Interview de Dominique Henri Pdg Heurtey Petrochem sur les résultats annuels 2009.
Heurtey Petrochem : résultats annuels 2009 et perspectives

19 mars 2010 6 h 36 min
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Heurtey Petrochem : résultats annuels 2009 et perspectives. Le groupe est spécialiste des fours pour hydrocarbures. L’évolution de l’économie mondiale a déplacé le centre de gravité de son carnet de commandes.

Dominique Henri Pdg Heurtey Petrochem détaille la stratégie et les perspectives du groupe.

Web TV www.labourseetlavie.com : Dominique Henri bonjour, vous êtes le Pdg Heurtey Petrochem. On va parler des résultats et des perspectives de l’année 2009. Vous êtes le leader de l’ingénierie spécialisé dans la fourniture de fours de procédés pour le raffinage, la pétrochimie et la production d’hydrogène. On voit l’impact du ralentissement de l’activité économique sur votre exercice 2009. Finalement vous avez réussi à tenir vos marges dans ce contexte. Qu’est ce qui a été le plus important pour vous ?

 

 

 

Dominique Henri, Pdg Heurtey Petrochem : « L’année 2009 a été une année de transition. Jusque là nous avions pu voir de belles années de croissance aussi bien organique qu’externe. Le groupe avait changé de dimension par l’acquisition de la société américaine Petrochem développement en 2008. 2009 a été impactée par les conséquences de la crise économique sur notre secteur surtout au premier semestre. Ce qui s’est traduit par le report, l’annulation ou le différé de beaucoup de projets d’investissements dans le raffinage et la pétrochimie qui sont les secteurs sur lesquels nous intervenons. Le marché a commencé à reprendre aux alentours du troisième trimestre 2009. Ce qui fait qu’au total nous avons bien tiré notre épingle du jeu en 2009. D’une part malgré une baisse du chiffre d’affaires qui est de 14% par rapport à 2008. Nous avons fait un peu mieux en termes de taux de marge opérationnelle. C’est une belle performance de la société en termes d’exécution de ses affaires. Le deuxième point est le carnet de commandes. Il se situait à la fin 2009 au même niveau, à très peu de chose près, que fin 2008. C’est là la très belle performance que d’avoir réussi à bien tirer son épingle du jeu du redémarrage du marché sur la deuxième moitié de l’année. »

 

Web TV www.labourseetlavie.com : C’est tout de même contrasté suivant les zones !

 

Dominique Henri, Pdg Heurtey Petrochem : « On assiste à un déplacement de nos marché. C’est clair que l’activité dans les pays de l’OCDE typiquement les pays de l’Europe de l’Ouest, Amérique du Nord restent peu dynamiques. Nos marchés se sont déplacés vers les pays émergents. C’est l’Inde, la Russie et le Moyen-Orient qu’on appelle les BRIC. Nous avons aussi notamment en fin 2009 un contrat important dans le domaine de l’Hydrogène pour une raffinerie en Serbie. Vous allez me dire que la Serbie c’est encore l’Europe. Il se trouve que ça correspond à une stratégie d’investissement des raffineurs russes. Ils sont en train de moderniser leurs outils de raffinage. On va voir une vague d’investissements dans les années à venir en Russie. Ils ont également acquis des positions dans les pays de l’Est, en Serbie. On vient de signer, en début d’année 2010, un contrat en Bulgarie un peu dans les mêmes conditions et le même contexte. Cela correspond à des investissements des raffineurs russes en Europe. »

 

Web TV www.labourseetlavie.com : L’Europe de l’Ouest semble saturée, non ?

 

 

 

Dominique Henri, Pdg Heurtey Petrochem : « Tout le monde connait les difficultés actuelles de l’outil de raffinage en Europe. On aura à nouveau à moyen terme des vagues de modernisations parce qu’il y a des normes environnementales qui évoluent et qui évolueront à nouveau. »

 

 

 

Web TV www.labourseetlavie.com : On est plus dans la rénovation que dans la construction ?

 

 

 

Dominique Henri, Pdg Heurtey Petrochem : « Oui mais la rénovation ça peut être lourd. On sait en particulier que l’outil de raffinage en Europe souffre d’être trop orienté vers la production d’essence alors que c’est le diesel qui est le carburant principal sur le marché automobile. Avoir des raffineries plus orientées vers le diesel que vers l’essence ceux sont des investissements lourds qui font intervenir des fours et donc font intervenir notre groupe. L’autre grand marché qui se développe c’est l’Inde. L’inde qui a ralenti également en 2009 est en train de repartir et ça va durer. C’est vraiment la croissance qui tire la demande et les besoins d’investissements dans le raffinage, dans la pétrochimie et dans la production d’Hydrogène. Depuis le début de l’année nous avons signé 40 millions d’euros de contrats avec Indian Oil Corporation, une compagnie nationale indienne, qui construit dans l’Est de l’Inde une nouvelle raffinerie. Vous voyez notre carnet de commandes. On avait 15 mois de chiffre d’affaires à la fin de l’année 2009. Ce qui était une très belle performance dans le contexte de l’exercice 2009. L’année démarre bien puisque nous en sommes à un petit peu moins de 50 millions d’euros de contrats signés principalement en Inde dans les deux premiers mois. Notre carnet de commandes se déplace vers l’Asie et le Moyen-Orient. »

 

 

 

Web TV www.labourseetlavie.com : les chiffres sont assez spectaculaires car vous dites aujourd’hui que l’Asie représente 39% de votre chiffre d’affaires et que l’Amérique du Nord qui était à 25% n’est plus qu’à 13%.

 

 

 

Dominique Henri, Pdg Heurtey Petrochem : « Oui c’est l’intérêt d’avoir un groupe très international. Non seulement nos marchés sont à l’international mais nous sommes présents dans ces pays. Il faut être indien en Inde. Aujourd’hui l’Inde est en train de devenir notre filiale principale en termes d’exécutions de projets, d’études et de supervisions de chantiers. »

 

 

 

Web TV www.labourseetlavie.com : En conclusion, comment envisagez-vous cette année 2010 ?

 

 

 

Dominique Henri, Pdg Heurtey Petrochem : « On l’aborde avec un backlog raisonnable. J’ai mentionné dans notre carnet de commandes, à fin 2009, 265 millions d’euros. Environ 60 à 70% de ce montant s’écoulera dans le chiffre d’affaires 2010. Le reste 30 à 40% concernera l’exercice 2011 principalement et au-delà. S’ajoute alors la part des contrats que nous avons signés en début d’année. Parce que signés en début vont avoir aussi une contribution significative sur l’exercice. Je dirai qu’on a une visibilité raisonnable voire bonne sur l’exercice 2010 et déjà sur 2011. Il ne faut pas s’arrêter là. Il y a une très grosse activité d’appels d’offres en cours au Moyen-Orient et en Inde. Je dirai que ça va être la Russie sur la fin du premier semestre et la deuxième partie de l’année. Il y a aussi le Brésil qui est un gros enjeu. Encore une fois nos marchés se déplacent. On parle un peu moins de l’Europe de l’Ouest et des USA mais ça reviendra. »

 

 

 

©www.labourseetlavie.com 18 mars 2010