Jean-Claude Marian Président Orpea.
Interview sur les résultats annuels 2010 et les perspectives
Orpea : Vidéo sur les résultats annuels 2010. Orpea est spécialiste des maisons de retraite et des cliniques.
Jean-Claude Marian Président Orpea revient sur les résultats annuels 2010, la stratégie et les perspectives.
Web TV www.labourseetlavie.com : Jean-Claude Marian, bonjour, vous êtes le Président d’Orpea. On va revenir avec vous sur l’année 2010 et puis sur les perspectives. Qu’est-ce que vous retenez, vous, de cette année 2010 ?
Jean-Claude Marian, Président de Orpea : D’une façon générale, une excellente année de développement puisque nous avons continué sur la lancée d’une croissance régulière et forte puisqu’on a quand même augmenté notre chiffre d’affaires en 2010 de plus de 14 %, et puis surtout un élément quand même important puisqu’on a réalisé une très importante acquisition, plus de 5000 lits d’un coup avec un potentiel complémentaire de 1000 lits dans des conditions intéressantes puisque c’est une opération de croissance externe qu’on a payée essentiellement en titres puisque 90 % du prix de cette acquisition a été payée en titres sur un cours de 32,50, et surtout ça montre que le vendeur qui est Philippe Austruy, qui est quelqu’un qui connaît le secteur depuis plus de 30 ans, a considéré que le secteur restait extrêmement porteur puisque tout en ayant apporté son groupe, il a préféré être payé en titres, et qui c’est à la fois un signe de confiance dans le secteur et dans Orpea puisqu’il a donc maintenant, il est un actionnaire important d’Orpea.
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, on rappelle qu’Orpea est spécialiste des maisons de retraite et des cliniques, donc pour un secteur de la santé, on en parle de plus en plus, on parle de la dépendance, on reviendra avec vous, sur justement, entre le développement organique d’Orpea, ce que vous faites en croissance organique, et puis donc ces acquisitions, comment se répartit l’activité ? On est toujours un peu avec les deux options ?
Jean-Claude Marian, Président de Orpea : Voilà, c’est-à-dire que dans tous ces secteurs, que ce soit dans les cliniques ou dans les maisons de retraite, que ça soit en France ou en Europe puisqu’on a d’autres implantations, en Italie, en Espagne, en Belgique, en Suisse, notre développement se fait d’une part par des nouvelles autorisations qui nous sont accordées par les autorités, et beaucoup aussi par acquisition. Il est évident que ce sont des marchés qui sont assez fermés, il y a pas des quantités considérables de nouvelles autorisations, il y en a quelques-unes mais pas en quantités énormes, donc l’ensemble des acteurs du secteur, Orpea et nos collègues, nous développons aussi beaucoup par acquisition. On est dans un secteur qui est dans une phase de concentration très forte. On va avoir de plus en plus des grands acteurs opérationnels, ceux qui sont cotés et un qui n’est pas coté, DVD, et qui de plus en plus vont absorber les petits groupes ou des individuels parce que l’évolution, l’ampleur des investissements nécessaires, les nouvelles réglementations, la complexification quand même de tous ces métiers font que c’est de plus en plus difficile pour des opérateurs individuels et qu’il y a une concentration du secteur. Donc c’est quelque chose qu’on va continuer à voir.
Web TV www.labourseetlavie.com : Que vous apporte justement la taille ? La première fois qu’on s’était vu, c’était du temps de l’introduction en bourse, le groupe a fait beaucoup d’acquisitions, a eu une forte croissance, la taille aujourd’hui apporte quoi concrètement justement à Orpea ?
Jean-Claude Marian, Président de Orpea : Il est évident que dans nos métiers, un des points fondamentaux c’est d’essayer en permanence d’optimiser la qualité. Je dis toujours qu’on gère l’imperfection parce que le type de services, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, c’est jamais parfait mais on a beaucoup de travail pour optimiser, donc beaucoup de formations, beaucoup de services de qualité, beaucoup de services d’audit. On a eu un peu la récompense de tous ces efforts récemment puisque dans le guide de la dépendance qui vient de paraître, on a 23 établissements qui sont classés 1er ou 2ème de leur département, on en a 70 qui sont classés très au-dessus de la moyenne avec des bonnes notes, donc c’est la preuve un petit peu du niveau de qualité. Donc, la taille permet d’avoir des services centraux qui harmonisent, qui optimisent la prestation de qualité, ça c’est important. D’ailleurs à l’étranger, en Italie, en Espagne, en Belgique, on a toujours dit qu’on aurait une rentabilité similaire à la France quand on aura atteint une taille minimum de 3000 lits dans chacun de ces pays. On l’a maintenant en Belgique avec l’acquisition de Medibelge donc on va continuer dans cette optique. Ça permet une meilleure optimisation, une meilleure rationalisation des services.
Web TV www.labourseetlavie.com : Qu’est-ce qu’on peut dire, après l’exercice 2010 de la situation financière d’Orpea ? Quelle est-elle ?
Jean-Claude Marian, Président de Orpea : La situation financière, elle est excellente puisque on a terminé l’année avec une trésorerie très importante, avec une augmentation de 37 % de nos fonds propres, ce qui est quand même très important, une trésorerie importante qui avait été entre autres la suite de l’émission d’obligations convertibles, où on avait recueilli 180 millions d’euros. Donc on termine l’année avec un potentiel de croissance important avec cette acquisition, on prévoit plus de 25 % d’augmentation de notre chiffre d’affaires en 2011, on prévoit au moins 1,210 milliards de chiffres d’affaires, des capacités financières qui vont nous permettre de continuer des acquisitions ponctuelles puisque on va pas racheter de groupe, mais par contre on peut acheter des petits groupes de 5-10-15 établissements et des choses ponctuelles. Donc l’année 2011 se présente très bien, on a des taux d’occupation qui sont toujours très élevés, comme tous nos collègues, parce que les besoins sont supérieurs à l’offre de qualité, des moyens financiers qui nous permettent de continuer des acquisitions, donc on est raisonnablement optimiste.
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, on connaît effectivement l’évolution sur la dépendance, donc les besoins d’utiliser des maisons de retraite, et en même temps en termes de budget on se dit, si on prend les Français, est-ce qu’à un moment donné ils vont pouvoir se payer une maison de retraite ? Est-ce qu’il n’y a pas une limite à un moment donné au coût des maisons de retraite ? Comment vous arrivez à faire pour que moi je puisse dans quelques années, si j’ai besoin d’aller en maison de retraite, je puisse le faire ?
Jean-Claude Marian, Président de Orpea : Je crois qu’il faut considérer plusieurs choses. Bon, le coût de fonctionnement des maisons de retraite, il va malheureusement continuer à augmenter puisque la plus grosse dépense dans une maison de retraite c’est les coûts de personnel, 50 à 60 % des dépenses sont des coûts de personnel, des personnels médicaux, paramédicaux, les personnels de services, on a besoin d’auxiliaires, les gens qui rentrent chez nous sont de plus en plus dépendants. Donc le prix de fonctionnement d’une maison de retraite va continuer à augmenter, les personnels, le reste c’est de l’énergie, de l’alimentation, toute une série de choses qui vont augmenter. Bien. Maintenant le problème en face, c’est la solvabilité. Alors je crois qu’il faut toujours bien répéter que le secteur privé dans lequel nous travaillons ne représente que 20 % du total des lits. En France il est il y a 540 000 lits, 55 % des lits sont publics, 25 % sont associatifs, le secteur privé dans lequel nous travaillons ne représentent que 20 % des lits, ce qui explique qu’en fait on n’ a aucun problème de solvabilité parce qu’il y a une partie importante des personnes très âgées qui ont des retraites significatives et surtout un patrimoine. Donc il y a vraiment deux aspects, quand on regarde le problème de la solvabilité au sens large, il est vrai qu’une partie de la population très âgée n’a pas les moyens de payer le prix de journée d’hébergement et là, ils sont aidés soit, si ils ont des moyens très limités, par l’aide sociale, sinon ils ont toute une série d’aides, l’APA etc. Donc en fait il y a déjà beaucoup de choses, il y a déjà 20 milliards qui sont mis en place pour aider la prise en charge de la dépendance. Il y a une demande pour que cette solvabilité soit encore augmentée, dans les six mois, huit mois qui viennent, il y aura sans doute des évolutions à ce niveau et peut-être une participation, alors vous savez soit ça sera la solidarité nationale, soit ça sera des assurances privées enfin ou un mélange probablement de tout ça.
Web TV www.labourseetlavie.com : Concernant le patrimoine immobilier du groupe qui a progressé
Jean-Claude Marian, Président de Orpea : Bien sûr
Web TV www.labourseetlavie.com : compte tenu de ce que vous avez rappelé, des acquisitions, il est toujours géré de la même manière, c’est-à-dire vous en gardez une partie
Jean-Claude Marian, Président de Orpea : Exactement
Web TV www.labourseetlavie.com : 50 % et le reste effectivement vendu.
Jean-Claude Marian, Président de Orpea : Exactement, nous gardons à peu près 50 % des immeubles que nous construisons, c’est-à-dire que maintenant nous avons un patrimoine immobilier de plus de 700 000 m², qui représente évidemment un capital très important, et nous vendons une autre partie et nous avons une très forte demande pour ces immeubles que nous vendons. Quand nous vendons un immeuble, il est vendu en quelques semaines parce que les investisseurs achètent la visibilité, ils savent que lorsqu’ils achètent une chambre ou une partie d’une maison de retraite ou d’une clinique, ils ont un locataire qui sera encore là dans 30 ou 40 ans parce qu’il y a une pérennité et c’est ça que les gens achètent, ils achètent la visibilité de ce secteur, donc effectivement on garde la moitié des immeubles, ce qui nous met à l’abri des hausses de loyer, et on vend une partie.
Web TV www.labourseetlavie.com : En conclusion sur les perspectives, il y aura donc des nouvelles créations de lits bien entendu. 2011, il y a déjà de la visibilité sur 2011 pour vous ? Les priorités pour vous c’est quoi ?
Jean-Claude Marian, Président de Orpea : Les priorités, c’est toujours un peu le même schéma c’est-à-dire de continuer par rapport à ce très fort développement à optimiser la qualité de la prise en charge. On a la chance que on n’a pas de problème pour trouver des clients, tous les établissements sont pleins. On a la chance que la visibilité nous permet d’avoir très facilement des financements, on l’a vu, on a obtenu des financements, donc en fait le vrai challenge de notre métier, c’est de continuer à optimiser la qualité, donc on va continuer à travailler, mais parallèlement on va continuer à se développer.
Web TV www.labourseetlavie.com : Peut-être un mot pour terminer sur la bourse. Pour l’instant on n’a pas retrouvé les plus hauts sur Orpea en bourse, est-ce qu’il y a un décalage, comment vous voyez les choses ?
Jean-Claude Marian, Président de Orpea : Vous savez il y a peu de sociétés qui ont retrouvé les plus hauts des années 2007. Je pense que nous avons d’un autre côté montré une forte résilience, on a quand même, maintenant, la société est capitalisée plus d’un milliard, d’un milliard et demi, on est maintenant dans les 60 plus grosses sociétés de la bourse française. Bon je pense qu’il y a toujours des fluctuations, c’est certain, vous savez que le consensus des analystes est autour, entre 40 et 42 €, bon autour de 35 €, je pense qu’il y a encore effectivement une raisonnable marge de progression.
Web TV www.labourseetlavie.com : Et bien on suivra ça. Merci d’avoir fait le point avec nous, Jean-Claude Marian, on rappelle que vous êtes donc le Président d’Orpéa.
Jean-Claude Marian, Président de Orpea : Merci. bonne journée.
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