Interview Grégory Sanson Directeur Financier Bonduelle "Ce n'est pas parce que l'on est dans un contexte un peu atone qu'il ne faut pas innover".
Résultats semestriels 2013/2014 de Bonduelle : objectifs de rentabilité (MOP) relevés
Résultats semestriels 2013/2014 de Bonduelle.
Retour sur l’actualité du groupe agroalimentaire (Conserves, Surgelés, Frais), en Europe, et sur ses principaux marchés. Impact des devises, innovation, acquisitions, mon invité est Grégory Sanson Directeur Financier Bonduelle.
Web TV www.labourseetlavie.com : Gregory Sanson, bonjour. Vous êtes le directeur financier de Bonduelle. On va parler avec vous de votre premier semestre 2013-2014 avec donc pour vous une progression de l’activité. Qu’est-ce que vous retenez, vous, de ce semestre pour Bonduelle ?
Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : D’abord une excellente performance commerciale, certes notre chiffre d’affaires est en croissance de 0,9 %, mais comme beaucoup de sociétés très internationalement orientées, la faiblesse d’un certain nombre de devis nous ont handicapé à hauteur de près de 30 millions d’euros de chiffre d’affaires, donc c’est assez conséquent sur un chiffre d’affaires qui approchait le milliard d’euros et qui nous a privé de 3 points de croissance. Ce qui veut dire que, à taux de change et périmètre comparable, c’est une croissance vigoureuse de 5,4 % que nous avons enregistrée sur ce premier semestre et qui s’est accompagnée d’une amélioration très sensible de la profitabilité puisque notre résultat opérationnel courant, lui, a augmenté de près de 10 %. Et ensuite, l’élément extrêmement intéressant, c’est également le désendettement du groupe, la capacité de génération de trésorerie puisque notre dette a baissé de près de 118 millions d’euros sur ce semestre, ce qui nous amène à un levier d’endettement somme toute relativement modeste par rapport à notre métier, d’1,34 pour 1,61 sur la même période de l’exercice précédent.
Web TV www.labourseetlavie.com : Où justement ces devises ont le plus pesé finalement pour vous, pour Bonduelle, sur les derniers mois ?
Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : On opère dans beaucoup de devises, c’est le dollar canadien, le dollar américain, c’est le rouble russe, le forint hongrois, mais les devises qui ont le plus pesé sont le dollar canadien, et cela explique les deux tiers des 30 millions d’euros sur ce premier semestre, mais également le rouble russe et le forint hongrois.
Web TV www.labourseetlavie.com : Cela, de toute façon, vu la rapidité des mouvements, il n’y a pas une capacité de réaction particulière quand cela arrive, sauf peut-être du côté des prix ?
Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Non, c’est-à-dire qu’il s’agit là de la translation de nos états financiers en devises étrangères en euros, en aucune façon on ne parle de compétitivité ou de rentabilité. Il s’agit d’un phénomène arithmétique. Par contre, ce qui est intéressant, c’est que cela recèle aussi des opportunités. Nous exportons à partir du Canada aux États-Unis, et dans le même temps, la devise canadienne elle s’est affaiblie par rapport au dollar américain, ce qui a pour effet de rendre plus rentable nos ventes à partir du Canada aux États-Unis, mais également de nous protéger sur le marché canadien puisque nos concurrents américains voient, eux, leur prix augmenter de l’ordre de 10 %. Donc effectivement cela peut être pénalisant sur certains côtés, mais receler aussi des opportunités, des effets favorables.
Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté de l’Europe, on a toujours une difficulté, je dirais, clairement avérée, en tout cas sur la France ou d’autres pays, est-ce que cela évolue mieux en ce début d’année 2014 ou est-ce que l’on reste toujours sur une tendance un petit peu difficile sur le plan économique ?
Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Il semblerait que le moral des consommateurs s’améliore, cela ne se traduit pas immédiatement dans les marchés que nous servons qui pour l’essentiel restent malheureusement défavorablement orientés. Il n’en reste pas moins que sur ce premier semestre, nous affichons une croissance, à périmètre comparable, de 2 % en Europe. Cette croissance était négative sur l’exercice précédent, donc on voit là une amélioration, une amélioration sensible, mais pour autant on ne voit pas de redressement très important des marchés. On voit une stabilisation en Espagne, on voit un début de redressement très récent en Italie, mais on ne peut pas considérer que nous ayons une véritable reprise telle qu’on la constate d’ailleurs aux États-Unis.
Web TV www.labourseetlavie.com : Donc là, quelque part il va y avoir besoin de confirmation, l’Europe quand on dit que l’on a stabilisé ou que l’on arrive à une stabilisation, il va falloir une confirmation clairement ?
Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Voilà, nos prévisions sur l’année sont empreintes d’une grande prudence sur la partie européenne. Il faudra continuer à travailler la structure de coût pour continuer à dégager un minimum de rentabilité. Il faut rappeler que chez Bonduelle, l’activité en Europe dégage une rentabilité opérationnelle courante sur chiffre d’affaires de 3 %, quand elle est près de 12 % en dehors d’Europe, un facteur 4 en matière de rentabilité, ce qui explique d’ailleurs les investissements qu’a fait le groupe, tant en croissance interne qu’en croissance externe, en dehors d’Europe depuis quelques années.
Web TV www.labourseetlavie.com : Un mot de l’innovation, vous avez pu mesurer l’impact des innovations que vous avez pu faire dans les différents rayons que vous servez ?
Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Ce n’est pas parce que l’on est dans un contexte un peu atone qu’il ne faut pas innover. Bonduelle essaie de promouvoir ses marques, qui sont les marques Bonduelle, Cassegrain, Globus, Arctic Gardens, et la marque se nourrit à la fois de marketing, mais également d’innovation, des innovations très ciblées avec une dimension perceptible par le consommateur. Il ne s’agit pas de marketing, mais véritablement d’un apport de valeur ajoutée pour le consommateur, et au travers des gammes vapeur par exemple, et plus récemment une formule repas en traiteur qui allie à la fois une salade, mais également un dessert, nous entendons promouvoir les marques et développer notre activité commerciale.
Web TV www.labourseetlavie.com : On parlait d’économie, quand on voit que sur la partie surgelée et restauration hors foyer, il y a une baisse, c’est lié à ce contexte ?
Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Oui, très clairement, la restauration hors foyer souffre. Alors, la restauration sociale, les hôpitaux, les cantines, beaucoup moins que la restauration commerciale, mais la restauration commerciale, qu’elle soit traditionnelle à table, mais également food service, souffre du contexte économique.
Web TV www.labourseetlavie.com : Un mot des perspectives, vous dites que effectivement il y aura peut-être l’effet des campagnes de production de l’été 2013 sur l’ensemble de l’exercice, quel impact cela pourra avoir justement ?
Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Un très bon premier semestre, une révision à la hausse légère de perspectives pour l’exercice à taux de change constant, ce deuxième semestre devant subir à la fois les effets des campagnes agricoles difficiles de l’été 2013. Sur la première partie de l’année nous commercialisons des produits de la campagne précédente, nous commençons à commercialiser les produits de la campagne 2013, donc nous allons subir ces surcoûts que nous estimons de l’ordre de 10 millions d’euros, donc assez conséquents sur les résultats du groupe. D’autre part, nous entendons renforcer nos investissements marketing sur le deuxième semestre, ceci explique que, assez paradoxalement, ce deuxième semestre peut paraître faible. Il n’en reste pas moins que nous révisons à la hausse nos perspectives de rentabilité pour l’exercice et principalement liées à cette très bonne activité en dehors d’Europe.
Web TV www.labourseetlavie.com : Donc quelque part il y aura toujours un effet devise, on ne peut pas forcément l’évaluer d’ores et déjà, mais vous êtes plutôt confiant sur l’ensemble de l’exercice 2013-2014 ?
Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Voilà, les fondamentaux de l’entreprise sont là, l’activité commerciale est au rendez-vous, il y a cet effet de translation, et atteindre les 106 à 107 millions de rentabilité opérationnelle courante, tel que nous l’avons annoncé ce matin, c’est battre notre record historique de rentabilité à taux de change constant, record historique qui ne date que de l’année dernière.
Web TV www.labourseetlavie.com : Le mot de la fin justement, compte tenu de ce contexte et des perspectives, on a parlé de l’international, vous pouvez être intéressé par un certain nombre d’acquisitions ou de cibles que vous pouvez regarder à l’international ?
Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Le groupe Bonduelle est acquisitif. Depuis 2002, le groupe a doublé, a nourri la moitié de sa croissance de croissance externe, et donc nous sommes toujours très attentifs aux opportunités de développement en matière de croissance externe, sachant qu’avec l’amélioration de notre profil financier, nous avons aussi dégager des moyens pour ces acquisitions.
Web TV www.labourseetlavie.com : On suivra cela. Merci d’avoir fait le point avec nous aujourd’hui, Grégory Sanson, on rappelle que vous êtes donc le directeur financier de Bonduelle.
Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Merci.
© www.labourseetlavie.com. Tous droits réservés, le 26 février 2014.
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