Introduction en Bourse : Interview de Pierre Jérôme Co-fondateur de SpineGuard.
La société est spécialisée dans les instruments médicaux destinées à sécuriser la chirurgie du dos

12 avril 2013 7 h 32 min
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SpineGuard vient de présenter aux investisseurs son projet d’introduction en Bourse.

La société est spécialisée dans la conception, le développement et la commercialisation d’instruments médicaux destinés à sécuriser la chirurgie du dos. Nous évoquons cette opération avec Pierre Jérôme co-fondateur de l’entreprise, ainsi que la stratégie sur ses marchés.

Web TV www.labourseetlavie.com : Pïerre Jérôme, bonjour. Vous êtes le co-fondateur de SpineGuard. On va parler avec vous de votre projet d’introduction en bourse qui arrive aujourd’hui dans l’actualité avec les investisseurs que vous avez rencontrés. Vous êtes spécialiste de la chirurgie de la colonne vertébrale, qu’est-ce qui vous a amené justement à venir en bourse ? Est-ce que le fait qu’il y ait d’autres acteurs qui ont d’autres produits dans ce domaine de la chirurgie de la colonne vertébrale vous a incité à venir ?

Pierre Jérôme, co-fondateur de SpineGuard : Alors, cela nous a incité relativement, l’élément majeur qui nous a incité à faire cette introduction en bourse, c’est parce que nous sommes prêts. Cela fait quatre ans que la société est fondée maintenant, nous avons mis en place les fondamentaux qui nous paraissaient essentiels pour la phase de l’introduction en bourse c’est-à-dire d’accélérer la croissance des ventes, notre développement, et d’établir notre technologie comme un standard de soin mondial.

Web TV www.labourseetlavie.com : Vous parlez de produit de rupture dans ce domaine, donc la chirurgie de la colonne vertébrale, de quelle rupture il s’agit pour vous ?

Pierre Jérôme, co-fondateur de SpineGuard : On fait une vraie différence en termes de sécurité sur la chirurgie la plus communément réalisée dans la colonne vertébrale, et ça c’est une rupture puisque on parle d’un million de chirurgies avec 20 % des vis qui sont mal placées, selon les dernières études de la littérature, et nous, avec notre technologie, on arrive à améliorer de façon extrêmement significative la sécurité de cette intervention.

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc pour les chirurgiens, cela apporte concrètement une alerte sonore quand ils sont en opération ?

Pierre Jérôme, co-fondateur de SpineGuard : Voilà, en fait c’est un instrument de perçage qui leur permet de naviguer en temps réel dans la vertèbre au moment où ils vont préparer le trajet de la vis vertébrale. Ils reçoivent donc…, cela fonctionne un peu comme les radars de recul qui sont maintenant sur les voitures, et donc ils ont cette information en temps réel qui leur indique très précisément ce qui se passe à la pointe de l’instrument.

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc c’est le PediGuard, c’est ce produit-là, aujourd’hui est-ce qu’il est déjà installé ? Est-ce qu’il y a déjà des chirurgiens qui utilisent dans le monde ?

Pierre Jérôme, co-fondateur de SpineGuard : Absolument, nous avons maintenant près de 300 utilisateurs à travers le monde dans 45 pays. Nous sommes bien implantés maintenant en Europe, aux États-Unis où nous avons une filiale, nous sommes aussi au Moyen-Orient, en Amérique du Sud, en Asie. 25 000 chirurgies ont déjà été réalisées, ont déjà été sécurisées avec notre dispositif.

Web TV www.labourseetlavie.com : Quels types de stratégies vous avez choisi sur la distribution justement ? Est-ce que c’est d’avoir une filiale ? Est-ce que c’est d’utiliser des distributeurs ? Quelle est votre stratégie dans ce domaine ?

Pierre Jérôme, co-fondateur de SpineGuard : Comme nous sommes très focalisés sur cette plate-forme technologique et que nous avons quelque chose d’unique, nous sommes pertinents pour tous les acteurs de notre domaine, que ce soit les distributeurs, les agents, même les fournisseurs d’implants, et donc nous pouvons travailler dans les différents pays avec les meilleurs partenaires commerciaux. Donc nous ne nous gênons pas et nous essayons à chaque fois de trouver le meilleur partenaire en fonction des pays.

Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté des marchés, il y a une vraie différence aujourd’hui entre les marchés dits occidentaux et les marchés émergents dont on parle de plus en plus ?

Pierre Jérôme, co-fondateur de SpineGuard : Alors, le PediGuard s’adapte à tous ces marchés. Le marché le plus développé pour la chirurgie de la colonne vertébrale, c’est le marché américain. Nous y avons une filiale, cela représente la moitié des unités que nous vendons, et une part même plus importante de notre chiffre d’affaires parce que nous vendons en direct aux États-Unis. En Europe, c’est là que nous avons un ancrage fort puisque la technologie est née en Europe et nous sommes présents dans la plupart des pays européens. Mais il y a aussi des opportunités dans les pays dits émergents, notamment les grands pays, type Brésil, Mexique, Inde, où nous sommes déjà, et nous sommes en train de préparer l’introduction de notre technologie en Chine et au Japon. Donc oui, il y a des opportunités un peu partout parce que il y a des problèmes de dos partout et que dans ces grands pays émergents en particulier il y a de plus en plus de personnes qui aspirent à être traitées aussi bien que dans les pays occidentaux.

Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, on voit de plus en plus d’acteurs effectivement sur vos marchés avec donc un environnement plus concurrentiel et parfois des prix qui sont plutôt tendance à la baisse, comment vous allez faire dans cet environnement ?

Pierre Jérôme, co-fondateur de SpineGuard : On a un prix qui est absolument raisonnable par rapport aux alternatives. Les alternatives pour sécuriser la mise en place des vis, ce sont des gros équipements qui sont chers. La navigation c’est 500 000 à 1 000 000 de dollars d’investissements en équipements avec des contrats de maintenance. Le neuromonitoring qui consiste à suivre le système nerveux lorsque l’on progresse dans la vertèbre, là aussi c’est un investissement en équipement, il y a du consommable, il faut un expert en plus dans la salle d’opération, un neurophysiologiste, donc en plus du neurochirurgien ou de l’orthopédiste qui fait le geste pour aller mettre les vis, et donc on a un coût qui est en fait celui d’un dispositif à usage unique, il y en a un par chirurgie, par patient, et je peux vous le donner d’ailleurs, il est de 1400 $ aux États-Unis où nous le vendons en direct, et de 400 € à nos distributeurs dans les autres pays qui eux-mêmes après appliquent un  mark-up, voilà.

Web TV www.labourseetlavie.com : Vous avez aussi en tête de nouveaux produits pour effectivement développer, à partir de cette gamme, donc avec des marchés supplémentaires que vous pouvez adresser ?

Pierre Jérôme, co-fondateur de SpineGuard : Oui, c’est une plate-forme, c’est beaucoup plus qu’un produit. Aujourd’hui nous avons 5 références mais nous continuons à coller au plus près aux attentes et aux habitudes notamment tactiles des chirurgiens, donc l’idée c’est de vraiment avoir la gamme complète d’instruments pour répondre parfaitement à cela. Cette année nous allons lancer la version miniaturisée, droite et courbe. Et puis nous travaillons aussi à relier notre instrument à une plate-forme avec un système Bluetooth pour donner une information supplémentaire au chirurgien, qu’il puisse enregistrer les données du patient, les visualiser sur une tablette, et puis pouvoir aussi pourquoi pas les transmettre. Et alors après, il y a les autres applications. Aujourd’hui il y a beaucoup à faire, nous sommes focalisés sur la sécurisation de la chirurgie vertébrale. Maintenant, dès lors que il y a une vis à aller implanter dans de l’os avec beaucoup de tissus fragiles autour, notre technologie a toute sa place puisque elle consiste à différencier les tissus de façon extrêmement précise et donc nous avons déjà été approchés par des industriels, par des entrepreneurs, par des chirurgiens, qui ont identifié d’autres applications intéressantes pour notre technologie.

Web TV www.labourseetlavie.com : Cela amènera des développements pour vous.

Pierre Jérôme, co-fondateur de SpineGuard : Voilà, alors il y a la reprise de hanche, la traumatologie, le dentaire, qui ont déjà été identifiés et nous envisageons ces développements sous la forme de partenariat stratégique.

Web TV www.labourseetlavie.com : Alors donc cette levée de fonds pour l’introduction en bourse autour de 9 millions d’euros à peu près que vous souhaitez lever, principalement l’argent levé servira à quoi pour vous ?

Pierre Jérôme, co-fondateur de SpineGuard : Alors, c’est toujours les trois axes majeurs de ce que nous considérons comme un développement de marché réussi dans l’industrie médicale, donc c’est toujours la recherche et développement pour développer ces projets dont je parlais tout à l’heure. J’en ai d’ailleurs omis un qui est d’aller mettre la technologie sur l’implant lui-même c’est-à-dire que le capteur sera sur la vis et l’électronique dans la poignée du tournevis, donc il y a tout ce volet recherche et développement. Le clinique, on a aujourd’hui déjà des données cliniques très solides, publiées dans les meilleures revues scientifiques, qui montrent la supériorité de notre technologie, mais il faut aller plus loin, notamment on a sorti une version qui peut être utilisée dans la chirurgie moins invasive, chirurgie percutanée qui est beaucoup moins traumatisante pour les patients, et là il faut que l’on développe des données cliniques. Et puis après, plus on a de données cliniques au niveau local, plus on peut s’appuyer sur des chirurgiens qui vont nous permettre d’accroître l’adoption de la technologie. Et alors, le dernier volet, c’est l’aspect commercial. On a déjà donc notre filiale aux États-Unis qui anime ce réseau d’agents aux États-Unis, et donc cette équipe à Paris pour le reste du monde, il faut que l’on renforce cette force commerciale pour aller plus loin dans l’adoption dans les différents pays.

Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté de la rentabilité, est-ce que vous avez donné une échéance de rentabilité pour la société ?

Pierre Jérôme, co-fondateur de SpineGuard : Vous savez que quand on fait une introduction en bourse, on ne parle pas de projection. Maintenant, il y a deux banques à travers leurs analyses qui ont fait ces projections, notamment sur le plan aussi de la rentabilité, et donc je ne peux pas vous le dire précisément, ils ont fait un bon travail et je vous invite à consulter leurs analyses. Si je devais vous donner un élément, je dirais que à moyen terme on se dirige vers la rentabilité, il y a encore de l’investissement, mais on a un modèle distinctif dans notre domaine puisque nous avons un faible besoin en fonds de roulement, c’est souvent la problématique des sociétés de notre taille dans l’industrie médicale, il faut mettre en place beaucoup de stocks. Nous, notre instrument, il est à usage unique, on n’a pas beaucoup d’ancillaires, des boîtes compliquées à mettre en place en stock dans les hôpitaux, chez les distributeurs, on a une marge brute élevée, 86 %. Et donc le fait d’être très spécialisé on peut encore une fois s’appuyer sur des partenaires commerciaux à qui on amène une différenciation, une innovation, et donc on n’a pas non plus besoin de mettre en place des grosses forces de vente. Donc la rentabilité, oui, on l’entrevoit.

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci d’avoir fait le point avec nous pour cette introduction en bourse, Pierre Jérôme, on rappelle que vous êtes donc le co-fondateur de SpineGuard, et comme on le souhaite à toutes les sociétés qui viennent en bourse, on vous souhaite bon vent.

Pierre Jérôme, co-fondateur de SpineGuard : Merci beaucoup.

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