un secteur qui représente à peu près 17 % de notre chiffre d’affaires, qui est plutôt un secteur où l’on peut progresser. Et enfin le secteur où nous avons le plus souffert, c’est le secteur que nous appelons financier et  public qui représentait 14 % de notre chiffre d’affaires, qui n’en représente plus que 12 %, et qui notamment-ce qu’il faut savoir, c’est qu’Altran fait 70 % de son chiffre d’affaires dans la R & D et un peu plus de 70 %, et à peu 30 % dans l’IT, cet IT nous le faisons essentiellement dans le secteur bancaire et donc nous avons eu, et dans le secteur bancaire, et pour l’IT, une décroissance au premier semestre.

Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté des marges, donc on voit que la marge brute en tout cas reste sous pression, est-ce que c’est lié à l’environnement pris qui reste justement difficile par rapport à l’exigence de vos clients ?

Olivier Aldrin : Non parce que quand on regarde les prix, c’est un mix assez compliqué à analyser mais le prix moyen de vente d’Altran a un peu augmenté au premier semestre. Le fait que la marge brute, qui augmente en valeur absolue, mais qui baisse un peu en pourcentage par rapport à la marge du semestre de l’année dernière, c’est dû à un élément qui est assez non récurrent c’est-à-dire que l’on a eu sur deux projets, deux problèmes. On a souhaité les provisionner largement au premier semestre, or c’était fait, nous aurions eu une marge brute en légère augmentation au premier semestre. J’ajouterai qu’il y ait une saisonnalité dans notre marge brute, c’est que la marge brute du second semestre, comme nous l’avons annoncé, sera supérieure.

Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté de la tendance sur le troisième trimestre, qu’est-ce que vous dites aujourd’hui ? Est-ce que la tendance reste bonne ?

Olivier Aldrin : Nous avons dit qu’en juillet/août, nous avons une tendance qui est du même ordre que celle reconnue au premier semestre. Rien ne nous permet de penser qu’en septembre ce sera différent, mais en septembre nous avons un jour de moins que l’année dernière, donc c’est un peu détaillé, mais voilà aujourd’hui rien ne nous laisse penser que nous aurons un troisième trimestre moins bon que ce que nous avons connu, et nous avons ce matin, devant le marché, dit que nous étions assez confiants tout en étant vigilants sur le contexte économique général de pouvoir délivrer une croissance profitable en 2012, tout à fait cohérente avec les objectifs, les guidances que nous avons données pour 2015.

Web TV www.labourseetlavie.com : Ce qu’il faut rappeler, c’est que justement votre activité de recherche externalisée, en général c’est un peu la dernière que les entreprises… quand les entreprises décident de réduire leur coût et donc quelque part vous n’êtes pas, vous, un indicateur avancé du tout, quand cela vous arrive, cela peut être brutal comme cela l’a été il y a quelques années.

Olivier Aldrin : Alors, c’est tout à fait intéressant. C’est vrai qu’Altran fait, je vous le disais, plus de 70 % de son chiffre d’affaires en R & D  externalisée, ce qui est tout esprit différent de l’IT parce que effectivement la R & D est la dernière dépense que nos grands clients vont stopper, et quand on regarde l’histoire, ces dix dernières années, qui est un historique que l’on a de façon assez précise, on s’aperçoit que les dépenses de R & D externalisée ont baissé une seule fois, c’est début 2009, mais non pas parce que les clients ont voulu améliorer leur compte de résultat, mais parce qu’un certain nombre de clients avaient des problèmes de liquidité, ce qui rend tous les plans possibles, mais la R & D est un métier très résiliant, et c’est important de le signaler puisque c’est plutôt acyclique c’est-à-dire que quand on regarde le contexte économique…, alors bien évidemment si le contexte économique général est très favorable, c’est mieux, mais on s’aperçoit que les dépenses de R & D et la partie externalisée de cette R & D sont en croissance permanente.

Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, du côté des perspectives, vous parliez effectivement d’arbitrages stratégiques qui avaient été faits, vous êtes aussi en train de réfléchir à des acquisitions, quels sont les projets sur les prochains mois ? Il y a des acquisitions dont vous avez besoin ?

Olivier Aldrin : Alors, une des choses que tout le monde sait, c’est que le management d’Altran est nouveau. Le PDG Altran, Philippe Salle, est arrivé il y a un an. Et un des gros avantages d’Altran, c’est d’avoir une stratégie extrêmement claire, et déclinée sur les acquisitions, nous avons dit que nous voulions faire des acquisitions, au moins 200 millions de euros de chiffre d’affaires d’ici à 2015, dans deux solutions mondiales que sont l’EPLM, le  Product Life Secure Management ou ECS, Embedit Critical System, soit deux, ou trois géographies que sont le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Inde. Donc nous avons aujourd’hui une grille, je dirais, une check-list quand on regarde des dossiers, et on nous en propose de nombreux, qui est extrêmement précise et simple. Aujourd’hui, où en  sommes-nous ? Nous avons une activité de M&A, de recherches intenses, nous avons plusieurs pistes qui sont en discussion, nous espérons pouvoir faire quelque chose avant la fin de l’année mais vous savez que dans ce genre de processus, tant que cela n’est pas signé, la probabilité que cela ne se fasse pas est toujours importante.

Web TV www.labourseetlavie.com : C’est important aussi pour vous d’être, parce que quand on parle de l’Inde c’est bien sûr d’autres marchés, mais ce sont aussi des ressources pour utiliser pour le monde entier, c’est important d’avoir cette dimension aussi ?

Olivier Aldrin : C’est tout à fait important. Aujourd’hui on est déjà 300 en Inde, on pense que c’est un peu sous critique, il faut que l’on grossisse pour les problématiques d’off-shore que vous venez de mentionner, et également dans des problématiques d’offset, on a un certain nombre de grands clients en Europe qui ont signé des contrats ou qui vont signer avec l’Inde, avec des obligations de production locale, et Altran a tout son rôle à jouer dans cette logique.

Web TV www.labourseetlavie.com : En conclusion, donc aujourd’hui, je dirais, 2012 vous conforte dans ce plan 2012-2015, ce nouveau plan, en termes de perspectives, à la fois d’activité bien entendu et de résultats ?

Olivier Aldrin : Aujourd’hui, c’ est un semestre qui s’inscrit…, la vision que l’ on a de l’ ensemble de l’ année s’ inscrit complètement dans notre objectif, dans notre plan stratégique 2015, dont je vous le rappelle, les principaux chiffres qui sont d’ atteindre un ebit entre 11 et 12 % contre 8 en 2011 et 5 en 2010, de faire un chiffre d’ affaires au moins de 2 milliards d’euros, et de générer un free cash-flow que l’on avait dit devoir être entre 2 et 4 %, on s’aperçoit que cet objectif est très prudent, donc on est aujourd’hui complètement en ligne dans ce plan stratégique, très vigilant sur le contexte économique évidemment, mais nous sommes raisonnablement confiants effectivement.

Web TV www.labourseetlavie.com : Et bien, on aura l’occasion d’en reparler. Merci  Olivier Aldrin d’avoir fait le point avec nous. On rappelle que vous êtes donc directeur général adjoint en charge des finances d’Altran.

Olivier Aldrin : Merci beaucoup.

©www.labourseetlavie.com. Tous droits réservés 31 août 2012.