Jean-Claude Marian Président Orpea : "À l'international le potentiel est gigantesque".
Résultats semestriels du spécialiste de la prise en charge globale de la dépendance

18 septembre 2014 13 h 35 min
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Résultats semestriels 2014 d’ORPEA.

Retour sur l’activité de la société spécialiste de la prise en charge de la dépendance, la stratégie à l’international, le marché français, et les perspectives. Notre invité est Jean-Claude Marian Président Orpea.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Jean-Claude Marian, bonjour. Vous êtes le président d’Orpea. On va revenir avec vous sur vos résultats semestriels et puis sur les perspectives. Le premier semestre, on voit que la croissance organique est là, il y aura des acquisitions, on va en reparler. Pour vous, il est satisfaisant ce premier semestre ?

Jean-Claude Marian, président d’Orpea : Je pense que l’on peut se permettre de dire qu’il est satisfaisant puisque il y a une croissance du chiffre d’affaires de 13 %, une croissance du résultat net supérieure, avec ces acquisitions importantes, donc je pense que l’on peut dire que l’on est très satisfait de ce premier semestre puisque, encore une fois, les pourcentages sont une chose, mais en volume de chiffre d’affaires, on va quand même faire cette année 1,930 milliard de chiffres d’affaires, ce qui est quand même significatif.

Web TV www.labourseetlavie.com : On voit aussi l’évolution à l’international qui effectivement a été lancée, il y a quelques mois, on pouvait se dire, quand vous regardiez l’Allemagne, ce n’était pas forcément un de vos marchés, celui que vous souhaitez le plus… ?

Jean-Claude Marian, président d’Orpea : Pendant longtemps, on a estimé qu’il y avait des choses que l’on pouvait faire en dehors de l’Allemagne dans des secteurs fermés puisque c’est toujours avantageux d’avoir un système à autorisation structurée. Mais on s’est rendu compte que finalement l’Allemagne a un potentiel de développement considérable, une population vieillissante, des moyens financiers importants, et on est donc très heureux d’être entré en Allemagne. Alors, quelque part on a eu de la chance parce que le fait d’y rentrer peut-être un peu plus tard nous a permis de sélectionner une société dont elle est, de l’avis unanime, une des toutes meilleures. Et donc, on est tout à fait content d’y être entré avec une société très prometteuse qui va nous permettre en plus d’être une plate-forme de développement sur l’Allemagne.

Web TV www.labourseetlavie.com : On rappelle que vous êtes spécialiste de la prise en charge globale de la dépendance. Quand on regarde l’Allemagne justement, c’est un marché plus important, potentiellement plus important que la France ?

Jean-Claude Marian, président d’Orpea : C’est-à-dire que il est évident que c’est un marché qui est techniquement plus important que la France parce qu’ils estiment qu’il y a encore beaucoup de besoins non satisfaits alors qu’en France il y a très peu maintenant de nouveaux appels à projets, c’est pratiquement fermé. Là en Allemagne, ils se sont rendus compte, il y a cette évolution qui fait que maintenant on a des personnes qui vieillissent davantage, et du coup une partie qui devient très dépendante, et donc, et ça c’est un phénomène dans tous les pays, le besoin de prise en charge de la grande dépendance alors qu’historiquement l’Allemagne une partie des groupes privés existants, qui sont des groupes qui se sont créés dans les vingt dernières années, avaient des établissements qui n’étaient pas adaptés à la grande dépendance et la Silver Care que nous avons acquise est une société qui est de création relativement récente, ils se sont créés en sept ou huit ans, et ils ont d’emblée créer des établissements adaptés à la grande dépendance avec 80 % de chambres particulières, ce qui est rarissime en Allemagne.

Web TV www.labourseetlavie.com : Toujours sur l’international, le marché suisse, quel type de marché on trouve en Suisse ?

Jean-Claude Marian, président d’Orpea : Là encore, la Suisse, on est typiquement dans un pays où historiquement c’était essentiellement public et associatif. Même en Suisse qui est un pays avec des finances parfaitement saines, il y a quand même une prise de conscience que l’État ne peut pas tout faire, et donc ils ouvrent la porte un peu plus facilement au privé. Et là encore, on a pris une société qui, non seulement, est profitable, est un des groupes importants de Suisse, mais qui a intrinsèquement déjà un développement acquis, plus de 1000 lits que l’on va réaliser. Finalement maintenant, nous avons plus de 8000 lits en construction et en redéveloppement dont 55 % à l’international. Et ce qui est spectaculaire, je pense, c’est qu’en sept ans, on est passé de 0 à 20 % du chiffre d’affaires à l’international, et là en un an et demi, on est passé de 20 % à 40 %, avec des chiffres globaux très importants.

Web TV www.labourseetlavie.com : Quand on revient sur le marché français, il y a une question récurrente sur finalement comment les particuliers peuvent financer cette dépendance, on sait que c’est un sujet même d’ordre national, et avec la crise économique, on se pose peut-être encore plus la question. Qu’est-ce que vous répondez sur ces questions financières ?

Jean-Claude Marian, président d’Orpea : C’est simple. D’abord le secteur privé commercial ne représente qu’environ 22 % du total des lits. À partir de ce moment-là, vous avez tout de suite compris qu’évidemment, si vous prenez la population totale des personnes âgées, je parle des personnes de plus de 80 ans, vous en avez malheureusement une partie significative qui n’ont pas les moyens effectivement de payer des prix de journée supérieurs à 50 ou 60 €, mais vous en avez largement, 20 à 30 %, qui n’ont pas de problème parce qu’ils ont des retraites importantes et surtout qu’ils ont un patrimoine important. Il faut savoir qu’une étude faite par un organisme officiel, a montré que le patrimoine moyen des personnes de plus de 80 ans était de 135 000 €. Alors les associations de personnes âgées contestent ces chiffres. En réalité, malheureusement, une partie importante n’a pas du tout ce… Mais il se trouve qu’une partie… Et donc on a aucun problème pour le secteur privé commercial pour trouver une clientèle solvable.

Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté justement des investissements et de la gestion, la stratégie de l’entreprise, il y a toujours eu effectivement une gestion du patrimoine immobilier avec… donc ça, ça continue ?

Jean-Claude Marian, président d’Orpea : Absolument, nous sommes ravis d’avoir toujours eu cette politique d’avoir environ 50 % de notre patrimoine, enfin des établissements que nous gérons, dont nous sommes propriétaires, cela va baisser de manière ponctuelle parce qu’en Allemagne et en Suisse on n’est pas propriétaire, mais cela reste une volonté forte. On a un patrimoine de 2,600 milliards d’euros qui est un actif considérable et qui nous a toujours permis d’avoir des conditions de financement remarquables parce que pour les banques, pour les prêteurs puisque là on vient de faire des émissions obligataires, on a emprunté de l’argent à 7 ans à des taux d’environ 3 %, 3,3, à 5 ans à 2,80, c’est exceptionnel. Et donc, on continuera à investir une partie dans l’immobilier et en cédant une partie de l’immobilier c’est-à-dire nous sommes partie locataire, partie propriétaire.

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc le sujet de la hausse par exemple de la dette financière, là sur le semestre, n’est pas un sujet d’inquiétude ?

Jean-Claude Marian, président d’Orpea : Non parce que, encore une fois, on a augmenté de manière considérable notre potentiel avec 8000 lits entre l’Allemagne et la Suisse, donc c’est normal que notre dette ait un peu augmentée, mais elle est très vertueuse, 86 % de notre dette est immobilière, 86 %.

Web TV www.labourseetlavie.com : Autre pays, alors là on va plus loin, c’est la Chine. Vous avez… particulièrement vous avez cherché là peut-être du haut de gamme, vous dites, pourquoi le faire en Chine ? Parce que ce n’est pas évident peut-être de gérer… ?

Jean-Claude Marian, président d’Orpea : Pour une raison très simple, les besoins sont explosifs, on a 23 millions de personnes actuellement de plus de 80 ans, il y en aura 45 dans six ou sept ans, ça c’est le premier point, ce sont les besoins. Deuxièmement, la prise de conscience du gouvernement qui avait un problème avec le vieillissement et qu’il fallait donc permettre un développement. Et comme en Chine ils sont conscients que ce qui existe n’est pas aux critères de qualité que l’on souhaite, en particulier pour la grande dépendance, l’ouverture aux capitaux étrangers. Nous sommes dans des secteurs où il est autorisé d’avoir 100 % du capital et c’est pour cela que l’on a considéré que besoin énorme, une solvabilité pour les tranches de population très aisées et un accueil très favorable des autorités publiques qui favorisent beaucoup notre développement. Dans c’est un secteur où nous allons nous développer.

Web TV www.labourseetlavie.com : Parce que là il y a un vrai sujet retraite en Chine, mais ce sera un autre débat. Sur les perspectives justement du groupe, on est sur toujours ce renforcement à l’international sur les… ?

Jean-Claude Marian, président d’Orpea : Tout a fait, pour une raison très simple, nous on continue de manière ponctuelle à faire quelques développements. On vient d’obtenir une autorisation dans le 15e arrondissement à Paris, on va ouvrir environ 4000 lits en France, là dans les trois ou quatre ans qui viennent, donc on continue. Mais il est évident qu’à l’’international, le potentiel est gigantesque et donc on va continuer à se développer à l’international.

Web TV www.labourseetlavie.com : Ce qui se passe au niveau des collectivités locales, départementales, régionales, il peut y avoir peut-être des cessions par des concurrents publics ?

Jean-Claude Marian, président d’Orpea : Oui… Vous savez en France cela restera… C’est plutôt l’associatif de temps en temps, mais on aura… La notion… Autant il y a certains pays où carrément ils décident de transférer au secteur privé des pans entiers d’établissements publics ou parapublics, autant pour l’instant en France c’est quelque chose qui est à plus long terme.

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Jean-Claude Mariau d’avoir été avec nous.

Jean-Claude Marian, président d’Orpea : Merci.

 

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