Jean-Pierre Gorgé Président Auplata : Interview du 15 décembre 2010.
Retour avec Jean-Pierre Gorgé Président Auplata sur les projets de développements et les acquisitions récentes
Stratégie et perspectives d’Auplata.
Retour avec Jean-Pierre Gorgé Président Auplata sur les projets de développements et les acquisitions récentes.
Web TV www.labourseetlavie.com : Jean-Pierre Gorgé, bonjour, vous êtes le président d’Auplata. On va parler avec vous des dernières actualités concernant la société. Il y en a eu beaucoup au cours des dernières semaines. On rappelle que vous êtes une société minière et… on va parler justement d’un procédé puisque vous avez indiqué que le démonstrateur que vous aviez en projet a fonctionné concernant l’extraction. En quoi c’est une étape importante pour Auplata, cette opération ?
Jean-Pierre Gorgé Président d’Auplata : « Alors, ce nouveau procédé dont l’objectif est de nous permettre de doubler, voire même peut-être plus, les rendements actuels qui aujourd’hui sont insuffisants par la seule… par le seul procédé gravimétrique, de 30% qui permet difficilement d’arriver à une exploitation qui serait très rentable. Nous avons décidé de mettre au point, sur des bases, déjà, qui sont chimiquement connues dans leurs principes, un nouveau procédé qui utilise des produits qui ne sont pas polluants ? puisque les contraintes d’environnement sont très fortes en Guyane, notamment ? et donc ce procédé consiste à utiliser du thiosulfate de sodium et d’y adjoindre évidemment un certain nombre d’autres réactifs et adjuvants pour avoir une réaction qui soit bien au point. Nous avions obtenu des premiers résultats en laboratoire qui étaient très encourageants. Nous avons décidé de passer, après avoir fait une première expérimentation, sur un tas mais qui ne donnait pas de résultats suffisants. A la construction d’une usine pilote, qui est un véritable modèle réduit de la future usine que nous allons construire, et nous voulions dans ce pilote… nous avions dit que nous communiquerions les résultats pour le 15 décembre, donc vous voyez que nous l’avons fait le 14. Premiers résultats qui se montrent très encourageants, et je dois dire même supérieurs à nos attentes puisqu’au fond en laboratoire on avait trouvé des rendements de récupération de l’ordre de 50%, et là on arrive à des résultats qui sont plutôt de l’ordre de 60, voire même, dans pas mal de cas, 70%. Et nous avons trouvé, je dirais en gros, la solution qui nous permet de, après avoir dissout l’or dans cette solution de thiosulfate de sodium, de le récupérer sur un support qui ensuite est retraité et nous permet d’extraire l’or. La difficulté, il suffit pas de mettre l’or en solution, encore faut-il après le récupérer sous forme solide pour en faire ensuite des lingots, bien sûr. Donc c’est ce problème que nous avons réglé, d’une part, et d’autre part nous avons optimisé les paramètres pour améliorer les rendements qui à 50% nous paraissaient déjà convenables. Je rappelle que ces 50% d’ajoutent aux rendements de la gravimétrie pure qui eux sont de l’ordre de 30%, donc c’est un total… »
Web TV www.labourseetlavie.com : On voit l’échelle… Alors, jusqu’à aujourd’hui, quand… je dirais que du côté des résultats, justement, on était plutôt dans l’attente sur ce sujet-là. Alors, vous l’avez dit, c’est une usine pilote, quand on passe à l’usine en tant que telle c’est plus compliqué…
Jean-Pierre Gorgé Président d’Auplata : « C’est autre chose. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Qu’est-ce qui aujourd’hui vous rend confiant par rapport à ce qui a été fait et que vous rappelez, et par rapport à l’usine que vous allez pouvoir construire ?
Jean-Pierre Gorgé Président d’Auplata : « Alors aujourd’hui, d’abord, les réactions chimiques fonctionnent. Nous les avons quasiment, je dirais, optimisé. Les essais vont néanmoins se poursuivre, on peut voir si on peut faire encore mieux, bien sûr, et ce pilote nous permet de déterminer pratiquement tous les paramètres de construction de la future usine. Ce pilote a aussi un autre avantage, qui est important pour nous, qui est que c’est une condition nécessaire pour obtenir des aides, soit des subventions, soit des financements préférentiels à travers la défiscalisation ou d’autres procédés. Et, je dirais, les autorités administratives nous ont dit qu’il était nécessaire de commencer par cette phase pilote. Donc, cette double utilité, à la fois technique, mais aussi financière pour le financement de notre prochaine usine à construire, donc, mais dont les plans sont déjà en partie faits, et dont maintenant on va pouvoir passer à la réalisation dans les semaines ou dans les mois qui viennent.
Web TV www.labourseetlavie.com : Oui, ce qu’on pouvait dire, c’est que globalement sur les extractions jusqu’ici, la production d’or d’Auplata, on attendait toujours une amélioration, et là les derniers chiffres que vous aviez donnés montraient que ça restait encore difficile.
Jean-Pierre Gorgé Président d’Auplata : « Oui, il y a une petite amélioration, mais elle est loin d’être suffisante et notre objectif n’est pas celui-là. C’est effectivement à travers la mise en œuvre de ce nouveau procédé, de doubler ou même plus que doubler notre production d’or actuelle sur nos gisements actuellement en exploitation, sachant que nous avons d’autres choses en projet à travers les acquisitions que nous avons réalisées au cours de l’année 2010. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors c’est un secteur, forcément l’or on en parle beaucoup dans cette période de crise économique et financière, c’est pour certains une valeur refuge, pour d’autres un moyen de se prémunir de risques à venir… J’imagine que vous avez une forte pression pour réussir ce que vous êtes en train de faire… Vous êtes en plein cœur, quelque part, de cette découverte de l’or.
Jean-Pierre Gorgé Président d’Auplata : « Je dirais que les éléments que vous indiquez traduisent effectivement, peut-être un intérêt accru sur l’or, puisque les cours sont tout à fait intéressants. En tant que producteur d’or, moi, je ne connais pas vraiment l’évolution de la demande d’or, je sais simplement que les demandes industrielles ? puisque je suis placé pour le savoir par d’autres activités dans notre groupe ? va en croissant. En revanche, du côté de l’offre d’or, ce qu’on constate c’est qu’il est maintenant très difficile, et la plupart des grands opérateurs miniers internationaux sont dans la recherche de gisements intéressants. C’est la raison pour laquelle que lorsque nous avons obtenu les titres d’exploitation de la société… de Paul Isnard, acquis auprès de Golden Star en début d’année, nous avons eu des marques d’intérêts très fortes de la part de plusieurs sociétés. C’est la raison pour laquelle nous venons de signer un accord avec l’une d’entre elles, parce qu’aujourd’hui, des grandes sociétés recherchent et mettent en exploitation des gisements sur lesquels vous avez des teneurs de 1 gramme d’or, alors qu’on est sur des gisements en Guyane qui, je le rappelle, sont très, très peu exploités sur un plan industriel puisque la Guyane est un territoire dans lequel il y a beaucoup d’or, je dirais, et cet or a très peu été exploité sur le plan industriel. Nous traitons des minerais, nous, qui sont de l’ordre de 5 à 10 grammes, donc qui sont tout à fait intéressants, et qui éveillent effectivement l’intérêt d’opérateurs miniers, gros ou petits. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, justement, effectivement on parlait d’opérateurs, là vous avez pris une participation dans Columbus Gold, c’est donc une minière canadienne. Quel est l’intérêt pour vous de cet accord, sachant qu’il y a un certain nombre d’échanges derrière ?
Jean-Pierre Gorgé Président d’Auplata : « Voilà. Alors, si vous permettez, j’ajouterais que cet accord va se traduire dans les deux ans par une participation de l’ordre de 40 à 45% d’Auplata dans cette société, et donc d’en devenir le premier actionnaire et en fait le contrôler, ce qui est un objectif que nous recherchions. Cet accord reste néanmoins soumis à quelques conditions suspensives. On a annoncé sa signature, notamment les administrations françaises devront ne pas s’y opposer, la société Columbus devra faire une levée de capitaux… J’ajouterais que… je dirais, la société Pelican Venture, dont je suis président, qui détient des participations dans Auplata, va pour sa part, je dirais, et en liaison avec ce projet, participera à une augmentation de capital de Columbus, ceci pour montrer notre intérêt, et à la demande de nos partenaires canadiens, justement. Alors, le schéma est assez simple. Nous confions à Columbus le soin de réaliser toutes les dépenses de géologie et de prospections, et ensuite d’étude du site et d’une future usine à construire, qui devra trouver les financements nécessaires pour cela. En contrepartie, nous, nous ne dépensons rien et comme nous apportons, en fait, le titre minier, nous aurons en contrepartie des actions de Columbus, nouvelles, à créer, gratuites, bien entendu… enfin, gratuites, nous apportons le titre en contrepartie, et nous arrivons une fois ces dépenses réalisées à être le premier actionnaire avec encore une fois de l’ordre de 40 à 45% du capital de Columbus. Ce qui dans la même opération nous permet également de devenir actionnaires de cette société qui détient des titres miniers au Nevada. Donc ce serait une première internationalisation d’Auplata en prenant des intérêts aux Etats-Unis sur des mines à construire, sur des zones qui sont en cours de prospection. »
Web TV www.labourseetlavie.com : En conclusion, par rapport aux priorités par rapport à ce qui se passe sur les investissements. Vous êtes toujours, donc, dans cette phase d’investissement, on l’a compris, en même temps vous êtes peut-être plus confiant compte-tenu de ce qui s’est passé sur le démonstrateur. Ca avance bien ? Est-ce qu’on a une idée de ce que peut être 2011 pour Auplata ?
Jean-Pierre Gorgé Président d’Auplata : « Ecoutez, pour 2011, si vous voulez, notre… les travaux de prospection sur Paul Isnard vont se poursuivre, enfin vont s’engager. Il existe déjà des données géologiques importantes mais elles vont s’affiner à travers les travaux de recherche et nous sommes persuadés qu’elles vont confirmer, puisqu’elles ne font qu’affiner une réalité qui est bien connue à travers des travaux antérieurs. C’est d’ailleurs pour cela, il faut savoir sur Paul Isnard, pour les estimations, il y a à peu près une centaine de tonnes d’or, donc selon les teneurs de coupures que l’on choisit, qui peuvent être prolongées par des permis de recherche que nous déposons aussi, donc ça, c’est important. Sur l’année 2011, elle va être consacrée à la construction de notre unité industrielle. Il faut savoir que, et là-dessus on a effectivement, c’est vrai, quelques mois de retard par rapport aux prévisions qu’on avait pu faire… mais enfin, ayant une formation et une activité de chimiste dans un passé assez lointain maintenant, je sais bien que des projets industriels de cette ampleur prennent inévitablement un peu de retard. Et c’est vrai que là on a un peu de mal à mettre au point le cocktail chimique qui nous permet d’optimiser la récupération de cet or à travers ce procédé thiosulfate. Donc en 2011, ce qu’on espère c’est que notre exploitation courante va continuer à progresser, même si ça n’est pas suffisant. On va mettre en production, dans quelques mois, sur le site de Paul Isnard, une exploitation superficielle qui va nous apporter, je dirais… un certain nombre de kilos supplémentaires, puisque l’accord que nous faisons avec Columbus ne nous interdit pas de continuer en attendant, je dirais, une exploitation de grande ampleur parce que c’est ça qu’il s’agit de faire, de construire une grande usine, si vous voulez, qui va aller chercher de l’or à 200 ou 300 mètres comme font les opérateurs miniers mondiaux et ce qu’on ne fait pas aujourd’hui en Guyane, et bien en parallèle nous pourrons, nous, continuer à exploiter l’or superficiel qui existe à Paul Isnard et il y en a, Paul Isnard est une région qui est probablement la région la plus connue en Guyane en matière de réserve aurifère. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Et bien on suivra tout ça, bien sûr. On aura l’occasion d’en reparler ensemble Jean-Pierre Gorgé, président d’Auplata. Merci d’avoir été avec nous.
Jean-Pierre Gorgé Président d’Auplata : « Je vous remercie. »
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