Interview de Franck Grimaud Président du Directoire de Vivalis .
Oddo Midcap Forum 2013 : Après l'annonce de la fusion avec l'autrichien Intercell

17 janvier 2013 9 h 35 min
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Oddo Midcap Forum 2013 : Après l’annonce de la fusion avec l’autrichien Intercell

Le groupe Vivalis a donc décidé de fusionner avec l’autrichien Intercell pour la création de VALNEVA, un leader européen des biotechnologies spécialiste des vaccins et des anticorps.

Nous parlons de cette actualité et de ses conséquences pour le groupe, quels changements dans la stratégie du futur Valneva ?

Franck Grimaud Président du Directoire de Vivalis, nous en parle en détail.

Web TV www.labourseetlavie.com : Franck Grimaud, bonjour. Nous sommes avec vous au Forum Oddo Midcap. Vous êtes le Président du directoire de Vivalis. On va parler avec vous de votre actualité puisqu’elle est riche. Au cours des dernières semaines vous avez annoncé une fusion d’égal à égal avec la société Intercell, société autrichienne. Avant peut-être de parler de cette fusion, un rappel des derniers mois pour vous de votre activité, comment s’est portée votre activité ?

Franck Grimaud, Président du Directoire de Vivalis : En 2012 cela a été assez riche puisque on a continué à un très bon rythme de licencier notre technologie de production de vaccins, on avait comme objectif six licences en 2012 et on en a signé une dizaine. Par ailleurs, nos clients ont bien avancé, en particulier on est maintenant en phase trois avec un vaccin humain au Japon contre la grippe pandémique et on espère une approbation fin 2013, début 2014. Et puis on a notre premier vaccin enregistré par un laboratoire vétérinaire et qui va commencer à produire des royalties donc cette année 2013, donc voilà une année très, très riche.

Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, il y avait besoin justement pour la société de grossir, d’aller plus vite, puisque là vous avez proposer, et la société autrichienne l’a accepté, une fusion d’égal à égal, il y avait ce besoin-là, je dirais, d’aller plus vite ?

Franck Grimaud, Président du Directoire de Vivalis : Alors deux éléments de manière un petit peu générale, structurelle, je pense que la biotech a besoin de grandir en Europe c’est-à-dire qu’il y a beaucoup, beaucoup de sociétés mais beaucoup de petites sociétés, et que pour être à la fois, avoir toutes les compétences sous le même toit, ce qu’on va avoir de la découverte jusqu’à la mise sur le marché avec cet ensemble maintenant Valneva, et bien bon, la fusion était vraiment très pertinente. Deuxième élément, pour bien négocier avec nos clients pharma, si on a une bonne assise évidemment on sera plus solide, on négociera mieux et des meilleurs deals, et d’ailleurs ce qui était très intéressant c’est que dans la semaine qui a suivi l’annonce, on a eu des retours de nos grands clients GSK, Sanofi qui connaissent bien les deux sociétés et qui ont vraiment approuvé cette fusion, qu’ils trouvent qu’elle fait beaucoup sens.

Et puis le troisième élément, c’est qu’en combinant nos revenus aussi, l’arrivée à un équilibre qu’on estime autour de 2015 financier, j’ai envie de dire des deux côtés encore renforcé parce qu’on multiplie un, les sources de revenus et en même temps on anticipe 5 à 6 millions de synergies par an dans ce nouvel ensemble. Donc voilà tout cela faisait suffisamment sens pour qu’on y passe un peu de temps et puis que l’on présente ce projet au marché.

Web TV www.labourseetlavie.com : Effectivement il y a les différentes modalités, c’est vrai qu’au moment de l’introduction en bourse vous aviez parlé de ce bénéfice en 2015, cela reste toujours pour les sociétés de biotechnologies bien sûr la rentabilité à un point, un cap important, avec les activités, doinc l’ensemble, il y a de vrais apports pour aller peut-être plus vite ?

Franck Grimaud, Président du Directoire de Vivalis : Et bien, d’un côté, Intercell a un vaccin commercialisé aujourd’hui, donc c’est l’actif qui nous intéressait en particulier en forte croissance, à peu près de 20 % par an qui doit atteindre justement à l’horizon 2015 entre 45 et 50 millions d’euros, et puis c’est là qu’on estime avec les revenus Vivalis B66 de notre plateforme de découverte d’anticorps Vivascreen, on estime que l’on aura donc avec ces trois sources de revenus un équilibre financier. Et puis voilà, une fusion va aussi avec l’optimisation des ressources internes et donc les synergies aussi, quand même 5 à 6 millions d’euros par an ce n’est pas négligeable aident aussi à arriver à cette rentabilité.

Web TV www.labourseetlavie.com : Vous parliez effectivement des sociétés pharmaceutiques, des sociétés de biotechnologies, c’est vrai que grossir et les fusions souvent, statistiquement, il y a beaucoup de risques d’échecs, comment ne pas devenir une « mauvaise pharmaceutique » c’est-à-dire que l’on dit souvent qu’on voit les biotech très dynamiques, qui vont plus vite, qui font des découvertes et que souvent certaines grosses sociétés pharmaceutiques ont beaucoup de mal, d’ailleurs elles ont fait évoluer leur stratégie, comment ne pas devenir une mauvaise ou une trop grosse biotech mais avec de mauvais réflexes ?

Franck Grimaud, Président du Directoire de Vivalis : Donc on va être 300 personnes, donc on est encore donc à un stade où je crois qu’on n’a pas trop de risques de perdre de dynamique. Le point c’est que l’on est toujours très bien positionné sur deux ou trois éléments du futur, à la fois on est dans les biologiques, les vaccins et les anticorps deux segments en forte croissance, donc là aussi bien la EB66 que par exemple un adjuvent d’Intercell qui sert à améliorer l’efficacité des vaccins, ce sont des choses qui sont… voilà je pense aujourd’hui au top niveau en terme de technologie nouveau et qui va nous permettre de continuer sur cette dynamique, et puis côté anticorps on a vraiment une plateforme qui doit nous permettre de nous imposer dans le domaine anti-infectieux, on a un gros accord avec Sanofi Pasteur ici et puis également en dehors. Donc voilà cela va être tout l’enjeu mais je pense qu’on est pas encore à un stade suffisant de taille où l’on risque de s’endormir, mais vous avez raison, c’est tout l’enjeu de la fusion, de conserver cette dynamique.

Web TV www.labourseetlavie.com : Alors du côté du business model et des revenus, donc il y a le système des licences, le système des royalties aussi, cela va être un système qui va perdurer dans le temps ?

Franck Grimaud, Président du Directoire de Vivalis : Absolument, absolument, donc on va avoir, on va dire, deux grandes sources de revenus, d’un côté le vaccin commercialisé sur de nombreux directoires, en co-marketing avec Novartis, donc mes revenus directs, donc c’est vrai que cela nous permet aussi justement d’avoir nos propres revenus, notre propre équilibre, et donc de beaucoup mieux négocier sur la partie licence où là on négocie avec des grands de la pharma, c’est eux qui vendent le produit final et le fait que l’’on arrive à l’équilibre cela nous permettra de beaucoup mieux négocier avec eux. Mais côté effectivement licence, donc on va continuer à licencier le B66, à licencier Vivascreen, voilà deux sources de revenus bien distinctes.

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc Valvena, le nom de ce nouveau groupe, la fusion est en route, les modalités sont aujourd’hui publiques, du côté de cette année 2013, quand il y a ce genre d’opérations, cela n’est jamais facile de voir ce que cela va donner en quelque sorte, les analystes vont vous interroger bien entendu là-dessus, qu’est-ce que les analystes, qu’est-ce que les investisseurs devront regarder en priorité dans vos réalisations de 2013 ?

Franck Grimaud, Président du Directoire de Vivalis : Je pense, trois choses. La première, est-ce que le vaccin contre l’encéphalite japonaise d’Intercell, les ventes, trimestre par trimestre, continuent à évoluer sur le même rythme ? Deuxième point, est-ce que côté EB66, côté Vivascreen, on est toujours sur le même rythme de licences ? Et c’est ce qu’on attend évidemment, des nouveaux enregistrements, on va annoncer nos objectifs prochainement, des nouveaux enregistrements également de vaccins sur la ligne EB66 et puis, côté découverte d’anticorps, des nouveaux deals, des levées d’options avec nos premiers clients Sanofi Pasteur, donc voilà la « continuité » du business actuel des deux sociétés.

Et puis, je pense qu’en fin d’année, il faudra commencer à voir, aussi observer l’implémentation du plan de fusion parce qu’on a annoncé, en fait,  l’arrêt de certaines activités, de part et d’autre, qui sont moins stratégiques aujourd’hui et que l’on doit implémenter en 2013. Je pense, côté Intercell à l’arrêt de leur activité de découverte d’anticorps puisqu’on en a une plus performante, une technologie qui s’appelle Imad, et puis d’un autre côté la production lot clinique en prestations qui était là pour supporter la EB66 mais maintenant la EB66 est très, très bien partie, il y a des prestataires qui peuvent faire le boulot quasiment aussi bien que nous, voire mieux que nous, et donc aussi on est en discussion aujourd’hui avec des repreneurs potentiels. Donc ça, ce sera côté synergies en fin d’année de voir si on a bien rempli notre cahier des charges. Voilà les deux choses.

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Franck Grimaud d’avoir fait le point avec nous et donc et nous suivrons la vie de la nouvelle société issue de la fusion Vivalis-Intercell donc de Valneva.

Franck Grimaud, Président du Directoire de Vivalis : Absolument, merci beaucoup.

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