Joseph Haddad Président fondateur Netgem.
Netgem : résultats semestriels 2010
Netgem : résultats semestriels 2010.
Joseph Haddad Président fondateur Netgem revient sur la nouvelle stratégie de Netgem, spécialiste de la « Box Tv » à l’occasion des résultats semestriels. La société se concentre désormais sur les marchés à l’international.
Web TV www.labourseetlavie.com : Joseph Haddad bonjour, vous êtes le Président fondateur de Netgem. On va parler avec vous des résultats semestriels et des perspectives. C’est une année particulière pour Netgem puisqu’en début d’année vous avez décidé un recentrage stratégique important. Un mot de ces résultats : êtes-vous satisfait de ce premier semestre pour Netgem?
Joseph Haddad, Président fondateur de Netgem : « Une très grande satisfaction. Vous savez que le grand objectif de ce recentrage était de nous focaliser sur le développement international de notre « corps business » c’est-à-dire, la techno des box des opérateurs telecom ; et ce recentrage, on l’a abordé il y a à peu près un an. C’est vrai que le début de semestre a été le moment de démarrage, mais il y a un an, avec l’arrivée d’un nouveau Directeur Général, Christophe Aulnette qui dirige maintenant opérationnellement la société, cap sur l’international. Pourquoi ? Parce que cela faisait 3 ou 4 ans que Netgem avait accompagné dans une croissance assez effrénée ce marché français de ce triple play, de ces box télé et telecom etc ; et qui est un succès considérable en France. Donc, on a accompagné ce marché, on y a connu une croissance et une profitabilité très importante, mais avec un phénomène de concentration géographique qui nous a amené à être assez lié à un marché et un opérateur qui est SFR. Par conséquent, il fallait aller à l’international. Justement pour l’international, on sentait que c’était le bon moment. Alors, on s’y est mis et les résultats concrets traduisent en fait ce qui a été amorcé il y a un an, puisque lorsqu’on compare le premier semestre de l’année dernière à celui de cette année, on voit qu’on a multiplié pratiquement par dix notre chiffre d’affaires à l’export, à l’international. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Est-ce qu’on peut aussi sur les résultats, puisque vous parliez de SFR effectivement il y a un revenu exceptionnel sur le semestre, si on l’enlève est-ce qu’on a une croissance qui est effective?
Joseph Haddad, Président fondateur de Netgem : « On n’a pas rendu publique le montant pour des raisons confidentielles. D »abord il y a la croissance à l’international. Si je la mesure, elle ne tiendrait pas compte de ce qui se passe sur SFR. Donc, la réalité du fait qu’on fait (x)10 à l’international est un fait. La deuxième chose c’est que cette croissance à l’international s’est faite en maintenant, voire en améliorant, la profitabilité de la société. Le groupe Netgem est très profitable, ses activités rapportent beaucoup de valeurs ajoutées. En fait, il y a une composante logicielle : quand on voit Netgem, ceux qui nous connaissent voient des box et disent les box c’est du hardware et donc il n’y a pas de marge etc. Pas de marge ! On fait 49 % de marge brut, 36% l’année dernière à la même époque. Ce ne sont pas les marges brutes du hardware, ce sont les marges brutes de valeurs ajoutées logiciels, parce qu’on développe énormément le logiciel, le gène, l’adn de la société génère le logiciel, et on est en fait le système d’exploitation du téléviseur de demain si vous voulez. Donc, dans ce contexte là, cette croissance à l’international tout en préservant une forte rentabilité est évidemment tout à fait satisfaisante. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Clairement, compte-tenu de ce qui se passe sur le marché français, cette concentration dont on a parlé et puis les cessions que vous avez pu faire (la cession des droits et la licence pour SFR), à terme relativement proche ou dans les prochaines années, clairement ça sera d’abord l’international pour vous?
Joseph Haddad, Président fondateur de Netgem : « Oui. En fait, nous avions averti le marché de la France il y a un peu plus d’un an déjà ; et j’avais dit ce qui me paraissait comme une banalité : On ne va pas mettre plus de box chez les gens qu’il y a de gens. Le taux de pénétration en France de la DSL est extrêmement important (je crois que les derniers chiffres c’est 17 ou 16,5 millions de foyers équipés pour 24 ou 25 millions de foyers en France). Ce que nous avions dit il y a un an c’est attention le marché français va devenir mature. Notre modèle économique génère énormément de cash, car dans la phase où les opérateurs font des investissements d’acquisitions clients ils dépensent des investissements qui sont globalement nos revenus et qui rentrent dans nos comptes. Donc, on arrive très tôt dans le cycle d’investissement de l’opérateur, mais quand l’opérateur arrête d’investir pour investir ailleurs, parce que l’opérateur investit toujours mais pas tout le temps sur la télé même si pour l’instant ils investissent beaucoup dans la télé, ce qui est très bon pour nous ; et bien forcément on voit moins de revenus, puisqu’on a malheureusement une dimension, une récurrence qui existe mais qui n’est pas très importante au regard de notre chiffre d’affaires. Donc, je dis simplement attention. La réalité c’est que SFR recrutent moins d’abonnés qu’il y a un an ; et Free aussi et Orange aussi. Donc, ce n’est pas un problème de concurrence, c’est juste les besoins du marché, le marché devient mature. Donc, dans ce contexte là, l’international n’était pas juste pour faire joli, c’était une nécessité évidente. La bonne nouvelle c’est que le monde est grand. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Cela veut dire en même temps des équipes, s’organiser et puis, on ne vous attend pas forcément sur certains marchés et il y en d’autres qui peuvent être là.
Joseph Haddad, Président fondateur de Netgem : « Absolument, il y a un double challenge. Il y a un challenge évidemment commercial : on ne nous attend pas ; quoi que le marché français est très atypique et le taux de pénétration de la télévision par Internet en France est juste considérable. Donc, un acteur qui arrive avec ce savoir- faire et cette expérience, il amène une valeur rajoutée même si certains de nos concurrents, en tant qu’entreprises, sont plus grands que Netgem, comme Cisco ou Motorola. Mais quand on regarde l’expertise de la télévision par Internet, je crois qu’on commence aujourd’hui à être reconnus en tant que tel. Donc, c’est clair qu’il y a un challenge commercial puis il y a un challenge organisationnel. Les clients des opérateurs télécoms sont des clients très exigeants. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Si on repart un peu sur l’historique de Netgem pour les vieux boursiers qui ont connu Netgem avec la star du nouveau marché, des croissances attendues et beaucoup d’espoir. Aujourd’hui, c’est peut-être plus compliqué de faire rêver puisque l’environnement économique aussi est plus compliqué. En même temps, sur la technologie et le Triple play, on parle de télés connectées, il y a un marché de la télévision de l’Internet, du lien entre les deux qui est en train de se développer et on a du mal à y voir clair. Pour vous, comment se dessine le futur de Netgem justement ?
Joseph Haddad, Président fondateur de Netgem : « D’abord je dirai pour les vieux boursiers qui nous suivent depuis longtemps qu’en fait aujourd’hui, comme d’ailleurs beaucoup de choses de la bulle en 2000, c’est une bulle financière mais les usages et les rêves qui étaient derrière, finalement au bout de 10 ans, sont en train de se réaliser. Et bien, pour la télévision par Internet qui était notre message de l’an 2000, elle est en train de se réaliser. Donc, la réalité du Netgem aujourd’hui c’est en fait la concrétisation pragmatique, réaliste, avec de vrais usages et de vrais services et pas sans bulle, de ce qui était la promesse de l’an 2000. Alors, quel est le futur ? Ecoutez, ce qui est clair c’est que la consommation de vidéo de la part des gens n’a jamais été aussi importante. Les gens sont demandeurs de divertissements, divertissement à domicile ou divertissement en mobilité mais en tout cas à domicile c’est très important. Et on se rend compte, regardez les chiffres des opérateurs, que c’est totalement recession-proof, je dirai même que quand on n’a plus d’argent on reste à la maison et on regarde un bon film, c’est moins cher. Donc, dans les faits et au niveau mondial, la demande de consommation multimédia à domicile explose. Qu’elle soit matérialisée par les ventes de téléviseurs, vous avez vu combien c’est vendu? 9 millions de téléviseurs en France l’année dernière, on se demande où ils vont. Donc, c’est considérable et donc au niveau mondial vous imaginez. En plus, avec la pénétration du haut débit, l’Internet et ce qui se passe sur Internet, les gens ont pris l’habitude d’une consommation vidéo différente. C’est de moins en moins la télé de papa, j’ai 6 chaînes, je zappe passivement. Aujourd’hui, c’est progressivement une attente de « quand je veux ». Le film je veux le voir quand je veux, c’est gentil de me dire que c’est à 20h45 mais moi je suis occupé, j’ai autre chose à faire. C’est où je veux, parce que les tablettes les téléphones mobiles etc c’est : je veux pouvoir emporter la vidéo. Donc, notre métier fondamentalement, c’est d’accompagner, ces nouveaux usages de la vidéo et de construire les technologies qui permettent à nos clients de privilégier que sont les opérateurs télécom, d’offrir ces services à leurs clients qui sont leurs clients abonnés. Donc, cette logique est relativement inexorable et si on veut savoir quel est le futur, je dirai qu’aujourd’hui, les boites les plus innovantes, des gens comme Apple, eux c’est la manière avec laquelle ils décrivent ce futur. Notre métier à nous, c’est quelque part de construire cette technologie, on ne s’appelle Apple, on ne va pas s’adresser directement au consommateur, on est une boite techno, on est des B to B. Donc on construit les technos pour permettre à nos clients qui sont eux ceux qui ont la relation avec le consommateur qui sont les B to C d’offrir ces services innovants. »
Web TV www.labourseetlavie.com : En conclusion est-ce qu’il peut y avoir plus de visibilité sur votre activité contrairement à ce qu’on a pu connaître dans le passé ? Est-ce qu’aujourd’hui il y a plus de visibilité sur 2010, sur 2011 ? Qu’est-ce que vous dites aujourd’hui aux investisseurs qui vous suivent ou qui vous suivraient à nouveau en quelque sorte?
Joseph Haddad, Président fondateur de Netgem : « Moi je dis qu’il y a une courbe qui est la seule courbe intéressante : c’est la courbe des ventes internationales. Cette courbe est maintenant le seul critère. Je peux vous le dire pour le management et pour moi-même en tant qu’actionnaire, c’est la courbe que nous regardons, c’est la croissance internationale. La France est un marché mature, certes il est encore aujourd’hui la partie très lourde de la constitution de notre chiffre d’affaires, mais on accompagne maintenant le marché en faisant notre travail comme des pros et le mieux possible. Mais, où on doit maintenant et où on est en train de se focaliser, c’est sur ce qui se passe à l’international. C’est ça qu’ils doivent regarder. Il faut voir que l’entreprise a pratiquement ouvert un nouveau projet client, pratiquement par mois depuis le premier semestre. Donc, inutile de vous décrire le challenge opérationnel, le challenge commercial il fallait les convaincre, le challenge opérationnel il faut les livrer. Ce n’est pas tout de signer les contrats, il faut livrer, il faut faire du chiffre d’affaires avec, on gagne de l’argent qu’on livre pas quand on signe les contrats, il faut livrer des clients exigeants. Donc, l’organisation se met en place et démontre que non seulement elle avait une certaine excellence opérationnelle de proximité en France avec son client, mais qu’elle est en train de démontrer aujourd’hui une capacité d’excellence opérationnelle à l’international tout en restant très rentable, donc, avec toutes les options de développement qui restent pour nous. »
Web TV www.labourseetlavie.com : Merci d’avoir fait le point avec nous M. Joseph Haddad, Président fondateur de Netgem.
© www.labourseetlavie.com 2 septembre 2010.