Interview de Philippe Joffard Pdg du Groupe Lafuma.
Actualités : Cession de Le Chameau, restructuration d'Oxbow, marque d'intérêt autour de Lafuma...
Actualités de Lafuma : Cession de Le Chameau, restructuration d’Oxbow, marque d’intérêt autour de Lafuma.
Au cours des derniers mois, le Groupe Lafuma a fait l’objet de rumeurs de rachats, a cédé la marque Le Chameau, doit revoir sa stratégie avec Oxbow (surf).
Retour sur cette actualité riche en évènements, les questions sur le capital de Lafuma, de même que la situation financière.
Philippe Joffard le Pdg de Lafuma a accepté de répondre aux questions de la Web Tv www.labourseetlavie.com.
Web TV www.labourseetlavie.com : Philippe Joffard, bonjour. Vous êtes le Pdg du groupe Lafuma. On va parler avec vous de votre actualité qui a été riche au cours des dernières semaines, voire des derniers mois, avec à la fois des cessions confirmées puisque pour Le Chameau… effectivement et puis peut-être des nouveaux actionnaires qui ne sont pas venus, un accord avec de nouveaux actionnaires qui n’est pas venu, où en est aujourd’hui le groupe Lafuma en termes de stratégie ? Il y avait à la fois des cessions d’actifs nécessaires de votre point de vue sur le plan stratégique ?
Philippe Joffard, Président Directeur Général de Lafuma : Là, vous parlez de l’opération Le Chameau, de la cession de Le Chameau, et puis les rumeurs confirmées sur l’intérêt de Eland. On va peut-être commencer par Eland. Donc ça a été une manifestation d’intérêt qui avait peut-être sa logique, d’abord je vous rappelle que Lafuma est une société cotée non contrôlée, donc forcément des entreprises peuvent s’intéresser à nous. Et puis si on regarde le marché de l’outdoor, il est aujourd’hui tendanciellement très bien orienté, il est en progression pour des tas de raisons, sport, nature, etc., donc ça a fonctionné dans tous les pays du monde. Deuxièmement il y a eu beaucoup d’opérations dans notre secteur, Timberland, Volcom, Agloff, etc. sur des multiples d’Ebitda assez sympathiques d’ailleurs, donc du coup Lafuma est apparu plutôt accessible là-dessus, intérêts asiatiques parce que aujourd’hui ils cherchent des marques et surtout des vraies marques. Alors, là-dessus, il y a eu une rumeur, on a confirmé en effet qu’on était en discussion, on a mis fin aux rumeurs il y a maintenant à peu près 15 jours. Je serais tenté de dire que c’est dans l’ordre des choses, c’est la rumeur qui n’est pas dans l’ordre des choses. Donc, je n’ai pas vocation à les commenter, pas plus que vous, donc ça a démarré, ça c’est arrêté, voilà. C’est seulement la preuve qu’il y a de l’intérêt sur le groupe.
Web TV www.labourseetlavie.com : Est-ce que cela peut être lié à des questions de prix ? Parce que quand on regarde le cours de bourse de Lafuma, je suis remonté assez loin volontairement, presque avant le début de la crise de 2008, on voit qu’on est allé parfois jusqu’à des 70 € par exemple et on regarde les cours de ces derniers jours, on est autour de 18 €, même si il y a une remontée, la remontée est longue.
Philippe Joffard, Président Directeur Général de Lafuma : Oui, la capitalisation néanmoins est à mettre en parallèle parce qu’il y avait moins d’actions à l’époque, on a fait différentes opérations donc cela n’a pas été… Je pense qu’il y a eu sans doute une question de prix mais je ne vais pas rentrer dans les détails, donc nous… surtout à l’époque, et c’est votre première question, on était centré sur une opération de cession parce que des gens s’intéressaient à nous, mais ce n’est pas nous qui les avons motivés dans cette affaire, absolument pas. En revanche on était sur une opération qui était une opération de cession de Le Chameau et qui elle a vraiment un caractère stratégique. L’autre, c’est de l’opportunisme et de l’opportunisme de leur côté et éventuellement du nôtre selon le moment. La démarche stratégique sur Le Chameau avait deux objectifs, un objectif économique, un objectif stratégique. Le premier économique c’était plutôt une bonne valorisation donc qui permettait d’accélérer le désendettement du groupe, on donnera en effet des ratios tout à fait favorables à la fin de l’exercice, donc à fin septembre, et stratégique parce que nous avions vocation à nous recentrer sur ce que nous appelons la outdoor sport, sport deux fois, à la fois par les clients auxquels nous nous adressons, non pas que les chasseurs et les pêcheurs ne sont pas très sportifs, mais le sont clairement moins que nos randonneurs, nos trailers, nos skieurs, nos alpinistes, nos surfeurs, représentés par Lafuma, Millet, Eder, Oxbow, donc un nos pratiquants qui véritablement sont sportifs et sur lesquels nous entendions nous concentrer. Deuxièmement nos clients c’est-à-dire les quatre marques sont présents dans les magasins de sport, ce qui n’était pas le cas ou très exceptionnellement de Le Chameau, donc recentrage sur ce que l’on appelle l’outdoor sport. Donc vraiment une opération très stratégique.
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors il y a aussi effectivement concernant Oxbow, le surf, cela a été…, il y a eu une belle période sur le surf et puis là c’est une période peut-être plus difficile, qu’est-ce qui a changé sur ce segment-là, donc sur Oxbow ? Est-ce que c’est une question de stratégie qui n’a pas été mise en place ? Qu’est-ce qui pêche ?
Philippe Joffard, Président Directeur Général de Lafuma : Alors, tout le secteur du surf souffre comme vous le savez pour les autres marques, Oxbow n’échappe pas à la règle. Les raisons sont sans doute qu’il y a eu trop de facilités dans ce secteur, on a insuffisamment été pertinent en design et néanmoins en éléments techniques parce que c’est un sport auquel il faut répondre. La facilité, c’est des problèmes, les problèmes ce sont des embêtements. Nous, on est en train de les résoudre c’est-à-dire que l’on a engagé un PSE, un plan social chez Oxbow portant environ sur 35 personnes, plus une réorganisation complète de la société avec une considérable évolution du management. Donc, je serais tenté de dire Oxbow a vocation à rebondir, tout est en place aujourd’hui pour cela, mais néanmoins après l’année dernière difficile, traversera forcément sur 2012-2013 une année difficile. Mais nous avons d’autres activités qui se portent bien.
Web TV www.labourseetlavie.com : Avec aussi, je voyais sur les produits, typiquement réduction du nombre de produits, donc peut-être focalisation sur de nouveaux produits qui peuvent effectivement mieux marcher.
Philippe Joffard, Président Directeur Général de Lafuma : Alors, en général dans le groupe, on essaie d’être le plus vigilant sur le nombre de références, c’est-à-dire le nombre de produits, le nombre de lignes de produits, on notera d’ailleurs que l’internationalisation du groupe fait qu’avant on avait quand même des collections qui parfois répondaient à des marchés, mais là, le goût commence à se mondialiser et nous avons finalement moins de lignes, tout en étant présent sur plus de marchés.
Web TV www.labourseetlavie.com : On parlait de l’Asie, des marchés asiatiques, alors là, c’était le côté marque d’intérêt de nouveaux actionnaires potentiels, les marchés aujourd’hui en croissance clairement quand on regarde ce qui se passe en France et votre activité sur les neuf mois en France, en Europe on voit que cela reste assez difficile, il y a vraiment beaucoup de choses à faire sur ces marchés asiatiques ?
Philippe Joffard, Président Directeur Général de Lafuma : Un, dans l’Europe il y a quand même quelques marchés qui fonctionnent. Dans l’Europe, l’Allemagne pour nous a très bien marché l’année dernière et continue visiblement sur 2012 – 2013, et c’est vrai que nous avons comme gisements entre autres la Chine, on a une joint-venture en Chine sur une marque, on entend développer d’autres marques dans d’autres partenariats, le joint-venture chinois avec LG a été assez consommateur en capitaux puisque nous avons investi de l’ordre de 7 millions d’euros. Nous sommes en perte bien évidemment, en équivalence la perte de l’année dernière a été relativement significative mais dans le business plan, donc nous tenons aujourd’hui parfaitement le business plan. Il faut analyser d’ailleurs la Chine aujourd’hui dans notre secteur comme une start-up, c’est-à-dire que l’on investit, le BP a vocation à être rentable à partir du dernier trimestre de 2013, du moins calendaire, pas de notre exercice, et à partir de 2014-2015, délivrer des résultats. C’est en fait un de nos principaux gisements mais je noterai que nous avons aussi des pôles qui fonctionnent et nous avons aussi nos chiffres d’intérieur, si je puis dire, avec Internet qui se développe bien chez nous.
Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté aujourd’hui du profil du groupe, avec ces évolutions que vous avez rappelées, avec la cession de Le Chameau, etc., est-ce qu’aujourd’hui le groupe se repositionne et aura une base plus solide, une fois Oxbow remis sur les rails ?
Philippe Joffard, Président Directeur Général de Lafuma : Alors d’abord, plus solide en termes de…, plus solide globalement parce qu’on a quand même considérablement réduit notre endettement, on va avoir un gearing historiquement sans doute le plus bas, donc un sécurisation financière, consolidation autour des quatre marques principales et trois pôles clés et en privilégiant nos axes de développement, pas tellement en termes de croissance en Europe, on réduit plutôt la voilure, on fait le gros dos, croissance en Asie, amélioration de la marge et réduction des frais. Donc en fait c’est la raison pour laquelle nous sommes confiants.
Web TV www.labourseetlavie.com : Justement peut-être le mot de la fin, on a vu sur les marchés, quand il y a des spéculations, des rumeurs, on voit très bien la courbe du titre Lafuma, effectivement cette montagne… et puis les investisseurs déçus forcément après qui ont spéculé sur une vente, ces investisseurs qui seraient venus, qui seraient repartis, le futur de Lafuma c’est-à-dire à moyen terme, les perspectives sont toujours là de croissance ?
Philippe Joffard, Président Directeur Général de Lafuma : Il y a deux futurs si je puis dire. Il y en a un qui est celui de la logique du groupe sur un marché qui est tendanciellement très bien orienté, le marché de l’outdoor, quatre marques qui sont fortes, qui aujourd’hui sont recentrées sur une gamme de produits parfaitement complémentaires. Je dirais le groupe en tant que tel a ses propres perspectives de croissance et de rentabilité. Et puis deuxièmement l’intérêt qui a été montré, qui n’avait pas été sollicité du tout, est un intérêt qui reste. Donc sans insister sur le sujet, je rappelle que Lafuma est une société non contrôlée donc le sujet de l’intérêt , le problème de la spéculation est un sujet qui reste, à nous de savoir le manager, le gérer le plus intelligemment.
Web TV www.labourseetlavie.com : On aura l’occasion de reparler. Merci d’avoir fait le point avec nous Philippe Joffard, on rappelle que vous êtes donc le PDG du groupe Lafuma.
Philippe Joffard, Président Directeur Général de Lafuma : Merci de votre accueil.
© www.labourseetlavie.com. 26 novembre 2012. Tous droits réservés
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