Interview de Grégory Sanson Directeur Financier de Bonduelle : Stratégie et perspectives 2013 .
Oddo Midcap Forum 2013 : Perspectives du groupe Bonduelle (conserve, surgelé et frais traiteur)
Oddo Midcap Forum 2013 : Perspectives du spécialiste de la transformation des légumes (conserve, surgelé et frais traiteur).
A l’accasion du Forum 2013 Oddo Midcap qui s’est tenu à Lyon, le 10 et le 11 janvier, la Web Tv www.labourseetlavie.com a rencontré de nombreux dirigeants d’entreprises.
Grégory Sanson Directeur Financier de Bonduelle nous parle de la stratégie de l’entreprise, en France et à l’international, des dernières acquisitions, de la politique prix, et des perspectives 2013.
Web TV www.labourseetlavie.com : Gregory Sanson bonjour. Vous êtes le directeur financier de Bonduelle, nous sommes avec vous au Forum Oddo Midcap à Lyon, au Forum 2013, vous rencontrez des investisseurs qui attendent, j’imagine, d’en savoir plus sur la stratégie de Bonduelle, comment se sont passées déjà pour vous les derniers mois en termes d’activité ?
Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Malheureusement il ne recèle pas de surprise et peut-être heureusement également, on est dans une ambiance de consommation plutôt atone en Europe, ce à quoi on s’attendait parfaitement, le continent nord-américain qui représente aujourd’hui 25 % de notre activité semble avoir une consommation qui se tient, et puis nos zones de croissance, le Brésil mais également la Russie et ses pays périphériques continuent d’avoir une croissance extrêmement dynamique et porte le développement du groupe.
Web TV www.labourseetlavie.com : Donc on a géré ce marché européen qui reste perturbé, clairement sur la consommation, qu’est-ce que vous faites dans cette période –là pour…, on rappelle que vous êtes N° 1 et leader sur la conserve, bien entendu, mais pour que les consommateurs peut-être soient quand même tentés ?
Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Alors d’abord, notre stratégie c’est de s’internationaliser, et évidemment s’internationaliser en dehors de l’Europe, ce qui a motivé d’ailleurs trois opérations importantes l’année dernière en matière de croissance externe. Pour ce qui est du marché européen, le constat que l’on fait pendant cette période de crise que l’on vit maintenant depuis quatre ans, c’est que le consommateur continue à privilégier les marques qui dans certains secteurs gagnent des parts de marché sur les marques de distributeurs à deux conditions, que vous ayez une réelle innovation produit, c’est le cas dans différentes catégories, notamment je pense à la gamme de conserves vapeur c’est-à-dire des concerts qui ne recèlent plus de liquide dans la boîte et qui apportent des compléments nutritionnels, une couleur plus attrayante et un goût préservé, il y a un accueil pour ces produits-là, et également que les marques continuent à faire le travail en matière de promotion c’est-à-dire continuent à faire de la publicité, ce que nous faisons puisque notre budget marketing l’année dernière a augmenté de 10 %.
Web TV www.labourseetlavie.com : Le marché des surgelés, lui aussi, est-ce qu’il est aussi affecté comme les autres marchés ?
Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Le marché du surgelé suit les mêmes tendances de consommation, avec une différence, c’est que c’est une technologie, le surgelé, qui est privilégié dans la restauration hors foyer c’est-à-dire ce qui est cantines, hôpitaux, mais également restauration commerciale dont on sait en Europe qu’elle souffre particulièrement dans le contexte.
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, on parlait effectivement de ces marchés américains, c’est vrai qu’il y a eu des opérations de croissance, sur ces marchés-là il y a un vrai positionnement de la société qui est différente ou on retrouve le même positionnement ?
Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Alors, ce sont des marchés où on retrouve les marques de distributeurs, mais ce sont des marques de distributeurs qui sont particulièrement valorisées, niveau qualitatif, niveau de prix relativement élevé, raison pour laquelle nous avons investi dans une activité de marque de distributeur aux États-Unis par l’acquisition de l’activité surgelée de la société Allens.
Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté de ces marchés, de l’évolution du secteur, vous avez aussi bien fait donc de la croissance externe sur les différents pays, est-ce que vous réfléchissez aujourd’hui à d’autres pays ou il va falloir vous renforcer dans les pays que l’on a mentionnés ?
Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Alors, la satisfaction pour l’exercice clos en juin 2012 était d’une part que nous retrouvions une croissance organique positive, ce qui n’avait pas été le cas sur l’exercice précédent, et cette croissance organique positive est venue se compléter de ces trois opérations importantes en dehors de l’Europe, en Hongrie, en Russie et aux États-Unis, qui a redonné un élan à notre développement. Alors il nous faut maintenant digérer ces trois acquisitions, il faut se rappeler que l’on est une société de taille intermédiaire, donc les ressources financières mais également les ressources managériales sont limitées, et on a plutôt l’habitude chez Bonduelle d’exécuter correctement les opérations de croissance externe, c’est ce que l’on veut faire avec ces trois opérations, elles recèlent énormément de potentiel de synergies, pour autant on est extrêmement attentif à notre environnement qui dans ce contexte de crise est en train d’évoluer fortement, on voit beaucoup de réorganisations, de rachats de sociétés dont on a bénéficié au travers de ces trois opérations. Donc on reste attentif mais priorité est d’intégrer ces trois acquisitions.
Web TV www.labourseetlavie.com : Justement, comme il y avait eu ces acquisitions, qu’est-ce qu’on peut dire pour vous de la situation financière du groupe en termes de moyens, de disponibilité ?
Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : C’est la deuxième partie de cette année 2012 très active, c’est le refinancement que nous avons opéré de notre dette à hauteur de 450 millions au travers de deux transactions, un revolving credit facility de 300 millions d’euros souscrits auprès de cette banque qui nous donne de la flexibilité financière et nous permet de faire face à nos échéances obligataires, nous avions sur l’exercice 2012-2013 200 millions d’euros à rembourser, ils sont désormais couverts, et également un placement obligataire, un placement obligataire privé, donc le premier Euro Private Placement, placé auprès d’assureurs européens, qui nous a permis d’adosser ces trois acquisitions à de la ressource longue puisque l’on est sur des maturités de six ans et demi. Donc la situation financière du groupe Bonduelle est saine, elle est totalement sécurisée pour les années qui viennent.
Web TV www.labourseetlavie.com : On parlait des marchés, de nouveaux marchés, notamment le Brésil, ce sont des marchés porteurs pour le groupe et le groupe va s’installer de manière durable, il y a beaucoup de choses à faire sur ces marchés-là ?
Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Dans ces pays, ce sont souvent des marchés fragmentés avec des acteurs qui n’ont pas d’exigences qualitatives extrêmement élevées et qui n’ont pas de politique de marque, donc nous arrivons avec cette stratégie que nous avons éprouvée en Europe mais également en dehors d’Europe, je pense à la Russie, d’élever le niveau qualitatif de ces marchés-là, de promouvoir une image de marque et de revaloriser la catégorie de produits qui déterminent, évidemment, la rentabilité de ce secteur.
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, on a vu dans notamment la lettre à vos actionnaires que parfois il peut y avoir des ruptures de produits, cela paraît étonnant mais cela arrive, on voit aussi dans votre organisation, notamment en Hongrie pour le maïs que vous allez aussi vous implanter, vous faites en sorte peut-être d’éviter ce genre de problèmes, cela veut dire effectivement des choix logistiques, des choix d’implantation importants ?
Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Alors la nature est généreuse mais la nature est capricieuse, il ne faut pas oublier que dans notre industrie, nous produisons sur une période extrêmement limitée de temps. Si je prends le cas du petit pois par exemple, nous produisons en un mois ce que nous allons commercialiser pendant un an, et donc les conditions météorologiques peuvent très bien ne pas se prêter à une récolte favorable, c’est pour cela que nous avons souhaité diversifier nos « sourcing » d’approvisionnement, nous avons aujourd’hui près de 50 usines de par le monde, et nous faisons du maïs doux du Canada jusqu’en Russie en passant par le Brésil, la France évidemment et également la Hongrie, donc ceci nous permet de compenser des zones de mauvaises récoltes par d’autres zones qui ont été un peu plus favorables.
Web TV www.labourseetlavie.com : Pour l’exercice en cours, qu’elles seront pour vous les leviers opérationnels pour Bonduelle ?
Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : D’une part commencer à bénéficier des synergies de ces trois acquisitions, continuer ce formidable développement que nous avons en Europe orientale et en Russie, qui je le rappelle est la zone la plus rentable pour le groupe Bonduelle, et puis essayer de maintenir l’effort en Europe en continuant à promouvoir nos marques, en continuant à innover, je pense qu’il peut y avoir un accueil favorable de la part des consommateurs mais en étant extrêmement attentif à ce contexte de crise.
Web TV www.labourseetlavie.com : Le mot de la fin, comme tous les acteurs de l’agroalimentaire, vous négociez avec des distributeurs la question des prix, on n’est pas forcément pour vous dans une situation plus favorable en fin d’année que en début d’année, comment cela va se passer ? Est-ce que vous avez une marge de manœuvre ?
Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Il y a eu désinflation des matières premières, chacun a pu le constater cet été, cela va avoir un impact sur les prix que nous payons aux agriculteurs et qu’il convient de retrouver dans nos prix de vente, mais je pense que face à ce phénomène d’inflation qui va s’inscrire dans le temps, il faut que l’ensemble des acteurs prenne leur part, je pense évidemment à la distribution, ce sera une pression sur les marges, aux industriels qui doivent retrouver dans leurs outils de production de l’efficacité, et également le consommateur qui devra accepter une partie de l’inflation, mais les trois acteurs doivent être partie de l’effort.
Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Grégory Sanson d’avoir était avec nous, donc directeur financier de Bonduelle.
Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Je vous remercie.
© www.labourseetlavie.com. Tous droits réservés le 14 janvier 2013.
Dans le secteur agroalimentaire, Denis Lambert Pdg LDC nous a également parlé de la stratégie de la société en France et à l’international : http://www.labourseetlavie.com/videos/entreprises-strategie-et-resultats/interview-de-denis-lambert-pdg-ldc-perspectives-2013,1205.html
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